Fabre dEnvieu - Noms locaux tudesques/Chapitre 6

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E. Thorin ; Édouard Privat (p. 265-273).

CHAPITRE VI

NOMS QUI INDIQUENT UNE AGGLOMÉRATION D’HOMMES
(Collectivbenennungen menschlicher Wohnplätze),
OU QUI ONT TRAIT À DES RAPPORTS POLITIQUES
(Politisch-bürgerliche Beziehungen).


Nous avons déjà indiqué divers noms qui offrent aujourd’hui l’idée d’un groupe d’habitations ou de maisons (Stadt, Weiler, etc). Mais il en est d’autres que nous devons étudier plus spécialement dans ce chapitre :

Dorf, village ; commune. Ce mot trouve sous les formes dorp, torf, trof, thorp, throp, threp, trep. Il dénota d’abord une assemblée, une réunion, une agrégation d’hommes ou de maisons ; et il se rattacbe à treffen (rencontrer ; atteindre)[1]. Dorf signifie donc « rencontre, réunion, assemblée » : Dorfbach, Dorfen ; — Bubendorf (Bube, garçon ; polisson), Burgdorf, Denkendorf (village de Denko, dimin. de Dank-rat, Dankmar ; P., p. 61, 156 ; — ce nom se retrouve aussi dans Denkenthal), Düsseldorf (au confluent de la Düssel el du Rhin), Ebersdorf (Eber, sanglier), Faldorf (v. h. all. falah = Ansässiger, domicilié, établi), Frohsdorf (froh, agréable, gai ; joyeux, content), Gottorp (Gott, Dieu), Hammersdorf (du marteau, ou plutôt Humperti villa ; P., p. 124), Hochdorf (élevé), Kirchdorf (vg. de l’église), Jägerdorf (du chasseur), Langendorf (long), Lanzendorf (ainsi nominé du grand nombre de lances qu’on a trouvées dans les environs ; on prétend que c’est là qu’arriva la défaite des Quades et le miracle de la légion fulminante : Lanze, lance), Moosseedorf (vg. de la mer de tourbe ; il y a une accumulation de tourbes : Moos ou Mos = Moor, marais lourbeux [ne pas confondre avec Moos, mousse] ; See, lac ; — mer), Neudorf (nouveau), Oberdorf (ober, supérieur, situé plus haut), Oldendorf (alt, vieux), Ollendorf (en frison olle est une forme de alt, vieux), Roggendorf (Roggen, seigle), Rübendorf (Rübe, rave ; navet), Sassendorf (Sasse, habitant ; établi ; propriétaire, ou de Sasse, bas all. pour Sachse, Saxon), Schenkendorf (p. 261) ; rappelle peut-être une famille de Slaves, Czechen ou Tchèques), Schlüsseldorf (Schlüssel, clef), Wachendorf (Wache, veillée, garde, guet)[2].

Dorf se transforme quelquefois en druf, trup, trop qui deviennent rup et rop : Mühltruf (du moulin), Barnstrup (de Berns, Berens ou Bernard), Kantrup, situé dans un angle ou près d’une bordure, d’une lisière, an der Kante), Sandrup (du sable) ;

Trèves (en all. Trier) doit son nom aux Treviri qui formaient une association, une tribu et dont le nom est lié à l’armoricain trev (village).

Mahl (v. h. all. mahal, celt. mall, bas lat. mallus), assemblée, jad. assemblée populaire ; cour de justice ; tribunal (v. P., p. 147, 148) : Mahlberg, Mahlenburg, Mahlendorf ; — le celtique Mallobodium (v. P., p. 320) ; — Detmold (jad. Thiadmelli, Thietmalli, Thietmelle, du celtique tuath, goth. thiuda, m. h. all. diet, peuple) signifiait, sous sa forme ancienne, « assemblée du peuple, de la tribu, » lieu où se tenait le tribunal.

