La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Les Psaumes

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(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 1097-1158).

LES PSAUMES

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PSAUME 1. [1]

Ce Psaume contient comme un précis de toute la doctrine du psautier et un abrégé de toute la morale. Le Psalmiste y représente que le bonheur de l’homme en cette vie consiste à s’éloigner des maximes et des mœurs des impies, et à s’attacher constamment à la loi de Dieu.

1. Heureux l’homme qui n’est pas allé au conseil des impies, qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs, qui ne s’est pas assis dans la chaire de pestilence ;[2][3]

2. Mais dont la volonté est dans la loi du Seigneur, et qui médite cette loi le jour et la nuit.[4]

3. Il sera comme l’arbre planté près des courants des eaux, qui donnera son fruit en son temps ; Et sa feuille ne tombera point ; et tout ce qu’il fera prospérera.[5]

4. Il n’en est pas ainsi des impies ; non, il n’en est pas ainsi, mais ils sont comme la poussière que le vent emporte de la face de la terre.[6]

5. C’est pourquoi les impies ne ressusciteront pas au jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes.

6. Parce que le Seigneur connaît la voie des justes, et la voie des impies périra.[7]

PSAUME 2.

En vain les rois et les peuples de la terre s’opposent à l’établissement du règne de Jésus-Christ. David les exhorte à se soumettre à lui.

1. Pourquoi les nations ont-elles.[8] frémi, et les peuples médité des choses vaines ?[9][10]

2. Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Christ.[11]

3. Rompons leurs liens, ont-ils dit, et rejetons loin de nous leur joug.

4. Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, et le Seigneur se moquera d’eux.[12][13]

5. Alors il leur parlera dans sa colère, et dans sa fureur il les confondra.

6. Pour moi, j’ai été établi roi par lui sur Sion, sa montagne sainte, annonçant ses préceptes.[14]

7. Le Seigneur m’a dit : Vous êtes mon Fils, c’est moi qui aujourd’hui vous ai engendré.[15][16]

8. Demandez-moi, et je vous donnerai les nations en héritage, et en possession les extrémités de la terre.[17]

9. Vous les gouvernerez avec une verge de fer, et vous les briserez comme un vase de potier.[18]

10. Et maintenant, ô rois, comprenez ; instruisez-vous, vous qui jugez la terre.[19]

11. Servez le Seigneur dans la crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement.

12. Embrassez la doctrine, de peur que quelque jour le Seigneur ne s’irrite, et que vous ne périssiez hors de la voie de la justice.[20]

13. Lorsque sa colère s’enflammera en un instant, heureux tous ceux qui se confient en lui.[21]

PSAUME 3.

David se soutient contre la crainte qu’on veut lui donner de ses ennemis, par le souvenir des secours qu’il a reçus de Dieu, et par l’espérance qu’il a d’en recevoir de nouveaux de sa bonté.

1. Psaume de David, lorsqu’il fuyait devant Absalom son fils.[22]

2. Seigneur, pourquoi se sont-ils multipliés, ceux qui me persécutent ? Ils sont bien nombreux, ceux qui s’élèvent contre moi.[23]

3. Beaucoup disent à mon âme : Il n’y a point de salut pour elle en son Dieu.[24]

4. Mais vous, Seigneur, vous êtes mon soutien, ma gloire, et vous élevez ma tête.[25]

5. De ma voix, j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé de sa montagne sainte.[26]

6. Pour moi, je me suis endormi, j’ai sommeillé ; et je me suis levé, parce que le Seigneur m’a pris sous sa protection.[27]

7. Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environne : levez-vous. Seigneur, sauvez-moi mon Dieu.[28]

8. Parce que c’est vous qui avez frappé tous ceux qui me combattaient sans raison ; vous avez brisé les dents des pécheurs.

9. Au Seigneur appartient le salut ; et c’est sur votre peuple que se répand votre bénédiction.

PSAUME 4.


David, plein de reconnaissance de ce que Dieu a écouté sa prière, l’invoque de nouveau. Il exhorte ses ennemis à ne pas mettre leur confiance dans les biens de ce monde, mais à ne chercher, comme lui, leur repos qu’en Dieu seul.

1. Pour la fin, dans les cantiques, psaume de David.[29]

2. [30]Lorsque je l’invoquais, il m’a exaucé, le Dieu de ma justice ; dans la tribulation, vous m’avez mis au large. Ayez pitié de moi, et exaucez ma prière.

3. Fils des hommes, jusqu’à quand aurez-vous le cœur appesanti ? pourquoi aimez-vous la vanité, et cherchez-vous le mensonge ?[31]

4. Sachez donc que le Seigneur a glorifié son saint : le Seigneur m’exaucera, lorsque je crierai vers lui.[32]

5. Irritez-vous et ne péchez pas ;[33] et ce que vous dites en vos cœurs, repassez-le sur vos lits avec componction.[34][35]

6. Offrez un sacrifice de justice, et espérez dans le Seigneur. Beaucoup disent : Qui nous montrera les biens qu’on nous promet ?[36][37]

7. La lumière de votre visage a été marquée sur nous, Seigneur ; vous avez donné la joie à mon cœur.[38]

8. Ils ont eu en abondance le fruit de leur froment, de leur vin et de leur huile.

9. Dans la paix je m’endormirai et je reposerai tout à la fois,[39]

10. Parce que vous, Seigneur, vous seul m’avez établi dans l’espérance.

PSAUME 5.

Belle prière du psalmiste. Il y représente ce que les méchants doivent craindre de la justice de Dieu, et ce que les justes doivent attendre de sa bonté.

1. Pour la fin, pour celle qui obtient l’héritage, psaume de David.[40]

2. Prêtez l’oreille âmes paroles. Seigneur, entendez mon cri.[41]

3. Soyez attentif à la voix

de ma prière, mon roi et mon Dieu.

4. Parce que c’est vous que je prierai ; Seigneur, dès le matin vous entendrez ma voix.[42]

5. Dès le matin je me présenterai devant vous, et je verrai que vous n’êtes pas un Dieu qui veut l’iniquité.[43]

6. Le méchant n’habitera pas près de vous ; et les hommes injustes ne subsisteront pas devant vos yeux.

7. Vous haïssez tous ceux qui opèrent l’iniquité ; vous perdrez tous ceux qui profèrent le mensonge. Le Seigneur aura en abomination un homme de sang et un fourbe.[44]

8. [45]Mais moi, grâce à la multitude de vos miséricordes, j’entrerai dans votre maison ; j’adorerai en approchant de votre saint temple, pénétré de votre crainte.[46]

9. Seigneur, conduisez-moi dans votre justice ; à cause de mes ennemis dirigez ma voie en votre présence.[47]

10. Parce que la vérité n’est pas dans leur bouche : leur cœur est vain.

11. C’est un sépulcre ouvert que leur gosier ;[48] avec leurs langues ils agissaient astucieusement : jugez-les, ô Dieu. Qu’ils soient déçus de leurs pensées ; à cause de la multitude de leurs impiétés, chassez-les, parce qu’ils vous ont irrité, Seigneur.[49]

12. Mais qu’ils se réjouissent, tous ceux qui espèrent en vous ; éternellement ils tressailliront d’allégresse, et vous habiterez en eux. Et ils se glorifieront en vous, tous ceux qui aiment votre nom ;

13. Parce que vous, vous bénirez le juste. Seigneur, vous nous avez couronnés de votre bonne volonté comme d’un bouclier.

PSAUME 6.

David, pénétré de douleur de ses péchés et accablé des maux qui en étaient la peine, implore la miséricorde de Dieu. Il est si sûr d’être exaucé, qu’il reproche à ses ennemis d’avoir eu vain espéré sa perte.

1. Pour la fin, dans les cantiques, psaume de David, pour l’octave.[50]

2. Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère.[51]

3. Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis infirme ; guérissez-moi, Seigneur, parce que mes os sont ébranlés.

4. Et mon âme est troublée à l’excès ; mais vous, Seigneur, jusqu’à quand ?…[52]

5. Revenez, Seigneur, et délivrez mon âme ; sauvez-moi à cause de votre miséricorde.[53]

6. Parce que nul dans la mort ne se souvient de vous : et dans l’enfer qui vous glorifiera ?[54]

7. Je me suis fatigué dans mon gémissement ; je laverai chaque nuit mon lit de mes pleurs ; j’arroserai ma couche de mes larmes.

8. Mon œil a été troublé par l’indignation ; j’ai vieilli au milieu de tous mes ennemis.

9. Retirez-vous de moi, vous tous qui opérez l’iniquité ; parce que le Seigneur a exaucé la voix de mon pleur.[55][56]

10. Le Seigneur a exaucé ma supplication, le Seigneur a accueilli ma prière.

11. Qu’ils rougissent et qu’ils soient remplis de trouble, tous mes ennemis ; qu’ils s’en retournent très promptement et qu’ils rougissent.

PSAUME 7.


David, persécuté par Saul, invoque le secours du Seigneur. Il le prend à témoin de son innocence, et il prédit que le mal que son ennemi veut lui faire retombera sur lui.

1. Psaume de David qu’il chanta au Seigneur, à cause des paroles de Chus, fils de Jémini.[57]

2. Seigneur, mon Dieu, c’est en vous que j’ai espéré ; sauvez-moi de tous ceux qui me persécutent et délivrez-moi.[58]

3. De peur qu’enfin, comme un lion, il ne ravisse mon âme, tandis qu’il n’y a personne qui me délivre et me sauve.[59]

4. Seigneur mon Dieu, si j’ai fait cela, si l’iniquité est dans mes mains ;[60]

5. Si j’ai rendu le mal à ceux qui m’en avaient fait, que je tombe devant mes ennemis sans défense ; je l’ai mérité.

6. Que l’ennemi poursuive mon âme, qu’il la saisisse, et qu’il foule ma vie contre la terre, et qu’il ensevelisse ma gloire dans la poussière.[61]

7. Levez-vous, Seigneur, dans votre colère,[62] et paraissez dans votre grandeur au milieu de mes ennemis. Levez-vous, Seigneur mon Dieu, selon le précepte[63] que vous avez établi.

8. Et l’assemblée des peuples vous environnera. Et à cause d’elle retournez en haut.[64]

9. Le Seigneur juge les peuples. Jugez-moi, Seigneur, selon ma justice, et selon l’innocence qui est en moi.

10. La méchanceté des pécheurs sera anéantie, et vous dirigerez le juste, ô Dieu qui sondez les cœurs et les reins.[65]

11. Un juste secours me viendra du Seigneur, qui sauve les hommes droits de cœur.

12. Dieu est un juge équitable, fort et patient ; est-ce qu’il s’irrite tous les jours ?[66]

13. Si vous ne vous convertissez, il fera vibrer son glaive ; il a tendu son arc, et il l’a préparé.

14. Il y a adapté des instruments de mort, il a préparé ses flèches contre les ardents persécuteurs.


15. Voilà qu’il a enfanté l’injustice : il a conçu la douleur et a mis au monde l’iniquité.[67][68]

16. Il a ouvert un abîme, et il l’a creusé ; et il est tombé dans la fosse qu’il avait faite.[69]

17. La douleur qu’il voulait me causer retournera sur sa tête ; et son iniquité descendra sur lui.

18. Je louerai le Seigneur selon sa justice ; je chanterai le nom du Dieu très-haut.

PSAUME 8.

Le psalmiste admire la grandeur de Dieu peinte dans ses ouvrages, et l’excès de sa bonté dans le soin qu’il prend de l’homme et dans la puissance qu’il lui a donnée sur toutes les créatures. Ce psaume regarde particulièrement Jésus-Christ.

1. Pour la fin, pour les pressoirs, psaume de David.[70]

2. Seigneur, notre Seigneur, que votre nom est admirable dans toute la terre ![71] Puisque votre magnificence est élevée au-dessus des cieux.[72]

3. De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle, vous avez tiré une louange parfaite pour anéantir l’ennemi et son vengeur.[73]

4. Je considérerai vos cieux, les œuvres de vos doigts ; la lune et les étoiles que vous avez affermies.[74]

5. Qu’est-ce qu’un homme, pour que vous vous souveniez de lui, et le fils d’un homme, pour que vous le visitiez ?[75]

6. Vous l’avez abaissé un peu au-dessous des anges,[76] vous l’avez couronné de gloire et d’honneur,[77]

7. Et vous l’avez établi sur les œuvres de vos mains.

8. Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, brebis et bœufs, et de plus les animaux des champs ;[78]

9. Les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer qui parcourent les sentiers de la mer.

10. Seigneur notre Seigneur, que votre nom est admirable dans toute la terre ![79]

PSAUME 9.

David loue le Seigneur de l’avoir rendu victorieux de ses ennemis, il assure que Dieu protégera de même tous ceux qui auront recours à lui.


1. Pour la fin, pour les mystères du Fils, psaume de David.[80]

2. Je vous louerai, Seigneur, en tout mon cœur ; je raconterai toutes vos merveilles.[81]

3. Je me réjouirai et je tressaillirai d’allégresse en vous ; je chanterai votre nom, ô Très-Haut.

4. Quand vous aurez mis mon ennemi en fuite, ils seront sans force, et ils périront devant votre face.

5. Puisque vous m’avez fait justice et pris en main ma cause : vous vous êtes assis sur votre trône, vous qui jugez selon la justice.

6. Vous avez gourmande les nations, et l’impie a péri ; vous avez effacé leur nom pour l’éternité, et pour les siècles des siècles.[82]

7. Les armes de l’ennemi ont perdu leur force pour toujours, et vous avez détruit leurs villes.[83] Leur mémoire a péri avec bruit :

8. Et le Seigneur demeure éternellement. Il a préparé son trône pour le jugement :[84]

9. Et lui-même jugera le globe de la terre avec équité, il jugera les peuples avec justice.

10. Et le Seigneur s’est fait le refuge du pauvre, son aide au temps du besoin, dans la tribulation.[85]

11. Qu’ils espèrent donc en vous ceux qui connaissent votre nom, puisque vous n’avez pas délaissé ceux qui vous cherchent. Seigneur.

12. Chantez le Seigneur, qui habite dans Sion ; annoncez ses desseins parmi les nations.[86]

13. Puisqu’il s’est souvenu d’eux, en demandant compte du sang, et qu’il n’a pas oublié le cri du pauvre.[87]

14. Ayez pitié de moi. Seigneur, voyez l’abaissement où m’ont réduit mes ennemis.[88]

15. Vous qui me relevez des portes de la mort, afin que je publie toutes vos louanges aux portes de la fille de Sion.[89]

16. Je tressaillirai de joie dans votre salut. Les nations ont été englouties dans le gouffre qu’elles avaient préparé ; Leur pied a été pris dans le même lacet qu’elles avaient caché.[90][91]

17. Ainsi on reconnaîtra que le Seigneur rend justice ; le pécheur a été pris dans les œuvres de ses mains.

18. Que de même les pécheurs soient précipités dans l’enfer,[92] et toutes les nations qui oublient Dieu.[93]

19. Car le pauvre ne sera pas pour toujours en oubli ; la patience des pauvres ne sera pas toujours vaine.

20. Levez-vous, Seigneur, que l’homme ne se fortifie point : que les nations soient jugées en votre présence.[94]

21. Établissez, Seigneur, un législateur sur eux, afin que les peuples sachent qu’ils ne sont que des hommes.

PSAUME X
(selon les Hébreux).

1. (22). Pourquoi, Seigneur, vous êtes-vous retiré au loin, et avez-vous détourné de moi vos regards au temps du besoin, dans la tribulation ?[95]

2. (23). Pendant que l’impie s’enorgueillit, le pauvre est persécuté avec ardeur ; ils sont pris dans les projets qu’ils forment.[96]

3. (24). Parce que le pécheur est loué dans les désirs de son âme, et que le méchant est béni.[97]

4. (25). Le pécheur a irrité le Seigneur ; il ne se mettra pas en peine de la grandeur de sa colère.[98]

5. (26). Dieu n’est point devant ses yeux ; ses voies sont souillées en tout temps. Vos jugements sont ôtés de devant sa vue ; il dominera tous ses ennemis.

6. (27). Car il a dit dans son cœur : Je ne serai point ébranlé ; de génération en génération je serai sans aucun mal.[99]

7. (28). Sa bouche est pleine de malédiction, d’amertume et de fraude : sous sa langue sont le travail et la douleur.[100]

8. (29). Il est assis en embuscade avec les riches, dans des lieux cachés, afin de tuer l’innocent.[101]

9. (30). Ses yeux observent le pauvre : il lui dresse des embûches dans le secret, comme un lion dans sa caverne. Il dresse des embûches pour prendre le pauvre ; pour prendre le pauvre, tandis qu’il l’attire.[102]

10. (31). Quand il l’aura dans son filet, il le renversera, il s’inclinera, et tombera, lorsqu’il se sera rendu maître des pauvres.[103]

11. (32). Car il a dit dans son cœur : Dieu a perdu le souvenir, il a détourné sa face pour ne rien voir à jamais.

12. (33). Levez-vous, Seigneur Dieu, que votre main s’élève : n’oubliez pas les pauvres.[104]

13. (34). Pourquoi l’impie a-t-il irrité Dieu ? C’est qu’il a dit dans son cœur : Il n’en recherchera pas la vengeance.

14. (35). Vous le voyez ; car vous considérez le travail et la douleur, afin de livrer les oppresseurs entre vos mains. Le pauvre vous est abandonné ; c’est vous qui serez le protecteur de l’orphelin.[105]

15. (36). Brisez le bras du pécheur et du méchant ; l’on cherchera son péché, et on ne le trouvera pas.

