L’Encyclopédie/1re édition/ROULETTE

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ROULETTE, s. f. (Géom.) est le nom d’une courbe, appellée autrement Cycloide. Ce nom lui fut donné par le p. Mersenne, & c’est celui qu’elle porta d’abord ; le nom de cycloïde a prévalu. V.Cycloide. (O)

Roulettes, chez les Canonniers, sont des pieces de bois arrondies en forme de roue, & attachées aux aissieux des affuts, pour mouvoir le canon sur mer, & quelquefois sur terre. Voyez Affuts. Chambers.

Roulette, s. f. partie du métier à bas. Voyez l’article Bas-au-metier.

Roulette, se dit dans l’écriture d’un instrument de bois ou de bouis, dont le manche est plat, & la partie supérieure d’une roulette, dont les rayons extrêmement fins ne sont point couverts à leur partie supérieure comme dans les roues ordinaires. On trempe ces rayons dans l’encre, & on la fait décrire une ligne de points ; mais il me semble que l’on auroit tout aussi-tôt fait avec la plume. Voyez le volume des Planches à la table de l’écriture, Instrumens de l’Ecriture.

Roullette, (Reliure, Dorure sur cuivre.) la roulette pour pousser sur les bords, doit être de cuivre, avec une monture de fer, où il y a deux joues qui embrassent la roulette, avec un clou qui passe d’outre en outre, & qui est rivé des deux côtés sur les joues. Elle est tournante, & enmanchée dans un manche de bois de tilleul. Voyez les Pl. de la Reliure.

Roulette simple, autrement dit filet, sert à pousser une ligne d’or, qu’on appelle filet sur le bord du livre, & sur les plats.

Roulette à grains ou dent de rat, se pousse de même, & s’employe sur les dos & sur les plats.

Roulettes à filets simples, à deux ou trois lignes, sert aux mêmes usages ; toutes ces roulettes se poussent aussi sans or, aux mêmes places sur les livres, après les avoir fait chauffer.

Roulette à cran de fer. Elle est faite comme la roue à rochet d’une pendule (Instrument du métier d’étoffes de soie.

La roulette à cran de fer, est celle qui est à un bout de l’ensuple de devant le métier ; les crans servent à acrocher le fer qu’on appelle chien, au moyen de quoi l’on arrête librement de force l’ensuple, sur laquelle on roule l’étoffe, à mesure qu’elle se fabrique.

Roulette, s. f. (Jeux.) c’est un grand cercle divisé en portiques de couleur noire ou blanche, & numérotés. La petite boule d’ivoire qu’on jette dans ce cercle, & qui doit décider du sort des joueurs, est poussée par une rigole, d’où elle entre dans le jeu, & après avoir heurté contre divers rochers, elle va se rendre dans un des portiques noirs ou blancs. On gagne, quand la boule tombe dans les portiques de sa couleur ; & l’on perd, quand c’est le contraire. (D. J.)