L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789/Préface

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PRÉFACE


Thèse de l’utilité de l’esclavage au point de vue économique. — Supériorité du travail libre. — Fausse conception de l’intérêt. — Intérêt même actuel de la question de l’esclavage. — Ni esclavagistes, ni abolitionistes ne l’ont traitée avec une impartialité suffisante. — Étude faite par M. P. Trayer au point de vue juridique. — Indication sommaire du plan du présent ouvrage.

L’esclavage a joué un rôle capital dans l’histoire des Antilles. On est généralement d’accord pour lui attribuer la prospérité matérielle de ces îles[1]. Sans les nègres esclaves, dit-on, leur sol, d’une fécondité si admirable, n’aurait pu être que très imparfaitement mis en culture. L’esclavage a donc été un mal nécessaire ; et, si la philosophie le condamne au point de vue humanitaire, l’histoire est obligée de constater qu’il en est résulté un grand bien au point de vue économique.

Cette thèse nous a paru singulièrement exagérée. Après avoir étudié l’esclavage dans les Antilles françaises et tâché de nous rendre compte de son organisation et de ses conséquences, nous croyons d’abord pouvoir dire et nous espérons montrer que le travail libre eût été de beaucoup préférable. En réalité, c’est un intérêt mal entendu qui a fait adopter par la métropole et par les colons le travail servile comme unique moyen d’exploiter le sol. Nous ferons voir, en effet, comment ce préjugé a faussé dès le début le développement de nos colonies, qui en ressentent encore aujourd’hui, dans une certaine mesure, les effets.

Aussi avons-nous pensé qu’il n’y aurait peut-être pas seulement un intérêt rétrospectif a retracer le régime de l’esclavage, dont on parle assez communément, mais sans le connaître toujours d’une manière bien exacte. Ce n’est pas qu’il n’existe déjà une multitude d’écrits sur la matière. Mais presque tous les auteurs ont surtout traité la question de l’abolition de l’esclavage, qui a tant passionné les esprits dans la première moitié de ce siècle. Or, les abolitionnistes se sont placés uniquement au point de vue philosophique et philanthropique, tandis que les partisans du maintien de la servitude n’ont guère envisagé que celui de leurs intérêts. Qui ne sait que, dans toute polémique, où la passion, même la plus noble, est en jeu, on ne voit des faits que le côté propre à soutenir ou attaquer une théorie préconçue ? De là vient que la plupart ne se sont pas proposé de faire avant tout un exposé historique, dégagé de tout esprit de parti.

Il y a quelques années seulement, M. Paul Trayer a pris comme sujet de thèse pour le doctorat en droit une Étude historique de la condition légale des esclaves dans les colonies françaises[2] ». Mais, comme l’indique le titre, c’est principalement le point de vue juridique qui domine dans son étude. Tout en reconnaissant la valeur du travail de notre devancier, auquel nous devons plus d’une indication utile, nous espérons nettement marquer la différence qui existe entre le sien et le nôtre.

Tout d’abord, il est facile de constater le développement particulier que nous avons donné a la traite, qui était liée plus intimement à notre sujet.

Comme on pourra s’en rendre compte par la bibliographie que nous indiquons ci-dessous, nous croyons n’avoir laissé de côté aucune source importante de la question, tandis que M. Trayer s’est contenté, ou à peu près, de puiser aux sources du droit. Nous avons notamment fait un usage constant de la grande collection Moreau de Saint-Méry, conservée aux Archives Coloniales, et dont une partie considérable est restée inédite, ainsi que de la correspondance générale échangée entre le Roi ou ses ministres et les administrateurs des îles.

Nous avons jugé à propos de nous borner aux Antilles françaises, vu la quantité de documents que nous devions déjà consulter pour ces îles. Nous avons même étudié l’esclavage plus spécialement à la Martinique, parce qu’elle a été pendant assez longtemps l’unique chef-lieu des Antilles et qu’en somme la plupart des mesures prises pour elle ont été applicables aux autres îles.

Nous nous sommes abstenu systématiquement de toute comparaison avec l’esclavage dans les colonies des autres nations européennes, parce qu’en suivant cette voie nous eussions également été entraîné trop loin.

De plus, nous nous sommes efforcé de traiter aussi complètement que possible toutes les questions si diverses et si complexes qu’a soulevées l’esclavage moderne, considéré soit en lui-même, soit en ce qui a trait à son influence sur le sort de nos colonies. Remontant ainsi à son origine, nous avons voulu montrer son organisation progressive et son plein développement.