16. (37). Le Seigneur régnera éternellement et dans les siècles des siècles : nations, vous serez exterminées de la terre.

17. (38). Le Seigneur a exaucé le désir des pauvres : votre oreille a entendu la préparation de leur cœur :[106]

18. (39). Afin de rendre justice à l’orphelin et au faible, afin que l’homme cesse de s’élever d’orgueil sur la terre.

PSAUME 10.
(Hébr., XI).

David se fortifie contre la crainte qu’on voulait lui donner de ses ennemis, par la vue de La justice de Dieu, et de son attention à punir les impies et à protéger les innocents.


1. Pour la fin, psaume de David.[107]

2. Je me confie dans le Seigneur : comment dites-vous à mon âme : Émigré sur la montagne comme un passereau ?[108][109]

3. Parce que voilà que les pécheurs ont tendu un arc ; ils ont préparé leurs flèches dans un carquois, pour percer dans les ténèbres les hommes droits de cœur.

4. Parce que, ce que vous avez établi, ils l’ont détruit ; mais le juste, qu’a-t-il fait ?

5. Le Seigneur est dans son saint temple ;[110] le Seigneur, son trône est dans le ciel. Ses yeux observent le pauvre : ses paupières interrogent les enfants des hommes.[111]

6. Le Seigneur interroge le juste et l’impie ; mais celui qui aime l’iniquité hait son âme.

7. Il fera pleuvoir sur les pécheurs des pièges ; le feu, le soufre et le vent des tempêtes sont la part de leur calice.[112]

8. Car le Seigneur est juste et il aime la justice : son visage a vu l’équité.[113]

PSAUME 11.
(Hébr., XII).

David représente à Dieu qu’il n’y a plus de bonne foi parmi les hommes, et il le prie de le sauver des artifices et des calomnies de ses ennemis.

1. Pour la fin, pour l’octave, psaume de David.[114]

2. Sauvez-moi, Seigneur, car il n’y a plus de saint : les vérités ont diminué parmi les fils des hommes.[115]

3. Ils ont dit des choses vaines, chacun à son prochain : leurs lèvres sont trompeuses ; ils ont parlé avec un cœur et un cœur.[116]

4. Que Dieu perde entièrement toutes les lèvres trompeuses, et la langue qui profère des discours superbes,[117]

5. Ils ont dit : Nous ferons éclater la puissance de notre langue ; nos lèvres sont à nous, qui est notre maître ?

6. À cause de la misère de ceux qui sont sans secours, et du gémissement des pauvres, maintenant je me lèverai, dit le Seigneur. Je les établirai dans le salut : j’agirai en cela avec une entière liberté.[118]

7. Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, un argent éprouvé par le feu, purifié dans la terre, raffiné jusqu’à sept fois.[119]

8. C’est vous, Seigneur, vous qui nous sauverez, et qui nous préserverez de cette génération éternellement.[120]

9. Les impies rôdent autour de nous ; c’est dans la profondeur de vos desseins que vous avez multiplié les fils des hommes.

PSAUME 12.
(Hébr., XIII).


David prie le Seigneur de ne pas le laisser tomber dans la mort que son ennemi veut lui donner, et il fait cette prière avec une ferveur et une confiance qui peuvent servir de modèle à tous ceux qui veulent recourir à Dieu.

1. Pour la fin, psaume de David.

Jusques à quand, Seigneur, m’oublierez-vous pour toujours ? Jusques à quand détournerez-vous de moi votre visage ?[121][122]

2. Jusques à quand formerai-je des projets dans mon âme, et donnerai-je du tourment à mon cœur pendant le jour ?

3. Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ?

4. Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. Eclairez mes yeux, que jamais je ne m’endorme dans la mort :[123]

5. De peur qu’un jour mon ennemi ne dise : J’ai prévalu contre lui. Ceux qui me tourmentent tressailliront de joie, si je suis ébranlé ;

6. Mais moi, j’ai espéré dans votre miséricorde. Mon cœur tressaillira d’allégresse dans votre salut ; je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens ; je chanterai le nom du Dieu Très-Haut.[124]

PSAUME 13.
(Hébr., XIV).

David décrit d’une manière très vive la corruption générale des hommes. Il prédit la délivrance du peuple de Dieu et la joie dont elle sera suivie.

1. Pour la fin, psaume de David.

L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. Ils se sont corrompus, et ils sont devenus abominables dans leurs affections ; il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas même un seul.[125]

2. Le Seigneur, du haut du ciel, a jeté un regard sur les fils des hommes, pourvoir s’il en est un qui ait de l’intelligence, et qui cherche Dieu.[126]

3. Tous se sont détournés ; tous ensemble sont devenus inutiles ; il n’en est pas qui fasse le bien, il n’en est pas même un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert, ils trompaient avec leurs langues ; le venin de l’aspic est sous leurs lèvres. Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ; leurs pieds courent avec rapidité pour verser le sang. La désolation et le malheur sont sur leurs voies ; mais la voie de la paix, ils ne l’ont pas connue ; la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux.[127]

4. Est-ce qu’ils ne connaîtront point[128] tous ceux qui opèrent l’iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ?[129]

5. Ils n’ont pas invoqué le Seigneur, ils ont tremblé de frayeur là où n’était pas la crainte.


6. Parce que le Seigneur est avec la génération des justes, vous avez confondu les desseins du pauvre, parce que le Seigneur est son espérance.[130]

7. Qui fera sortir de Sion le salut d’Israël ? Lorsque le Seigneur aura mis fin à la captivité de son peuple, Jacob tressaillira de joie et Israël sera dans l’allégresse.[131]

PSAUME 14.
(Hébr., XV).

David représente la sainteté que doivent avoir ceux qui aspirent à demeurer dans les tabernacles éternels de la Jérusalem céleste.

1. Psaume de David.

Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle, et qui reposera sur votre montagne sainte ?

2. Celui qui marche sans tache, et qui pratique la justice.[132]

3. Celui qui dit la vérité qui est dans son cœur ; qui n’a pas trompé avec sa langue ; Qui n’a pas fait de mal à son prochain, et qui n’a pas accueilli l’injure contre ses frères.

4. En présence de qui le méchant est regardé comme un néant, mais qui glorifie ceux qui craignent Dieu. Celui qui ayant fait un serment à son prochain, ne le trompe point.

5. Celui qui n’a point donné son argent à usure, et n’a point reçu de présents contre l’innocent : celui qui fait ces choses ne sera jamais ébranlé.[133]

PSAUME 15.
(Hébr., XVI).

David implore le secours de Dieu parmi les nations étrangères où il se trouvait. Il déclare qu’il ne veut prendre aucune part à leurs sacrifices et à leur idolâtrie, et qu’il met tout son bonheur dans le culte du Seigneur. Il rend grâces à Dieu pour la protection qu’il lui a accordée, il espère tout de sa bonté. Enfin il prédit la résurrection du Sauveur.

1. Inscription de titre par[134] David lui-même.


Conservez-moi, Seigneur, parce que j’ai espéré en vous.[135]

2. J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu, vous n’avez pas besoin de mes biens.

3. Aux saints qui sont sur la terre, il a manifesté d’une manière admirable mes volontés pour eux.

4. Leurs infirmités se sont multipliées, ensuite, ils ont accéléré leur course.

Je ne réunirai point leurs assemblées pour offrir des victimes sanglantes, je ne rappellerai même pas leurs noms sur mes lèvres.[136]

5. Le Seigneur est la part de mon héritage et de mon calice ; c’est vous qui me rendrez mon héritage.[137]

6. Un lot m’est échu dans des lieux excellents ; car mon héritage est excellent pour moi.[138]

7. Je bénirai le Seigneur de ce qu’il m’a donné l’intelligence, et de ce que jusque dans la nuit même mes reins m’ont repris.[139]

8. Je voyais toujours le Seigneur en ma présence, parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé.[140]

9. C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui et ma langue a tressailli, et même ma chair reposera dans l’espérance.[141]

10. Car vous ne laisserez point mon âme dans l’enfer, et vous ne permettrez point que votre saint voie la corruption.[142]

11. Vous m’avez fait connaître les voies de la vie, vous me remplirez de joie par votre visage ; des délices sont à votre droite pour toujours.

PSAUME 16.
(Hébr., XVII).

Le psalmiste implore le secours de Dieu contre ses ennemis. Il représente à Dieu sa propre innocence, et décrit la malice et la violence de ceux qui le persécutent.

1. Prière de David.

Exaucez, Seigneur, ma justice. Soyez attentif à ma supplication.

Prêtez l’oreille à ma prière, elle ne vient pas de lèvres trompeuses.[143]

2. Que de vous émane mon jugement ; que vos yeux voient l’équité.[144]

3. Vous avez éprouvé mon cœur, et vous l’avez visité pendant la nuit ; vous m’avez exaucé en me faisant passer par le feu, et il ne s’est pas trouvé en moi d’iniquité.[145]

4. Afin que ma bouche ne parle pas même des œuvres des hommes, j’ai gardé, à cause des paroles de vos lèvres, des voies dures.[146]

5. Affermissez mes pas dans vos sentiers, afin que mes pieds ne soient point ébranlés.[147]


6. Moi, j’ai crié, parce que vous m’avez exaucé, mon Dieu ; inclinez votre oreille vers moi, et exaucez mes paroles.

7. Faites éclater vos miséricordes, vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous.

8. Contre ceux qui résistent à votre droite, gardez-moi comme la prunelle de l’œil. Sous l’ombre de vos ailes, protégez-moi,[148]

9. Contre la face des impies qui m’ont tourmenté. Mes ennemis ont environné mon âme,[149]

10. Ils ont fermé leurs entrailles, leur bouche a parlé orgueil,

11. Après m’avoir rejeté, maintenant ils m’environnent, ils ont résolu d’incliner leurs yeux vers la terre.[150]

12. Ils m’ont saisi comme un lion préparé pour la proie, et comme le petit d’un lion qui habite dans des lieux cachés.

13. Levez-vous, Seigneur, prévenez-le[151] et renversez-le, arrachez mon âme à l’impie, votre épée à double tranchant[152]

14. Aux ennemis de votre main. Seigneur, séparez-les pendant leur vie du petit nombre de ceux qui sont à vous sur la terre ; leur sein est rempli de vos biens cachés. Ils sont rassasiés d’enfants, et ils laissent le reste de leurs biens à leurs petits-enfants.[153]

15. Mais moi, dans ma justice, j’apparaîtrai en votre présence ; je serai rassasié lorsque votre gloire m’aura apparu.

PSAUME 17.
(Hébr., XVIII).

Cantique d’actions de grâces de David, ou description des périls auxquels il a été exposé, des victoires qu’il a remportées, et des grâces qu’il a reçues du Seigneur.

1. Pour la fin, par le serviteur du Seigneur, David, qui a prononce à la gloire du Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur l’arracha à la main de ses ennemis, et à la main de Saül, et a dit :[154]

2. Je vous aimerai, Seigneur, ma force :[155]

3. Le Seigneur est mon ferme appui, et mon refuge, et mon libérateur.

Mon Dieu est mon aide, et j’espérerai en lui. Il est mon protecteur, la corne de mon salut et mon soutien.[156]

4. En le louant, j’invoquerai le Seigneur, et je serai sauvé de mes ennemis.

5. Les douleurs de la mort m’ont environné ; les torrents de l’iniquité m’ont troublé.[157]

6. Les douleurs de l’enfer m’ont environné ; les lacs de la mort m’ont prévenu.[158]

7. Dans ma tribulation j’ai invoqué le Seigneur, et j’ai crié vers mon Dieu ;

Et de son temple saint il a exaucé ma voix ; et mon cri poussé en sa présence est parvenu à ses oreilles.

8. La terre s’est émue et a tremblé ; les fondements des montagnes ont été bouleversés et ébranlés, parce qu’il s’est irrité contre eux.[159]

9. La fumée a monté dans sa colère, et un feu ardent a jailli de sa face ; des charbons en ont été embrasés.

10. Il a incliné les cieux, et il est descendu ; et un nuage obscur est sous ses pieds.[160]

11. Et il est monté sur des chérubins et il s’est envolé ; il s’est envolé sur les ailes des vents.

12. Et il a fait des ténèbres son lieu de retraite ; autour de lui est sa tente, une eau ténébreuse est dans les nuées de l’air.[161]

13. À l’éclat qui jaillit de sa présence, les nuées se sont dissipées ; il en est sorti de la grêle et des charbons de feu.[162]

14. Et le Seigneur a tonné du ciel, et le Très-Haut a fait entendre sa voix ; il est tombé de la grêle et des charbons de feu.[163]

15. Et il a lancé ses flèches, et il les a dissipés ; il a multiplié ses éclairs, et il les a troublés.[164]

16. Alors ont paru les sources des eaux, et les fondements du globe de la terre ont été mis à nu, À votre menace. Seigneur, au souffle du vent de votre colère.

17. Il a envoyé d’en haut,[165] et il m’a pris, et il m’a retiré d’un gouffre d’eaux.[166]

18. Il m’a arraché à mes ennemis très puissants, et à ceux qui me haïssaient, parce qu’ils étaient devenus plus forts que moi.

19. Ils m’ont prévenu au jour de mon affliction, et le Seigneur s’est fait mon protecteur.

20. Et il m’a mis au large : il m’a sauvé, parce qu’il m’aimait.[167]

21. Et le Seigneur me rétribuera selon ma justice, et il me rétribuera selon la pureté de mes mains,[168]

22. Parce que j’ai gardé les voies du Seigneur, et que je n’ai pas agi avec impiété en m’éloignant de mon Dieu.

23. Puisque tous ses jugements sont devant mes yeux, et que je n’ai point éloigné de moi ses justices.[169]

24. Et je serai sans tache avec lui, et je me donnerai de garde de mon iniquité.[170]

25. Et le Seigneur me rétribuera selon ma justice et selon la pureté de mes mains, présente à ses yeux.[171]

26. Avec un saint, vous serez saint, et avec un homme innocent, vous serez innocent ;[172]

27. Et avec un homme excellent, vous serez excellent, et avec un pervers perversité.[173]

28. Parce que c’est vous qui sauverez un peuple humble, et qui humilierez les yeux des superbes.

29. Parce que c’est vous, Seigneur, qui faites luire ma lampe ;[174] mon Dieu, illuminez mes ténèbres.[175]

30. Parce qu’avec vous je serai délivré de la tentation, et avec mon Dieu je franchirai un mur.

31. Mon Dieu, sa voie est sans souillure ; les paroles du Seigneur sont éprouvées par le feu ; il est le protecteur de tous ceux qui espèrent en lui.[176]

32. Car qui est Dieu, excepté le Seigneur, ou qui est Dieu, excepté notre Dieu ?[177]

33. Le Dieu qui m’a ceint de la force, et qui a fait ma voie sans tache.

34. Qui a disposé mes pieds comme les pieds des cerfs, et m’a établi sur les lieux élevés :[178]

35. Qui a instruit mes mains au combat ; et vous avez rendu mes bras comme un arc d’airain.[179]

36. Et vous m’avez donné la protection de votre salut ;[180] et votre droite m’a soutenu ;

Et votre discipline m’a corrigé jusqu’à la fin, et votre discipline elle-même m’instruira encore.[181]

37. Vous avez agrandi mes pas sous moi, et mes pieds n’ont pas été affaiblis.[182]

38. Je poursuivrai mes ennemis, et je les attendrai, et je ne reviendrai point jusqu’à ce qu’ils soient entièrement défaits.

39. Je les briserai, et ils ne pourront se soutenir ; ils tomberont sous mes pieds.

40. Et vous m’avez ceint de force pour la guerre ; et ceux qui s’insurgeaient contre moi, vous les avez renversés sous moi.

41. Et vous m’avez livré mes ennemis par derrière ; et ceux qui me haïssaient vous les avez exterminés.[183]

42. Ils ont crié, et il n’y avait personne qui les sauvât ; ils ont crié vers le Seigneur, et il ne les a pas exaucés.

43. Et je les broierai comme de la poussière à la face du vent ; et je les ferai disparaître comme la boue des rues.[184]

44. Vous me délivrerez[185] des contradictions du peuple, et vous m’établirez chef de nations.[186]

45. Un peuple que je ne connaissais pas m’a servi ; en écoutant de ses oreilles, il m’a obéi.[187]

46. Des fils étrangers m’ont menti, des fils étrangers ont vieilli, et ils ont chancelé en sortant de leurs voies.[188]

47. Le Seigneur vit ![189] et béni mon Dieu ! et que le Dieu de mon salut soit exalté ![190]

48. Vous, le Dieu qui me donnez des vengeances et qui me soumettez des peuples, qui me délivrez de mes ennemis furieux.[191]

49. Et vous m’élèverez au-dessus de ceux qui s’insurgent ; vous m’arracherez à l’homme inique.[192]

50. À cause de cela, je vous confesserai parmi les nations, Seigneur, et je dirai un psaume à la gloire de votre nom,[193]

51. Qui exalte les victoires de son roi, et qui fait miséricorde à son christ, David, et à sa postérité pour toujours.[194]

PSAUME 18.
(Hébr., XIX).

David admire la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu manifestées aux hommes par ses ouvrages exposés à leurs yeux, par la loi donnée aux Juifs et par le Rédempteur envoyé au monde.

