De la génération des vers dans le corps de l’homme (1741)/Chapitre 05/Article 2

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Veuve Alix ; Lambert et Durand (Tome Ip. 376-395).
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Chapitre V



ARTICLE SECOND.

Des signes des Vers qui sont dans les intestins.



Nous commencerons par les signes communs, & puis nous viendrons aux signes particuliers, selon la division que nous avons établie.

Les signes communs de ces Vers sont des yeux allumés & étincelans, des joues livides, des sueurs froides pendant la nuit, une abondance de salive qui coule de la bouche pendant le sommeil, une grande soif pendant le jour, une sécheresse de langue & de lévres, qui se dissipe la nuit, une haleine puante, tirant sur l’aigre, des démangeaisons de nez, un visage bleuâtre comme s’il étoit éclairé par une lumiere de souphre, des grincemens de dents pendant la nuit, un continuel cours de ventre, des excremens blanchâtres, des urines écumeuses, blanches, quelquefois obscures, & presque toûjours troubles.

Parmi les effets que nous avons rapportés au Chapitre précédent, il y en a quelques-uns qui peuvent servir de signes par certaines circonstances qui les accompagnent ; nous avons dit, par exemple, que les effets des Vers étoient souvent des vomissemens & des épilepsies ; mais pour connoître quand ces accidens arrivent par des Vers, il n’y a qu’à examiner si les vomissemens ne font rejetter que ce que l’on a mangé, & si ces épilepsies sont sans écume à la bouche ; car lorsque cela est, c’est une marque de Vers ; ceux qui ont des Vers se lèvent quelquefois la nuit en dormant, crient, & remuent les lévres, comme s’ils mangeoient : cet effet peut servir de signe étant bien consideré. Il y a des enfans à qui cela arrive sans qu’ils ayent des Vers, & d’autres à qui il n’arrive que par des Vers : le moyen de le distinguer est de voir si les malades se sentent soulagés par l’abstinence ; car ceux à qui ce que nous venons de dire est causé par des Vers, ne peuvent jeûner sans se sentir tourmentés, non par la faim, car quelquefois ils n’en ont point, mais par des tiraillemens que leur causent les divers mouvemens que font les Vers, pour chercher de la nourriture. J’ai mis la toux séche au rang des effets des Vers, mais quand elle est persévérante, cet effet devient un signe assez certain, & ce fut par-là que Forestus[1] connut un jour qu’il y avoit des Vers dans une petite fille de neuf ans, malade d’une fiévre quarte depuis six mois : il la traita par rapport à cette cause, & lui donna un demi gros d’aloës mêlé avec quelques grains de corail rouge, il la délivra de cinq Vers, par le moyen de ce remede, après quoi la fiévre cessa.

Nous pouvons remarquer ici en passant, que dans une fiévre continue ce remede ne conviendroit pas, parce qu’il échauffe trop ; je ne voudrois pas même le donner dans le commencement d’une fiévre quarte.

Quant à la puanteur d’haleine, que j’ai mise au rang des signes, elle en est un si certain, pourvu qu’on s’y connoisse, (car toute haleine puante n’est pas un signe de Ver,) que Brassavolus[2] traitant un Vieillard de quatre-vingt-deux ans, lequel étoit sur le point de mourir, connut à son haleine qu’il étoit malade de Vers : ce qui l’obligea de lui donner quelque chose contre les Vers, par le moyen de quoi il lui fit rendre plus de cinq cens Vers & le guérit. Le Vieillard étoit dans une si grande extrémité, dit Brassavolus, que le Comte Alphonse Trotte, parent du malade, & premier Maître d’Hôtel du Duc de Ferrare, avoit déjà donné les ordres nécessaires pour les obseques.

