Discussion:Histoire et chronologie du Necronomicon

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Archive : Version annotée[modifier]

Titre original Al Azif[1] — azif étant le mot utilisé par les Arabes pour désigner ce bruit nocturne (fait par les insectes) que l’on suppose être le mugissement de démons[2].

Composé par Abdul Alhazred[3], un poète fou de Sanaá, au Yémen, dont on dit qu’il fleurissait à l’époque des califes Omeyyades, vers 700 ap. J.C. Il visita les ruines de Babylone et les souterrains secrets de Memphis, et passa dix ans seul dans le grand désert au sud de l’Arabie – le Rub al-Khali ou « Espace Vide »[4] des anciens arabes – et le désert « Dahna » ou « Cramoisi[5] » des arabes modernes[6], que l’on croit peuplé d’esprits protecteurs maléfiques[7] et de monstres de mort. Sur ce désert, bien des merveilles étranges et incroyables sont racontées par ceux qui prétendent y avoir pénétré[8]. Dans ses dernières années, Alhazred vécut à Damas, où le Nécronomicon (Al Azif) a été écrit, et sur sa mort définitive ou sa disparition (738 ap. J.C.), bien des choses épouvantables et contradictoires ont été racontées. Ibn Khallikan (biographe du XIIeme siècle) dit qu’il fut saisi en plein jour par un monstre invisible et horriblement dévoré devant un grand nombre de témoins glacés d’effroi. Sur sa folie, on raconte beaucoup de choses. Il prétendait avoir vu la fabuleuse Irem, la Cité des Piliers[9], et avoir trouvé sous les ruines d’une certaine ville sans nom du désert[10] les annales bouleversantes et les secrets d’une race plus vieille que l’humanité. Il fut un musulman peu fervent et vénérait des entités inconnues qu’il appelait Yog-Sothoth et Cthulhu.

En 950 ap. J.C., l’Azif, qui avait atteint une diffusion considérable, bien que clandestine, parmi les philosophes de ce temps, fut traduit secrètement en grec par Théodore Philétas de Constantinople[11], sous le titre de Nécronomicon[12]. Pendant un siècle, il poussa certains expérimentateurs à d’épouvantables essais, quand il fut interdit et brulé par le patriarche Michel. Après cela, on n’en entend plus parler que furtivement, mais Olaus Wormius (1228[13]) fit une traduction latine au bas Moyen-Âge, et le texte latin fut imprimé deux fois – au XVeme siècle en lettres gothiques (à l’évidence en Allemagne), et au XVIIeme siècle (probabl. Espagne) – ces deux éditions étant dépourvues de signes d’identification et n’étant localisées dans le temps et l’espace que par des preuves typographiques internes. L’œuvre, en latin comme en grec, fut interdite par le pape Grégoire IX en 1232, peu après la traduction latine qui attira l’attention sur elle. L’original arabe était perdu dès le temps de Wormius, comme l’indique sa note liminaire ; et nulle apparition de la copie grecque – qui fut imprimée en Italie entre 1500 et 1550 – n’a été signalée depuis l’incendie de la bibliothèque d’un certain homme de Salem en 1692. Une traduction anglaise, faite par le Dr. Dee, ne fut jamais imprimée et n’existe qu’à l’état de fragments récupérés à partir du manuscrit original. Sur les textes latins qui existent aujourd’hui, on sait que l’un (XVeme siècle) est sous clefs au British Museum, tandis que l’autre (XVIIeme siècle) est à la Bibliothèque Nationale à Paris. Une édition du XVIIeme siècle est à la bibliothèque Widener de Havard, et une à la bibliothèque de l’Université de Miskatonic d’Arkham. Également à la bibliothèque de l’Université de Buenos Aires. Il existe probablement de nombreuses autres copies secrètes et, selon une rumeur persistante, une copie du XVeme siècle fait partie de la collection d’un célèbre millionnaire américain. Une rumeur encore plus vague accrédite la préservation d’un texte grec du XVIeme siècle dans la famille Pickman de Salem ; mais s’il a été préservé, il s’est volatilisé avec l’artiste R. U. Pickman qui a disparu au début de l’année 1926[14]. Le livre est rigoureusement interdit par les autorités de la plupart des pays et par toutes les branches ecclésiastiques organisées. Sa lecture conduit à d’épouvantables conséquences. C’est de rumeurs sur ce livre (dont relativement peu de personnes ont connaissance dans le grand public) que Robert W. Chambers aurait tiré l’idée de son roman The King in Yellow.


Fac-similé[modifier]

lien vers le manuscrit fourni par Denis Gagne52 sur pages à supprimer commons:Category:History of the Necronomicon (pour ne pas perdre l’info)

P.M.: page liée qui est proposer à la suppression : Histoire et chronologie du Nécronomicon/version annotée

--Le ciel est par dessus le toit Parloir 16 novembre 2023 à 08:24 (UTC)[répondre]


Informations sur l’édition de Histoire et chronologie du Necronomicon

Édition : History and Chronology of the Necronomicon [1927], publié dans The Rebel Press, 1936.


Source : traduit d'après le texte anglais édité par hplovecraft.com.