Pour ce qui concerne sa suppression, nous estimons qu’il n’y avait pas lieu d’y revenir après l’ouvrage de M. Augustin Cochin[3], qui a magistralement résumé les principaux documents parus sur ce sujet en notre siècle. C’eût été, d’ailleurs, la matière d’une autre étude.

Nous nous sommes arrêté à la Révolution, parce qu’elle a marqué aussi pour les colonies à esclaves une ère nouvelle, en ce sens qu’elle a donné une impulsion particulière aux premières idées d’émancipation et réalisé même passagèrement l’abolition par le décret d’affranchissement du 16 pluviôse an II (4 février 1794). Si elle n’a pas pu la faire prévaloir d’une façon définitive, elle avait du moins affirmé assez hautement le principe pour qu’il triomphât pleinement dans les colonies françaises un demi-siècle après. Dans les discussions si ardentes que souleva ce grave problème, la cause de l’humanité et de la justice était heureusement destinée à l’emporter sur la politique oppressive et sans pitié de l’intérêt.


NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE


I. — SOURCES MANUSCRITES

Presque toutes les sources manuscrites dont nous avons fait usage se trouvent aux Archives Coloniales. C’est Colbert qui eut, le premier, l’idée de faire réunir et copier les principales dépêches et instructions concernant les colonies. Mais ce ne fut qu’en juin 1776 que parut un édit royal[4] créant un dépôt fixe des Archives Coloniales à Versailles. Les collections en furent transférées à Paris, au Ministère de la Marine, en 1837. Depuis, elles ont été complétées, en particulier pour ce qui intéresse notre sujet, par l’achat des papiers de Moreau de Saint-Méry. Tous les documents relatifs aux colonies sont actuellement au Ministère des Colonies. Nous devons dire qu’il n’en existe qu’un catalogue sommaire, inédit[5], qui a été fait lorsque les Archives des Colonies ont été séparées de celles de la Marine. Or, il n’indique souvent que d’une manière très insuffisante la matière des 20.000 registres et des 4.000 cartons des Archives, ce qui rend les recherches assez difficiles. Au moment où les questions coloniales ont repris tant d’importance, il est à souhaiter qu’on entreprenne un catalogue analytique de ces Archives[6]. Faut-il dire que l’exemple nous en a été donné par le Canada qui, non content de faire copier toutes les pièces qui l’intéressent, en a fait dresser et publier un inventaire détaillé[7].

Nous ne mentionnerons que les documents que nous avons consultés.


Série B.

Lettres envoyées : Correspondance ministérielle et Ordres du roi. 212 registres et 3 cartons, 1663 à 1789. — Voici la liste de ceux où il est question des Antilles :

2. Année 1670. — 3. 1671. — 4. 1672. — 5. 1673. — 6. 1674-1675. — 7. 1670-1678. — 9. 1679-1682. — 10. 1683. — 11. 1684-1685. — 12. 1686. 13. 1687. — 14. 1688-1693. — 18. 1694-1697. — 21. 1698-1700. — 24. 1701-1702. — Lacune pour 1703-1704. — 26. 1705. — 28. 1706-1707. — 31. 1708-1709. — 32.1710. — 33. 1711. — 34. 1712. — 35. 1713. — 36. 1714. — 37. 1715 (les huit premiers mois). — 38. 1715-1716. — 39. 1717. — 40. 1718. — 41. 1719. — 42. 1720. — 44. 1721. — 45. 1722. — 46. 1723. — 47. 1724. — 48. 1725. — 49. 1726. — 50. 1727. — 51 et 52. 1728. — 53. 1729. — 54. 1730. — 55. 1731. — 56 et 57. 1732. — 58 et 59. 1733. — 60 et 61. 1734. — 62 et 63. 1738. — 64.1736. — 65. 1737. — 66. 1738. — 68. 1739. — 71. 1740. — 72. 1741. — 74. 1742. — 76. 1743. — 78. 1744. — 81. 1748. — 83. 1746. — 85. 1747. — 87. 1748. — 89. 1749. — 91. 1750. — 93.1751. — 95. 1752. — 97. 1753. — 99. 1754. — 101. 1755. — 103. 1756. — 105. 1787. — 107. 1758. — 109. 1759. — 111. 1760-1761. — 114. 1762. — 116 et 117. 1763. — 119. 1764. — 121. 1765. — 123 et 125. 1766. — 126. 1767. — 129. 1768. — 132. 1769. — 135. 1770. — 138. 1771. — 141. 1772. — 145. 1773. — 148. 1774. — 151. 1775. — 156. 1776. — 160. 1777. — 162. 1778. — 167. 1779. — 171. 1780. — 173. 1781. — 176. 1782. — 180. 1783. — 186. 1784. — 188. 1785. — 192. 1786. — 194. 1787. — 197. 1788. — 199. 1789.

