Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Enfant qui mange de la fressure

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 128r).
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L’ENFANT QUI MANGE DE LA FRESSURE


Des bergers sacrifiant une chèvre à la campagne invitèrent leurs voisins. Parmi eux se trouvait une pauvresse qui amena son enfant avec elle. Comme le festin s’avançait, l’enfant qui avait l’estomac gonflé de viande, se sentant mal, s’écria : « Mère, je vomis mes entrailles. — Non pas les tiennes,mon petit, dit la mère, mais celles que tu as mangées. »

Cette fable s’adresse au débiteur, qui est toujours prêt à prendre le bien d’autrui ; vient-on à le lui réclamer, il s’en afflige autant que s’il payait de son bien propre.