La Femme du docteur/34

La bibliothèque libre.
Traduction par Charles Bernard-Derosne.
Hachette (tome IIp. 231-242).

CHAPITRE XXXIV.

COUP D’ŒIL RÉTROSPECTIF.

Le médecin des pauvres restait dans sa chambre à peine éclairée, et les jours et les nuits se succédaient, et M. Pawlkatt, qui venait le voir deux fois par jour, ne pouvait donner que peu de consolations à ceux qui le soignaient. Gilbert était malade depuis près de quinze jours ; mais déjà il semblait que ce fût la règle dans la maison que tout y fût silencieux et sombre, et que le maître, autrefois si actif, restât couché, triste, accablé et somnolent, à l’ombre des rideaux de basin de son lit. Ceux qui le gardaient perdaient toute notion du temps. On aurait presque dit que le médecin avait toujours été malade. Il était difficile de se rappeler que moins de deux semaines auparavant il avait été un des habitants les plus actifs de Graybridge ; il était encore plus difficile peut-être de s’imaginer qu’il redeviendrait ce qu’il avait été.

Nul malade en proie à la triste douleur d’une fièvre obstinée, n’aurait pu désirer des gardes-malades plus entendus et plus dévoués que celles qui assistaient George. Pour Isabel, cette expérience d’une chambre de malade était absolument nouvelle. Elle avait vu son père indisposé pendant une journée de loin en loin, souffrant d’une maladie causée par la bile, disait-on, et qui avait lieu généralement après un dîner à Londres, en compagnie de certaines personnes distinguées de ses connaissances, suivi d’un retour discret au sanctuaire de son logis de Camberwell par la température fraîche qui précède les premiers rayons du jour. Elle avait entendu sa belle-mère se plaindre perpétuellement de divers maux, douleurs et élancements ; de roideur dans les côtes, les omoplates, les reins, et dans d’autres parties de sa charpente osseuse, et elle l’avait entendue faire des prédictions lamentables tendant à établir qu’elle mourrait prématurément, tuée par le souci et le tracas des enfants et les mille ennuis d’une famille nombreuse. Mais la maladie, la maladie véritable et dangereuse, avec son accompagnement solennel de voix basses et d’obscurité, de visages tristes et de pas légers, était absolument nouvelle pour la femme du médecin.

Si elle avait aimé son mari malade de cet amour romanesque que, pour son péché et son malheur, elle avait placé ailleurs, elle ne l’aurait pas gardé tranquillement dans cette chambre obscure. Elle se serait enfuie pour aller se rouler par terre quelque part, succombant sous le poids de sa douleur. Mais elle n’avait jamais eu d’amour pour George ; elle n’avait eu pour lui que cette tendresse féminine, qui était sa qualité principale, — cette affection sympathique pour tout ce qui souffrait ou ce qui était triste. C’était le sentiment qui la retenait au chevet du malade. Elle souffrait beaucoup pour lui et elle avait une peur effroyable qu’il mourût. La pensée qu’elle pourrait pénétrer, en franchissant le sombre gouffre de ce tombeau, dans les régions splendides habitées par Lansdell, ne pouvait trouver place dans son cœur. La mort, la mort terrible et inconnue, se tenait comme un géant sombre et farouche entre elle et ce qui commençait au delà de cette chambre de malade. Édith Dombey et Ernest Maltravers étaient également oubliés durant les longs jours et les longues nuits pendant lesquels les paroles que le médecin prononçait sous l’influence du délire rompaient seules le silence. L’imagination toujours active d’Isabel était occupée par des images plus terribles que celles que lui fournissaient ses livres. L’image d’un cortège funèbre dans la ruelle poudreuse, d’une tombe béante dans le cimetière familier, la poursuivait pendant qu’elle fixait les ombres noires projetées par la veilleuse de porcelaine et qui vacillaient en formes gigantesques sur le mur blanchi à la chaux.