Ding, chose (a signifié en v. h. all. assemblée judiciaire et politique, jugement, parlement) (v. P., p. 289). Ce mot a désigné le lieu où l’on juge, et où l’on prononce une pensée, un jugement (dingen, plaider ; marchander), lieu où se tenaient les plaids. Cfr. le mot islandais tinga, parler ; ting, cour de justice ; l’angl. to think, penser) : Dugny (près de Verdun, Meuse), jadis Dungeik (= Dingeiche [le chêne de l’assemblée], où fut conclu le traité de Verdun), Tings Hogen (près d’Upsal ; lieu où s’assemblait le parlement), Thingvellir (plaines de l’assemblée : de völlr, plaine, champ ; island. völr, bâton ; — c’était sans doute un enclos), en Islande ; — Tinwald Mount (de ting et de walld, colline), enceinte circulaire qui est le lieu où se réunit encore aujourd’hui l’Assemblée législative de l’île de Man (envahie jadis par des Norwégiens).

Gau, canton, district (jad. terre, contrée, plaine, vallée ; cfr. grec γαῖα, terre, pays), territoire (le pagus des Latins) ; auj. Bezirk, Kreis (cercle) sont employés dans les divisions administratives. Charlemagne partagea son empire en districts (Gaue) à chacun desquels il préposa un comte (Gaugraf), qui administrait la justice, les affaires militaires, et qui veillait à l’ordre public. Cfr. le Brisgau, all. Breisgau (qui doit son nom à Breisach), le Rhingau, Sundgau, le Westgau, le Nordgau, le Thurgau (district de la Thur, rivière), le Speiergau, etc. ; Gauenstein, Gauerthal ; — Algäu ou Almengau (paraît provenir de Albegau ou Alpengau, pays montagneux), Hohenschwangau (au Gau [élevé] des cygnes : Schwan, cygne), un des châteaux du roi de Bavière, avec un lac peuplé de cygnes), etc.

Gemeinde, Gemeine, commune, municipalité ; communauté ; paroisse ; gemein, commun (anglo-sax. mane, suéd. men ; lat. com-munis) : Gmund, Gmünd (en Souabe, en Carinthie, en Bohême), Gmunden ; — Gemünd, Gemünden ; — Gmeingrub ; — Sarreguemines ou Saargemünd (à l’embouchure de la Bilse et de la Saar), Münden (v. appelée Gemünden, dans des titres du xiiie siècle).

Band, bande ; lien. Le mot bant a dû signifier un territoire, comme Gau ou pagus. On le retrouve dans divers noms géographiques : Brabant (p. 186), Bursibant, Testerbant ; — Bucinobantes, Trinobantes, Tubantes.

Bund, lien ; ceinture ; association, société ; ligue, confédération : Grau Bund = la Ligue grise ; qui a donne son nom au pays des Grisons (Graubündner). Il y avait aussi la Ligue de la Caddée (Caddea, corrupt. de casa Dei, maison de Dieu, all. Gottshaus Bund), et la Ligue des Dix Communes (Zehn Gerichten Bund).

Hansa, Hanse signifiait jadis une compagnie, une association, une bande guerrière, une troupe de soldats ; Hans (jad. compagnon ; F., p. 11). L’expression die Hanse désigna ensuite la confédération commerciale (Handelsgesellschaft) des villes, qui s’associèrent au xiiie siècle, et qui furent nommées Hansestädte (Villes hanséatiques ou confédérées). En v. franç. marchand hansé ou ansé (marchand faisant partie de l’association, marchand privilégié[3].

Reich, puissance, domination ; empire, règne ; royaume, empire, État : reich, riche, opulent (primit. étendu, grand, puissant[4] ; reichen, s’étendre, arriver [jusqu’à] cfr. lat. regere, régir, gouverner, diriger ; por-rigo, j’étends, j’allonge, je prolonge ; grec ὀρέγω, j’étends, j’allonge) :

Österreich (royaume de l’est, das östliche Reich, die östliche Mark : Ost), dont on a fait, en latin, Austria et, en français, Autriche.

