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L’Encyclopédie/1re édition/DEMI-METAUX

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DEMI-METAUX, s. m. pl. (Chimie.) Les Chimistes ont donné le nom de demi-métaux à certaines substances qui se trouvent dans les entrailles de la terre, minéralisées à la façon des métaux, qui comme ces derniers étant séparées des matieres étrangeres avec lesquelles elles étoient minéralisées, ont un éclat, une pesanteur, un aspect qui fait qu’on les prendra toûjours pour des substances métalliques. C’est cette derniere qualité que les Chimistes expriment très-bien par ces mots latins, facies metallica. Lorsqu’on les expose au feu, elles entrent en fonte à la façon des métaux ; elles prennent le fluor métallique, pour parler le langage de l’art. Mais les demi-métaux different des vrais métaux en plusieurs points : 1°. ils sont bien moins fixes au feu, & même ils sont presque tous susceptibles d’une volatilisation totale : 2°. ils perdent leur phlogistique beaucoup plus vîte & à un feu bien moindre que celui qu’il faut pour calciner les métaux ; excepté cependant le plomb & l’étain, qui se calcinent aussi très-aisément : 3°. & c’est ici la différence essentielle, les métaux sont ductiles & malléables, au lieu que les demi-métaux ne le sont point du tout ; au contraire, ces derniers sont aigres & cassans, & se réduisent en poudre avec assez de facilité sous le marteau ou le pilon, à l’exception du zinc qui souffre plusieurs coups de marteau sans se rompre, & que l’on peut même couper avec le ciseau.

On a toûjours compté jusqu’à présent cinq demi-métaux, savoir l’antimoine, c’est-à dire le régule d’antimoine (car l’antimoine vulgaire ou l’antimoine crud est proprement ce demi-métal uni avec du soufre, & non l’antimoine pur) le bismuth, le zinc, le régule d’arsenic (& non pas l’arsenic, parce que l’usage qui fait donner ce dernier nom à la chaux d’arsenic a prévalu), & enfin le mercure. Ce dernier corps n’est pas mieux placé parmi les demi-métaux que parmi les métaux, où les anciens & les modernes, peu versés dans les connoissances métalliques, l’ont placé ; car il differe des uns & des autres par cette fluidité qu’il conserve si constamment à quelque froid qu’on l’expose, & par quelques autres qualités qui lui sont particulieres. Voyez Mercure.

Nous avons dit que jusqu’à présent on n’avoit compté que cinq demi-métaux : Cramer, dans son excellent traité de Docimasie, édit. 1744, n’en compte que quatre ; le régule d’antimoine, le bismuth, le zinc, & le régule d’arsenic : mais M. George Brandt savant chimiste Suédois, docteur en Medecine, censeur de la Métallurgie, & directeur du laboratoire chimique de Stokolm, a découvert un nouveau demi-métal ; c’est le régule de cobalt. Voyez les art. particul. Antimoine, Bismuth, Zinc, Arsenic, Cobalt. (b)