1. Pour la fin, psaume de David.[195]

2. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament annonce les œuvres de ses mains.[196][197]

3. Le jour en fait le récit au jour, et la nuit en donne connaissance à la nuit.

4. Ce ne sont point des paroles, ni des discours, dont on n’entende point les voix.[198]

5. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre, et leurs paroles jusques aux confins du globe de la terre.[199]

6. Il a placé sa tente dans le soleil ; et cet astre, comme un époux qui sort de son lit nuptial, S’est élancé comme un géant pour parcourir sa carrière :[200][201]

7. À l’extrémité du ciel est sa sortie ;

Et le terme de sa course à l’autre extrémité ; et il n’y a personne qui se cache à sa chaleur.

8. La loi du Seigneur est sans tache,[202] elle convertit les âmes ; le témoignage du Seigneur est fidèle ; il donne la sagesse aux plus petits.

9. Les justices du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs ; le précepte du Seigneur est plein de lumière, il éclaire les yeux.[203]

10. La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste dans les siècles des siècles ; les jugements du Seigneur sont vrais, ils se justifient par eux-mêmes.

11. Ils sont désirables au-dessus de l’or et de nombreuses pierres de prix, et plus doux que le miel et un rayon de miel.

12. Aussi votre serviteur les garde, et en les gardant, il trouve une grande récompense.[204][205]

13. Qui comprend ses fautes ? Purifiez-moi des miennes qui sont cachées en moi :[206]

14. Et préservez votre serviteur de la corruption des étrangers. S’ils ne me dominent point, je serai alors sans tache, et purifié d’un très grand péché.[207]

15. Alors les paroles de ma bouche pourront vous plaire aussi bien que la méditation de mon cœur que je ferai toujours en votre présence.

Seigneur, mon aide et mon rédempteur.

PSAUME 19.
(Hébr., XX).

Prière que David met dans la bouche de son peuple pour demander à Dieu l’heureux succès de ses armes.


1. Pour la fin, psaume de David.

2. Que le Seigneur vous exauce au jour de la tribulation ; que le nom du Dieu de Jacob vous protège.[208]

3. Qu’il vous envoie du secours du lieu saint ; et que de Sion il vous défende.[209]

4. Qu’il se souvienne de tous vos sacrifices, et que votre holocauste lui soit agréable.[210]

5. Qu’il vous rende selon votre cœur, et qu’il confirme tous vos desseins.

6. Nous nous réjouirons de votre salut ; et dans le nom de notre Dieu nous nous glorifierons.[211][212]

7. Que le Seigneur accomplisse toutes vos demandes ; maintenant j’ai reconnu que le Seigneur a sauvé son Christ. Il l’exaucera du ciel, son sanctuaire : le salut de sa droite est puissant.[213]

8. Ceux-ci se confient dans des chariots, et ceux-là dans des chevaux ; mais nous, c’est le nom du Seigneur que nous invoquerons.[214]

9. Ils ont été pris dans des lacs, et ils sont tombés ; mais nous, nous nous sommes relevés et nous sommes restés debout,

10. Seigneur, sauvez le roi, et exaucez-nous au jour où nous vous invoquerons.[215]

PSAUME 20.
(Hébr., XXI).

Ce psaume est une suite du précédent. Dans celui-là David demandait à Dieu la victoire sur ses ennemis. Dans celui-ci il le remercie de la lui avoir accordée. Il convient parfaitement à Jésus-Christ triomphant du démon et demandant la même grâce pour ses membres.

1. Pour la fin, psaume de David.

2. Seigneur, dans votre force le roi se réjouira, et à cause de votre salut, il tressaillira de la plus vive allégresse.[216][217]

3. Vous lui avez accordé le désir de son cœur ; et vous n’avez pas trompé le vœu de ses lèvres ;[218]

4. Puisque vous l’avez prévenu des bénédictions les plus douces ; vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses.[219][220]

5. Il vous a demandé la vie ; et vous lui avez accordé une longueur de jours jusqu’à un siècle, et jusqu’à un siècle de siècles.

6. Grande est sa gloire par votre salut ; vous l’avez couvert de gloire et de beauté.

7. Car vous en ferez un objet de bénédiction pour les siècles des siècles : vous le remplirez de joie par la vue de votre visage.

8. Parce que le roi espère dans le Seigneur et dans la miséricorde du Très-Haut, il sera inébranlable.[221]

9. Que votre main se trouve sur tous vos ennemis ; que votre droite trouve tous ceux qui vous haïssent.

10. Vous les rendrez comme une fournaise ardente, au temps de votre visage : le Seigneur dans [222] sa colère les jettera dans le trouble, et un feu les dévorera.


11. Vous ferez disparaître son fruit de la terre, et sa semence d’entre les fils des hommes.[223]

12. Parce qu’ils ont voulu faire tomber des maux sur vous ; ils ont conçu des desseins qu’ils n’ont pu exécuter.

13. Parce que vous leur ferez tourner le dos : quand à ceux que vous laisserez survivre, vous disposerez leur visage à recevoir vos traits.[224]

14. Élevez-vous, Seigneur, dans votre force, nous chanterons et nous célébrerons par des hymnes les merveilles de votre puissance.[225]

PSAUME 21.
(Hébr., XXII).

Tout ce qui est dit dans ce psaume convient si parfaitement à Jésus-Christ, qu’il paraît moins une prophétie qu’une histoire de ses humiliations, de ses souffrances, et de la gloire dont elles ont été suivies. Le divin Sauveur en prononça les premières paroles lorsqu’il était sur la croix.


1. Pour la fin, pour le secours du matin, psaume de David.[226]

2. Dieu, mon Dieu, regardez-moi : pourquoi m’avez-vous délaissé ? Les paroles de mes péchés sont loin de mon salut.[227]

3. Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et vous ne m’exaucerez pas : et pendant la nuit, et ce n’est point à moi une folie.

4. Mais vous, vous habitez dans un sanctuaire, vous la louange d’Israël.

5. C’est en vous qu’ont espéré nos pères : ils ont espéré, et vous les avez délivrés.

6. Vers vous ils ont crié et ils ont été sauvés : en vous ils ont espéré, et ils n’ont point été confondus.

7. Pour moi je suis un ver et non pas un homme ; l’opprobre des hommes et l’abjection du peuple.

8. Tout ceux qui m’ont vu m’ont tourné en dérision : ils ont parlé du bout des lèvres, et ils ont secoué la tête.[228]

9. Il a espéré dans le Seigneur, qu’il le délivre ; qu’il le sauve, puisqu’il l’aime.[229]

10. Cependant c’est vous qui m’avez tiré du sein de ma mère : vous êtes mon espérance depuis que je suçais les mamelles de ma mère.

11. C’est sur vous que j’ai été posé, en sortant de son sein ; depuis que j’étais dans les entrailles de ma mère, vous êtes mon Dieu.[230]

12. Ne vous éloignez pas de moi :

Parce que la tribulation est proche, parce qu’il n’y a personne qui me porte secours.

13. De jeunes taureaux en grand nombre m’ont environné ; des taureaux gras m’ont assiégé.[231]

14. Ils ont ouvert sur moi leur gueule comme un lion ravissant et rugissant.

15. Je me suis épanché comme de l’eau, et tous mes os se sont déboîtés. Mon cœur est devenu au dedans de moi comme une cire qui se fond.

16. Ma force s’est desséchée comme un têt, et ma langue s’est attachée à mon palais ; et vous m’avez conduit à la poussière de la mort.[232]

17. Parce que des chiens nombreux m’ont environné ; un conseil de méchants m’a assiégé : Ils ont percé mes mains et mes pieds :[233]

18. Ils ont compté tous mes os. Ils m’ont eux-mêmes considéré et regardé attentivement.

19. Ils se sont partagé mes vêtements, et sur ma robe ils ont jeté le sort.[234]

20. Mais vous, Seigneur, n’éloignez pas votre secours de moi : voyez à ma défense.

21. Arrachez mon âme à l’épée à double tranchant ; et mon unique de la main du chien.[235]

22. Sauvez-moi de la gueule du lion ; et ma faiblesse des cornes des licornes.[236]

23. Je raconterai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de l’assemblée.[237]

24. Vous qui craignez le Seigneur, louez-le ; race entière de Jacob, glorifiez-le :

25. Que toute la race d’Israël le craigne, parce qu’il n’a pas méprisé ni dédaigné la supplication du pauvre ; Et qu’il n’a point détourné sa face de moi, et que lorsque je criais vers lui, il m’a exaucé.

26. Devant vous sera ma louange dans une grande assemblée : je rendrai mes vœux en présence de ceux qui le craignent.

27. Les pauvres mangeront et seront rassasiés ; et ils loueront le Seigneur, ceux qui le recherchent ; leurs cœurs vivront dans les siècles des siècles.

28. Tous les confins de la terre se souviendront du Seigneur et se convertiront à lui : Et toutes les familles des nations adoreront en sa présence.

29. Parce qu’au Seigneur appartient le règne ; et que c’est lui qui dominera sur les nations.

30. Tous les riches de la terre ont mangé et ont adoré : en sa présence tomberont tous ceux qui descendent dans la terre.[238]

31. Et mon âme vivra pour lui ; et ma postérité le servira.

32. La génération qui doit venir sera annoncée au Seigneur ; et les cieux annonceront sa justice au peuple qui naîtra, et qu’a fait le Seigneur.[239]

PSAUME 22.
(Hébr., XXIII).

David exprime dans ce psaume les sentiments d’une âme que Dieu conduit lui-même et qu’il nourrit de sa grâce, de sa parole et de ses instructions.

1. Psaume de David.

Le Seigneur me conduit, et rien ne me manquera ;[240]

2. C’est dans un lieu de pâture qu’il m’a placé. C’est auprès d’une eau fortifiante qu’il m’a élevé.[241]

3. Il a fait revenir mon âme. Il m’a conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom.

4. Car quand je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais point les maux, parce que vous êtes avec moi. Votre verge et votre bâton m’ont consolé.[242]

5. Vous avez préparé en ma présence une table, en face de ceux qui me tourmentent. Vous avez oint ma tête d’huile ; et mon calice enivrant, combien il est magnifique ![243]

6. Et votre miséricorde me suivra tous les jours de ma vie,[244]

7. Afin que j’habite dans la maison du Seigneur durant de longs jours.

PSAUME 23.
(Hébr., XXIV).

David nous représente dans ce psaume l’entrée triomphante de Jésus-Christ dans le ciel, et la sainteté que doivent avoir sur la terre tous ceux qui désirent demeurer avec lui.

1. Le premier de la semaine, psaume de David.[245]

Au Seigneur est la terre et toute sa plénitude ; le globe du monde et tous ceux qui l’habitent.

[246]

2. Parce que c’est lui-même qui l’a fondé au-dessus des mers, et qui l’a disposé au-dessus des fleuves.

3. Qui montera sur la montagne du Seigneur ? Ou qui se tiendra dans son lieu saint ?[247]

4. Celui dont les mains sont innocentes et le cœur pur ; qui n’a pas reçu en vain son âme, qui n’a pas fait de serment trompeur à son prochain.[248]

5. Celui-là recevra la bénédiction du Seigneur, et la miséricorde de Dieu, son salut.[249]

6. Telle est la génération de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob.[250]

7. Élevez vos portes, ô princes ; et vous, élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera.[251]

8. Quel est ce roi de gloire ? Le [252] Seigneur des armées est lui-même ce roi de gloire.

9. Élevez vos portes, ô princes ; et vous, élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera.

10. Quel est ce roi de gloire ? Le Seigneur des armées ; c’est lui qui est le roi de gloire.[253]

PSAUME 24.
(Hébr., XXV).

David montre ici les sentiments de confiance, d’humilité et de pénitence avec lesquels on doit recourir à Dieu dans toutes les adversités.


1. Pour la fin, psaume de David.[254]

Vers vous. Seigneur, j’ai élevé mon âme :

2. Mon Dieu, en vous je me confie, je n’en rougirai pas.

3. Que je ne sois point un sujet de dérision pour mes ennemis ; car tous ceux qui vous attendent avec constance ne seront pas confondus.[255]

4. Qu’ils soient confondus, tous ceux qui commettent des iniquités gratuitement. Seigneur, montrez-moi vos voies, et enseignez-moi vos sentiers.

5. Dirigez-moi dans votre vérité, et instruisez-moi ; parce que c’est vous qui êtes mon Sauveur, et que je vous ai attendu avec constance durant tout le jour.[256]

6. Souvenez-vous de vos bontés, Seigneur, et de vos miséricordes des temps les plus anciens.

7. Des fautes de ma jeunesse,[257] Et de mes ignorances, ne vous en souvenez pas. Selon votre miséricorde, souvenez-vous de moi, à cause de votre bonté. Seigneur.

8. Il est doux et droit, le Seigneur ; c’est pour cela qu’il donnera à ceux qui pèchent la loi à suivre dans la voie.[258]

9. Il conduira les hommes dociles dans la justice ; il enseignera ses voies à ceux qui sont doux.[259]

10. Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité pour ceux qui recherchent son testament et ses témoignages.[260]

11. À cause de votre nom, Seigneur, vous pardonnerez mon péché, car il est grand.

12. Quel est l’homme qui craint le Seigneur ? Dieu a établi pour lui une loi dans la voie qu’il a choisie.[261]

13. Son âme demeurera au milieu des biens, et sa race aura en héritage la terre.[262]

14. C’est un ferme appui que le Seigneur pour ceux qui le craignent, et son testament doit leur être manifesté.

15. Mes yeux sont toujours élevés vers le Seigneur, parce que c’est lui qui dégagera mes pieds du lacs qu’on m’aura tendu.

16. Regardez-moi, et ayez pitié de moi, parce que je suis seul et pauvre.

17. Les tribulations de mon cœur se sont multipliées ; arrachez-moi à mes nécessités pressantes.

18. Voyez mon humiliation et ma peine ; et remettez-moi toutes mes fautes.

19. Regardez mes ennemis, parce qu’ils se sont multipliés, et qu’ils me haïssent d’une haine inique.[263]

20. Gardez mon âme, et délivrez-moi ; que je ne rougisse point, parce que j’ai espéré en vous.[264]

21. Les hommes innocents et droits se sont attachés à moi, parce que je vous ai attendu avec constance.[265]

22. Délivrez Israël, ô Dieu, de toutes ses tribulations.

PSAUME 25.
(Hébr., XXVI).

David prend Dieu à témoin de son innocence, et le conjure de ne pas le perdre avec les impies.

1. Pour la fin, psaume de David.

Jugez-moi, Seigneur, parce que moi j’ai marché dans mon innocence ; et espérant dans le Seigneur, je ne serai pas affaibli.[266]

2. Éprouvez-moi, Seigneur, et sondez-moi ; brûlez mes reins et mon cœur.[267]

3. Parce que votre miséricorde est devant mes yeux ; et je me suis complu dans votre vérité.

4. Je n’ai pas siégé dans un conseil de vanité ; et je ne m’ingérerai pas parmi ceux qui commettent des iniquités.

5. Je hais l’assemblée des méchants ; et je ne siégerai pas avec des impies.[268]

6. Je laverai mes mains parmi des innocents, et je me tiendrai autour de votre autel, ô Seigneur ;

7. Afin que j’entende la voix de votre louange, et que je raconte toutes vos merveilles.

8. Seigneur, j’ai aimé la beauté de votre maison, et le lieu où habite votre gloire.

9. Ne perdez pas, ô Dieu, mon âme avec des impies, ni ma vie avec des hommes de sang ;

10. Dans les mains desquels sont des iniquités, dont la droite est remplie de présents.[269]

11. Mais moi, j’ai marché dans mon innocence ; rachetez-moi et ayez pitié de moi.[270]

12. Mon pied est demeuré ferme dans la droite voie : dans les assemblées, je vous bénirai, Seigneur.[271]

PSAUME 26.
(Hébr., XXVII).

David nous apprend dans ce psaume que ceux qui ont mis, comme lui, toute leur espérance dans le Seigneur et tout leur bonheur à demeurer dans sa maison, n’ont rien à craindre de la part des hommes, qui ne sauraient leur ravir les biens du ciel, seuls dignes de leurs désirs.

1. Psaume de David, avant qu’il fût oint.

Le Seigneur est ma lumière et mon salut : qui craindrai-je ? Le Seigneur est le protecteur de ma vie ; par qui serai-je intimidé ?[272]

2. Tandis que des malfaiteurs s’apprêtent à fondre sur moi, pour manger mes chairs, Mes ennemis qui me tourmentent, ont été eux-mêmes affaiblis, et sont tombés.[273]

3. Si des camps s’établissent contre moi, mon cœur ne craindra pas. Si un combat est livré contre moi, j’y mettrai mon espérance.[274]

4. J’ai demandé une seule chose au Seigneur, je la rechercherai ; c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, C’est de contempler les délices du Seigneur et de visiter son temple.[275]

5. Car il m’a caché dans son tabernacle ; au jour des malheurs il m’a protégé en me cachant dans son tabernacle.[276]

6. Il m’a élevé sur un rocher ; et maintenant il a élevé ma tête au-dessus de mes ennemis.

J’ai tourné autour de son autel, et j’ai immolé dans son tabernacle une hostie au milieu des cris de joie : je chanterai et je dirai un psaume au Seigneur.[277]

7. Exaucez, Seigneur, ma voix par laquelle j’ai crié vers vous : ayez pitié de moi, et exaucez-moi.[278]

8. Mon cœur vous a parlé, ma face vous a recherché : je rechercherai, Seigneur, votre face.

9. Ne détournez pas votre face de moi ; ne vous retirez point, dans votre colère, de votre serviteur. Soyez mon aide ; ne m’abandonnez pas, ne me méprisez pas, ô Dieu, mon Sauveur.

