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Kiel et Tanger/02/16

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Nouvelle Librairie Nationale (p. 112-123).

XVI

LE PRÉCÉDENT NOUS ENGAGEAIT

Dans ces conditions du réalisme rigoureux commun à la politique de tous les peuples, on voit qu’il sera juste de ne pas outrer les responsabilités du président Loubet et de ses ministres : l’œuvre de leurs prédécesseurs devait agir en eux et comme à travers eux bien plus qu’ils n’agirent eux-mêmes.

Supposons en effet que M. Émile Loubet n’eût pas été sournoisement, profondément, un glorieux, épris d’ostentation et de pompe vaine, et que le Vieux Parti républicain n’eût pas ressenti le besoin d’égaler en faste européen ses jeunes concurrents de 1895. Supposons également que M. Delcassé ne se soit pas laissé prendre aux figures brillantes de la diplomatie et qu’ayant reconnu sous le décor spécieux les menaces distinctes, les dangers définis, il eût calculé de sang-froid la date incertaine mais inévitable des échéances : toute la sagesse du monde n’aurait pourtant guère changé la situation que la République conservatrice avait léguée à Ia République radicale. Celle-ci était grevée d’une forte charge, et le plan Hanotaux avait créé, du fait qu’il avait été mis en service, un précédent qui engageait.

Plus de jugement, d’attention et de vigilance, un esprit plus libre aurait, à la rigueur, pu sauver des hommes fermement décidés à résoudre et à liquider ce passif. Mais, tel qu’il s’imposait au gouvernement radical, le problème n’en demeurait pas moins d’une difficulté immense. Ses données les plus dures résultaient de l’effet des démarches antérieures faites hors du pays et indépendamment de la volonté du pays. Nous pouvions bien vouloir nous arrêter ; mais au loin, les conséquences de nos actes ne s’arrêtaient pas.

On s’est beaucoup plaint, par la suite, que l’Étranger se soit mêlé de nos affaires ; eh ! ne venions-nous pas de nous mêler, en imagination tout au moins, des affaires de l’étranger ? Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, l’Étranger nous avait vus sérieusement occupés hors de nos foyers. Cela donnait de la France une idée nouvelle. Émanant d’un État qui rompait sa clôture, nos initiatives et nos entreprises récentes nous avaient introduits, forcément, dans bien des calculs : telle combinaison dans laquelle, dix ans plus tôt, aux époques du « repliement » et du « recueillement », personne n’eût jamais imaginé de nous convier, devenait tout à fait naturelle et plausible, l’on n’hésitait que sur les conditions et le degré du concours à nous demander ; le nom français réveillait ces espérances ou ces craintes que n’avaient jamais fait concevoir l’apathie, l’indétermination et la silencieuse inertie d’autrefois. Certes, nos radicaux ne pensaient plus à étouffer une rumeur aussi flatteuse, ni à reconquérir notre ancienne réputation de sommeil : mais l’auraient-ils voulu, qu’ils y auraient bien difficilement réussi. Leur résistance eût été gênée et leur vœu annulé d’abord par nos amis du jour, et ensuite par nos ennemis de la veille.

Le parti du recueillement avait, tout naturellement, à combattre les Puissances participantes du système Hanotaux, inquiètes ou irritées de nos menaces de défection, et désireuses de nous rappeler sous leur aile, mais il aurait fallu décourager aussi les offres des Puissances mêmes contre lesquelles l’ancien système avait été organisé. Le cabinet de Saint-James nous sentait disposés à nous dégager de tout dessein qui lui fût hostile : il devait donc songer à nous offrir chez lui l’équivalent exact de ce que nous semblions disposés à quitter du côté allemand… La tentation d’enchérir sur les avances de Berlin lui était suggérée par le mouvement qui nous éloignait de l’Europe centrale. Il devait désirer le prolonger et le conduire jusqu’à cet extrême opposé qui était l’entente avec lui. Bientôt, tous ses efforts tendirent à nous mettre dans l’impossibilité de lui échapper.