Les mêmes mots nous ont donné le nom d’Austrasie (pays oriental ; de oster ou auster et de Reich). Le radical reich se rencontre aussi dans le mot Neustrie (= Neuestes Reich ou Niuostria et puis Neust-ria). Les rois Francs donnaient le nom d’Austrasie au pays qui est au-delà de la Meuse et réservaient le second, ainsi que celui de Westrasie (royaume occidental : West), pour désigner la Gaule Lyonnaise, la Narbonnaise et l’Aquitaine, qui constitua un « nouveau royaume[5] : »

Reichstadt (ville de l’Empire) ; — Reichsland (pays de l’Empire), nom que les Prussiens ont donné à l’Alsace et à la Lorraine.

Des limites.Mark, borne ; limite, frontière ; district ; terre, champ (voy. P., p. 157) = Grenze ; et a signifié ensuite la contrée environnante (das Eingegrenzte) ; une contrée, le territoire d’une ville ; aujourd’hui encore ce mot signifie un Walddistrict :

Mark (village près de Hamm qui a donné son nom à un comté), Markau, Markbach, Markdorf, Markstein, etc.[6]. — Les Marches de Brandeburg (die Brandeburger Marken) ; Danemark ou Dänemark (? la Marche danoise, die Mark oder das Land der Dänen ; — regio abietina, quod piceis sylvis fuerit cooperta : Tanne, sapin ; en island. Daunmark = pays bas ; marche basse : dawn, doo, bas ; — angl. den, vallée), Finnmark (la Marche des Finnois), Lapmark (des Lapons) ; Steyermark (la Styrie, Marche de la Steyer, rivière qui a donné son nom au château [château de Styr], à la ville et à la contrée ; on a dit que Steyrark était pour Steuermark et signifiait un pays tributaire : Steuer, contribution, impôt) ; — Bismarck (voy. F., p. 174).

Grenze, extrémité ; bord ; limite ; frontière : Gränzbach, Gränzwasser, Grenzach, Grenzau, Grenzhausen[7].

Saum, bord, bordure ; lisière : Sambach, Sameskirch, Samswegen.

Scheid, séparation, partie ; Scheide, point de séparation, d’écartement ; limites. Ce mot indique quelquefois une Grenzscheide, d’un canton, d’une province, d’une marche. Cfr. lat. scindere ; grec σχίζω, je sépare, je fends. Dans les noms de localités, scheid et schede désignent une séparation de territoires ou de tribus (Länder- oder Völkerscheide) ou une séparation des eaux (Wasserscheide) : Scheid, Scheidingen, Scheidweiler ; Scheidle ; Schede ; — Brandscheid, Brockscheid, Burscheid, Kohlscheid, Lüdenscheid (de Ludolf), Regenscheid (de Regino), Winterscheid, Wegscheid ; — Dingschede (du tribunal), Lennscheid (qui est à la séparation des eaux de la Lenne), Nettenscheid (à la séparation des eaux de la Nette), etc.

Des franchises (Freiheiten). — Divers noms sont composés de frei (libre, exempt) : Freiberg, Freiburg, Fribourg, Freienberg, Freienfels, Freienhagen, Freienstadt, Freienstein, Freienwalde, etc. Voyez aussi les composés de fried (p. 223).

Des fiefs et des impôts.Lehen, fief (primit. prêt, emprunt), terre prêtée ou vendue sous certaines conditions : Lehndorf, Lehnhaus, Lehnenberg, Lehenweiler ; — Burgstall Lehen, Ottolehen, etc.

Le mot Zoll (douane, péage) se trouve peut-être dans Zollenreuthe, Zollenspicker, Zollfeld, Zolling (voy. Hohenzollern, p. 23).

Mauth, douane (jad. impôt, loyer), Mauth, Mauthausen ; — Hohenmauth.