Au regard de la grande faim que causent quelquefois les Vers, elle devient souvent un signe quand elle est accompagnée de certaines circonstances, comme d’une maigreur extraordinaire, quoique l’on mange bien. Un enfant de douze ans, fils d’un Fondeur, étoit, dit Forestus[3], depuis plusieurs mois à dessécher dans un lit, sans sentir d’autre mal qu’une légére douleur au ventre près du nombril ; comme cette douleur n’étoit pas considérable, & que l’enfant faisoit d’ailleurs toutes ses fonctions naturelles, le père négligea de consulter personne ; mais l’enfant devint si sec au bout de quelques jours, qu’on appella Forestus. Il admira d’abord le genre de mal qu’il avoit à traiter, dont la cause lui paroissoit très-cachée, l’enfant mangeant fort bien, quoiqu’il ne profitât point, ses urines étant d’une bonne substance & d’une bonne couleur, quoique un peu crues & un peu claires : mais cette douleur de ventre, dont je viens de parler, jointe à une faim extraordinaire, le porta à croire qu’il y avoit des Vers. Dans cette pensée il fit prendre à cet enfant plusieurs matins de suite, deux heures avant que de manger, & le soir à quatre heures, un verre d’une décoction d’hysope, de marjolaine, de fenouil, de fumeterre desséchés, car c’étoit au mois de Janvier, de petite centaurée & d’absynthe bouillis ensemble dans une pinte d’eau, le tout passé à travers un linge, & mêlé avec une once d’oxymel simple, autant de syrop de fumeterre, & autant de miel rosat. Ce remede fit rendre à l’enfant, toutes les fois qu’il en prit, un grand nombre de Vers par bas, & le guérit parfaitement.

Les temps de l’année, & la différence des pays, peuvent aussi servir de signes en plusieurs rencontres, pour nous aider à connoître quand il y a des Vers dans le corps. En Automne, par exemple, on y est plus sujet qu’aux autres saisons ; en sorte que si dans ce temps-là on voit qu’une personne ait quelques signes de Vers, on doit regarder ces signes comme moins équivoques que dans un autre temps. La différence des pays est à considerer ; car l’Italie, par exemple, l’Allemagne, la France, l’Espagne, sont fort sujettes aux Vers. L’âge, le temperament, la maniere de vivre, la couleur des yeux, sont encore de grands indices ; les enfans par exemple, les personnes d’un temperament pituiteux, ceux qui mangent beaucoup, ceux qui d’abord après le repas font un grand exercice, ceux qui dorment trop, ceux qui ont les yeux bleus, ceux qui vivent dans un trop grand repos de corps, toutes ces personnes-là sont plus sujettes aux Vers que les autres.

Au reste, entre les signes généraux que nous avons rapportés plus haut, dans ce Chap. Art. II. il y en a deux, qui sont beaucoup plus ordinaires que les autres ; sçavoir, l’odeur aigre de l’haleine, & la demangeaison du nez. Quand donc on s’apperçoit qu’un enfant, ou quelqu’autre personne que ce soit, a l’haleine aigre, on doit s’assurer qu’il s’est amassé dans les premières voyes, sinon des Vers, au moins une matiere vermineuse capable d’en produire : en effet, l’haleine n’est aigre que parce que cette matiere vermineuse qui est acide elle-même, fermentant dans l’estomac & dans le duodénum, laisse échapper des parties volatiles qui montent jusqu’à la bouche. Le second signe, est une demangeaison extraordinaire dans le nez, en sorte que les malades ne peuvent s’empêcher d’y porter sans cesse la main : la cause de ce phénomene n’est pas plus obscure que celle du premier ; car comme nous venons de remarquer qu’il s’éleve jusqu’à la bouche, des parties volatiles de la matiere vermineuse contenue dans l’estomac & dans le duodénum, lesquelles communiquent à l’haleine une odeur aigre, il est facile de concevoir que ces mêmes particules qui sont très-salines & très-piquantes, venant, à mesure qu’elles sortent par l’œsophage, à se mêler avec l’air, & à être portées dans les conduits du nez, doivent pénétrer jusqu’à l’extrémité de cet organe, & le picoter d’une manière très-vive.