La tentation anglaise était sérieuse. Que lui opposer ? Pendant plusieurs années, notre diplomatie avait donné la main à un ennemi héréditaire qui nous avait ravi Strasbourg et Metz, cinq milliards et toute suprématie politique en Europe. Pouvions-nous alléguer aucun motif sérieux de repousser l’amitié que nous offrait, par-dessus la Manche, quelqu’un qui ne nous avait rien pris, du moins rien de bien net, depuis fort longtemps ? Fachoda n’était que le malentendu de deux troupes. Quant à l’Égypte, étions-nous certains de l’avoir jamais possédée ? Et, si faibles que fussent les sophismes anglais sur ce dernier point, il n’en restait pas moins assuré que le véritable avenir français est sur le continent. La tradition et l’intérêt sont pour nous d’avancer vers le Rhin, sur la Germanie. L’Angleterre se prévalait de tous avoir soutenus à cet égard. En 1875, elle s’était jointe à l’empereur Alexandre et à Gortchakov pour arrêter M. de Bismarck[1]. Elle ne nous avait demandé jusqu’ici aucun retour de ce service, puisque nous avions semblé résolus à n’agir désormais que dans ces mers lointaines où les conflits avec sa puissance restaient fatals. Mais, puisque nous rentrions en Europe, il était temps de considérer qu’Henri IV, Louis XIV, Louis XV même, avaient songé à dominer le continent avec cette amitié de la maîtresse de la mer : aujourd’hui comme alors elle était décidée à tout nous faciliter du côté de la terre ferme.

Il n’était plus possible de décliner purement et simplement une offre pareille. L’Angleterre pouvait tenir notre neutralité pour une menace, depuis qu’elle venait de modifier ses idées sur elle-même autant que ses intentions sur nous.

En effet, la concurrence maritime de l’empire allemand avait attristé les derniers jours de la reine Victoria. Avant Fachoda, peut-être encore lors de la guerre du Transvaal, l’attitude du continent l’avait inquiétée. Tremblait-elle pour sa victoire ? Elle tremblait du moins pour la splendide paix anglaise, cette longue absence de guerre européenne, qui, à peu près ininterrompue depuis Waterloo, fournit la principale explication de la grandeur du Royaume-Uni au xixe siècle.

D’autre part, toute frémissante de la facilité avec laquelle nous avions cédé à la pression russe, l’Angleterre s’était étonnée de notre promptitude à oublier le fameux programme de recueillement contre les Prussiens. Non contents d’être en paix avec eux, nous avions été sur le point de faire la guerre pour eux. Elle avait épié la baisse graduelle, puis l’éclipse totale des rancunes et des souvenirs qui l’avaient jusque-là déchargée de bien des soucis continentaux. La rencontre de Kiel en 1895 fut sa première alerte ; notre accueil « enthousiaste »[2] aux produits et aux exposants allemands de 1900 lui causa une surprise plus sensible encore. Enfin, au mois d’août de la même année, quand le feld-maréchal Waldersee fut nommé au commandement des troupes européennes, et par conséquent françaises, en Chine ; l’Angleterre observa avec stupeur que notre esprit public ne se cabrait plus ; si la France ne donnait aucun signe d’approbation, ses improbations étaient rares, et elles exprimäient le sentiment d’un parti ou d’une classe plutôt que celui du pays, occupé tout entier des affaires et des plaisirs de l’Esplanade ou du Champ-de-Mars.

Et les Anglais se demandaient si nous allions nous mettre à aimer l’Allemand.