Acht (localité qui devait donner au propriétaire un huitième de la récolte : acht, huit). D’autres villages se nommaient : In der Siebent (sieben, sept), In den Vieren (vier, quatre) ; Tegethof (de teget = Zehnte, dixième, dîme : zehn, dix, voy. F., p. 189).

De la guerre et des armes. — Heer, armée : Herstall, Herstelle,

Hada (jad. Krieg, v. P., p. 102) : Hadeln, Hadamar, Hademarsch, Hadenberg, Haduloh, Hadistadt ; — Haderholz (Hader, dispute violente ; démêlé, différend), Haderstorf.

Hilt (die Schlacht, bataille ; v. P., p. 119) : Hildburghausen, Hilden, Hildesheim, Hildesleve ; — Hilter, — Heldburg (Held, guerrier, héros).

Gund, Gunt (combat ; v. P., p. 100) et gun : Gundendorf, Gundenhausen, Gundorf, Guntheim ; — Günzberg, Günzburg, Gunzendorf, Gunzenheim, Günzerode ; — Guntherberg, Günthersberg (montagne du combat ou montagne de Gonthier) ; — Leichfeld (p. 189) ; — Wahlstadt (= Schlachtfeld, v. pag. 248).

Ger = Lanze (lance, épée) : Gerau, Gerisau ; — Eresburg (château de l’épée ou de Mars ; v. P., p. 30).

Beil, hache, cognée (suéd. bil, v. h. all. pil, pille ; gallois bwial) ; Bille, hache à deux tranchants ; quelquefois bill est pour Bild (image) et pour Weichbild (image sainte ; banlieue ; voy. P., p. 302) : Beilstein ; — Billenwerder, Billinghausen ; Billwerder, Bilstein ; — Bielefeld ; — Bildenreuth ; — Steinbild, Kirchspiel. Pour les mots formés avec Hammer, voy. p. 254.

Schild, bouclier (ce mot a eu le sens général d’abri, de lieu couvert, défendu) : Schildau, Schildberg, Schilde, Schildern, Schildesche, Schildschlag, Schildstein.

Helm, casque (a signifié toute chose qui couvre, qui abrite) : Helmsdorf, Helmshofen, Helmstädt, Helmstorf.

Nous avons indiqué déjà l’étymologie de Schlüsselburg (p. 225), de Kronstadt (p. 247), Kroneburg, Karlskrona, Landskrone, etc.

Noms dus au commerce. — Markt, marché (cfr. lat. mercatus ; mercari, trafiquer, échanger ; acheter) : Markt-Hohenleuben, Markt-Neukirchen, Markt-Steinach, etc. (Ces localités existaient avant de devenir des lieux de marché ; aussi s’est-on contenté d’ajouter Markt au nom primitif) ; — Altenmarkt, Frankenmarkt, Goldenmarkt, Neumarkt (novum forum), Völkenmarkt (Gentiforum : Volk, peuple) ; — petite ville de la Carinthie ; Neumark (sans t) paraît se rattacher à Mark [frontière, marche ; borne], ou provient d’une orthographe defectueuse.

Kauf, achat ; kaufen, acheter ; échanger (dan. købe, suéd. köpa) ; köping (suéd.) et købing (danois), marché, place de marché : Kaufbeuren, Kaufungen ; — Kopenhagen (Kjobnhavn = Kaufhaven havre du marché) ; — Nyköping, (nouveau marché), Norrköping (marché du nord), Soderköping (marché du sud).

Stapel, amas, tas, monceau ; chantier, entrepôt ; étape (bas lat. stapula, place où les marchands venaient vendre leurs marchandises). Cfr. Stabel, échalas, perche ; en Suisse stafel, stoofel, échoppe : Staple (Nord), Étaples (Pas-de-Calais), l’Étape (Aube), etc.