Quant aux signes particuliers, ils sont différens selon les espéces des Vers. Les signes des Vers longs & ronds sont des tensions de ventre, accompagnées de bruit & de douleur, une érosion des intestins, des hoquets, un sommeil palpitant, des reveils en sursaut sans aucune occasion extérieure, ces mêmes reveils accompagnés quelquefois de cris, & suivis d’un prompt retour de sommeil, un pouls inégal, des fiévres intermittentes, lesquelles ont quelquefois trois & quatre accès sans aucune règle, des yeux caves, & quelquefois rouges, des joues tantôt rouges & tantôt livides. Quelques-uns ont les yeux de couleur de sang, le pouls inégal & recurrent, quelquefois ceux qui ont des Vers ronds manquent d’appetit, & s’ils ont mangé quelque chose, le vomissent ; ils ont des fiévres accompagnées de froid aux extrémités du corps. Tous ces signes ne se rencontrent pas ensemble, mais on trouve tantôt les uns & tantôt les autres.

Les signes des Ascarides sont une demangeaison continuelle dans le fondement, laquelle cause quelquefois des défaillances & des syncopes : demangeaison qui vient du mouvement de ces Vers, lesquels ne font que fourmiller, & du sentiment vif de la partie où ils se tiennent ; car il ne faut pas croire avec Mercurial, & quelques autres Auteurs, que les gros intestins n’ayent qu’un sentiment grossier ; les tourmens de la colique, qui se font sentir dans le colon, & les douleurs causées à l’anus par des vents enfermés, sont une trop bonne preuve du contraire.

Signes du Tænia.

Avant que de venir aux signes de ce Ver, il faut remarquer que les portions de Tænia que rendent ceux qui ont cet Insecte, & que nous avons remarqué plus haut être en forme de graines de citrouille, ou de concombre, ne sont ainsi faites que lorsque le Tænia qu’ils ont, est de la première espéce ; mais que quand il est de la seconde, c’est-à-dire, de l’espéce à épine, elles n’ont point cette figure de graines de citrouille, ou cucurbite, puisque ce n’est point celle qu’elles ont quand elles tiennent au corps du Ver ; mais on y doit voir au milieu, une petite élévation composée de ces petits grains raboteux dont nous avons parlé ; ensorte qu’à cette marque on peut connoître l’espéce de Tænia qui est dans le corps du Malade.

Hippocrate n’a point connu d’autre espéce de Tænia, que la premiere ; puisqu’il dit que ceux qui ont ce Ver, rendent de temps en temps dans leurs déjections, de petites portions faites en forme de graines de citrouille ou de concombre, & que ces portions sont des morceaux qui se détachent du corps du Ver : car les portions qui composent le Tænia à épine, ne sont nullement de cette figure.

Cela posé, venons aux signes du Tænia, tels qu’Hippocrate les a remarqués. Les signes du Tænia ou Solitaire, sont selon Hippocrate, 1o. des portions en forme de graines de citrouille ou de concombre, lesquelles paroissent dans les déjections. 2o. Des douleurs que le malade, quand il est à jeun, ressent de temps en temps à la région du foie, où le Ver se porte alors avec impétuosité. 3o. Une surabondance de salive, qui, lorsqu’il se glisse vers le foie, inonde la bouche ; ce qui néanmoins n’arrive pas toûjours. 4o. Une interruption de voix, causée par l’effort avec lequel il s’élance quelquefois vers ce viscére, & laquelle est accompagnée de crachemens, qui peu après, se suppriment d’eux-mêmes, & sont suivis de fréquentes trenchées. 5o. Des douleurs qui surviennent de temps à autre dans la région du dos, où il se cantonne.

Tels sont les signes ordinaires du Ver plat. Du reste il ne cause aucun funeste accident, & il ne fait point mourir ; mais si l’on vient à tomber malade, tandis qu’il est dans le corps, on ne peut se rétablir qu’avec une extrême peine ; parce qu’il dévore une bonne partie des sucs nourriciers. Cependant, pourvu que l’on soit traité avec les remedes & la méthode convenables, l’on guérit, & le Ver abandonne sa demeure. Mais si l’on ne s’y prend comme il faut pour le chasser, il vieillit avec son Hôte. Hipp. Liv. IV. des Maladies.