Soit, au total, 103 volumes in-folio et un carton. Il faut dire que les recherches sont facilitées par des tables analytiques ; elles manquent cependant pour quelques volumes, et, pour d’autres, il n’y a souvent que le nom du correspondant indiqué. Ces lettres nous montrent au jour le jour l’histoire des îles. Il est à remarquer que, chaque fois que les fonctionnaires changent, on remet ou on envoie aux nouveaux des Mémoires ou Instructions conçus presque toujours sur le même plan ; on leur rappelle aussi constamment les anciens règlements. En somme, à mesure que nous avons avancé dans le dépouillement de cette correspondance, nous avons trouvé de moins en moins d’indications nouvelles.


Série C

Lettres reçues. — C8 : Correspondance générale. Côtes Occidentales d’Afrique, Sénégal, Gorée, etc. 1588-1590. 20 cartons.

Pour les Antilles, c’est la série C8 qui comprend la Correspondance générale de la Martinique, soit 90 registres et 16 cartons se suivant dans l’ordre chronologique, de 1639 à 1789. Les volumes ne sont pas paginés, et il n’y a pas de table, ce qui en rend le dépouillement très long. Aussi avons-nous dû renoncer à parcourir la correspondance générale de la Guadeloupe (C7, 43 registres et 8 cartons), celle de Saint-Domingue (C9, 163 registres et 43 cartons), celle des îles diverses des Antilles (C10, 24 cartons), et celle de Cayenne (C14, 63 registres, 2 cartons). Aussi bien, ce qui diminue nos regrets, c’est la pensée ou plutôt la certitude que, d’une manière générale, ces lettres contiennent des renseignements peu différents de ceux qui nous ont été fournis par celles des administrateurs de la Martinique. C’étaient fatalement toujours les mêmes questions qu’ils étaient appelés à traiter, et nous croyons que nous avons consulté assez de documents pour avoir pu essayer de tracer un tableau exact dans son ensemble ; pour certains détails particuliers, nous n’avons jamais omis d’indiquer quand ils ne s’appliquaient qu’à telle ou telle des Antilles.


SÉRIE[8] F6

Police des noirs en France. 1777-1778. Législation. 1 vol.

Police des gens de couleur transportés en France et de France aux colonies. 1778, 1 vol.

Police des nègres. 1777-1778. France. 1 carton, A.

Police des nègres. 1731-1784. Côtes d’Afrique. 1 carton, B.

Ces deux volumes et ces deux cartons, sans numéros, viennent après le 48.


SÉRIE F2

Compagnies de commerce. — N° 15. Compagnie des îles d’Amérique. 1 carton.

N° 18. Dernis, Histoire abrégée des Compagnies de commerce qui ont été établies en France depuis l’an 1626. 1 vol.

N° 19. Ordres du roi et autres expéditions de la Compagnie des Îles de l’Amérique. 1635-1648. 1 vol.

Ces volumes, et les autres de la même série, sont surtout utiles à consulter au point de vue du commerce proprement dit ; il n’y a guère, relativement à l’esclavage, que des renseignements de statistique sur la traite.


SÉRIE F

Collection Moreau de Saint-Méry. — N° 17. Description et historique, Essequèbe, Floride, Gorée, Grenade, 1 vol.

Nos 18, 19, 20. Historique de la Guadeloupe. 1635-1699. 3 vol.

Nos 21, 22. Historique. Cayenne et Guyane. 1651-1790. 2 vol.

Nos 26 à 31. Historique de la Martinique. 1635-1790. 6 vol.

N° 40. Code historique. Martinique. 1780-1803. 1 vol.

N° 41. Relation de l’établissement des Français depuis l’an 1635 en l’isle de la Martinique, par le P. Jacques Bouton, de la Compagnie de Jésus. Paris, 1640. Ce manuscrit a été publié. Voir, ci-après, aux imprimés.