Si les Anglais ont commencé par laisser s’opérer l’annexion de l’Alsace-Lorraine, s’ils ont suivi alors les vues de Bismarck, c’était afin que les Français fussent gardés par un ressentiment vivace de tout esprit d’alliance avec leur vainqueur. Londres s’était inquiété de simples manœuvres de chancellerie. Or, elles devenaient tout à fait sérieuses du moment que l’oubli de 70 survenait. N’en avait-on pas une preuve nouvelle dans le fait qu’un combattant de 70 pouvait faire accepter ses ordres en allemand à nos officiers et à nos soldats ? Sans une haine invétérée des deux grands peuples continentaux, il n’est point de sécurité pour l’île bretonne. Que cette haine pût s’éteindre, qu’on fût si près de l’oublier, c’était une révolution dans l’état de l’Europe.

Telle est la raison de la vigueur des pressions de l’Angleterre. C’est pourquoi la chute de M. Hanotaux et son remplacement par M. Delcassé n’avaient donné qu’une demi-satisfaction. Car les ministres vont et viennent. Elle désirait plus que ces résultats transitoires. Le nouveau ministère ne comptait à ses yeux que pour les garanties qu’il pourrait souscrire. Ces garanties, ces promesses bien définies, M. Hanotaux les avait accordées à l’Allemagne : M. Delcassé devait en fournir d’équivalentes à quiconque hériterait de notre amitié. La diplomatie de la France était prise dans l’engrenage. L’idée du roi n’était pas d’arrêter le mouvement, mais de le renverser à son profit sans nous laisser le temps de nous dégager. À la coalition de 1895, dont Guillaume II s’était fait le cerveau et le cœur, Édouard VII, encore simple prince de Galles, rêvait de substituer une coalition contraire dont Guillaume serait la proie désignée. Mêmes éléments : Russie, Italie, France. Rôles à peu près semblables : la Russie immobile, l’Italie indécise jusqu’au dernier moment et la France, mais combattant sur terre et non plus sur mer, comme dans le projet Hanotaux. Guillaume avait offert le Nil à M. Hanotaux. Édouard offrirait à M. Delcassé le Maroc pour l’instant, et dans l’avenir une berge du Rhin. Les princes de l’Europe sont bien maîtres de nous prodiguer tout ce qu’ils n’ont pas ! « Nous distribuons des réalités, nous récoltons des promesses », a fort bien remarqué M. Hanotaux[3].

La guerre du Transvaal s’acheva sans encombre après la mort de la reine. Il fallut le temps de circonvenir M. Delcassé et M. Loubet, de libeller un certain nombre de petites invitations dont chacune portait le même sens : « Vous disiez ceci à l’Allemagne ; pourquoi ne pas le dire à nous ?… » Le Gouvernement français écoutait ce langage avec attention. Il donnait même de grands signes de faveur, mais les circonstances n’étaient pas unanimement favorables.

Si les menues querelles entre la France et l’Angleterre avaient à peu près cessé depuis Fachoda, et si l’amitié franco-russe se refroidissait peu à peu, l’affaire Dreyfus avait créé une atmosphère toute spéciale entre la France officielle et Guillaume II. Cette affaire avait surpris l’empereur allemand, comme il était au fort d’un travail d’amitié française : l’agitation dreyfusienne imaginée, subventionnée par l’Angleterre afin de riposter aux machinations coloniales et à la politique russo-allemande de la République conservatrice, avait d’abord contrarié Guillaume II dans sa diplomatie ; mais ce qu’il perdait d’une sorte se compensait d’une autre, et, si l’opinion française lui était aliénée par cet incident, de merveilleux avantages de fait lui étaient acquis sans combat : notre armée décapitée de ses chefs respectés, Hervé, Jamont, Boisdeffre, notre Service des renseignements supprimé [4], nos régiments démoralisés, notre population civile rejetée aux plus basses sottises et aux pires folies de la révolution ! Et ce qui ne gâtait rien, l’amour-propre impérial y trouvant son compte, ces brillants résultats pouvant passer aux yeux du monde pour un succès direct du service d’espionnage que surveille en personne Guillaume II.