Nous observerons sur ces paroles d’Hippocrate, que quelques Auteurs anciens, comme Ætius, Paul Eginette, & quelques Modernes, tels entre autres, qu’Edouard Tyson, ajoûtent aux signes du Ver plat mentionnés dans ce passage d’Hippocrate, la maigreur du corps, mais ils se trompent. Ceux qui ont ce Ver plat, autrement dit Tænia, ou Ruban, & que j’appelle Solitaire, sont, les uns gras, les autres maigres. M. de la Solaye, d’une constitution fort replette, lequel a rendu le Tænia de la page 198. & celui de la page 200. étoit tout aussi gras & tout aussi replet quand il l’a rendu. M. Bénard Marchand de Melun, qui a rendu celui dont je parle Chapitre III. Article II. vers la fin, étoit un des hommes les plus gras les plus réplets. Mlle Boileau, qui a été délivrée de celui que j’ai marqué dans la page 201. avoit de l’embonpoint. Le sieur Jacques Frequet, qui a rendu celui de la page iv. de la Préface, n’étoit ni gras ni maigre. M. Coqueret, Gentilhomme de M. le Prince Soubize, dont j’ai parlé page 258. du Chap. III. Art. II. & qui en a rendu un grand nombre d’aulnes, étoit maigre & pâle. M. le Marquis de Montendre, à qui en 1703. j’en ai fait rendre un de deux aulnes en deux morceaux, au dernier desquels étoit la tête, n’étoit ni gras ni maigre. Nous passons plusieurs autres exemples, dont le détail seroit trop long ; & nous concluons, fondés en cela sur l’expérience, qu’il n’y a point de régle certaine à établir là-dessus. A la vérité, ce Ver consume une grande partie de chyle, & il en est si plein, en sortant du corps, que si peu après on le met dans de l’eau-de-vie, il rend alors une quantité extraordinaire de chyle, qui se précipite au fond du vase, où il ressemble à du lait. Mais il y a des personnes dont le corps abonde si fort en chyle, ou suc nourricier, qu’ils en ont encore plus qu’il n’en faut & pour eux & pour le Ver, en sorte qu’ils ne maigrissent pas. On peut dire la même chose de ceux d’entre les Poissons qui ont des Vers plats. La plupart de ces Poissons, sont aussi gras & aussi nourris que les autres[4] : & Leuwenhoeck parle d’un Rhombus, qui ayant dans le corps un grand Ver, ainsi qu’on le reconnut après avoir ouvert le Poisson, étoit fort gras & fort beau. Il n’en est pas de même des Carpes nommées en latin, Cyprini. Celles qui ont ce Ver sont si maigres, que certains Pêcheurs connoissent à cette maigreur, qu’elles ont le Ver en question.

Mais pour revenir à ces petites portions faites en forme de graines de citrouille ou de concombre, on peut voir ce que nous en avons déjà dit Chap. III. Art. II. mais nous remarquerons ici que non-seulement Hippocrate a parlé de ce signe, comme d’un signe certain du Ver dont il s’agit, mais qu’Aristote fait la même chose dans son Histoire des Animaux, Lib. V. Cap. 19.

Au reste ces petits, corps blancs faits en forme de graines de citrouille, sont des portions qui se détachent du Tænia de la première espéce, comme nous l’avons dit & redit plus haut. Ainsi quand elles paroissent dans les selles d’un Malade, il n’y a pas à douter que ce Malade n’ait dans son corps, le Tænia. M. Gandolphe, Médecin de la Marine à Dunkerque, a envoyé en 1709. à l’Académie Royale des Sciences, une petite Dissertation sur le Tænia, dans laquelle il dit qu’il ne croit pas ce signe encore bien certain ; & qu’il désireroit qu’on observât plus exactement ces sortes de petits corps blancs, pour voir si ce sont des Vers, s’ils sont vivans, ou s’ils l’ont été ; & enfin si c’est quelque chose de différent du Tænia.

L’éclaircissement qu’a demandé là-dessus, M. Gandolphe, est chose faite. J’ai examiné ces portions long-temps avant sa Dissertation ; j’en ai vu une infinité de vivantes. Ce sont des détachés du grand Ver, & quand on en rend, c’est un signe infaillible qu’on a le Solitaire. Je renvoye là-dessus à ce que j’ai dit plus haut, Chap. III., Art. II. au commencement.