N° 42. Récit des événements qui ont eu lieu aux Antilles de 1757 à 1763. Anonyme. Le titre, au dos du volume relié, n’est pas de l’auteur ; il est d’ailleurs assez inexact, car une bonne partie du volume est consacrée à la relation du voyage d’un colon des Antilles en France et à Paris.

Nos 52, 53. Saint-Christophe. Description et historique. 1637-1784. 2 vol.

N° 60. Code historique. Sénégal. 1763-1808. 1 vol.

N° 61. Documents sur l’Afrique. 1727-1789. 1 vol.

Nos 67 à 72. Historique. Colonies. Instructions aux administrateurs, 1665 à 1788. 6 vol.

Nos 78 à 95. Colonies en général. Répertoire alphabétique. 18 vol. Nous nous sommes servi à peu près uniquement du 13e coté 90 et portant au dos Esclaves ; il est sans pagination.

N° 128. Traite des nègres (Documents anglais traduits : Comptes rendus des séances de la Chambre des pairs et des Communes, 1788-1789). 1 vol. Contient une curieuse planche gravée représentant l’arrimage des nègres sur les navires de traite. V., ci-après, Bibl. des imprimés, The débat on a motion, etc.

N° 129. Essai sur l’esclavage et observations sur l’état présent des colonies des Européens en Amérique. Sinnamary, germinal an VII. Sans nom d’auteur. Attribué à Lafond de Ladebat, Barbé-Marbois ou Billaut-Varennes. Intéressant par quelques considérations historiques et philosophiques. 1 vol.

Nos 132 à 155. Notes historiques sur Saint-Domingue, par Moreau de Saint-Méry. Les vol. 140, 141, 142 ont des nos bis.

N° 156. Colonies. Alphabétique. Divers documents de 1785 à 1794. 1 vol.

N° 157. Tableau de l’administration des Îles-sous-le-Vent, par M. Le Brasseur, ancien administrateur par intérim des îles (à partir du 20 juin 1780). Le même manuscrit existe à la Bibliothèque Nationale. Suppl. fr. 1794.

N° 158. France. Supplément. 1785-1791. Mémoire de M. de la Luzerne, ancien gouverneur général des îles.

Nos 221 à 235. Code Guadeloupe. 1735 à 1806. 15 vol. Le dernier contient une Table générale chronologique et alphabétique.

N° 236. Recueil des lois particulières à la Guadeloupe et dépendances. 1636-1777. 1 vol.

Nos 244 à 246. Annales du Conseil souverain de la Martinique. 1726-1778. 3 vol. Il n’y est mentionné que des affaires particulières concernant des esclaves jugés en vertu de la jurisprudence existante. Pas de règlements généraux.

Nos 247 à 263. Code Martinique. 1629-1784. 17 vol., dont un de Tables. Cf. aux imprimés : Code de la Martinique, par Durand-Molard. Mais toutes les pièces n’y ont pas été reproduites.

N° 267. Code. Description et historique. Colonies. A. V.

Nos 269 à 281. Code Saint-Domingue, de 1492 à 1789. 13 vol.


SÉRIE G

État civil. — G1 : nos 468 et 469 : Recensements de la Guadeloupe à partir de 1671. 2 vol.

N° 470. Recensements de la Martinique. 1664-1754. 1 carton.

Nos 471 et 472. Recensements de Saint-Christophe. 1668-1701. 2 vol.

Nous avons donc consulté 326 volumes ou registres et 41 cartons des Archives Coloniales.

Ajoutons que nous avons trouvé quelques renseignements aux Archives Nationales, section administrative, F 6194 et 6197, et ZID 102 A, ZID 138 et 139 ; à la Bibliothèque Nationale, manuscrits F 4089, Discours de marine et de commerce, et F, fr. 5969, un volume portant pour titre Ordonnances du présidial de Nymes, et contenant un texte du Code Noir avec des annotations juridiques de Loisel, petit-fils du jurisconsulte ; — aux Archives du Ministère des Affaires étrangères, Amérique, Mémoires et Documents, t. IV.


II. — IMPRIMÉS
LISTE ALPHABÉTIQUE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS

N. B. — Nous ne mentionnerons pas un certain nombre d’ouvrages, où il est pourtant question de l’esclavage aux Antilles, mais qui ne nous fournissaient pas de renseignements particuliers. Nous n’indiquerons que ceux auxquels nous avons fait réellement quelque emprunt. On peut trouver au Catalogue de l’histoire de France, de la Bibliothèque Nationale, t. VIII, Lk12, une assez longue liste de livres et surtout de pièces qui ont trait plus ou moins directement à notre sujet, mais qui, en général, se rapportent plutôt à la question de l’abolition. La bibliothèque du Ministère de la Marine est également assez riche. Cf. t. I du Catalogue, Législation et Administration.

