Kléber (rue).
Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Dans plusieurs contrats domaniaux elle est appelée ruelle descendant à la rivière. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une autre décision du 14 du même mois, elle a reçu le nom de rue Kléber. Presque toutes les propriétés riveraines sont à l’alignement.
Jean-Baptiste Kléber, fils d’un terrassier de la maison de Rohan, naquit à Strasbourg, en 1754, et fut d’abord officier au service de l’Autriche. Ayant donné sa démission, il revint en France et obtint une place d’inspecteur des bâtiments publics. En 1792, Kléber s’engagea comme simple grenadier dans un régiment de volontaires du Haut-Rhin ; grâce à sa brillante valeur, il obtint bientôt le grade de général de division, et s’illustra successivement aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. Il suivit Bonaparte en Égypte. À son départ pour l’Europe, Bonaparte lui remit le commandement en chef. Kléber fut assassiné au Caire, le 14 juin 1800, par un jeune Turc, nommé Soleiman. — L’empereur, à Sainte-Hélène, s’exprimait ainsi sur ce général : « Kléber, c’était le Dieu Mars en uniforme : courage, conception, il avait tout. J’étais jaloux de me l’attacher ; je lui proposai de faire partie de l’expédition dont nous menacions l’Angleterre. — Je le voudrais, me dit-il ; mais si je le demande, les avocats me refuseront. — Je m’en charge, lui répliquai-je. — Eh bien ! si vous jetez un brûlot sur la Tamise, mettez Kléber dedans, vous verrez ce qu’il sait faire. »