La conspiration contre notre armée, bien que de marque initiale anglaise, ne fut donc pas une mauvaise affaire pour la marque opposée. Guillaume n’avait pas cru beaucoup s’affaiblir en affaiblissant nos escadrons et nos régiments : c’était de l’armée de mer qu’il avait désiré le concours et, aujourd’hui que l’Angleterre est devenue notre amie, notre diminution militaire, consécutive à la même affaire Dreyfus, subsiste au profit de l’Allemagne. La situation de ce pays reste prépondérante en diplomatie ; les gouvernements français de 1898 à 1902, tous composés d’amis du traître, ne pouvaient guère interrompre le contact régulier avec la puissance au profit de laquelle Dreyfus avait trahi ; tant que l’Affalre passionnait notre public, il était trop facile à l’Allemagne de causer de gros embarras à nos cabinets dreyfusiens par la simple menace de ses divulgations[5]. Elle les tenait d’assez court. Tout cela fit un grand retard dans le projet de coalition sur lequel l’Angleterre nous faisait sonder.

L’Angleterre avait dû attendre et patienter. Son organisation politique parfaite, qui laissait à un roi plein d’expérience une autorité plénière sur les affaires de l’État, lui donnait le moyen de ne rien brusquer ni improviser. Son dessein se fondait sur le sentiment d’une nécessité naturelle. Il était difficile que le Gouvernement français lui échappât. Du seul fait que le plan Hanotaux s’effaçait, l’amour-propre et la vanité des gouvernants, l’intérêt de parti, la badauderie du public lui-même, conspiraient à faire adopter un nouveau plan, quel qu’il pût être. La troisième République se trouvait, pour ainsi dire, embarquée. Son premier navire faisant eau, et s’enfonçant depuis Fachoda, il avait bien fallu poser le pied sur un autre, n’aurait-elle voulu que revenir droit au port ; mais le roi d’Angleterre se promettait d’entraîner sa passagère très avant dans la haute mer.

  1. Cette intervention ne peut faire de doute, depuis que le comte de la Barre de Nanteuil, gendre du général Le Flô, qui était alors ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, a communiqué à notre confrère, M. François de Nion, son parent, deux dépêches inédites adressées de Russie en France.

    Voici ce que notre ambassadeurs à Saint-Pétersbourg écrivait, à la date du 10 mai 1875 :

    « Lord Loftus — l’ambassadeur d’Angleterre en Russie — a reçu, hier soir, communication d’instructions envoyées par lord Derby à tous les ambassadeurs de Russie, d’Autriche et d’Italie, pour qu’ils provoquent de la part de ces diverses cours des démarches communes et immédiates à Berlin, dans l’intérêt de la paix. En d’autres termes, lord Derby, ayant été informé des dispositions résolument pacifiques de l’empereur Alexandre, a chargé ses agents près l’empereur d’Autriche et le roi d’Italie de leur demander d’appuyer sur-le-champ les démarches d’Alexandre II. »

    Douze jours plus tard, le 20 mai, le général Le Flô note de nouveau :

    « L’intervention de l’Anglèterre a été plus ferme et plus catégorique encore qu’on ne l’aurait cru, Elle a produit une très grande impression. Les instructions de Oddo Russell — l’ambassadeur d’Angleterre à Berlin — portaient : qu’il devait déclarer que ses ordres précis lui prescrivaient d’appuyer la Russie, quoi qu’elle dît et fît, et que toutes ses paroles, en ces circonstances, devaient être considérées comme la parole même de son gouvernement et l’expression des sentiments de sa souveraine. »

    Alors s’engage le mémorable dialogue entre lord Russell et M. de Bismarck, furieux de voir lui échapper sa proie :

    — « Vous devenez bien belliqueux sur le tard, Messieurs les Anglais ! » dit le prince, mordant sa moustache grise.

    — « Prince, répond l’ambassadeur, — sans permettre à son tic habituel de se produire : le bizarre sourire qui lui servait parfois à attribuer à une plaisanterie les paroles qu’il voulait démentir, — prince, il n’est jamais trop tard pour bien faire. »

    Et, pendant ce temps, lord Loftus, pour décider l’indécis que fut trop souvent Alexandre, faisait télégraphier en clair, dans toutes les directions, les termes de son entretien avec le tzar. La parole de l’autocrate était engagée, l’alerte était passée.