Ah ! en songeant ainsi à l’heure sinistre qui l’attendait peut-être, elle pensait bien moins à Roland qu’avant l’époque qui avait précédé la maladie de son mari. Elle n’était pas coupable ; elle était seulement très-inconséquente. La pensée qu’il existait un beau et jeune gentilhomme campagnard, possédant un beau domaine et quinze mille livres de revenu, tout prêt à devenir son second mari, si la mort venait à dénouer le lien qui rattachait ; cette pensée ne pouvait trouver place au milieu de ces rêves tendrement poétiques qu’elle avait puisés dans ses livres. Une femme du monde, endurcie par l’expérience, aurait pu, dans cette chambre sombre, contempler le malade et penser, avec quelques remords, mais avec une sorte d’impatience, à ce qui pourrait arriver si la maladie avait une conclusion fatale. Mais cette pauvre enfant sentimentale, nourrie des fantaisies les plus délicates des poètes et des romanciers, n’avait pas de pensées aussi viles. La richesse et la position de Roland ne l’avaient jamais tentée ; elle n’était qu’éblouie ; elle n’y avait vu qu’une atmosphère radieuse et splendide provenant du dieu lui-même et faisant corps avec lui. Si, dans quelque rêve extatique, elle s’était vue, bien loin du monde vulgaire, unie à l’homme qu’elle aimait, elle s’était toujours représentée à elle-même comme une adepte fervente, vêtue de mousseline blanche, agenouillée aux pieds de son idole et ayant des fleurs des champs dans les cheveux. L’idée qu’il avait quinze mille livres de revenu, un domaine superbe, ne troubla jamais de son influence grossière l’éclat de ses rêves ; elle n’était ni cupide ni ambitieuse. Ce désir de splendeur et d’éclat qui l’avait rendue envieuse du sort d’Édith Dombey, était uniquement une partie de ses aspirations vagues vers le beau ; elle désirait vivre au milieu de belles choses et s’embellir elle-même par leur influence ; mais que cette splendeur provînt d’un boudoir aristocratique de May Fair tout étincelant de tableaux de maîtres et de statues de marbre, de porcelaines rares et précieuses et de tentures en tapisserie, plutôt que de la richesse luxuriante de la flore d’une forêt des bords de l’Amazone, c’était là une question qui importait peu à cette jeune rêveuse sentimentale. Si elle ne pouvait pas être Mme Dombey, sublime dans son indignation dédaigneuse et sa robe de velours ponceau, elle se contenterait d’être la naïve Dorothée, baignant ses pieds fatigués dans le ruisseau et laissant tomber ses cheveux dénoués sur ses épaules. Elle ne désirait que la vague poésie de la vie, la beauté mystique du roman introduite d’une façon quelconque dans son existence ; et elle était encore trop jeune pour comprendre cet élément latent de poésie qui existe dans les choses les plus vulgaires.

En même temps, un ennemi terrible l’avait atteinte, — l’ennui causé par la présence de son père dans le voisinage de Graybridge. Jamais, jusqu’aux jours qui suivirent son arrestation à Liverpool, la femme et les enfants de Sleaford n’avaient connu la nature de la profession au moyen de laquelle le maître du logis gagnait un revenu excessivement inégal, — ayant parfois de quoi suffire aux plus folles dépenses ; d’autres fois, à peine de quoi éloigner le loup de la porte. Ceci n’est pas un roman à sensation. J’écris ici ce que je sais être la vérité. Les enfants de Jack le Scribe étaient aussi innocemment ignorants de la profession de leur père que si cet homme eût été en réalité ce qu’il se disait lui-même : — un avocat consultant. Il partait chaque jour pour accomplir les devoirs de sa profession, et il rentrait le soir au foyer domestique ; c’était un père très-supportable, un mari fidèle et point brutal, un bon compagnon parmi l’espèce d’hommes qu’il fréquentait. Seulement il avait la mauvaise habitude de contrefaire la signature de son prochain, et ce talent, exercé avec le concours d’une bande dont les plans d’opérations habilement conçus acquirent une réputation considérable, lui avait permis d’élever une famille nombreuse dans un bien-être et une honnêteté relatifs. Si quelqu’un avait eu la bonté de mourir en laissant mille livres de revenus à Sleaford, Jack le Scribe eût volontiers déposé la plume et se serait retiré dans une existence honnête ; mais, en attendant, il reconnut qu’il était nécessaire de pourvoir à ses besoins et à ceux d’une famille nombreuse et famélique, et n’ayant le choix qu’entre une place de commis aux appointements d’une livre par semaine et les chances peu glorieuses de l’existence du flibustier moderne, il s’était associé avec la bande en question, à laquelle il s’était autrefois fait connaître par quelques échantillons d’amateur assez réussis dans l’art de confectionner des billets à ordre.