10. Parce que mon père et ma mère m’ont abandonné ; mais le Seigneur m’a recueilli.[279]

11. Prescrivez-moi, Seigneur, une loi à suivre dans votre voie ; et conduisez-moi dans une voie droite à cause de mes ennemis.

12. Ne me livrez pas aux âmes de ceux qui m’affligent ; parce que se sont élevés contre moi des témoins iniques, et que l’iniquité a menti contre elle-même.[280]

13. Je crois que je verrai les biens du Seigneur[281] dans la terre des vivants.[282]

14. Attends le Seigneur, agis avec courage ; et que ton cœur se fortifie, et attends avec constance le Seigneur.[283]

PSAUME 27
(Hébr., XXVIII).

Le Psalmiste implore le secours de Dieu contre ses ennemis ; il le loue par avance de la protection qu’il lui doit donner, et que sa foi lui rend présente. Les Pères rapportent ce psaume à Jésus-Christ qui, dans sa passion, adresse ses prières à Dieu, son Père.

Psaume par David lui-même.*

1. Vers vous, Seigneur, je crierai : Mon Dieu, ne gardez pas le silence, en vous éloignant de moi, de peur que si vous vous taisez, en vous éloignant de moi, je ne devienne semblable à ceux qui descendent dans la fosse.[285]

2. Exaucez, Seigneur, la voix de ma supplication, lorsque je vous prie, lorsque j’élève mes mains vers votre temple saint.[286]

3. Ne m’entraînez pas avec des pécheurs, et ne me perdez pas avec des hommes qui opèrent l’iniquité : Qui parlent paix avec leur prochain, et qui ont le mal dans leurs cœurs.[287]

4. Donnez-leur selon leurs œuvres et selon la méchanceté de leurs inventions : Accordez-leur, selon leurs œuvres de leurs mains ; rendez-leur leur salaire.[288]

5. Parce qu’ils n’ont pas [289] appliqué leur esprit aux œuvres du Seigneur, et aux œuvres de ses mains, vous les détruirez, et vous ne les rétablirez pas.

6. Béni le Seigneur ! parce qu’il a exaucé la voix de ma supplication.

7. Le Seigneur est mon aide et mon protecteur : en lui a espéré mon cœur, et j’ai été secouru : Et ma chair a refleuri ; aussi de toute mon âme je le glorifierai.[290]

8. Le Seigneur est la force de son peuple ; le protecteur et le sauveur de son Christ.[291]

9. Sauvez votre peuple, Seigneur, et bénissez votre héritage ; dirigez-les, et élevez-les jusque dans l’éternité.[292]

PSAUME 28.
(Hébr., XXIX).[293]

Le Psalmiste convie tous les justes à venir louer Dieu dans son temple. Il représente les effets merveilleux de la voix du Seigneur qui éclate dans son tonnerre ; mais qui selon les Pères de l’Église fait sentir plus heureusement sa force dans la conversion des âmes par la prédication de l’Évangile.

Psaume de David.

1. Pour la consommation du tabernacle.

Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur des petits de béliers.[294]

2. Apportez au Seigneur gloire et honneur, apportez au Seigneur de la gloire pour son nom : adorez le Seigneur dans son saint parvis.[295]

3. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de majesté a tonné ; le Seigneur s’est fait entendre sur des eaux abondantes.[296]

4. La voix du Seigneur est pleine de force : la voix du Seigneur est pleine de magnificence.[297]

5. La voix du Seigneur brise des cèdres ; et le Seigneur brisera les cèdres du Liban,[298]

6. Et les mettra en pièces comme il y mettrait un jeune taureau du Liban : et le bien-aimé sera comme un petit de licorne.[299]

7. La voix du Seigneur fend une flamme de feu ;[300]

8. La voix du Seigneur ébranle le désert ; et le Seigneur agitera le désert de Cadès.[301]

9. La voix du Seigneur prépare des cerfs ; et elle découvrira des lieux sombres et épais : et, dans son temple, tous diront : Gloire ![302]

10. Le Seigneur fait habiter le déluge sur la terre ; et le Seigneur roi siégera éternellement.

11. Le Seigneur donnera de la force à son peuple : le Seigneur bénira son peuple en paix.[303]

PSAUME 29.
(Hébr., XXX).

On peut voir dans les interprètes les opinions diverses sur le motif et l’occasion de la composition de ce psaume. Quant à nous, il nous semble qu’on peut le considérer comme un cantique d’actions de grâces que David rend à Dieu pour la sauté qu’il lui a redonnée par un effet de sa divine bonté. Dans le sens spirituel, il convient parfaitement à Jésus-Christ ressuscité et à toutes les âmes qui ont été guéries des faiblesses où leur orgueil les avait fait tomber.


Psaume pour servir de cantique.

1. À la dédicace de la maison David.[304]

2. Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m’avez relevé, et que vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet.[305]

3. Seigneur mon Dieu, j’ai crié vers vous, et vous m’avez guéri.

4. Seigneur, vous avez retiré de l’enfer mon âme, et vous m’avez sauvé, en me séparant de ceux qui descendent dans la fosse.[306]

5. Chantez des hymnes au Seigneur, vous, ses saints ; glorifiez la mémoire de sa sainteté.[307]

6. Parce que le châtiment est dans son indignation, et la vie dans sa bonne volonté. Au soir sera réservé le pleur, et au matin la joie.[308]

7. Pour moi j’ai dit dans mon abondance : Je ne décherrai jamais.

8. Seigneur, par votre bonne volonté, vous avez affermi mon état florissant. Vous avez détourné votre face de moi, et je suis tombé dans le trouble.

9. Vers vous, Seigneur, je crierai, et à mon Dieu j’adresserai ma supplication.[309]

10. De quelle utilité vous sera mon sang, lorsque je descendrai dans la corruption ? Est-ce que la poussière vous glorifiera ; ou bien annoncera-telle votre vérité ?[310]

11. Le Seigneur a entendu, il a eu pitié de moi : le Seigneur est devenu mon aide.[311]

12. Vous avez converti mes lamentations en joie : vous avez déchiré mon sac, et vous m’avez environné d’allégresse.[312]

13. Afin que ma gloire vous chante, et que je ne sois plus tourmenté : Seigneur, mon Dieu, je vous rendrai gloire à jamais.[313]

PSAUME 30.
(Hébr., XXXI).


C’est une prière pleine de ferveur, de confiance et d’humilité que le Psalmiste adresse à Dieu pour implorer son secours. Jésus-Christ, en s’en servant sur la croix, nous a montré que les souffrances de David étaient la figure des siennes.

1. Pour la fin, psaume de David, pour l’extase.[314]

2. C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; je ne serai pas confondu à jamais ; dans votre justice, délivrez-moi.[315]

3. Inclinez vers moi votre oreille, hâtez-vous de m’arracher à mes maux. Soyez-moi un Dieu protecteur, et une maison de refuge, afin que vous me sauviez.

4. Parce que ma force et mon refuge, c’est vous ; et à cause de votre nom vous me conduirez et me nourrirez.[316]

5. Vous me tirerez de ce filet qu’ils m’ont tendu en secret, parce que c’est vous qui êtes mon protecteur.

6. En vos mains, je remets mon esprit ; c’est vous qui m’avez racheté, Seigneur, Dieu de vérité.[317]

7. Vous haïssez ceux qui se confient dans les choses vaines, sans aucun fruit. Pour moi, c’est dans le Seigneur que j’ai espéré.[318]

8. J’exulterai, je me réjouirai dans votre miséricorde, Parce que vous avez regardé mon humiliation ; vous avez sauvé mon âme de ses nécessités pressantes.[319]

9. Vous ne m’avez pas renfermé dans les mains d’un ennemi ; vous avez mis mes pieds dans un lieu spacieux.

10. Ayez pitié de moi. Seigneur, parce que je suis dans la tribulation : mon œil, mon âme et mes entrailles ont été troublés par la colère.

11. Parce que ma vie a défailli dans la douleur, et mes années dans les gémissements. Ma force s’est affaiblie par la pauvreté, et mes os ont été ébranlés :

12. À cause de tous mes ennemis je suis devenu le sujet d’un très grand opprobre pour mes voisins, et la frayeur de ceux qui me connaissent. Ceux qui m’ont vu ont fui loin de moi :

13. J’ai été mis en oubli comme un mort effacé du cœur.

Je suis devenu comme une chose perdue :[320]

14. Parce que j’ai entendu le blâme d’un grand nombre qui séjourne autour de moi.

Pendant qu’ils se rassemblaient contre moi, ils ont tenu conseil pour prendre mon âme.[321]

15. Mais moi, j’ai espéré en vous, Seigneur ; j’ai dit : Vous êtes mon Dieu :

16. En vos mains sont mes destinées.

Arrachez-moi à la main de mes ennemis, et à ceux qui me persécutent.

17. Faites luire votre face sur votre serviteur, et sauvez-moi dans votre miséricorde.

18. Seigneur, que je ne sois point confondu, parce que je vous ai invoqué.

Que les impies rougissent, et qu’ils soient précipités dans l’enfer :

19. Qu’elles deviennent muettes les lèvres trompeuses,

Qui profèrent l’iniquité contre le juste, avec orgueil et mépris.[322]

20. Qu’elle est grande, Seigneur, l’abondance de votre douceur que vous avez réservée en secret à ceux qui vous craignent !

Vous en comblez ceux qui espèrent en vous, en présence des enfants des hommes.[323]

21. Vous les cacherez dans le secret de votre face, contre la persécution des hommes.

Vous les abriterez dans votre tabernacle, contre les attaques des langues.[324]

22. Béni le Seigneur ! parce qu’il a signalé sur moi sa miséricorde dans une ville fortifiée.[325]

23. Pour moi, j’ai dit dans le transport de mon esprit : J’ai été rejeté loin de vos yeux.

C’est pourquoi vous avez écouté la voix de ma prière, quand je criais vers vous.[326]

24. Aimez le Seigneur, vous tous ses saints, parce que le Seigneur recherchera la vérité, et qu’il rendra largement aux superbes, selon leur mérite.

25. Agissez avec courage, et que votre cœur se fortifie, vous tous qui espérez dans le Seigneur.

PSAUME 31.
(Hébr., XXXII).

David relève le bonheur de ceux dont les péchés sont effacés. Il décrit sa résistance et son retour à Dieu, et il apprend aux pécheurs à éviter par une prompte conversion les châtiments dont ils sont menacés.

Par David lui-même, intelligence [327].

1. Bienheureux ceux dont les iniquités ont été remises et dont les péchés ont été couverts.[328]

2. Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’a pas imputé de péché, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude.[329]

3. Parce que je me suis tu, mes os ont vieilli, tandis que je criais tout le jour.[330]

4. Parce que jour et nuit votre main s’est appesantie sur moi : je me suis retourné dans mon tourment, pendant qu’une épine était enfoncée dans mon cœur.[331]

5. Je vous ai fait connaître mon péché, et je ne vous ai point caché mon injustice. J’ai dit : Je confesserai contre moi mon injustice au Seigneur, et vous m’avez remis l’impiété de mon péché.[332]

6. À cause de cette impiété, tout saint vous adressera des prières en un temps favorable. Et même, dans leur déluge, de grandes eaux n’approcheront pas de lui.[333]

7. C’est vous qui êtes mon refuge contre la tribulation qui m’a environné. O vous, mon exultation, arrachez-moi à ceux qui m’environnent.

8. Je te donnerai l’intelligence, je t’enseignerai la voie par laquelle tu dois marcher : j’arrêterai sur toi mes yeux.

9. Ne devenez point comme un cheval et un mulet, qui n’ont point d’intelligence. Resserre avec le mors et le frein la bouche de ceux qui ne s’approchent pas de toi.[334]

10. De nombreux châtiments sont réservés au pécheur : mais celui qui espère dans le Seigneur, la miséricorde l’environnera.

11. Réjouissez-vous dans le Seigneur et exultez, justes, glorifiez-vous, vous tous, droits de cœur.

PSAUME 32.
(Hébr., XXXIII).

Le Psalmiste exhorte les justes à louer Dieu, à le craindre et à mettre en lui toute leur confiance.

Psaume de David[335].

1. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient sa louange.

2. Louez le Seigneur sur la harpe : jouez pour lui du psaltérion à dix cordes.[336]

3. Chantez-lui un cantique nouveau : par un heureux concert, jouez pour lui du psaltérion, au milieu des acclamations.[337]

4. Parce que la parole du Seigneur est droite, et que toutes ses œuvres sont conformes à la fidélité dans les promesses.[338]

5. Il aime la miséricorde et la justice : la terre est remplie de sa miséricorde.

6. La parole du Seigneur a affermi les cieux : et du souffle de sa bouche, vient toute leur vertu.

7. Il rassemble comme dans une outre les eaux de la mer : il renferme comme dans des trésors les abîmes.

8. Que toute la terre craigne le Seigneur : qu’à sa présence aussi soient émus tous ceux qui habitent l’univers.

9. Car il a dit, et les choses ont été faites : il a commandé, et elles ont été créées.[339]

10. Le Seigneur dissipe les conseils des nations ; il réprouve aussi les pensées des peuples, et il réprouve les conseils des princes.

11. Mais le conseil du Seigneur demeure éternellement : les pensées de son cœur dans toutes les générations.[340]

12. Bienheureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu ! Bienheureux le peuple qu’il a choisi pour son héritage !

13. Du haut du ciel, le Seigneur a regardé : il a vu tous les enfants des hommes.

14. De la demeure qu’il s’est préparée, il a porté ses regards sur tous ceux qui habitent la terre.[341]

15. C’est lui qui a formé un à un leurs cœurs ; lui connaît toutes leurs œuvres.

16. Un roi ne se sauve point par sa grande puissance, et un géant ne se sauvera point par la grandeur de sa force.

17. Le cheval est un espoir trompeur de salut : toute sa force ne le sauvera point.

18. Voilà que les yeux du Seigneur sont sur ceux qui le craignent, et sur ceux qui espèrent en sa miséricorde,

19. Afin de délivrer leurs âmes de la mort, et de les nourrir dans la famine.

20. Notre âme attend avec constance le Seigneur, parce qu’il est notre aide et notre protecteur ;

21. Parce que c’est en lui que se réjouira notre cœur, et que c’est en son saint nom que nous avons espéré.

22. Que votre miséricorde, Seigneur, soit sur nous, selon que nous avons espéré en vous

PSAUME 33.
(Hébr., XXXIV).

David rend grâces à Dieu du salut qu’il lui a procuré. Il exhorte tous les hommes à vivre dans la justice et à mettre leur confiance dans le Seigneur.

1. Psaume par David, lorsqu’il changea son visage devant Achimélech, qui le renvoya, et qu’il s’en alla.[342]

2. Je bénirai le Seigneur en tout temps : toujours sa louange sera dans ma bouche.

3. Mon âme se glorifiera dans le Seigneur : que les hommes doux m’entendent et qu’ils soient comblés de joie.

4. Glorifiez le Seigneur avec moi : et exaltons tous pareillement son nom.

5. J’ai recherché le Seigneur, et il m’a exaucé, et il m’a retiré de toutes mes tribulations.

6. Approchez de lui, et vous serez éclairés, et vos faces n’éprouveront pas la confusion.[343]

7. Ce pauvre a crié, et le Seigneur l’a exaucé, et il l’a sauvé de toutes ses tribulations.

8. Un ange du Seigneur se placera autour de ceux qui le craignent, et il les délivrera.

9. Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux : heureux l’homme qui espère en lui.

10. Craignez le Seigneur, vous tous ses saints, parce qu’il n’y a pas d’indigence pour ceux qui le craignent.[344]

11. Des riches ont été dans le besoin, et ont eu faim ; mais ceux qui cherchent le Seigneur n’éprouveront l’amoindrissement d’aucun bien.[345]

12. Venez, mes enfants, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte du Seigneur.

13. Quel est l’homme qui veut une vie heureuse, qui aime à voir des jours de bonheur ?[346]

14. Préserve ta langue du mal ; et que tes lèvres ne profèrent point de discours artificieux.

15. Détourne-toi du mal et fais le bien ; cherche la paix, poursuis-la.

16. Les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles à leurs prières.[347]

17. Mais le visage du Seigneur est sur ceux qui font le mal, afin d’effacer de la terre leur mémoire.[348]

18. Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés : et il les a délivrés de toutes leurs tribulations.

19. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé ; et il sauvera les humbles d’esprit.

20. Nombreuses sont les tribulations des Justes ; mais Dieu les délivrera de toutes ces peines.

21. Le Seigneur garde tous leurs os : et pas un seul ne sera brisé.[349]

22. La mort des pécheurs est très funeste ; et ceux qui haïssent le juste seront traités comme coupables.

23. Le Seigneur rachètera l’âme de ses serviteurs : et nul de ceux qui espèrent en lui ne sera traité comme coupable.

PSAUME 34.
(Hébr., XXXV).

Le Psalmiste invoque le secours de Dieu contre ses ennemis. La plupart rapportent ce psaume à la persécution de Saül ; d’autres au temps de la révolte d’Absalom. Les Pères y trouvent Jésus-Christ poursuivi par ses ennemis et accusé faussement par eux devant Pilate.


1. Par David lui-même.

Jugez, Seigneur, ceux qui me font des iniquités : combattez ceux qui m’attaquent.[350]

2. Prenez des armes et un bouclier ; et levez-vous pour me venir en aide.

3. Tirez votre épée à deux tranchants et fermez le passage à ceux qui me poursuivent ; dites à mon âme : Ton salut, c’est moi qui le suis.

