Henri Cornélis Agrippa/Lettre XXI

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XXI
Eustache Chapuys à Agrippa.

Genève, 1522

Malgré l’opposition générale, Agrippa possède encore la confiance et la faveur de son Eustache, au même degré que s’il parlait monté sur le trépied d’Apollon. Mais Eustache, revêtu de fonctions publiques[1], est obligé de plaire au peuple, de suivre l’opinion plutôt que la vérité. Ayant eu l’envie l’année dernière de montrer ses sympathies pour vous, il a dû à grands frais, aux dépens de sa fortune publique et privée, se retirer et s’exiler, plein de craintes et d’inquiétudes. Voilà toute l’affaire. Il ne peut prendre part à vos banquets charmants, car il y est impérieusement contraint par la tyrannie de quelques personnages. Il prie les dieux que Thalès y prenne part à sa place avec tous les génies tutélaires.

Adieu. An 1522.

  1. Chapuys était encore alors Official de l’évêché de Genève, et cette situation était fort délicate à cette époque de l’histoire genevoise.