COMTE LÉON TOLSTOÏ
LA FAMINE
Traduit avec l’autorisation de l’auteur
PAR
E. HALPÉRINE-KAMINSKY
VENDU AU PROFIT
DES RÉFECTOIRES GRATUITS DU COMTE LÉON TOLSTOÏ
PARIS
LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER
PERRIN ET Cie, LIBRAIRES-ÉDITEURS
35, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 35
1893
Tous droits réservés.
TABLE DES MATIÈRES
(ne fait pas partie de l’ouvrage original)
LA FAMINE
I. — Prise en compte par la presse, par le gouvernement, par la société. — Distribution de semences. — Bois de chauffage. — Désaccord entre l’administration centrale et les municipalités.
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II. — Situation locale au gouvernement de Toula. — Mauvaise récolte de blé. — Pain d’arroche. — Manque de bois de chauffage dès septembre. — Inégalité devant la pénurie
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III. — Scènes de misère dans les quatre districts atteints. — Découragement et inertie de la population, alcoolisme croissant
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IV. — Difficulté de l'évaluation des besoins. — Revenus annexes et dépenses imprévues ignorés. Statistiques officielles inadaptées
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V. — Nourrir ceux qui vous nourissent ? déjà ne pas manger leur part. — Limiter l’avidité des classes dirigeantes et reconnaître les besoins du peuple
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VI. — Que faire ? — Limiter son action à ce qui est possible. — S’inspirer de l’Évangile pour la compassion et le sens du partage. — Se rapprocher le plus possible des conditions de vie du peuple. — Faire confiance aux initiatives locales plutôt qu’à l’intervention extérieure de l’administration centrale. — Créer des réfectoires et y travailler
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RAPPORTS SUR LES RÉFECTOIRES GRATUITS
Rapport du 26 novembre 1891
I. — Les moyens de secourir la population. — La distribution de farine aux plus pauvres détruit l’économie. — On attend la ruine des paysans pour leur porter secours
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II. — Les secours insuffisants, arrivant trop tard et, non liés à un travail, sont mal utilisés et provoquent mécontentement et jalousie
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III. — Organiser des travaux publics pour ceux qui peuvent travailler. — Fonder des réfectoires gratuits pour ceux qui ne peuvent pas travailler. — Organiser des travaux d’hiver locaux : revenus complémentaires et occupation des désœuvrés
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IV. — Six premiers réfectoires qui passent à trente. — Bénéficiaires désignés par le village. — Quarante bénéficiaires maximum par réfectoire. — Un tiers des villages mangent aux réfectoires. — Choix des plus nécessiteux pour tenir les réfectoires. — Un magasin central d’approvisionnement pour plusieurs réfectoires. — Contrôle des provisions livrées. — Livraison de bois de chauffage
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V. — Un repas au réfectoire. — Dignité des bénéficiaires et de leur hôtes. — Variété de la nourriture
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VI. — Les détails de fonctionnement sont réglés par les villageois. — Les fondateurs s’occupent de l’approvisionnement, du contrôle de l’utilisation des provisions et vérifient que les plus nécessiteux ne sont pas oubliés
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VII. — Quelques chiffres sur les besoins en nourriture et leur coût. — Quelques principes généraux d’organisation. — Implication nécessaire des fondateurs
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VIII. — Implication nécessaire des villageois. — Résultat : trente réfectoires dans vingt villages en 4 semaines. — Des repas pour près de quinze cents personnes. — Dans la région voisine, dans le même mois, seize réfectoires, des repas pour près de quinze cents personnes. — Dépense par personne : 1 rouble 50 kopeks par mois. — Prise en pension pour l’hiver des chevaux par des habitants de Kalouga, pour éviter de les vendre à perte
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Rapport du 21 avril 1892
I. — De soixante-douze à cent quatre-vingt-sept réfectoires. — Farine donnée par la municipalité pour cinquante-sept d’entre eux. — Les rations par personne et par jour. — Économie sur le pain par la diversité de la nourriture
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II. — Approvisionnement en bois de chauffage par des dons et des achats à bas prix. — 300 sagènes3 de bois distribués. — Participation des bénéficiaires au transport selon leurs possibilités. — Nourriture des chevaux. — Approvisionnement en lin et en tille pour le travail à domicile. — Quatre-vingts crèches pour les petits et les nourrissons avec consommation de nourriture sur place
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III. — Distribution de semences aux nécessiteux. — Achat de chevaux, distribution contre travail pour la communauté. — Organisation de boulangeries pour vente de pain à bon marché. — Compte-rendu des sommes reçues et de leur emploi
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Rapport de septembre 1892
Œuvres de l’été 1892. — Deux cent quarante-six réfectoires pour dix à treize mille personnes. — Cent vingt-quatre crèches pour près de trois mille enfants. — Difficultés dans la distribution des moyens de travail. — Les boulangeries à bon marché fonctionnent très bien. — Malgré tous les secours, le taux de mortalité a augmenté de 60 % à 116 % par rapport à l’année d’avant à cause des mauvaises récoltes et celles de cette année sont encore pires
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Anciennes mesures russes
Longueurs :
- Archine : 0,71 m
- Sagène : 3 archines soit 2,13 m
- Verste : 500 sagènes soit 1,067 km
Surfaces :
- Sagène2 : 4,55 m2
- Déciatine : 2 400 sagènes2 soit 1,0925 ha
- Verste2 : 1,138 km
Volumes et poids :
- Poud : 19,38 kg
- Quart (grains) : 6,55 l
- Sagène3 : 9,71 m3
- Vedro : 12,3 l