Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8217
Le jeune homme qui est recommandé à M. Baron[2] exécuta ses ordres sur-le-champ, et changea les deux morceaux dont il était question. Sa docilité me donne de grandes espérances, et je crois qu’avec le temps il pourra aller plus loin que feu M. Lantin.
M. Baron ferait le coup le plus décisif et le plus plaisant s’il trouvait à Paris quelque jeune prête-nom qui pût se charger de cette famille de bonnes gens, nommés les Pelopides. Les soldats de Corbulon, s’il en reste, seraient bien déroutés. C’est un plaisir qu’il faut absolument se donner.
M. Baron est supplié de renvoyer à M. Lantin, neveu de feu M. Lantin, la Sophonisbe corrigée à la main. Il n’en a aucun exemplaire. Il la renverra sur-le-champ, beaucoup plus correcte. Il n’y a qu’à adresser le paquet à M. Marin, secrétaire général de la librairie, rue des Filles-Saint-Thomas.
Voilà de quoi s’amuser, et cela est plus plaisant que toutes les querelles des parlements.