4. Qu’ils soient confondus, et qu’ils soient couverts de honte, ceux qui cherchent mon âme.[351]

Qu’ils retournent en arrière et qu’ils soient confondus, ceux qui forment contre moi de mauvais desseins.

5. Qu’ils deviennent comme la poussière devant la face du vent ; et qu’un ange du Seigneur les serre de près.

6. Que leur voie devienne très ténébreuse et glissante, et qu’un ange du Seigneur les poursuive.[352]

7. Parce que, sans motif, ils ont caché pour moi la mort dans leur piège ; que gratuitement ils ont outragé mon âme.

8. Qu’il lui vienne un piège qu’il ignore ; et que le rets qu’il a caché le saisisse ; qu’il tombe dans ses propres filets.[353]

9. Mais mon âme exultera dans le Seigneur, elle se réjouira du salut qu’il lui aura procuré.

10. Tous mes os diront : Seigneur, qui est semblable à vous ? Qui arrachez un homme sans ressource aux mains des plus forts que lui, et l’indigent et le pauvre à ceux qui les dépouillaient.

11. Des témoins iniques s’étant levés m’interrogeaient sur des choses que j’ignorais.

12. Ils me rendaient des maux pour des biens : ils ont causé la stérilité à mon âme.[354]

13. Et moi, pendant qu’ils me tourmentaient, j’étais revêtu d’un cilice. J’humiliais mon âme par le jeûne, et ma prière revenait dans mon sein.[355]

14. Comme pour un de nos proches, et comme pour notre frère, ainsi pour chacun d’eux j’avais de la complaisance. Comme un homme en deuil et contristé, ainsi j’étais humilié.

15. Et contre moi ils se sont réjouis et rassemblés : des fléaux se sont accumulés et j’ai ignoré pourquoi.

16. Mes ennemis ont été dissipés et n’ont point été touchés de componction ; ils m’ont éprouvé, ils m’ont chargé d’insultes[356] : ils ont grincé des dents contre moi.

17. Seigneur, quand jetterez-vous un regard ? Arrachez mon âme à leur malignité, mon unique à des lions.[357]

18. Je vous confesserai dans une grande assemblée ; je vous louerai au milieu d’un peuple nombreux.

19. Qu’ils ne se réjouissent point à mon sujet ceux qui s’opposent à moi injustement ; qui me haïssent sans motif et clignent les yeux.[358]

20. Car à la vérité, ils me parlaient pacifiquement ; mais, dans leur colère ardente, parlant à la terre, ils pensaient à des fourberies.[359]

21. Et ils ont ouvert contre moi leur bouche ; ils ont dit : Triomphe ! triomphe ! nos yeux ont vu sa ruine.

22. Vous l’avez vu, Seigneur ; ne gardez pas le silence : Seigneur ne vous éloignez pas de moi.

23. Levez-vous, et procédez à mon jugement : mon Seigneur et mon Dieu, prenez en main ma cause,

24. Jugez-moi selon votre justice, Seigneur, mon Dieu, qu’ils ne se réjouissent point à mon sujet.

25. Qu’ils ne disent point dans leurs cœurs : Triomphe ! triomphe ! pour notre âme ; qu’ils ne disent point non plus : Nous l’avons dévoré.

26. Qu’ils rougissent et qu’ils tremblent de frayeur, ceux qui se réjouissent de mes maux. Qu’ils soient revêtus de confusion et de frayeur, ceux qui parlent avec hauteur contre moi.

27. Qu’ils exultent et qu’ils tressaillent d’allégresse, ceux qui veulent ma justice ; et qu’ils disent sans cesse : Que le Seigneur soit glorifié, ceux qui veulent la paix de son serviteur.[360]

28. Et ma langue s’exercera à chanter votre justice, et tout le jour votre louange.[361]

PSAUME 35.
(Hébr., XXXVI).

David représente dans ce psaume la malice du pécheur, la bonté de Dieu qui le souffre avec patience, et le bonheur dont il comblera les justes.

1. Pour la fin, au serviteur du Seigneur, par David lui-même.[362]

2. L’impie a dit en lui-même [363] qu’il pécherait : la crainte de Dieu n’est pas devant ses yeux.

3. Parce qu’il a agi astucieusement en sa présence, en sorte que son iniquité est trouvée digne de haine.[364]

4. Les paroles de sa bouche sont injustice et astuce : il n’a pas voulu s’instruire pour faire le bien.

5. Il a médité l’iniquité sur son lit : il s’est arrêté dans toute voie qui n’était pas bonne : et la malice, il ne l’a point haïe.

6. Seigneur, dans le ciel est votre miséricorde ; et votre vérité s’élève jusqu’aux nues.[365]

7. Votre justice est comme les montagnes de Dieu, vos jugements sont un abîme profond. Vous sauverez, Seigneur, les hommes et les animaux,[366]

8. Puisque vous avez, ô Dieu, multiplié votre miséricorde. Mais les enfants des hommes espéreront à l’abri de vos ailes.

9. Ils seront enivrés de l’abondance de votre maison : et vous les abreuverez du torrent de vos délices.

10. Parce qu’en vous est une source de vie, et que dans votre lumière nous verrons la lumière.

11. Étendez votre miséricorde à ceux qui vous connaissent, et votre justice à ceux qui ont le cœur droit.[367]

12. Qu’un pied de superbe ne vienne pas jusqu’à moi ; et qu’une main de pécheur ne m’ébranle point.[368]

13. Là sont tombés ceux qui opèrent l’iniquité ; ils ont été chassés et n’ont pu se soutenir.[369]

PSAUME 36.
(Hébr., XXXVII).

David fortifie les fidèles contre le scandale que leur cause la prospérité des méchants. Il montre la vanité de la grandeur des impies et la solidité du bonheur des justes.

1. Psaume par David lui-même.[370]

Ne rivalise pas avec les méchants, et ne sois pas zélé pour ceux qui commettent l’iniquité.

2. Parce que, comme le foin, ils sécheront en un instant, et comme les herbes légumineuses, ils tomberont promptement.

3. Espère dans le Seigneur, et fais le bien : et tu habiteras la terre, et tu seras rassasié de ses richesses.[371]

4. Mets tes délices dans le Seigneur, et il t’accordera ce que ton cœur demande.

5. Révèle au Seigneur ta voie, espère en lui, et lui fera selon tes désirs.

6. Il fera éclater ta justice comme une lumière, et ton droit comme les splendeurs du midi.

7. Sois soumis au Seigneur, et prie-le. Ne rivalise pas avec celui qui prospère dans sa voie, avec l’homme qui commet des injustices.

8. Renonce à la colère et laisse la fureur : ne rivalise pas avec les méchants pour faire le mal.

9. Parce que ceux qui font le mal seront exterminés ; mais ceux qui attendent avec constance le Seigneur, ceux-là même hériteront de la terre.

10. Encore un peu de temps, et le pécheur ne sera plus : et tu chercheras son lieu, et tu ne le trouveras pas.

11. Mais les hommes doux hériteront de la terre, et ils jouiront d’une abondance de paix.[372]

12. Le pécheur observera le juste, et il grincera des dents contre lui.

13. Mais le Seigneur se rira de lui, parce qu’il voit que viendra son jour.[373]

14. Les pécheurs ont tiré le glaive : ils ont tendu leur arc, Afin de renverser un pauvre et un homme sans ressource, afin de tuer les hommes droits de cœur.

15. Que leur glaive entre dans leur cœur à eux-mêmes, et que leur arc soit brisé.

16. Mieux vaut au juste un bien modique, que de grandes richesses de méchants.

17. Parce que les bras des impies se sont rompus ; mais le Seigneur affermit les justes.

18. Le Seigneur connaît les jours des hommes sans tache : leur héritage sera éternel.[374]

19. Ils ne seront point confondus dans un temps mauvais, et dans des jours de famine, ils seront rassasiés,

20. Parce que les pécheurs périront. Mais les ennemis de Dieu, honorés et exaltés un moment comme une fumée, s’évanouiront entièrement.[375]

21. Le pécheur empruntera et ne payera pas ; mais le juste est compatissant, et il donnera.

22. Car ceux qui bénissent le Seigneur hériteront de la terre, mais ceux qui le maudissent périront sans ressource.

23. C’est par le Seigneur que les pas de l’homme seront dirigés : et c’est lui qui favorisera ses voies.

24. Lorsqu’il tombera, il ne sera point brisé : parce que le Seigneur met sa main sous lui.

25. J’ai été jeune et j’ai vieilli ; et je n’ai point vu le juste abandonné, ni sa race cherchant du pain.

26. Tout le jour il a pitié et il prête ; sa race sera en bénédiction.

27. Détourne-toi du mal et fais le bien, et tu auras une demeure dans les siècles des siècles.

28. Car le Seigneur aime la justice, et il ne délaissera pas ses saints : ils seront conservés éternellement. Les injustes seront punis, et la race des impies périra.[376]

29. Mais les justes hériteront de la terre ; et ils y habiteront dans les siècles des siècles.

30. La bouche du juste s’exercera à célébrer la sagesse ; et sa langue publiera la justice.[377]

31. La loi de Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancelleront pas.[378]

32. Le pécheur considère le juste ; et il cherche à le faire mourir.

33. Mais le Seigneur ne le laissera pas dans ses mains ; et il ne le condamnera pas quand on le jugera.

34. Attends le Seigneur, et garde sa voie ; et il t’exaltera, afin que tu prennes la terre en héritage : lorsque les pécheurs auront péri, tu le verras.[379]

35. J’ai vu l’impie exalté et élevé comme les cèdres du Liban.

36. J’ai passé, et voilà qu’il n’était plus : je l’ai cherché, et son lieu n’a pas été trouvé.

37. Garde l’innocence, et aie les yeux sur l’équité : parce que une postérité est réservée à l’homme pacifique.[380]

38. Mais les injustes périront entièrement tous ensemble ; et la postérité des impies mourra.

39. Mais le salut des justes vient du Seigneur ; et il reste leur protecteur dans un temps de tribulation.

40. Et le Seigneur les aidera et les délivrera : il les arrachera aux pécheurs, et il les sauvera, parce qu’ils ont espéré en lui.

PSAUME 37.
(Hébr., XXXVIII).

David représente à Dieu l’extrême misère où ses péchés l’ont plongé. Il implore sa miséricorde avec une parfaite confiance et une profonde humilité.


1. Psaume de David, en souvenir touchant le sabbat.[381]

2. Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur, et dans votre colère ne me châtiez pas.[382]

3. Parce que j’ai été percé de vos flèches ; et que vous avez appesanti sur moi votre main.

4. Il n’y a rien de sain dans ma chair en présence de votre fureur : il n’y a pas de paix dans mes os en présence de mes péchés.[383]

5. Parce que mes iniquités se sont élevées au-dessus de ma tête ; et comme un fardeau pesant, elles se sont appesanties sur moi.

6. Mes plaies se sont putréfiées et corrompues en présence de ma folie.

7. Je suis devenu malheureux, et je suis entièrement courbé : et tout le jour je marchais contristé.

8. Parce que mes reins ont été remplis d’illusions, et qu’il n’y a rien de sain dans ma chair.[384]

9. J’ai été affligé et j’ai été humilié à l’excès ; je rugissais dans le frémissement de mon cœur.

10. Seigneur, devant vous est tout mon désir, mon gémissement ne vous est pas caché.[385]

11. Mon cœur a été troublé, ma force m’a abandonné, et la lumière de mes yeux, elle-même n’est plus avec moi.

12. Mes amis et mes proches se sont approchés vis-à-vis de moi, et ils se sont arrêtés. Et ceux qui étaient près de moi s’en sont tenus éloignés :

13. Et ceux qui cherchaient mon âme usaient de violence envers moi.

Et ceux qui me désiraient des maux ont dit des choses vaines : et tout le jour ils méditaient des fourberies.[386]

14. Mais moi, comme un sourd, je n’entendais pas ; et j’étais comme un muet qui n’ouvre pas la bouche.

15. Je suis donc devenu comme un homme qui n’entend point, et qui n’a pas dans sa bouche de répliques.

16. Parce que c’est vous. Seigneur, en qui j’ai espéré : c’est vous qui m’exaucerez. Seigneur mon Dieu.[387]

17. Parce que j’ai dit : Que mes ennemis ne se réjouissent jamais à mon sujet : et tandis que mes pieds étaient chancelants, ils ont parlé à mon sujet avec orgueil.

18. Parce que moi je suis prêt[388] à des châtiments, et que ma douleur est toujours en ma présence.

19. Parce que je publierai mon iniquité ; et que je penserai à mon péché.

20. Mais mes ennemis vivent et se sont fortifiés contre moi ; et ils se sont multipliés ceux qui me haïssent injustement.

21. Ceux qui me rendent des maux pour des biens me déchiraient, parce que je m’attachais au bien.

22. Ne m’abandonnez pas, Seigneur mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi.

23. Songez à me secourir, Seigneur, Dieu de mon salut.

PSAUME 38.
(Hébr., XXXVIII).

David apprend à tous les hommes, par son exemple, à veiller sur leur langue, à ne pas s’attacher aux biens de cette vie qui dure si peu, à recevoir avec patience tous les maux qui leur viennent de la part de Dieu.

1. Pour la fin, à Idithun lui-même, cantique de David.[389]

2. J’ai dit : Je garderai mes voies, afin que je ne pèche point par ma langue.

J’ai mis à ma bouche une garde, lorsque le pécheur s’élevait contre moi.[390]

3. Je me suis tu, et je me suis humilié, et j’ai passé sous silence des bonnes choses ; et ma douleur a été renouvelée.[391]

4. Mon cœur s’est échauffé au dedans de moi : et dans ma méditation un feu s’est embrasé.

5. J’ai dit par ma langue : Seigneur, faites-moi connaître ma fin,

Et le nombre de mes jours, quel il est ; afin que je sache ce qui me manque.[392]

6. Voilà que vous avez fait mes jours mesurables : mon être est comme rien devant vous.

En vérité, tout homme vivant est une vanité universelle.[393]

7. En vérité, comme une ombre passe un homme ; et c’est bien en vain qu’il se trouble.

Il thésaurise, et il ignore pour qui il aura amassé ses trésors.

8. Et maintenant quelle est mon attente ? N’est-ce pas le Seigneur ? Oui, mon Dieu, tout mon bien est en vous.

9. Arrachez-moi à toutes mes iniquités : vous m’avez rendu un objet d’opprobre pour l’insensé.[394]

10. Je suis resté muet, et je n’ai pas ouvert ma bouche : parce que c’est vous qui l’avez fait.[395]

11. Détournez de moi vos coups.

12. Par la force de votre main, moi j’ai défailli au milieu de vos réprimandes : à cause de son iniquité, vous avez puni un homme.

Et vous avez fait dessécher son âme comme une araignée : en vérité, c’est vainement que tout homme se trouble.

13. Exaucez ma prière, Seigneur, et ma supplication : prêtez l’oreille à mes larmes.

Ne gardez pas le silence, parce que je suis auprès de vous un étranger et un voyageur comme tous mes pères.[396]

14. Donnez-moi quelque relâche, afin que je reprenne des forces, avant que je m’en aille et que je ne sois plus.[397]

PSAUME 39.
(Hébr., XL).

Le Psalmiste rend grâces à Dieu des secours qu’il lui a donnés. Il lui en demande de nouveaux, et il espère les recevoir de sa bonté. Une partie de cette belle prière ne trouve son application parfaite que dans le Messie, comme saint Paul nous l’apprend dans son Épître aux Hébreux (x, 5-8), et comme nous le montre d’ailleurs une simple lecture attentive du psaume lui-même.

1. Pour la fin, psaume par David lui-même.[398]

2. Attendant, j’ai attendu le Seigneur, et il a fait attention à moi.[399]

3. Et il a exaucé mes prières : et il m’a retiré d’un lac de misère, et d’un bourbier de fange.

Et il a établi mes pieds sur une pierre, et il a dirigé mes pas.

4. Et il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, un hymne de louange en l’honneur de notre Dieu.

Beaucoup le verront, et craindront ; et ils espéreront dans le Seigneur.

5. Bienheureux l’homme dont le nom du Seigneur est l’espérance, et qui n’a point porté ses regards sur des vanités et des folies mensongères.[400]

6. Vous avez fait, vous, Seigneur mon Dieu, beaucoup de choses merveilleuses ; et, dans vos pensées, il n’y a personne qui soit semblable à vous.

J’ai annoncé et j’ai parlé : elles ont été multipliées sans nombre.[401]

7. Vous n’avez pas voulu de sacrifice et d’offrande ; mais vous m’avez parfaitement disposé les oreilles.

Vous n’avez pas demandé d’holocauste et de sacrifice pour le péché.[402]

8. Alors, j’ai dit : Me voici, je viens. En tête d’un livre, il a été écrit de moi,[403]

9. Que j’accomplisse votre volonté (mon Dieu, je l’ai voulu),[404] et votre loi qui est au milieu de mon cœur.

10. J’ai annoncé votre justice dans une grande assemblée ; voilà que je ne contiendrai pas mes lèvres, Seigneur, vous le savez.[405]

11. Je n’ai pas caché votre justice dans mon cœur ; j’ai dit votre vérité et votre salut. Je n’ai pas caché votre miséricorde et votre vérité à un conseil nombreux.[406]

12. Mais vous, Seigneur, n’éloignez pas de moi vos bontés : votre miséricorde et votre vérité m’ont toujours soutenu.

13. Parce que des maux sans nombre m’ont environné ; mes iniquités m’ont investi, et je n’ai pu en soutenir la vue.

Elles se sont multipliées plus que les cheveux de ma tête ; et mon cœur m’a abandonné.