Archenholtz (J.-W. d’), Histoire des flibustiers, traduit de l’allemand par Bourgoing. Paris, an XII, 1804, in-8.

Avezac (d’), Esquisse générale de l’Afrique. Paris, 1837, in-8.

Avis des conseils coloniaux de la Martinique, etc. Paris, 1839, in-4.

Azurara (Gomes-Eannes de), Chronica do descobrimento e conquista de Guiné… Paris, 1841, in-8.


Bandinel (James), Some Account of the trade in Slaves from Africa as connected with Europe and America ; from the introduction of the trade into modern Europe down to present time, etc. London, 1842, in-8.

Benzoni, Historia del mondo nuovo. L’ouvrage est de 1565. Une traduction française fut publiée à Genève en 1579 et 1700, d’après Brunet. L’exemplaire que nous avons consulté à la Bibliothèque Nationale est sans lieu ni date. En voici le titre : « Histoire nouvelle du nouveau monde, contenant en somme ce que les Hespagnols ont fait jusqu’à présent aux Indes occidentales et le rude traitement qu’ils font à ces poures peuples-là. Extrait de l’Italien de M. Hierosme Benzoni Milanais qui ha voyagé XIIII ans en ces pays-là, et enrichie de plusieurs discours et choses dignes de mémoire », par Urbain Chauveton.

Berlioux, André Brue ou l’origine de la colonie française du Sénégal, Paris, 1874, in-8.

Biot (Ed.), De l’abolition de l’esclavage ancien en Occident, Paris, 1840, in-8. Mémoire couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques.

Bonnassieux (Pierre), Les grandes compagnies de commerce, Paris, 1892, gr. in-8. L’auteur a consulté les Archives Coloniales, mais il ne donne pas les références précises.

Bosman (Guillaume), Voyage de Guinée, trad. fr. du Hollandais. Utrecht, 1705, in-12. Le troisième livre traite du commerce des nègres.

Bouet-Villaumez, Commerce et traite des noirs aux côtes occidentales d’Afrique. Paris, 1848, in-8.

P. Bouton, Relation de l’établissement des Français depuis l’an 1635 en l’île de la Martinique. Paris, 1640, in-8.

Boyer-Peyreleau (Eug.-Édouard, colonel), Les Antilles françaises, particulièrement la Guadeloupe depuis sa découverte jusqu’au 1er janvier 1823. Paris, 1823, 3 vol. in-8. Intéressant, documenté, utile à consulter au point de vue économique.

Brutails (Aug.), Étude sur l’esclavage en Roussillon du xiiie au xviie siècle. Paris, 1886, in-8.

Burney (James), History of the Buccaneers of America. London, 1816, in-4.


Caillet (Jules), L’administration en France sous le ministère du cardinal de Richelieu, 2e édit., Paris, 1860, 2 vol, in-12.

Castelli (abbé), De l’esclavage en général et de l’émancipation des noirs. Paris, 1844, gr. in-8.

[Chambon], Le commerce de l’Amérique par Marseille. Marseille, 1764, 2 vol. in-4.

P. Charlevoix (Pierre-François-Xavier), Histoire de l’isle espagnole ou de Saint-Domingue, d’après les mémoires manuscrits de Le Pers et les archives de la marine. Paris, 1730, 2 vol. in-4, ou Amsterdam, 1733, 4 tomes en 2 vol. pet. in-8 ; c’est la seconde édition que nous citons.

Charrière (A. de la), De l’affranchissement des esclaves dans les colonies françaises. Paris, 1838, in-8.

Clarkson, Essai sur les désavantages politiques de la traite des nègres, précédé de l’Extrait de l’Essai sur le commerce de l’espèce humaine. Traduction de Gramagnac, Neufchâtel, 1789.

Clément (Pierre), Lettres, instructions et mémoires de Colbert. Paris, 1861-1882, 9 vol. in-8.

Cochin (Augustin), L’abolition de l’esclavage. Paris, 1861, 2 vol. in-8.