Voilà quels sont les signes du Solitaire ; signes expressément marqués par Hippocrate dans le quatrième Livre des Maladies. Cet Auteur prétend que la douleur que l’on sent à jeun, dans le foie, quand on a ce Ver, vient de ce que le Ver va dans ce viscére, ce qui paroît assez vraisemblable, si l’on fait réfléxion à la finesse du col de cet Insecte, à la petitesse de sa tête, & à la situation du conduit qui dans l’homme porte aux intestins la bile du foie ; car il est facile de comprendre que lorsque l’on est à jeun, ce Ver ne trouvant plus de chyle dans l’estomac, peut retirer sa tête de cet endroit, pour chercher ailleurs de la nourriture, & que la retirant dans le duodenum qui est aussi-tôt après le pylon, & où il trouve l’ouverture du conduit qui vient du foie, il peut bien aussi s’insinuer dans cette ouverture, & aller de-là jusques au foie, sans qu’il en soit empêché par la valvule que Mrs Higmorre & Marchette, disent être à ce conduit au-dedans du duodénum ; parce qu’en cas que cette valvule y soit, ce Ver a la tête assez menue, & le col assez délié, pour pouvoir se glisser sous cette valvule. Il n’y a qu’une difficulté à cela, qui est que le fiel du foie semble devoir empêcher les Vers de venir jusqu’à ce viscére ; mais la faim où nous supposons celui-ci, qui ne trouve point de nourriture, fournit aisément la réponse à l’objection. Ce que je dis des Vers affamés n’est point sans exemple, & en 1572. le fils du fameux Wierus disséquant le corps d’une fille morte d’hydropisie, y trouva deux Vers longs d’un palme, dont l’un occupoit tout le méat chalidoque, qui va du foie dans le duodenum ; & l’autre toute la partie gibbe du foie[5], où ces Vers étoient montés, sans doute, dit Wierus, faute d’aliment.

J’ai dit plus haut, que le Pays étoit souvent un indice qui pouvoit marquer en général, s’il y avoit des Vers dans le corps. J’ajoûte que c’est souvent aussi un signe particulier pour les différentes espéces de Vers ; car si certains Pays sont plus sujets aux Vers que d’autres, il en est aussi qui sont plus sujets à tels & tels Vers ; comme les uns aux Ascarides, les autres aux Strongles, c’est-à-dire, aux Vers longs & ronds ; les autres aux Vers plats[6]. Et si des Vers des intestins, nous voulons passer à ceux qui s’engendrent dans d’autres parties du corps, nous verrons qu’il y a des Nations sujettes à des Vers particuliers, qui ne se voyent point ailleurs. Les Américains, par exemple, sont sujets à ces Vers nommés Toms, dont j’ai parlé au Chapitre troisiéme ; & les Africains à des Vers qui leur viennent ordinairement aux cuisses & aux jambes, dont quelques-uns sont longs d’une aulne, d’autres, de deux, & quelquefois de trois. Nous en avons parlé au même Chapitre.

Pour revenir au Solium, ou Tænia, que je nomme Solitaire, je ne sçache point d’autres signes auxquels on puisse conjecturer qu’il est dans le corps, que ceux que j’ai rapportés. Ce Ver a cela de particulier, qu’étant engendré dès le ventre de la mere dans ceux qui l’ont, il est impossible de nous en garantir ; mais nous pouvons quelquefois nous garantir des autres, parce qu’ils ne se produisent pas toûjours en nous avant notre naissance. Nous en allons marquer les moyens.


  1. Forest. de sympt. Febr. lib. 7. observ. 36.
  2. Brassav. comment. ad aphor. 26 lib. 3. Hipp.
  3. Forest. de intest. affec. lib. 21. observ. 29.
  4. Arcan. natur. detect. Epist. 18.
  5. Joann. Wier. de Præstig. Dæmon. Lib. IV. Cap. 16.
  6. Ceux-là sont communs en Hollande. Voyez la Lettre de M. Hartsoeker, à la fin de ce Traité.