    « Cette attitude de l’Angleterre, dit encore le général Le Flô, était de nature à faire réfléchir plus sérieusement le prince de Bismarck, qui a été battu en brèche ainsi de tous les côtés à la fois et qui, depuis, jette feu et flamme contre l’Angleterre. » (Journal diplomatique intime et inédit du général Le Flô.) Voir aussi dans les Débats du 6 juillet 1905 un article de M. Henri Welschinger.

    On remarquera que la politique étrangère du gouvernement du Maréchal ressemble — matériellement — à celle de M. Delcassé. Mais, comme elle s’inspirait des directions, des habitudes et des traditions de la Monarchie, comme elle était exécutée par un personnel monarchique, elle n’eut à souffrir que de l’instabilité de la République dans la durée : l’incohérence propre aux actes simultanés de services républicains en était absente ; les Affaires étrangères et la Guerre y marchaient ensemble et d’accord. Bismarck était devenu menaçant, parce que notre armée se réorganisait trop vite. Les menaces de Guillaume II sont nées, tout au contraire, de ce que notre armée était périodiquement affaiblie par notre gouvernement. Les deux politiques de 1875 et de 1905 ne présentent qu’une analogie de surfaces, elles sont contraires au fond.

  2. Gaulois du 27 septembre 1905 ; article de M. Arthur Meyer, qui appelle les choses par leur nom.
  3. Préface de Politique extérieure par René Millet.
  4. D’après un grand capitaine, le Service des renseignements est comme l’œil et l’oreille d’une armée. Le colonel Sandher et le colonel Henry avaient élevé cet organe à un brillant degré d’activité et de force. Les débats publics des procès engendrés de l’affaire Dreyfus ont commencé par diffamer ce service et, finalement, ils l’ont fait regretter. Le procès des quatre officiers (octobre-novembre 1904) laissa entrevoir la hardiesse de certaines entreprises préparées par les officiers qui travaillaient sans bruit à la Section de Statistique : Henry, notamment, avait mis sur pied une compagnie de pétardiers alsaciens qui auraient entravé la mobilisation allemande. Quelques mois après la révélation de ce fait, au moment de l’alerte de Tanger, un de nos confrères républicains, M. Latapie, écrivait dans sa brochure Sommes-nous prêts ? (juillet 1905) :

    « Nous aussi, nous avons, à un moment, réussi à organiser un service d’espionnage en Alsace, sur les chemins de fer. J’ai serré la main, à Nancy, d’un brave homme qui a collaboré à cette organisation. Ils étaient plus de cent Alsaciens, paraît-il, qui avaient accepté, pour le jour de la mobilisation, une besogne concertée qui devait apporter un trouble momentané dans les services des chemins de fer. Hélas ! notre système offensif visant les aiguilles et les ponts en Alsace n’existe plus ! Il est à refaire tout entier : sera-ce possible ?

    « Nous n’avons pas voulu avoir affaire aux agents de la Sûreté, m’a dit mon brave Alsacien. Et puis, après l’affaire Dreyfus, la confiance n’y était plus. »

    Maintenant, la situation est retournée. Ce sont nos chemins de fer qui sont couverts d’espions. Ceux que Guillaume II emploie, comme le colonel Henry utilisait les Alsaciens, sont, d’après M. Latapie, certains révolutionnaires qui croient servir l’humanité en « sabotant la défense nationale ».

  5. Il est à remarquer que la deuxième révision du procès Dreyfus, commencée en 1903, poursuivie pendant toute la durés fe 1904, a été complètement étouffée durant l’année 1905, c’est-à-dire pendant la crise franco-allemande et n’a recommencé à faire parler d’elle qu’après la clôture de la conférence d’Algésiras, et nos élections de 1906…