Code Noir (Le), ou Recueil des règlemens rendus jusqu’à présent concernant le gouvernement, l’administration de la justice, la police, la discipline et le commerce des nègres dans les colonies françoises, et les Conseils et Compagnies établis à ce sujet. Paris, 1788, in-24. Il y a trois autres éditions principales de ce recueil, 1742, in-24, 1745, in-12, et, 1767, in-12. Celle que nous indiquons est la plus rare ; c’est aussi la plus complète.

Commission coloniale : 1849-1851. Notes, rapports, projets de décrets et projets de lois, Paris, in-4.


Débat (The) on a motion for the abolition of the slave-trade in the House of Commons on monday and tuesday april 18 and 19 1791, reported in detail. London, 1791, in-f°.

Dejust (Henri), L’esclavage dans l’antiquité, le colonat, le servage et la traite des noirs. Paris, 1873, in-8.

Demanet (abbé), Nouvelle histoire de l’Afrique française. Paris, 1767, 2 vol. in-12.

Deschamps (Léon), Histoire de la question coloniale en France. Paris, 1891, in-8.

Description d’un navire négrier. Brochure s. l. n. d.

Desmarchais (le chevalier). Voyage du … en Guinée, îles voisines, et à Cayenne, fait en 1724, 1725 et 1726, etc. Paris, 1730 ; Amsterdam, 1731, in-8 (avec cartes de d’Anville et figures gravées d’après les dessins de Desmarchais).

Dessalles (Adrien), Histoire générale des Antilles. Paris, 1847-1848, 5 vol. in-8. Le troisième (qui est le dernier de la première série) a pour titre : Histoire législative des Antilles ou Annales du Conseil souverain de la Martinique ; t. I, 1re partie : Tableau historique du gouvernement de cette colonie depuis son premier établissement jusqu’à nos jours, etc., par Pierre-Régis Dessalles, conseiller au Conseil souverain de la Martinique, avec des annotations par son petit-fils Adrien Dessalles. L’ouvrage de P.-Régis Dessalles a paru à Bergerac en 1786, 2 vol. in-8, sans nom d’auteur, et il est très rare ; ce sont surtout des notes, que son petit-fils a réimprimées dans son 3e volume. Quand nous citons ce volume, c’est donc, en réalité, le témoignage du grand-père que nous invoquons. L’œuvre de A. Dessalles est faite très consciencieusement, d’après les sources ; il a souvent mis à profil les Archives Coloniales.

Dujougon (abbé), Lettres sur l’esclavage dans les colonies françaises. Paris, 1845, in-8. Ces lettres ont été écrites à des amis pendant un séjour de dix-sept mois de l’auteur à la Guadeloupe ; la première est du 20 mars 1840.

Du Puis (Fr.-Mathias), Établissement d’une colonie dans la Gardeloupe (sic). Caen, 1652, in-8.

Durand-Molard, Code de la Martinique, Saint-Pierre-Martinique, 1807-1814, 3 vol. in-8. Nouvelle édition, continuée par Aubert-Armand, Fort-de-France, 1872, 8 vol. C’est de celle-ci que nous nous sommes servi.

P. du Tertre, Histoire générale des Antilles habitées par les Français. Paris, 1667-1671, 3 vol. in-4, dont le troisième comprend deux parties. La première édition est de 1654 ; mais elle est beaucoup moins complète que celle-ci.

Duval (Jules), Les colonies et la politique coloniale de la France. Paris, 1864, in-8.


Edwards (Bryan), The history civil and commercial of the British west Indies. Londres, 1703, 1re éd., 2 vol. in-8 ; 1819, 5e éd., 5 vol. in-8.


Frossard, La cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée, portée au tribunal de la justice, de la religion, de la politique ; ou Histoire de la traite et de l’esclavage des nègres, preuves de leur illégitimité, moyens de les abolir sans nuire ni aux colonies ni aux colons. Lyon, 1789, 2 vol. in-8.


Gaffarel, Les colonies françaises. Paris, 1885, in-8, 3e édit. ; — 5e en 1893.

Girard de Rialle, Les peuples de l’Afrique et de l’Amérique. Paris, 1880, in-32.

Giraud (Ch.), Mémoire sur l’esclavage des nègres, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences morales et politiques. Année 1841.

Gomara (Fr, Lopez de), Histoire générale des Indes Occidentales, trad. franç. par Martin Fumée, sieur de Marly-le-Chastel. Paris, 1569, in-8.

Granier de Gassagnac, Voyage aux Antilles françaises, anglaises, danoises, espagnoles, à Saint-Domingue et aux États-Unis d’Amérique. Paris, 1842-1844, 2 vol. in-8 (L’auteur est partisan de l’esclavage).