  1. Cfr. Trupp (troupe) ; Traube (jad. druba, suéd. druva), grappe (propr. assemblage [de fleurs ou de fruits]) ; island. thyrpa (réunion) ; — les formes celtiques tréf, trév, tréô, tré, correspondent à Dorf et signifient, en breton, hameau, village, habitation, tribu : Pentref (caput urbis), celt. torf (multitude), en gall. torf (multitude, troupe), etc.

    En lat. turba signifie foule, multitude confuse, rassemblement tumultueux, mouvement tumultueux, tumulte, confusion ; grec τύρϐη, tumulte, bruit, désordre ; θόρυϐος, bruit, tumulte. Les Grecs appelaient δορπία une fête où tous ceux d’une même tribu se réunissaient et mangeaient ensemble. Δόρπον, souper (proprement la réunion) vient de δρέπω, je cueille, je moissonne, je vendange, je récolte ; c’est-à-dire j’assemble.

    D’après Pott, Strodtmann a combiné à tort le mot Dorf avec Torf (qui signifie gazon, dans la Basse Allemagne, et en Suisse ; angl. turf). Il est très vrai qu’on ne peut donner à Dorf le sens de « gazon. » Mais on peut bien admettre que la racine exprimant l’idée de « réunion » a pu donner Dorf (assemblée d’hommes) et Torf (assemblée ou touffe d’herbes). En esthonien turwas signifie « gazon » et « village. »

  2. Altorf (en Suisse) ne signifie pas altes Dorf (vieux village), mais village de la hauteur (du celt. [irl.] aill, rocher escarpé ; alt, hauteur). Cette ville est située au pied du Bannberg (le nom celt. ben, ban, bean [corne] = Berg, montagne).
  3. On a dit que le mot hans s’est formé de l’ancien mot as (goth. ans), héros, et que ce mot, ayant désigné « les compagnons de As » (le Dieu de la guerre), aurait ensuite signifié « compagnon. » C’est d’après ce rapprochement de as et de hans qu’on traduisait le nom des Hansestädte par Ἡρωοπόλεις. Mais hans (compagnon, associé) se rattacherait plutôt, croyons-nous, au sanscrit gandu (joint, neud) et aux mots français ganse et anse que nous rattacherions au même radical sanscrit. On a dit Hanse teutonique pour Hanse tudesque.
  4. Les formes gauloises reix, rêx, rîx forment le second terme d’un grand nombre de noms propres dans lesquels elles ont le sens de « chef, grand » (cfr. lat. rex). En celtique rik signifiait étendue de pays : Armorique (pour Ar-mor-rik, contrée, pays [situé] près de la mer), Avaricum (la contrée de l’eau ; Bourges est au confluent de l’Auron et de l’Yèvre).
  5. Augustin Thierry indique l’étymologie suivante : « Neuster, qui selon la prononciation romaine avait le son de Neouster, paraît être un mot composé de la négation franke ni ou ne, et d’oster, orient. Ainsi les Francs du temps de la conquête, pour est et ouest disaient est et non-est, » p. 195. Mais les Francs n’avaient pas connaissance de la particule ni ou ne : ils disaient nit (nicht), et, pour indiquer l’ouest, ils n’avaient pas besoin de recourir à un composé tel que « non-est. » Le mot West suffisait.
  6. Le mot mark désignait un territoire qui appartenait à une tribu ou à un groupe de familles dans la tribu. On désignait aussi sous ce nom les territoires vagues qui entouraient les terres cultivées et qui formaient une lisière inhabitée destinée à servir de frontière.
  7. Krain ou Crain, en slave, signifie frontière, limite (Ukraine = [pays] frontière : u = ad, in ; — Ukersee = lac de frontière ; — Ukermark = la marche de la frontière ; mark est pris ici comme nom propre). Il peut se faire que le mot Kraina soit apparenté avec le mot Grenze. Du reste, Krain et Kärnten (Carinthie = province frontière, pour Carentan, terre provinciale) ont le même radical celtique carn ou caran (en irlandais, province). Cfr. Carn-iola.