14. Qu’il vous plaise, Seigneur, de me délivrer : Seigneur, voyez à me secourir.[407]

15. Qu’ils sont confondus et qu’ils soient couverts de honte tous ensemble, ceux qui cherchent mon âme, pour me la ravir.

Qu’ils soient rejetés en arrière et qu’ils soient couverts de honte, ceux qui me veulent des maux.[408]

16. Qu’ils portent promptement leur confusion, ceux qui me disent par insulte : Triomphe ! triomphe !

17. Qu’ils exultent et tressaillent à votre sujet, tous ceux qui vous cherchent ; et qu’ils disent sans cesse : Que le Seigneur soit glorifié ! ceux qui aiment votre salut.

18. Pour moi, je suis mendiant et pauvre : mais le Seigneur prend soin de moi. C’est vous qui êtes mon aide et mon protecteur : mon Dieu ne tardez pas.

PSAUME 40.
(Hébr., XLI).

David représente le bonheur de celui qui a soin des pauvres. Il décrit les bontés divines à son égard et les perfidies de ses ennemis. Il marque clairement la trahison de Judas, et montre par là que ce psaume regarde Jésus-Christ.


1. Pour la fin, psaume de David.[409]

2. Bienheureux celui qui porte ses soins sur l’indigent et le pauvre ; au jour mauvais, le Seigneur le délivrera.[410]

3. Que le Seigneur le conserve ; qu’il lui donne vie[411] et le fasse heureux sur la terre ; et qu’il ne le livre point à l’âme de ses ennemis.

4. Que le Seigneur lui porte secours sur le lit de sa douleur ; vous avez retourné toute sa couche dans son infirmité.

5. Moi j’ai dit : Seigneur, ayez pitié de moi, guérissez mon âme, parce que j’ai péché contre vous.[412]

6. Mes ennemis m’ont dit de mauvaises choses : Quand mourra-t-il, et quand périra son nom ?[413]

7. Et si quelqu’un d’eux entrait pour me voir, il tenait de vains discours : son cœur s’est amassé de l’iniquité. Il sortait dehors, et il parlait

8. De même. Contre moi murmuraient tous mes ennemis : contre moi ils formaient de mauvais desseins.

9. Ils ont élevé une parole inique contre moi : N’est-ce pas que celui qui dort ne se relèvera jamais ?[414]

10. Car l’homme de ma paix, en qui j’ai espéré, qui mangeait mes pains, a fait éclater sur moi sa trahison.[415]

11. Mais vous, Seigneur, ayez pitié de moi et ressuscitez-moi, je leur rendrai ce qu’ils méritent.

12. J’ai connu que vous m’avez aimé, en ce que mon ennemi ne se réjouira pas à mon sujet.

13. Pour moi, à cause de mon innocence, vous m’avez pris sous votre protection, et vous m’avez affermi en votre présence pour toujours.

14. Béni le Seigneur Dieu d’Israël, d’un siècle jusqu’à un autre siècle ! Ainsi soit-il, ainsi soit-il.[416]

PSAUME 41.
(Hébr., XLII).

David, éloigné de la maison de Dieu par les persécutions de ses ennemis, se console dans son exil, et par le souvenir des miséricordes du Seigneur, et par l’espérance de revoir un jour le lieu de sa demeure.

1. Pour la fin, intelligence aux fils de Coré.[417]

2. Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire après vous, ô mon Dieu.[418]

3. Mon âme a eu soif du Dieu fort, vivant : quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?

4. Mes larmes m’ont servi de pains le jour et la nuit : pendant qu’on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ?

5. Je me suis souvenu de ces choses, et j’ai répandu en moi mon âme ; parce que je passerai dans le lieu du tabernacle admirable, jusqu’à la maison de Dieu ;

Au milieu d’un chant d’exultation et de louange, et des cris de joie de celui qui assiste à un festin,[419]

6. Pourquoi es-tu triste, mon âme ? Et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, parce que je le louerai encore : il est le salut de mon visage,[420]

7. Et mon Dieu.

Mon âme a été toute troublée en moi-même ; c’est pourquoi je me souviendrai de vous dans la terre du Jourdain, dans les monts Hermon, et sur une petite montagne.[421]

8. Un abîme appelle un autre abîme, à la voix de vos cataractes.[422]

Tout ce que vous envoyez d’en haut, et vos flots ont passé sur moi.

9. Pendant le jour,[423] le Seigneur a commandé à sa miséricorde de m’environner. Et pendant la nuit, un cantique à sa louange a été dans ma bouche.

Je ferai une prière au Dieu de ma vie.

10. Je dirai à Dieu : Vous êtes mon soutien.

Pourquoi m’avez-vous oublié ? et pourquoi faut-il que je marche tout contristé, tandis qu’un ennemi m’afflige ?

11. Tandis qu’on brise mes os, mes ennemis, qui me tourmentent, m’accablent de reproches,

En me disant tous les jours : Où est ton Dieu ?

12. Pourquoi es-tu triste, mon âme ? Et pourquoi me troubles-tu ?

Espère en Dieu, parce que je le louerai encore : il est le salut de mon visage, et mon Dieu.[424]

PSAUME 42.
(Hébr., XLIII).

Dans le psaume précédent, David demande au Seigneur la grâce de revoir son tabernacle. Dans celui-ci, il le remercie d’en avoir approché. Il s’excite à espérer en Dieu et à le louer.

1. Psaume de David.

Jugez-moi, Seigneur, et distinguez ma cause de celle d’une nation non sainte ; arrachez-moi à un homme inique et trompeur.[425]

2. Parce que vous êtes, ô Dieu, ma force : pourquoi m’avez-vous repoussé ?

3. Envoyez votre lumière et votre vérité : elles m’ont conduit et m’ont amené à votre montagne sainte et dans vos tabernacles.[426]

4. Et je viendrai jusqu’à l’autel de Dieu ; jusqu’au Dieu qui réjouit ma jeunesse. Je vous louerai sur la harpe, Dieu, mon Dieu.

5. Pourquoi es-tu triste, mon âme ?[427] et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, parce que je le louerai encore : il est le salut de mon visage, et mon Dieu.

PSAUME 43.
(Hébr., XLIV).

Le Psalmiste expose d’abord les grandes merveilles que Dieu fit autrefois en faveur de son peuple ; il se plaint ensuite des maux où il est réduit. Il espère une meilleure condition et demande instamment sa délivrance.

1. Pour la fin, aux fils de Coré pour l’intelligence.[428]

2. Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles ; nos pères nous ont annoncé L’œuvre que vous avez opéré dans leurs jours et dans des jours anciens.[429][430]

3. Votre main a détruit entièrement des nations et établi nos pères ; vous avez affligé des peuples et vous les avez chassés.[431]

4. Car ce n’est point par leur glaive qu’ils se sont mis en possession d’une terre, et ce n’est point leur bras qui les a sauvés : Mais votre droite, et votre bras, et la lumière de votre visage, parce que vous vous êtes complu en eux.[432]

5. C’est vous qui êtes mon roi et mon Dieu : c’est vous qui décrétez les victoires de Jacob.[433]

6. Avec vous, nous dissiperons nos ennemis par la force ; et en votre nom, nous mépriserons ceux qui s’élèvent contre nous.

7. Car ce n’est pas en mon arc que j’espérerai : et mon glaive ne me sauvera pas.

8. Car vous nous avez sauvés de ceux qui nous affligeaient, et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient.

9. C’est en Dieu que nous nous glorifierons tout le jour ; et c’est votre nom que nous célébrerons à jamais.

10. Mais maintenant vous nous avez repoussés, et confondus ; et vous ne sortirez pas à la tête de nos armées.[434][435]

11. Vous nous avez fait tourner le dos à nos ennemis, et ceux qui nous haïssent arrachaient nos dépouilles.

12. Vous nous avez livrés comme des brebis que l’on mange, et vous nous avez dispersés parmi les nations.

13. Vous avez vendu votre peuple pour rien ; et il n’y a pas eu une multitude d’acheteurs à leurs ventes.[436]

14. Vous nous avez rendu un sujet d’opprobre à nos voisins, un objet d’insulte et de dérision à ceux qui sont autour de nous.

15. Vous nous avez fait la fable des nations et le secouement de tête des peuples.

16. Tout le jour ma honte est devant moi, et la confusion de ma face m’a couvert entièrement,

17. À la voix de celui qui m’adresse des reproches et qui m’invective, à la face de mon ennemi et de celui qui me persécute.

18. Tous ces maux sont venus sur nous et nous ne vous avons pas oublié, et nous n’avons pas iniquement agi contre votre alliance.

19. Et notre cœur ne s’est pas retiré en arrière ; et vous avez détourné nos sentiers de votre voie.[437]

20. Parce que vous nous avez humiliés dans un lieu d’affliction, l’ombre de la mort nous a enveloppés.

21. Si nous avons oublié le nom de notre Dieu, et si nous avons étendu nos mains vers un Dieu étranger ;

22. Est-ce que Dieu ne s’en enquerra pas ? Car il connaît, lui, les choses cachées du cœur. Puisque, à cause de vous, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous sommes regardés comme des brebis de tuerie.[438]

23. Levez-vous, pourquoi dormez-vous, Seigneur ? Levez-vous, et ne nous rejetez pas pour toujours.

24. Pourquoi détournez-vous votre face, oubliez-vous notre misère et notre tribulation ?

25. Car notre âme est humiliée dans la poussière, et notre ventre est collé à la terre.

26. Levez-vous, Seigneur, secourez-nous, et rachetez-nous à cause de votre nom.

PSAUME 44.
(Hébr., XLV).


Ce psaume est comme l’épithalame du mariage de Jésus-Christ et de l’Église. Le Psalmiste chante leurs louanges et relève leur bonheur.

1. Pour la fin, pour ceux qui seront changés, aux fils de Coré, pour l’intelligence. Cantique pour le bien-aimé.[439]

2. Mon cœur a produit une bonne parole ; c’est moi qui adresse mes ouvrages au roi. Ma langue est une plume d’écrivain qui écrit rapidement.[440]

3. Vous êtes plus brillant de beauté que les enfants des hommes, la grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi le Seigneur vous a béni pour l’éternité.[441]

4. Ceignez votre glaive sur votre cuisse, roi très puissant.[442]

5. Dans votre dignité et votre beauté, tendez votre arc, marchez avec succès et régnez Pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite vous conduira admirablement.

6. Vos flèches sont acérées, des peuples tomberont à vos pieds ; elles pénétreront dans les cœurs des ennemis du roi.[443]

7. Votre trône, ô Dieu, subsistera dans les siècles des siècles ; c’est un sceptre d’équité que le sceptre de votre règne.[444]

8. Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité : c’est pour cela que Dieu, votre Dieu, vous a plus excellemment oint d’une huile de joie que ceux qui participent à l’onction avec vous.[445]

9. La myrrhe, l’aloès et la cannelle s’exhalent de vos vêtements et de vos maisons d’ivoire ; dont vous ont fait présent[446]


10. Des filles de rois, pour vous honorer. La reine s’est tenue debout à votre droite, dans un vêtement d’or, couverte de vêtements variés.

11. Écoutez, ma fille, voyez et inclinez votre oreille : oubliez votre peuple, et la maison de votre père.[447]

12. Et le roi sera épris de sa beauté ; parce qu’il est le Seigneur votre Dieu, et on l’adorera.

13. Et les filles de Tyr viendront avec des présents : tous les riches du peuple imploreront votre visage.[448]

14. Toute la gloire de la fille du roi est au dedans, avec des franges d’or[449]

15. Elle est toute couverte d’ornements variés. Des vierges seront amenées au roi après elle : ses plus proches vous seront présentées.

16. Elles seront présentées au milieu de l’allégresse et de l’exultation, elles seront conduites dans le temple du roi.[450]

17. Au lieu de vos pères, des fils vous sont nés : vous les établirez princes sur toute la terre.[451]

18. Ils se souviendront de votre nom dans toute la suite des générations. C’est pour cela que des peuples vous loueront éternellement, et dans les siècles des siècles.[452]

PSAUME 45.
(Hébr., XLVI).

Le Psalmiste loue Dieu des avantages qu’il a fait remporter à son peuple. Il représente ensuite le bonheur qu’il a d’être sous sa sainte protection.


1. Pour la fin, aux fils de Coré, pour les secrets, psaume.[453]

2. Dieu est notre refuge et notre force, notre aide dans les tribulations qui nous ont assaillis très violemment.[454]

3. C’est pour cela que nous ne craindrons pas, tandis que la terre sera bouleversée, et que des montagnes seront transportées au cœur des mers,[455]

4. Leurs flots ont mugi et ont été agités : les montagnes ont été ébranlées par la puissance de Dieu.[456]

5. Le cours d’un fleuve abondant réjouit la cité de Dieu ; le Très-Haut y a sanctifié son tabernacle.[457]

6. Dieu est au milieu de cette cité, elle ne sera pas ébranlée : Dieu la protégera dès le matin, au lever de l’aurore.

7. Des nations ont été troublées et des royaumes ont chancelé : il a fait entendre sa voix, et la terre a été ébranlée.

8. Le Seigneur des armées est avec nous : le Dieu de Jacob est notre soutien.[458]

9. Venez, et voyez les œuvres du Seigneur, vrais prodiges qu’il a opérés sur la terre,[459]

10. En faisant cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre. Il brisera l’arc, mettra les armes en pièces ; et les boucliers, il les brûlera dans le feu.

11. Tenez-vous en repos, et voyez que c’est moi qui suis Dieu ; je serai exalté parmi les nations ; et je serai exalté par toute la terre.

12. Le Seigneur des armées est avec nous : notre soutien est le Dieu de Jacob.[460]

PSAUME 46.
(Hébr., XLVII).

Ce psaume convient à Jésus-Christ montant au ciel et régnant dans son Église. Le Psalmiste exhorte toutes les nations à le louer à la vue de sa grandeur et de sa puissance.


1. Pour la fin, pour les fils de Coré, psaume.[461]

2. Nations, battez toutes des mains : poussez des cris de joie vers Dieu, avec une voix d’exultation,[462]

3. Parce que le Seigneur est très élevé et terrible : c’est un grand roi sur toute la terre.

4. Il nous a assujetti des peuples, et a mis des nations sous nos pieds.

5. Il a choisi en nous son héritage, la beauté de Jacob qu’il a aimée.[463]

6. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette.[464]

7. Chantez notre Dieu, chantez : chantez notre Roi, chantez.

8. Parce que le roi de toute la terre est Dieu : chantez avec sagesse.

9. Dieu régnera sur les nations : Dieu est assis sur son trône saint.

10. Des princes de peuples se sont réunis au Dieu d’Abraham ; parce que les dieux puissants de la terre ont été extraordinairement élevés.[465]

PSAUME 47.
(Hébr., XLVIII).

Le sujet principal de ce psaume est l’Eglise figurée par Jérusalem. Le Psalmiste y décrit la vanité des efforts que ses ennemis ont faits contre elle, et le bonheur qu’elle a d’être toujours la demeure de Dieu.