Jamais, jusqu’au moment qui suivit son arrestation, la vérité n’avait été révélée à aucun des membres de la colonie de Camberwell. Il y avait longtemps de cela, que Jack le Scribe était un jeune apprenti-commis plein d’avenir, doué de grands yeux noirs hardis et d’une jolie figure, — bien longtemps auparavant, lorsque Isabel n’était encore qu’une enfant, la connaissance d’une affaire d’escompte d’effets de commerce dans laquelle le commis ne voyait qu’un grattage mal réussi, mais que ses patrons appelèrent du nom de faux, surprit brusquement la première femme de Sleaford et l’avait fait mourir de chagrin. Mais lorsque l’artiste amateur fut devenu un homme habile dans sa profession, le père d’Isabel apprit à cacher son art. Son brusque départ de Camberwell, le transbordement de la famille dans un logement à Islington, et la fuite subséquente à Liverpool furent expliqués à sa famille comme une tentative pour échapper à une arrestation pour dettes ; et comme des créanciers furieux et des recors n’avaient été que des visiteurs trop communs dans le ménage, cette fuite ne paraissait pas étrange. Ce fut seulement lorsque Sleaford fut logé en sûreté entre les murailles fatales de Newgate, quand les enquêtes préliminaires sur les faux célèbres furent publiées dans les journaux, qu’il apprit le véritable état des choses à sa femme et à ses enfants terrifiés.

Il n’est pas utile de s’appesantir sur les détails de ces temps cruels. On finit toujours par prendre le dessus des choses ; le chagrin et la honte sont très-rarement mortels, même chez les natures les plus impressionnables.

« Hélas ! mon doux ami, » s’écrie l’Hélène de Shelley, « vous allez croire que ce cœur est de pierre ; il ne s’est pas brisé ! » Il doit exister une bonne partie de cet élément pierreux dans le cœur de chacun, tant sont rares les atteintes mortelles de la douleur. Pour Isabel, l’horreur d’être la fille d’un faussaire était quelque chose d’excessivement terrible ; mais même dans cette terreur il y avait comme une vague saveur romanesque ; et si elle avait pu faire évader son père de la prison de Newgate au moyen d’un chapeau de femme et d’une robe, comme lady Nithisdale, elle aurait pu lui pardonner les crimes qui avaient fait d’elle une héroïne. Les garçons, après la première surprise, prirent très-tranquillement la chose, et se montrèrent disposés à rejeter ses malheurs sur le compte de la tyrannie et des préjugés de la société.

— Si un riche a une masse d’argent à la banque et que les pauvres meurent de faim, le riche doit s’attendre à ce qu’on le vole au moyen de faux, — faisait remarquer Horace Sleaford d’un ton réfléchi, en discutant la question de la culpabilité de son père.

Les sympathies du gamin ne s’arrêtaient pas là : il emprunta un exemplaire malpropre et dilapidé du délicieux roman de M. Ainsworth, dans un cabinet de lecture, et il étudia minutieusement la description que l’auteur fait de Newgate à l’époque de Jack Sheppard, avec l’idée de préparer l’évasion de monsieur son père.

