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Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Lune (rue de la)

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Lune (rue de la).

Commence à la rue Beauregard, no  47, et au boulevart Bonne-Nouvelle, no  5 bis ; finit à la rue Poissonnière, nos 38 et 40. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 267 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

La construction de cette rue, commencée en 1630, fut achevée vers 1648. Elle tire vraisemblablement sa dénomination d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, sa moindre largeur a été portée à 10 m. L’église, les maisons nos 32 et 38 sont alignées ; les propriétés nos 3, 5, 17, 19, 40 et 42, ne devront subir qu’un léger redressement. — Égout entre les rues Notre-Dame-de-Recouvrance et Poissonnière. — Conduite d’eau depuis la rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Dans cette rue, au no 32, était la principale entrée de la communauté des Filles de la Petite-Union-Chrétienne, connue également sous le nom de Petit-Saint-Chaumont. Jean-Antoine Le Vacher, prêtre, qui contribua par son zèle à la formation de l’établissement religieux dont nous avons parlé à l’article du passage Saint-Chaumont, résolut d’en former un second sur le même modèle. Il sut intéresser plusieurs personnes puissantes à la nouvelle fondation. Louis-Antoine de Noailles, évêque de Châlons, la duchesse sa mère et mademoiselle de Lamoignon, s’en déclarèrent protecteurs. Les membres de cette association jetèrent les yeux sur une maison située rue de la Lune. Cette propriété avait été bâtie par François Berthelot, secrétaire de la dauphine, pour recevoir cinquante soldats blessés dans les dernières campagnes. La construction de l’hôtel royal des Invalides ayant rendu cette maison inutile, elle fut vendue en 1682 aux filles de l’Union-Chrétienne. Sainte Anne était la patronne titulaire de cette communauté, dans laquelle on recevait les jeunes filles nouvellement converties au catholicisme, et qui avaient besoin de conseils et de protection. Les jeunes personnes qui, cherchant à se mettre en condition, manquaient de toutes les ressources nécessaires à la vie, y trouvaient également un asile. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale et fut vendue le 7 germinal an III. Elle contenait alors une superficie de 638 m. 645 millim. Les bâtiments ont été démolis en 1822 et remplacés par une maison particulière.