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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8281

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Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 426).
8281. — À M. CHRISTIN.
8 mai.

Voilà, mon cher ami, la lettre que je prends la liberté d’écrire à monsieur le chancelier : cela est un peu hardi de ma part. Vox clamantis in deserto[1] n’est pas faite pour être écoutée à la cour, mais l’envie de vous servir me rend un peu insolent. Je vais écrire à M. Marie[2], et même à M. le marquis de Monteynard[3].


Frontis ad urbanæ descendo præmia.

(Hor., lib. I, ep. IX, v. 11)

Votre évêque de Saint-Claude veut destituer Nidol, notaire de Longchaumois, pour avoir reçu les protestations des habitants contre les faux actes dont les chanoines se prévalent. Il demande à être reçu notaire royal. Je ne sais, mon cher philosophe, si la chose est possible ; je ne me connais point en lettres de chancellerie ; vous êtes à portée d’être instruit.

J’ai tout lieu d’espérer que vous aurez d’ailleurs un plein succès, et que vous reviendrez chez vous comme Charles-Quint de son expédition de Tunis, avec dix-huit mille chrétiens dont il avait brisé les fers. Vous n’êtes pas homme à renoncer, par ennui, à une chose que vous avez entreprise par vertu. Voilà de ces occasions où il faut rester sur la brèche jusqu’au dernier moment. Je vous embrasse bien tendrement.

  1. Isaïe, XL, 3 ; Jean, i, 23.
  2. Cette lettre manque.
  3. Elle manque aussi.