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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8814

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8814. — DE FRÉDÉRIC,
landgrave de hesse-cassel.
Cassel, 17 avril.

C’est d’un cœur pénétré de la plus vive reconnaissance que je vous remercie, mon cher ami, de l’intérêt que vous prenez à mon mariage[1]. Il est des plus heureux, et l’on ne saurait rien ajouter à mon bonheur. J’ai été passer deux mois à Berlin, et j’ai eu occasion d’entendre souvent les conversations de ce grand roi, qui m’a comblé de politesses et de faveurs. Quel charme pour moi de l’écouter ! Les moments que l’on passe avec lui ne paraissent sûrement pas être longs et l’on voit à regret en arriver la fin. Vous avez très-bien fait, mon cher ami, de ne m’avoir point envoyé une seconde lettre de la personne en question. Gardez-la, je vous prie, me voyant dans l’impossibilité d’y satisfaire.

Que je suis charmé que les cinquante accès de fièvre n’aient pas dérangé une santé aussi chère pour tous vos amis, et pour moi en particulier, qui vous aime au delà de toute expression ! Vivez, cher Nestor de la littérature, vivez encore longtemps pour le bien de l’humanité ; conservez-moi toujours votre amitié, qui m’est si précieuse, et soyez persuadé de la parfaite considération avec laquelle je suis, monsieur, votre, etc.

Frédéric.

  1. Voyez lettre 8736.