Herrera (Antonio de), Descripcion de las Indias Occidentales. Édit. de Madrid, 1730, in-4.

Hilliard d’Auberteuil, Considérations sur l’état présent de la colonie française de Saint-Domingue. 1776-1782, 2 vol. in-8.

Humboldt (Alexandre de), Examen critique de l’histoire de la géographie du nouveau continent et des progrès de l’astronomie nautique aux xve et xvie siècles. Paris, 1836-1839, 5 vol. in-8.


Isert (Paul-Erdman), Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes en Amérique par …, tirés de sa correspondance avec ses amis. Traduit de l’allemand. Paris, 1793, in-8.


Labarthe (P.), Voyage à la côte de Guinée, ou Description des côtes d’Afrique depuis le cap Tagrin jusqu’au cap de Lopez Gonsalves. Paris, 1803, in-8. — Du même, Harmonies maritimes et coloniales, contenant un précis des établissements français en Amérique, en Afrique et en Asie. Paris, 1815. in-8.

P. Labat (Jean-Baptiste), Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, etc. Paris, 1728, 5 vol. in-12. — Du même, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, etc. Paris, 1742, 4 vol. in-12.

Lacour(A.), Histoire de la Guadeloupe. Paris, 1855-1858, 3 vol. in-8.

Lamiral, L’Affrique et le peuple Affriquain considérés sous tous leurs rapports avec notre commerce et nos colonies, etc. Paris, 1789, in-8. Ce volume est composé de notes ajoutées à une adresse des habitants de Saint-Louis à l’Assemblée Constituante.

Lechevalier (Jules), Rapport sur les questions coloniales, adressé à M. le duc de Broglie, président de la Commission coloniale, à la suite d’un voyage fait aux Antilles et aux Guyanes pendant les années 1838 et 1839. Paris, 1844, 3 vol. in-f°. Le premier est une Étude des colonies sous le régime de l’esclavage.

Lecointe-Marsillac (d’après Barbier), Le More-Lack ou Essai sur les moyens les plus doux et les plus équitables d’abolir la traite et l’esclavage des nègres d’Afrique, etc. Londres et Paris, 1789, in-8.

Leroy-Beaulieu (Paul), De la colonisation chez les peuples modernes. Paris, 1891, in-8, 4e éd.

Lettre de la Société des Amis des noirs à M. Necker, avec la réponse de ce ministre. Paris, juillet 1789, brochure.

Llorente (J.-A.), Œuvres complètes de Las Casas, précédées de sa vie. Paris, 1822, 2 vol. in-8.


Malouet, Collection de Mémoires et correspondances officielles sur l’administration des colonies, etc. Paris, an V, 5 vol, in-8.

Margry (Pierre), Origines transatlantiques. Belain d’Esnambuc et les Normands aux Antilles. Paris, 1863, gr. in-8.

Merivale (Hermann), Lectures on colonization and colonies. London, 1841, 2 vol. in-8.

Ministère de la Marine et des Colonies : Commission instituée par décision royale du 26 mai 1840, pour l’examen des questions relatives à l’esclavage et à la constitution politique des colonies. Paris, 1841-1844, 4 vol. in-4 de documents. Le quatrième contient le rapport du duc de Broglie, président de la Commission ; l’auteur donne une liste bibliographique ; il s’est servi de nombreux documents anglais.

Moreau de Jonnès (Alexandre), Recherches statistiques sur l’esclavage colonial et sur les moyens de le supprimer. Paris, 1842, in-8.

Moreau de Saint-Méry (M.-L.-E.), Loix et constitutions des colonies françaises de l’Amérique sous le vent, de 1550 à 1785. Paris, 1784-1790, 6 vol. in-4. — Du même, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’île de Saint-Domingue, etc., à l’époque du 18 octobre 1789. Philadelphie, 1797-1798, 2 vol. in-4. Paris, 1875, 2e édit., 2 vol. in-8, qui ne reproduisent que le premier de l’ancienne, devenue extrêmement rare. — Du même, De la danse (des créoles et des noirs). Article extrait du Répertoire des notions coloniales. Philadelphie, 1796, ouvrage réimprimé à 12 exemplaires, avec figures, à Parme (Bodoni), 1801.