1. Psaume du cantique aux fils de Coré pour le second jour de la semaine.[466]

2. Le Seigneur est grand et très digne de louange, dans la cité de notre Dieu, et sur sa montagne sainte.[467]

3. La montagne de Sion est fondée à l’exultation de toute la terre ; du côté de l’aquilon est la cité du grand Roi.[468]

  1. Ps. 1,1 : Ce premier psaume n’a de titre, ni dans l’hébreu, ni dans les Septante ; mais les Pères grecs et latins, de même que les rabbins, l’attribuent communément à David. Il paraît cependant que le nom de David se lisait dans quelques anciens exemplaires des Septante, puisqu’il se trouve dans l’édition d’Alcala et dans celle des Alde. ― Le psaume 1 sert d’introduction générale à toute la collection des chants inspirés.
  2. Ps. 1,1-3 : Bonheur du juste, qui évite le mal et observe la loi, c’est-à-dire pratique le bien.
  3. Ps. 1,1 ; 1.5 ; 1.6 : Dans le style des Hébreux les impies sont ce que nous appelons les méchants en général ; de là vient que chez eux les justes et les impies sont ceux que nous nommons les bons et les méchants.
  4. Ps. 1,2 : Voir Josué, 1, 8.
  5. Ps. 1,3 : Voir Jérémie, 17, 8.
  6. Ps. 1,4-6 : * Malheur du pécheur.
  7. Ps. 1,6 : David ne dit pas qu’il n’y a point de résurrection pour les méchants, comme l’ont prétendu quelques incrédules ; il dit simplement qu’ils ne ressusciteront pas pour être admis dans l’assemblée des justes ; il faut faire violence au texte pour lui donner un autre sens. — Au jugement. C’est ainsi que l’ont entendu la plupart des docteurs juifs après le paraphraste chaldéen. D’ailleurs, comme l’a justement remarqué le savant Aben-Ezra, la présence de l’article déterminatif enlève toute espèce de doute à cet égard.
  8. Ps. 2, 1. Actes, 4, 25.
    Ps. 2,1-13. Ce psaume n’a, comme le premier, aucun titre dans l’hébreu, dans la Vulgate et dans la plupart des exemplaires des Septante ; quelques-uns seulement, soit grecs, soit latins, portent en tête : Psaume de David ; inscription dont la vérité se trouve confirmée par le témoignage formel des Apôtres mêmes. D’un autre côté, les rabbins, les interprètes chrétiens, tous s’accordent à dire que ce psaume se rapporte au Messie. — * Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testament. Les Actes, 4, 25-28, indiquent l’accomplissement de 1-2 dans la coalition des Juifs et des Gentils contre Jésus-Christ. Hebr., 1, 5 et 5, 5. cite 7 comme preuve de la génération éternelle du Verbe. Cf. Act. 13, 33 et Rom., 1, 4. Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, Jean., 1, 49 et Matth., 26, 63, qui étaient les noms par lesquels on désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-Seigneur, le grand roi qu’ils attendaient, viennent de ce psaume et de Daniel, 9, 25. L’Apocalypse, 19, 15 ; 12, 5 ; 2, 5, nous montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec une verge de fer. * Pour bien suivre la pensée du Psalmiste, il faut mettre les verbes au présent et non au passé. Dans ce vers. 2. David demande à Dieu de l’exaucer dans son angoisse, au moment où tous l’abandonnent pour suivre Absalom partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent point Chusi, les détails donnés dans 1 Rois, Psaumes 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume.
  9. Ps. 2,1 : Voir Actes des Apôtres, 4, 25. ― Cette brusque interrogation : Pourquoi, indique que les complots des rois de la terre sont sans raison et seront sans succès. À quoi bon ?
  10. Ps. 2,1-3 : Les Gentils veulent en vain se révolter contre Dieu.
  11. Ps. 2,2-3 : * Ces deux vers expriment le résultat des délibérations des rois conjurés.
  12. Ps. 2,4 : * Celui qui habite dans les cieux est opposé aux rois de la terre, verset 2 ; à leur agitation, à leur tumulte, est opposée sa sérénité ; ils se remuent, ils se démènent ; lui sourit, comme pourrait faire un homme qui verrait des fourmis se révolter contre lui.
  13. Ps. 2,4-6 : * Dieu se rit des vains efforts de ses ennemis.
  14. Ps. 2,6 : Ses préceptes, ou bien son décret, par lequel il m’a établi roi.
  15. Ps. 2,7 : Voir Hébreux, 5, 5. ― Je vous ai engendré. Cela peut s’entendre ou de la génération éternelle du Verbe (voir Hébreux, 1, 5), ou de sa naissance temporelle ; mais particulièrement de sa Résurrection, par laquelle il est devenu le premier-né d’entre les morts (voir Actes des Apôtres, 13, 32-33 ; Colossiens, 1, 18 ; Apocalypse, 1, 5).
  16. Ps. 2,7-9 : * Discours du Messie ; il déclare que Dieu l’a engendré de toute éternité et qu’il lui a donné en héritage toutes les nations de la terre.
  17. Ps. 2,8 :Je vous donnerai, etc. C’est dans le Messie seul qu’ont été accomplies ces magnifiques promesses.
  18. Ps. 2,9 : Voir Apocalypse, 2, 27. ― Ce texte est appliqué plusieurs fois à Jésus-Christ, et Jésus-Christ se l’applique à lui-même. Voir Apocalypse, 2, 26-28 ; 12, 5 ; 19, 15.
  19. Ps. 2,10-13 : * Conclusion du Psalmiste : il faut obéir au roi-Messie.
  20. Ps. 2,12 : La doctrine de Jésus-Christ, sa loi.
  21. Ps. 2,13 : * « Il est facile de sentir le mérite de la marche lyrique de ce Psaume. Entrant hardiment en matière par une question, il déroule en peu de mots le tableau du bruit des réunions dans lesquelles les rois forment leurs vains projets. Un regard tombé du haut du ciel, un sourire du roi de ce ciel, anéantissent leurs combinaisons ; car, dans les vues du poète, ce terrible sourire devient le tonnerre tout puissant, il comprend ce langage, il s’en fait l’interprète. Ce langage est concis et majestueux comme doit l’être celui du roi du ciel ; mais le roi sur la terre donne des ordres plus détaillés, il donne même de avis, des conseils ; cependant le répit qu’il donne à ses ennemis pour les suivre est court, et l’ode se termine par une sentence sur les fidèles. Chaque trait de ce tableau est juste et sa gradation est admirable. » (Herder..)
  22. Ps. 3,1 : Lorsqu’il fuyait, etc. Cette fuite de David est racontée dans 2 Rois, 15, verset 14 et suivants.
  23. Ps. 3,2-3 : * Multitude des ennemis de David.
  24. Ps. 3,3 : À mon âme. Ce qui suit exigerait : De mon âme, au lieu de : À mon âme. Il est certain que la particule hébraïque que les Septante ont rendue par le datif, son sens ordinaire, signifie quelquefois de, au sujet de, quand elle est jointe aux verbes dire, ordonner, etc.
  25. Ps. 3,4-5 : * David n’est pas effrayé du nombre de ses ennemis, parce qu’il compte sur le secours de Dieu.
  26. Ps. 3,5 : Sa montagne sainte ; c’est-à-dire Sion. Comparer à Psaumes, 2, 7.
  27. Ps. 3,6-7a (c’est-à-dire première moitié du v. 7). * Le Psalmiste se lève, il se couche, ce qui veut dire qu’il vit en paix et tranquille, parce que Dieu est son protecteur.
  28. Ps. 3,7b-9 : * Prière à Dieu, pour qu’il délivre David de tous ses ennemis et qu’il bénisse son peuple.
  29. Ps. 4,1 : Pour la fin, etc. L’explication des titres de ce genre qui se lisent dans les psaumes exigeant des développements d’une certaine étendue, nous renvoyons le lecteur aux interprètes qui en traitent dans leurs commentaires. ― * Le texte hébreu porte : « Au chef de chœur, sur les neginôth, c’est-à-dire avec accompagnement d’instruments à corde. » Pour l’explication des titres des Psaumes, voir la note 20 à la fin du volume.
  30. Ps. 4. 2. Le Dieu de ma justice ; c’est-à-dire le Dieu auteur et défenseur de ma justice. —
  31. Ps. 4,3-4 : * Le Psalmiste s’adresse à ses calomniateurs : qu’ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer sa prière.
  32. Ps. 4,4 : Son saint. David avait été sanctifié de Dieu par l’onction sainte qu’il avait reçue à son sacre.
  33. Ps. 4,5. Éphésiens, 4, 26.
  34. Ps. 4, 5-6a * Que ses ennemis rentrent en eux-mêmes et qu’ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la présomption.
  35. Ps. 4,5 : Voir Éphésiens, 4, 26. ― Irritez-vous, etc., ou bien, selon le texte hébreu : Frémissez, tremblez ; ce qui donne un sens mieux suivi.
  36. Ps. 4,6 : Qui nous montrera ? c’est-à-dire qui nous donnera ? Qui nous récompensera pour le sacrifice que nous faisons en suivant un roi détrôné et malheureux, en nous exposant par là même à la merci de nos ennemis, et en manquant des choses les plus nécessaires ? David répond à ceux qui font cette question que Dieu les a favorisés de sa divine lumière, qu’il leur a accordé une joie intérieure et le témoignage d’une bonne conscience.
  37. Ps. 4,6b-8 : * Parmi ceux qui ont suivi David, beaucoup disent : Qui nous fera retrouver la paix et le bonheur ? ― Dieu, répond-il, en faisant briller sur nous son visage, c’est-à-dire en nous accordant sa faveur.
  38. Ps. 4,7-8 : * On lit en hébreu : Tu as mis plus de joie dans mon cœur, qu’au temps de la moisson et de la vendange.
  39. Ps. 4,9-10 : * Tranquillité et paix de David, à cause de sa confiance sans bornes en Dieu.
  40. Ps. 5,1 : * Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur, » ’el-han-nekhîlôth (probablement indication d’un instrument de musique, la flûte.) Sujet : Prière du matin, avant d’aller à la maison de Dieu.
  41. Ps. 5,2-5b : * David invoque Dieu dès le matin et demande à être exaucé.
  42. Ps. 5,4 : Dès le matin vous entendrez ma voix. Les Hébreux priaient trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Il est dit du prophète Daniel qu’il était fidèle observateur de cette sainte pratique. Voir Daniel, 6, 10, 12.
  43. Ps. 5,5-7 : * David fonde sa prière et sa confiance sur la sainteté de Dieu.
  44. Ps. 5,7 : Homme de sang ; littéralement Homme de sangs (vir sanguinum) ; c’est-à-dire meurtrier. Les Hébreux employaient le mot sang au pluriel principalement lorsqu’il s’agissait du sang versé, répandu par le meurtre.
  45. Ps. 5,8-11a * Le Psalmiste invoque Dieu avec confiance contre ses ennemis, parce qu’ils sont méchants.
  46. Ps. 5,8 : J’adorerai en approchant de votre saint temple ; littéralement J’adorerai vers votre, etc.
  47. Ps. 5,9 : Dans votre justice ; dans la voie de votre justice.
  48. Ps. 5,11 : Voir Psaumes, 13, 3 ; Romains, 3, 13. ― * C’est un sépulcre ouvert que leur gosier, parce qu’avec les mensonges qu’ils profèrent, ils préparent à tout instant la mort et la ruine.
  49. Ps. 5,11b-13 : * Que Dieu punisse les méchants, et les justes se réjouiront.
  50. Ps. 6,1 : * Le mot traduit pour la fin signifie toujours dans les titres des Psaumes que le poème sacré est adressé au chef de chœur. L’hébreu porte : « Au chef de chœur sur les neginôth, schemînith. » Neginôth veut dire avec accompagnement d’instruments à cordes. Scheminith, à l’octave, avec des voix de basse. Pour l’explication de tous ces termes techniques, voir la note 20 à la fin du volume (appendices). ― Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes pénitentiaux. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. Il faut cependant remarquer que, quoiqu’il puisse très bien être mis dans la bouche d’un pécheur repentant, il n’a pas été composé par un pécheur, mais par un infortuné, sous le poids de l’oppression. Il ne renferme aucune allusion à des péchés commis.
  51. Ps. 6,2-4 : * Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui.
  52. Ps. 6,4 : Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ?
  53. Ps. 6,5-8 : * Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David.
  54. Ps. 6,6 : Nul dans la mort, etc. Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. C’est à tort que quelques interprètes catholiques traduisent le mot infernus ou enfer de la Vulgate par tombeau, le mot hébreu correspondant scheôl n’a nullement cette signification ; les hébraïsants même rationalistes en conviennent. Il y a d’ailleurs un autre mot en hébreu pour signifier tombeau, sépulcre.
  55. Ps. 6,9 : Voir Matthieu, 7, 23 ; 25, 41 ; Luc, 13, 27.
  56. Ps. 6,9-11 : * Chant de triomphe : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis.
  57. Ps. 7,1 : Voir 2 Rois, Chap. 16 et 17. ― * Le texte hébreu porte : « Schiggayôn (terme inconnu, qui semble correspondre à peu près à dithyrambe et désigner un poème dans lequel le poète, entraîné par son enthousiasme, met peu de liaison dans ses idées et point d’uniformité dans son rythme, cantio erratica, comme on l’a appelé), de David, qu’il chanta au Seigneur à cause des paroles de Chusi le Benjamite. » Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés
  58. Ps. 7,2-3 : Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis.
  59. Ps. 7,3 ; 7.6 : Mon âme ; c’est-à-dire moi. Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, comme en arabe, le mot âme était souvent synonyme de personne, individu.
  60. Ps. 7,4-6 : * Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute.
  61. Ps. 7,6 : Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter.
  62. Ps. 7,7-11 : * Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité.
  63. Ps. 7,7 : Selon le précepte, etc. Selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés.
  64. Ps. 7,8 : Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis.
  65. Ps. 7,10 : Voir 1 Paralipomènes, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12.
  66. Ps. 7,12-14 : * Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements.
  67. Ps. 7,15 : Voir Job, 15, 35 ; Isaïe, 59, 4.
  68. Ps. 7,15-18 : * Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué !
  69. Ps. 7,16 : Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent.
  70. Ps. 8,1 : En hébreu : « Au chef de chœur. Sur le gitthîth, cithare de Geth). » ― Hymne au créateur des astres et de l’homme. « Ce petit poème, sans aucune prétention à quelque artifice de forme, n’a besoin d’aucun commentaire. Il est sublime par sa simplicité même. La grandeur de Dieu révélée par l’univers, œuvre de ses mains, révélée au besoin par la bouche de ses plus faibles créatures, dont la voix est toujours assez puissante pour imposer silence à celle de l’impiété, est mise en regard de la petitesse de l’homme. Et pourtant l’homme est le roi de la création ; ses prérogatives sont telles qu’il est comme Dieu au milieu de son entourage visible. Il n’y a pas d’être sur la terre dont il ne se sente le maître, avec les moyens qui lui sont octroyés. » (Ed. Reuss.) C’est le premier psaume du recueil où le poète ne parle pas en son nom seul, mais au nom de tous : notre Seigneur. Il est plusieurs fois cité dans le Nouveau Testament et appliqué au Messie, l’homme-Dieu, l’homme par excellence. Voir Hébreux, 2, 6-8 ; 1 Corinthiens, 15, 26 ; Ephésiens, 1, 22 ; Matthieu, 21, 16.
  71. Ps. 8,2a : * Refrain du Psaume : Que Dieu est grand dans la création.
  72. Ps. 8,2-3 : * Grandeur de Dieu attestée même par les enfants et même par ses ennemis.
  73. Ps. 8,3 : Vengeur, c’est-à-dire défenseur (defensorem), comme disaient autrefois quelques exemplaires. D’ailleurs, comme on le sait, dans la basse latinité, on a dit defensor pour ultor.
  74. Ps. 8,4-5 : * Grandeur de Dieu dans la création du ciel, des étoiles et de l’homme.
  75. Ps. 8,5 : Qu’est-ce qu’un homme, etc. Voir Hébreux, note 2.6.
  76. Ps. 8,6-9 : Bonté de Dieu envers l’homme auquel il a soumis les êtres créés.
  77. Ps. 8,6 : Voir Hébreux, 2, 7. ― Vous l’avez abaissé, etc. Saint Paul nous apprend que ce texte regarde principalement Jésus-Christ, homme-Dieu, qui, après avoir été rendu inférieur aux anges dans son Incarnation, a été couronné de gloire et d’honneur à sa Résurrection.
  78. Ps. 8,8 : Voir Genèse, 1, 28 ; 1 Corinthiens, 15, 26.
  79. Ps. 8,10 : * Répétition du refrain initial. ― « Il y a dans le livre des Psaumes, des chants où la notion de l’immensité de Dieu, de l’insignifiance de l’homme devant sa toute-puissance et de la grande place qu’elle lui assigne néanmoins dans la création, s’exprime sous une forme si belle, si simple, si élevée, qu’elle est restée classique. Rien de plus naturel que ce psaume 8, qui ressemble au chant d’un pâtre contemplant pendant la nuit les splendeurs d’un ciel d’Orient… Ou tout nous trompe, ou voilà un jet admirablement pur du sentiment religieux le plus authentique. C’est dans des pièces de ce genre que le monothéisme juif révèle son immense supériorité sur les meilleurs épanchements des religions de la nature. Cet accent d’humilité devant Dieu tout à la fois et de fierté vis-à-vis de tout ce qui n’est pas l’homme ; cette admiration émue, mais contenue, de la nature visible, cette joie de vivre en maître, sur la terre, par délégation divine, tout dans ce petit poème, respire la religion virile et sainte. » (A. Réville.)
  80. Ps. 9,1 : En hébreu : « Au chef de chœur, sur l’air de Mouth labbên (mort du fils ?). » ― Hymne d’actions de grâces à Dieu qui a fait triompher son peuple de ses ennemis. Le Targum y voit un cantique à l’occasion de la victoire sur Goliath. Ce psaume est alphabétique, et le commencement de chaque vers. est indiqué par la répétition de la même lettre de l’alphabet ; l’aleph, versets 2 et 3 ; le beth, versets 4 et 5 ; le zaïn, versets 12 et 13 ; le kheth, versets 14 à 16a ; le teth, versets 16b à 17 ; le yod, versets 18 et 19 ; le qoph, versets 20 et 21, quatre fois chacun ; le ghimel, verset 6, et le hé, verset 7, deux fois ; le vav, versets 8b à 11, huit fois. La lettre daleth manque. Du yod, le poète passe au qoph et termine son chant.