Contributeur(s) : Somerset


Niveau d’avancement : Traduction complète, première version le 22/03/2010. J'ai traduit de manière très littérale, en respectant par exemple les répétitions ainsi que le ton subtilement parodique et à mon avis pince-sans-rire de Lovecraft. Des corrections des noms et de quelques tournures de phrases un peu difficiles sont à prévoir pour une prochaine version. Mais en l'état, je pense que la traduction se tient.

Deuxième version, les 23 et 24/03/2010 : noms corrigés, à part Abdul Alhazred, et quelques tournures reformulées.


Remarques : Traduction placée dans le domaine public par le traducteur.


Relu et corrigé par :


Liens ?[modifier]

Il me semble que la politique de wikisource est de publier les textes « purs », c'est à dire sans ajouts de notes, ou de toutes choses pouvant distraire pendant la lecture. Je crois que pour cette raison, les liens à l'intérieur du texte ne sont pas conseillés. Mais peut-être existe un modèle pour que ces liens apparaissent comme le reste du texte. Il me semble avoir lu quelque chose là-dessus il y a un certain temps. Zaran (Discuter) 23 mars 2010 à 11:24 (UTC)[répondre]

Traduction[modifier]

Je donne ici quelques justifications au cas où il y aurait un jour des modifications dans cette traduction.

  • howling : mugissement, pour évoquer le vent (azif), à défaut de savoir à quoi cela peut correspondre pour des insectes... Hurlement aurait été encore plus bizarre. Je penche pour l'évocation d'un bruit sourd, plaintif et continu. En outre, mugissement s'accorde mieux au style baroque de Lovecraft que le plat hurlement.
  • of daemons : j'ai laissé dans le vague, de démons, plutôt que des démons.
  • have flourished : fleurissait, terme peu utilisé aujourd'hui en ce sens, mais qui existe.
  • Crimson : cramoisi est la couleur qui correspond exactement à la couleur désignée par le mot anglais. Il existe peut-être une traduction officielle en français pour le nom du désert (désert écarlate, pourpre ?), mais je pense qu'il faut respecter le texte de Lovecraft, d'autant plus qu'il dit aussi Empty Space, alors que l'on dit aujourd'hui Empty Quarter. Donc, pour ma part, je laisserai cramoisi.
  • protective evil spirits : esprit protecteur maléfique. Cela correspond à la description des djinns. Peut-être que esprit protecteur démoniaque serait plus dans le ton. > Je garde finalement maléfique pour conserver la mise en avant de l'idée de malveillance (alors que démoniaque introduit l'idée de divinité).
  • final death : à part si c'est une expression anglaise particulière, je pense que c'est surtout une allusion nécromancienne. J'ai traduit par mort finale, mais je pense que je vais remplacer par mort définitive, plus évocatrice. > j'ai changé en définitive.
  • shocking annals : bon, j'ai traduit par annales bouleversantes, mais j'en reconnais l'insuffisance stylistique. Je voulais éviter le trop faible et littéral choquant qui ne correspond pas beaucoup au choc dévastateur que produit la mythologie lovecraftienne sur certains personnages. Mais le caractère littéral de choquante pourrait être le plus précis.
  • an indifferent Moslem : je n'ai pas traduit littéralement. Il y a un sens religieux, donc un musulman peu fervent est plus correct que musulman indifférent. Mais je crois que ma formulation atténue légérèment le sens.
  • Necronomicon : j'ai vu que Wikipédia traduisait par Necronomicon, sans accent. J'ai peut-être ici commis une boulette, car je pensais que devant deux consonnes différentes on pouvait mettre un « é ».
  • terrible attempts. J'ai traduit terrible par épouvantable dans tout le texte. Mais abominable pourrait être bien aussi. > J'ai remplacé par abominable, à titre d'essai.
  • credits the preservation : accrédite la préservation ; cela ressemble à un anglicisme, mais c'est une formulation tout à fait correcte.

Somerset 24 mars 2010 à 19:33 (UTC)[répondre]

  1. Également Kitab al Azif.
  2. The Hans Wehr Dictionary of Modern Written Arabic traduit `Azīf par sifflement du vent, son ou bruit étrange.
  3. Pseudonyme que Lovecraft inventa dans sa jeunesse.
  4. Lovecratf dit : « Empty Space » ; on traduit aujourd'hui par Empty Quarter (Quart Vide).
  5. Nom officiel en français inconnu.
  6. Le désert Ad-Dahna est en fait une partie du désert d'Arabie.
  7. Des Jinn qui ont donc choisit le mal.
  8. Ce désert est l'un des lieux les plus inhospitaliers de la Terre. En 1927, à l'époque de ce texte, aucun occidental n'y a encore été.
  9. Cité longtemps légendaire dont les ruines ont été découvertes à la fin du XXeme siècle.
  10. Voir La Cité sans nom, 1921.
  11. Personnage fictif.
  12. Terme dont l'étymologie est fantaisiste. Lovecraft le traduit : « Image de la loi des morts » (Selected Letters V, 418).
  13. La chronologie est erronée, puisque Wormius a vécu au XVIIeme siècle.
  14. Voir la nouvelle Le Modèle de Pickman publiée en 1926.