Œxmelin (Alex.-Olivier), Histoire des aventuriers flibustiers qui se sont signalés dans les Indes, etc. Trévoux, 1744 et 1775, 4 vol. in-12. Trad. fr, par De Frontignières. L’original, en hollandais, est de 1678.


Pelletan (J.-G.), Mémoire sur la colonie française du Sénégal, avec quelques considérations historiques et politiques sur la traite des nègres, etc. Paris, an IX. — 1800, in-8.

Petit (Émilien), Droit public ou gouvernement des colonies françaises. Paris, 1774, 2 vol. in-8. — Du même (le nom n’est cependant pas indiqué, mais l’auteur cite son précédent ouvrage), Dissertations sur le droit public des colonies françaises, espagnoles et anglaises, d’après les lois des trois nations comparées entre elles. Paris, 1788, in-8. — Du même, Traité sur le gouvernement des esclaves. Paris, 1777, 2 parties réunies en un vol. in-8.

Pigeonneau (H.), Histoire du commerce de la France. Paris, 1885-1889, 2 vol. in-8.

Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises. Paris, 1840-1843, 5 tomes en 3 vol. grand in-8.

Puynode (Gustave du), De l’esclavage et des colonies. Paris, 1847, in-8.


Raynal (l’abbé Guillaume-Thomas), Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes. 1re édit. à Amsterdam, 1770, 10 vol. in-8. Paris, 1820, 10 vol. in-8, éd. Peuchet. Il ne faut pas oublier que c’est surtout un pamphlet historique.

Revue coloniale, années 1845, 1847, 1849.

Rochefort (Louis de Poincy, César de), Histoire naturelle et morale des îles Antilles de l’Amérique. Rotterdam, 1658, in-4. Illustré, 2e édit., Amsterdam, 1716, in-4. C’est à celle-ci que nous renvoyons.

Roscher (Guillaume), Principes d’économie politique, trad. fr. par Wolowski. Paris, 1857, 2 vol. in-8.

Rouvellat de Cussac, Situation des esclaves dans les colonies françaises. Paris, 1845, in-8.


Saint-Hilaire (directeur des colonies), Étude relative à l’esclavage. Paris, 1832. Autographié seulement à un petit nombre d’exemplaires.

Schoelcher, Colonies françaises. Abolition immédiate de l’esclavage. Paris, 1842, in-8. — Du même, Histoire de l’esclavage pendant les deux dernières années. Paris, 1847, in-8.

Schwartz, Réflexions sur l’esclavage des nègres. Neufchâtel, 1781, in-8.

Sidney-Daney, Histoire de la Martinique depuis la colonisation jusqu’en 1815. Fort-Royal, 1846, 6 vol, in-8.


Tardieu (Amédée), Sénégambie-Guinée, dans l’Univers pittoresque, Afrique, t. III. Paris, 1847.

Thibaut de Chanvalon, Voyage à la Martinique, etc., en 1751 et dans les années suivantes. Paris, 1763, in-4.

Tourmagne (pseudonyme de A. Villard), Histoire de l’esclavage ancien et moderne. Paris, 1880, in-8.

Trayer (Paul), Étude historique de la condition légale des esclaves dans les colonies françaises. Paris, 1887, in-8.


Walckenaër, Histoire générale des voyages. Paris, 1826-1831, 21 vol. in-8.

Wallon, Histoire de l’esclavage dans l’antiquité. Paris, 1847, 3 vol. in-8 ; 2e édit. en 1879.


Yanoski (J.), De l’abolition de l’esclavage ancien au moyen âge et de sa transformation en servitude de la glèbe. Paris, 1860, in-8.

  1. Les principaux économistes qui, de notre temps, ont vanté le côté économique brillant de l’esclavage sont Merivale et Hoscher. (Voir, plus loin, la bibliographie des imprimés.)
  2. Paris, 1887, 104 p.
  3. A. Cochin, L’abolition de l’esclavage, Paris, 1861, 2 vol. in-8.
  4. Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. XXIV, 37.
  5. Guet, Inventaire des Archives coloniales avant 1790. Paris, 1884, 1 vol. manuscrit.
  6. Un comité nommé récemment se propose d’entreprendre au moins un nouveau classement.
  7. Douglas Brymner, Rapport sur les Archives canadiennes et sur la manière de garder les documents publics. Ottawa, 7 vol. In-8, 1882-1890. Cet ouvrage contient l’indication de toutes les pièces qui sont non seulement à Paris, mais à Londres.
  8. Nous suivons l’ordre du catalogue manuscrit de M. Guët.