Tout considéré, la chose n’était pas si douloureuse ; car Jack le Scribe ne fut pas assez imprudent pour reconnaître sa faute. Il prétendit qu’il était victime des circonstances, l’associé innocent d’hommes dangereux, poussé à la folle action de signer le nom de son prochain par suite du complot formé par ses compagnons. Tout endurci qu’il fût par l’expérience d’une carrière longue et douteuse, il ressentait une sorte de honte naturelle, et il fit tout ce qu’il put pour tenir sa femme et ses enfants éloignés de lui-même et de ses crimes. Quelque amertume qu’un sceptique affiche en parlant de l’égoïsme et de la sécheresse du cœur des hommes, un homme trouve presque toujours quelqu’un pour l’aider dans les crises suprêmes de son existence. Sleaford trouva des amis, gens obscurs et vulgaires, au moyen desquels il put éloigner sa famille avant sa comparution à Old Bailey. Les garçons, toujours altérés de renseignements à la Jack Sheppard, lisaient en fraude, dans leur mansarde, les comptes rendus quotidiens des tribunaux ; mais Isabel ne vit rien des journaux qui racontaient l’histoire des méfaits de son père, et ce ne fut qu’à la fin, lorsque tout fut décidé, qu’elle sut ce que serait le sort de Sleaford. Ce fut pourquoi elle ne put voir le nom de Lansdell dans le nombre des témoins à charge ; et, alors même qu’elle aurait vu ce nom, il est douteux qu’il fût resté dans sa mémoire jusqu’au jour où elle rencontra le châtelain de Mordred.

Aucune parole ne peut décrire l’horreur qu’elle ressentit à l’apparition soudaine de son père dans le Midland. Absolument ignorante des usages de la vie de prison et des privilèges d’un condamné libéré, elle avait regardé la sinistre habitation de Sleaford comme une sorte de tombeau dans lequel il serait enterré vivant pendant toute la durée de sa peine. Vaguement, et bien loin d’elle, elle entrevoyait l’ombre d’un danger pour Roland, dans la mise en liberté définitive de son ennemi ; mais l’ombre semblait si éloignée, qu’après le premier choc causé par le récit de Lansdell, elle avait presque disparu de son esprit, effacée par des joies et des chagrins plus rapprochés. Ce fut seulement lorsque son père apparut devant elle dur et exigeant, rendu brutal et féroce par la vie de prison, misérable à jamais, en guerre avec les lois qu’il avait méconnues, — ce fut seulement alors que lui fut révélée la vraie mesure du danger de Roland.

« Si jamais je sors de prison, je vous tuerai ! »

Elle n’avait pas oublié les termes de cette menace ; mais elle pouvait espérer que ce n’était qu’une menace en l’air, l’éclair inoffensif d’un moment de colère ; et non pas une promesse délibérée, qu’il tiendrait dès que l’occasion s’en présenterait. Voici ce qu’elle espérait ; et dans la première des entrevues furtives qu’elle eut avec son père, elle l’amena sur son procès et s’arrangea pour sonder ses sentiments au sujet de l’homme qui avait tant contribué à sa condamnation. Les ombres épaisses de la nuit cachaient la pâleur de son visage bouleversé, comme elle se promenait dans le vallon agreste en compagnie de Sleaford ; d’ailleurs, celui-ci était beaucoup trop absorbé par le sentiment de ses propres griefs pour remarquer l’agitation de sa fille.

Pendant cette entrevue, Isabel en entendit assez pour se convaincre que le danger qui menaçait Roland était très-réel et très-rapproché. Les sentiments vindicatifs de Sleaford s’étaient accrus et enracinés dans la solitude des dernières années. Chacune des privations et des souffrances endurées pendant son emprisonnement était un nouvel article ajouté à la longue liste des méfaits de Lansdell, ce « dandy oisif, » auquel il n’avait pas fait tort d’un sou, mais qui, pour le seul plaisir de la chasse, l’avait traqué et forcé. Voici ce qu’il ne pouvait pardonner. Il n’admettait pas le droit d’un agent de police amateur qui portait témoignage contre un malfaiteur, dans l’intérêt général de la société.

Après cette première entrevue dans le Ravin de Nessborough, la femme du médecin n’eut plus qu’une pensée, qu’un but, qu’un désir ; laisser son père dans l’ignorance du domicile si rapproché de son ennemi et l’éloigner avant qu’il résultât quelque malheur de la rencontre des deux hommes. Mais ce n’était pas chose aisée. Sleaford refusa de quitter ses quartiers à l’auberge des Armes de Leicester avant d’avoir obtenu ce qu’il était venu chercher dans le Midland : assez d’argent pour se créer une nouvelle carrière. Il s’était rendu à Jersey immédiatement après sa libération et il avait vu sa femme et ses fils. Par eux il avait appris le mariage d’Isabel. Elle avait fait un beau mariage, disaient-ils, elle avait épousé un médecin, dans un endroit appelé Graybridge-sur-la-Wayverne, — un homme bien posé sans doute ; et elle ne s’était pas montrée méchante pour eux après tout, car elle écrivait de temps en temps de longues lettres aimables à sa belle-mère et envoyait parfois des bons de poste d’un souverain.

Dieu seul sait avec quelle difficulté la pauvre fille avait pu économiser cet argent. Sleaford demanda de l’argent à sa fille. Il avait fait toutes sortes de questions sur la position de Gilbert et on avait fait des réponses très-satisfaisantes à ces questions. Le jeune docteur était un malin, dirent les commères de l’auberge à Jack le Scribe ; un jeune homme prudent qui avait hérité d’un joli petit pécule qui s’engraissait incessamment, à un taux modéré, à la banque de Wareham. C’étaient les économies de son père et lui-même y avait ajouté sans doute. Puis les commères entrèrent dans les calculs sur la valeur de la clientèle de Gilbert et sur l’ordonnance bien entendue des arrangements domestiques ; toutes choses confirmant l’idée que le jeune médecin possédait quelques milliers de livres déposées à la banque de la province.

Dans ces circonstances, Sleaford se regarda comme parfaitement justifié en maintenant ce qu’il appelait ses droits sur une somme d’argent, — c’est-à-dire cinquante ou cent livres, — en la demandant à sa fille ; et Isabel, pénétrée du danger que courait Lansdell, sentit qu’il fallait trouver cet argent à tout prix. Si son mari eût été assez bien portant pour qu’elle pût lui parler d’affaires, elle aurait pu s’adresser à lui ; mais, dans l’état des choses, il existait un moyen plus facile et plus prompt de se procurer l’argent. Roland, Roland lui-même, qui était riche, et pour qui cinquante livres, — si forte que la somme parût à la jeune femme, qui n’avait jamais entre les mains un billet de dix livres, — ne devait être qu’une chose insignifiante, Roland était la seule personne qui pût lui venir en aide immédiatement. C’était à lui qu’elle s’était adressée. Ah ! avec quel douloureux sentiment de honte et d’angoisse ! Et c’était pour remettre l’argent qu’elle avait obtenu ainsi, qu’elle venait trouver son père dans le Ravin de Nessborough, la nuit de ce triste dîner à Lowlands. L’idée de prévenir Roland du danger qu’il courait ne lui vint pas un instant à l’esprit. N’était-il pas un héros, et n’aurait-il pas inévitablement couru au-devant de ce péril ou de tout autre ?

Elle songea à sa position avec toute la terreur illogique d’une faible femme ; et le seul plan qui se présenta à son esprit fut celui qu’elle mit à exécution. Elle voulait éloigner son père avant qu’une allusion quelconque faite par des lèvres étrangères lui apprît que l’homme qu’il haïssait mortellement était si rapproché de lui.