  81. Ps. 9,2-5 : * Louange à Dieu (versets 2 et 3), parce qu’il a accordé la victoire à David (versets 4 et 5).
  82. Ps. 9,6-7 : * Description de la fuite des ennemis de Dieu.
  83. Ps. 9,7 : Les armes ; littéralement les épées à deux tranchants (frameæ).
  84. Ps. 9,8-9 : * Grandeur et justice de Dieu vainqueur.
  85. Ps. 9,10-11 : * Dieu est le refuge de tous les opprimés et de tous ceux qui se confient en lui.
  86. Ps. 9,12-13 : * Exhortation à remercier Dieu qui a vengé son peuple.
  87. Ps. 9,13 : D’eux. Ce mot se rapporte à ceux qui vous cherchent, Seigneur, du verset 10.
  88. Ps. 9,14-16a : * Prière que David avait faite à Dieu pour être délivré de ses ennemis.
  89. Ps. 9,15 : La fille de Sion, signifie le peuple ou la ville de Sion.
  90. Ps. 9,16 : Dans votre salut ; c’est-à-dire à cause du salut que vous m’avez procuré. ― Dans le même lacet, etc. Voir Psaumes, 7, 16.
  91. Ps. 9,16b-17 : * Fruit de cette prière : les nations ont été prises dans les pièges qu’elles avaient tendus.
  92. Ps. 9,18 : Que les pécheurs, etc. David exprime ici une prophétie plutôt qu’un souhait. Voir début des Observations préliminaires, p. 339, 2o. ― Dans l’enfer, dans le scheôl ou séjour des morts, porte le texte original, mais c’est évidemment pour y être punis des péchés commis, de sorte que dans ce passage, comme dans plusieurs autres, le mot scheôl désigne réellement l’enfer.
  93. Ps. 9,18-19 : * Coup d’œil sur l’avenir : punition du méchant, délivrance de l’opprimé.
  94. Ps. 9,20 : Que l’homme ne se glorifie point dans la malice par son impunité.
  95. Ps. 9,22-23 : Pourquoi, etc. Ce verset exprime une simple question adressée à Dieu dans l’excès de l’affliction, mais non un vrai murmure. Jésus-Christ en a adressé une semblable à son Père, du haut de sa croix. ― * Les Septante et notre Vulgate font de ce Psaume, qui a de très grandes analogies avec le précédent, la suite du Psaume 9 ; l’hébreu en fait au contraire le Psaume 10, et c’est ici que commence la diversité dans la numérotation des Psaumes entre l’hébreu et la Vulgate. Nos éditions, tout en unissant ce chant aux précédents, recommencent cependant la division par versets comme dans l’hébreu. ― * Appel à Dieu qui se tient loin, pendant que le pauvre est pris dans les pièges des méchants.
  96. Ps. 9,23 : Le pauvre est persécuté avec ardeur ; littéralement est brûlé. Voir Psaumes, 7, 14. ― Ils sont pris ; c’est-à-dire les impies ; le singulier précédant impie est ici un nom collectif.
  97. Ps. 9,24-26 : * L’impie s’applaudit de ses succès ; il triomphe pendant que le jugement est loin.
  98. Ps. 9,25 : Sa colère ; c’est-à-dire la colère du Seigneur.
  99. Ps. 9,27-28 : * L’impie croit à la durée de son bonheur.
  100. Ps. 9,28 : Voir Psaumes, 13, 3 ; Romains, 3, 14.
  101. Ps. 9,29-30 : * L’impie tend des embûches à l’innocent et au pauvre.
  102. Ps. 9,30 : Le second prendre est à l’infinitif (rapere) dans la Vulgate, par hébraïsme, pour ut rapiat.
  103. Ps. 9,31-32 : * Le malheureux tombe dans les pièges de l’impie et celui-ci croit que Dieu ne songe pas à le punir.
  104. Ps. 9,33-34 : * Appel à Dieu pour qu’il n’oublie pas le pauvre et ne tolère pas les blasphèmes du méchant.
  105. Ps. 9,35 : * Rien n’est plus facile à Dieu que de secourir l’affligé.
  106. Ps. 9,38-39 : * La prière du Psalmiste est exaucée.
  107. Ps. 10,1 : * Hébreu : « Au chef de chœur. » David refuse de s’enfuir malgré le danger qui menace sa vie, parce qu’il met en Dieu toute sa confiance.
  108. Ps. 10,2 : * Quomodo dicitis animæ meæ, pour de anima mea, c’est-à-dire de moi. Le traducteur latin a gardé le datif qu’il trouvait en grec.
  109. Ps. 10,2-4 : * Discours des amis pusillanimes de David qui lui conseillent de fuir le danger qui le menace.
  110. Ps. 10,5 : Voir Habacuc, 2, 20.
  111. Ps. 10,5-8 : * Celui dont la conscience est en paix est à l’abri de la peur ; il se confie en Dieu qui punira le pécheur dans sa justice.
  112. Ps. 10,7 : Il fera pleuvoir, etc. C’est une expression métaphorique pour marquer une vengeance terrible de la part de Dieu. ― Calice se prend souvent dans l’Ecriture pour le sort ; ainsi la part de leur calice veut dire ici : leur part échue par le sort.
  113. Ps. 10,8 : Son visage, etc. Il a regardé favorablement l’homme en qui règne l’équité.
  114. Ps. 11,1 : * Hébreu : « Au chef de chœur. Sur le schemînith » (voir Psaume 6). Prière de David pour obtenir de Dieu qu’il le protège au milieu des méchants qui l’entourent.
  115. Ps. 11,2-3 : * Appel de David à Dieu, au milieu des trompeurs dont il est environné.
  116. Ps. 11,3 : Un cœur et un cœur ; un cœur double, plein de duplicité.
  117. Ps. 11,4-5 : * Que Dieu détruise les trompeurs qui se vantent de pouvoir tout par leur langue.
  118. Ps. 11,6 : * Réponse de Dieu qui promet de sauver les affligés.
  119. Ps. 11,7 : Voir Proverbes, 30, 5. ― Purifié dans la terre ; c’est-à-dire dans le creuset de terre. ― Le Psalmiste reprend les paroles du Seigneur dont il fait l’éloge.
  120. Ps. 11,8-9 : * Nouvel appel à Dieu pour qu’il conserve les siens au milieu des méchants.
  121. Ps. 12,1 : Pour toujours. Il faut nécessairement suppléer devant ces mots : sera-ce, ou bien les traduire par entièrement, absolument ; sens dont ils sont susceptibles en hébreu.
  122. Ps. 12,1-3 : Plainte à Dieu qui abandonne le Psalmiste.
  123. Ps. 12,4-5 : * Prière pour implorer le secours divin.
  124. Ps. 12,6 : Votre salut ; c’est-à-dire le salut dont vous êtes l’auteur, le salut qui vient de vous. ― * Espoir que la prière du Psalmiste sera exaucée.
  125. Ps. 13,1 : * L’impie nie Dieu et ses actes sont abominables.
  126. Ps. 13,2-3 : * Du haut du ciel, Dieu regarde qui le cherche et il ne voit partout que corruption.
  127. Ps. 13,3 : * La longueur de ce verset provient de ce que : Leur gosier et ce qui suit n’est pas dans le texte original.
  128. Ps. 13,4 : David parle ici au nom de Dieu. Est-ce qu’ils ne connaîtront point, etc. Ce verbe n’a pas plus de complément dans l’hébreu et dans le grec que dans la Vulgate ; mais on suppose tout naturellement que ce complément est ma justice, ou tout autre mot semblable sous-entendu.
  129. Ps. 13,4-6 : * Annonce du châtiment réservé aux coupables.
  130. Ps. 13,6 : Est-ce avec la génération des justes (littéralement la génération juste) ; c’est-à-dire protège, favorise la génération des justes. ― Vous avez confondu ; c’est-à-dire déconcerté, humilié.
  131. Ps. 13,7 : Dieu avait choisi la montagne de Sion pour sa demeure. Le psalmiste semble prédire le retour de Juda et d’Israël et la réunion des tribus avec celle de Juda dont les prophètes ont si souvent parlé, et qui s’exécuta réellement après le retour de la captivité. Les Pères de l’Église ont expliqué ce passage de la rédemption du genre humain, accomplie par Jésus-Christ, sorti de Sion. Or c’est cette délivrance admirable qui a comblé Jacob et Israël d’allégresse. Elle a répandu la joie également parmi les gentils et parmi les juifs qui se sont convertis.
  132. Ps. 14,2 : Qui marche sans tache ; hébraïsme, pour : qui se conduit d’une manière irréprochable. Comparer à Genèse, 5,22, 24 ; 6, 9.
  133. Ps. 14,5 : Contre l’innocent ; c’est-à-dire au détriment de l’innocent. C’est une allusion à un juge équitable, qui n’accepte point de présents pour condamner un innocent, mais qui, selon l’expression d’Isaïe, secoue ses mains de toute sorte de présents : Manus suas excutit ab omni munere (voir Isaïe, 33, 15).
  134. Ps. 15,1 : Par ; c’est le vrai sens de l’hébreu et des Septante. ― Hébreu : « Mikthâm. » Voir l’explication de ce mot à la note 20 à la fin du volume. ― Il faut se confier en Dieu, notre plus sûr asile dans tous nos périls. Cette prière a été composée par David pendant son séjour à Sicéleg, voir 1 Rois, Psaume 30, ou au moins pendant qu’il était chez les Philistins. ― Parmi les commentateurs catholiques, les uns regardent ce psaume comme messianique dans le sens littéral, les autres dans le sens figuré. Plusieurs traits de ce psaume sont certainement messianiques. Saint Pierre, voir Actes des Apôtres, 2,25, 31, dans son discours de la Pentecôte, se sert des versets 8 et 10 comme d’une prophétie de David, annonçant la résurrection de Jésus-Christ. Saint Paul, voir Actes des Apôtres, 13, 35-37, dans son discours à Antioche de Pisidie, dit aussi que le verset 10b a été accompli par la résurrection de Notre-Seigneur.
  135. Ps. 15,1-3 : * David demande à Dieu de le garder lui-même, parce que, en dehors du Seigneur, il n’y a aucun bien pour lui ni pour les saints.
  136. Ps. 15,4 : Les saints, les serviteurs de Dieu, dont il est parlé au verset précédent, ont été accablés de maux et de persécutions, mais cela n’a fait qu’augmenter leur sainte ardeur. Comparer à Actes des Apôtres, 5, 41.
    Ps. 15,4-5 : * Ceux qui s’éloignent du Seigneur sont malheureux ; il ne faut donc pas s’unir aux méchants, mais prendre Dieu pour son partage.
  137. Ps. 15,5 : La part… de mon calice ; c’est-à-dire ma part échue par le sort. Comparer à Psaumes, 10, 7 (Hébr. 11, 7).
  138. Ps. 15,6 : Un lot ; littéralement des cordes. Les Hébreux, aussi bien que les Égyptiens, se servaient de cordes pour mesurer les terres. Comparer à Deutéronome, 32, 9 ; Josué, 17, 5 ; 2 Rois, 8, 2 ; Esther, 13, 17, etc.
    Ps. 15,6-8 : * Celui qui a Dieu pour partage a le plus excellent héritage et il doit en remercier le Seigneur.
  139. Ps. 15,7 : Dans l’Écriture le mot reins se prend pour l’esprit et les affections les plus intimes.
  140. Ps. 15,8 : Voir Actes des Apôtres, 2, 25. ― Je voyais, etc. L’apôtre saint Pierre nous apprend que David avait en vue Jésus-Christ, par ces paroles (voir Actes des Apôtres, 2,25 et suiv.). D’un autre côté, les Pères de l’Église lui en font aussi l’application, en disant que le Sauveur, dans tous les moments de sa vie et de sa Passion, n’a jamais perdu de vue Dieu son Père. Le reste de ce verset et les versets suivants s’appliquent à Jésus-Christ. Voir encore Actes des Apôtres, 13, 35.
  141. Ps. 15,9-11 : * Joie du Psalmiste à cause des bienfaits qu’il a reçus et qu’il recevra de Dieu.
  142. Ps. 15,10 : Voir Actes des Apôtres, 2, 31 ; 13, 35. ― L’enfer, c’est-à-dire les limbes. ― Voie la corruption ; hébraïsme pour éprouve la corruption.
  143. Ps. 16,1 : * Prière de David au moment de la persécution, probablement pendant que, du temps de la persécution de Saül, il se cachait dans le désert de Maon.
    Ps. 16,1-2 : * Appel à la justice de Dieu pour qu’il fasse triompher la cause du Psalmiste.
  144. Ps. 16,2 : De vous ; littéralement et par hébraïsme de votre visage. Comparer à Esther, 1, 19, où on trouve une locution semblable.
  145. Ps. 16,3 : La nuit dans le style biblique signifie comme ici le malheur, l’infortune, les tribulations, etc.
    Ps. 16,3-4 : * Protestation d’innocence du Psalmiste.
  146. Ps. 16,4 : Ne parle pas même. Comparer à Ephésiens, 5, 3. ― Des œuvres des hommes, mauvaises, perverses, comme elles sont pour la plupart. ― Des paroles de vos lèvres ; c’est-à-dire dire de vos préceptes, de vos commandements.
  147. Ps. 16, 5-9a. * Prière à Dieu.
  148. Ps. 16,8 : « À qui des hommes, ô mon Dieu, oserais-je parler de la sorte, dit Rollin, et à qui pourrais-je dire que je lui suis précieux comme la prunelle de ses yeux ? Mais c’est vous-même qui m’inspirez et me commandez cette confiance. Rien n’est plus faible et plus délicat que la prunelle : en cela elle est mon image. Qu’elle le soit aussi, ô mon Dieu, dans tout le reste, et multipliez les secours à mon égard comme vous avez multiplié les précautions par rapport à elle, en l’environnant de paupières et de défenses. Custodi me ut pupillam oculi. »
  149. Ps. 16,9b-12 : * Tableau représentant les ennemis du Psalmiste prêts à le dévorer.
  150. Ps. 16,11 : D’incliner leurs yeux vers la terre ; pour observer les traces de mes pas et me dresser des pièges. C’est l’explication qui nous a paru la plus conforme au contexte.
  151. Ps. 16,13 : Le singulier le (eum) représente le mot impie qui suit immédiatement. L’ordre naturel de la phrase est : prévenez l’impie, renversez-le, arrachez-lui, etc. Ce genre d’hyperbate n’est pas rare parmi les écrivains sacrés, surtout lorsqu’ils sont, comme David l’est ici, dominés par un sentiment vif et animé. ― Epée (framea). Voir Psaumes, 9, 7.
  152. Ps. 16,13-15 : * Prière à Dieu.
  153. Ps. 16,14 : Aux ennemis de votre main ; ce sont les mêmes que ceux qui résistent à votre droite, du verset 8. ― Ces biens cachés du Seigneur, dont parle ici David, sont les biens de la terre que Dieu a créés, et qu’il tient comme cachés dans un trésor pour les répandre chaque année sur la terre. ― Ils sont rassasiés d’enfants ; c’est-à-dire que le grand nombre d’enfants qu’ils ont comble leurs désirs.
  154. Ps. 17,1 : Ce psaume se trouve encore dans le second livre des Rois (Psaume 22) avec quelques différences, qui viennent sans doute des copistes, mais qui n’altèrent nullement le fond et la substance du texte sacré. ― Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébr. 16). ― C’est le plus long de tous les psaumes appartenant à la catégorie des hymnes ou chants en l’honneur de Dieu. Il se divise en deux parties très distinctes, du verset 2 au verset 31 et du verset 32 au verset 51 ; les louanges à Dieu recommencent avec le verset 32.
  155. Ps. 17,2-4 : * David aime Dieu parce qu’il est sa force et le délivre de ses ennemis.
  156. Ps. 17,3 : Voir Hébreux, 2, 13. ― La corne de mon salut ; c’est-à-dire mon puissant Sauveur. Chez les hébreux la corne était un symbole de la force et de la puissance.
  157. Ps. 17,5-7 : * Tableau des maux dont le Psalmiste a été délivré après avoir invoqué Dieu.
  158. Ps. 17,6 : Les douleurs de l’enfer, ou, selon l’hébreu, et selon la Vulgate elle-même, voir 2 Rois, 22, 6, les liens de l’enfer. Saint Pierre, dans Actes des Apôtres, 2, 24, fait à Jésus-Christ ressuscité l’application de ces paroles.
  159. Ps. 17,8-16 : * Tableau de la puissance de Dieu descendant pour secourir David.
  160. Ps. 17,10 : * Il a incliné les cieux et il est descendu. « Le poète trace en trois mots la plus imposante image que jamais l’imagination ait conçue. » (La Harpe.)
  161. Ps. 17,12 : Autour de lui est sa tente. D’autres considèrent que l’expression sa tente (tabernaculum ejus), comme un second complément de il a fait (posuit) en le supposant à l’accusatif ; mais le nominatif suivant tenebrosa aqua nous a paru décisif en faveur de notre traduction. Il faut pourtant reconnaître que le texte hébreu semble favoriser l’autre construction.
  162. Ps. 17,13 : Il en est sorti. Ces mots ou autres semblables sont absolument nécessaires pour rendre intelligible la pensée de l’écrivain sacré ; car sans cela, dans les trois textes hébreu, grec et latin, les mots de la grêle et des charbons de feu ne sauraient être grammaticalement que des sujets du verbe précédent se sont dissipées (transierunt).
  163. Ps. 17,14 : Il est tombé. Ce mots, que nous avons ajoutés au texte, donnant lieu à une observation tout à fait semblable à celle que nous avons faite dans la note précédente, on peut consulter cette note. Nous ajouterons seulement que les mots grêle et charbons de feu ne se lisent ni dans le texte grec, ni dans saint Augustin, ni dans les Pères grecs, ni dans les anciens Psautiers latins, mais qu’ils se trouvent dans l’hébreu.
  164. Ps. 17,15 : Les ; c’est-à-dire mes ennemis.
  165. Ps. 17,17 : Il a envoyé d’en haut (Misit de summo). On suppose généralement que le complément sous-entendu de ce verbe est sa main (manum suam). L’expression et il m’a pris (accepit me), qui suit immédiatement, favorise cette interprétation, outre que la locution envoyer, lancer, et si l’on veut, étendre la main, sa main est très usitée parmi les écrivains sacrés.
  166. Ps. 17,17-20 : * Tableau de la délivrance de David.
  167. Ps. 17,20 : Parce qu’il m’aimait ; littéralement selon le grec et la Vulgate, parce qu’il m’a voulu (quoniam voluit me) ; selon l’hébreu, parce qu’il s’est complu en moi.
  168. Ps. 17,21-24 : * La délivrance de David est la récompense de sa piété.
  169. Ps. 17,23 : Ses justices ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, ses commandements, ses préceptes, ses lois, pleins de justice.
  170. Ps. 17,24 : Mon iniquité ; le fond d’iniquité, qui est en moi, ou mon penchant à l’iniquité.
  171. Ps. 17,25-28 : * Dieu traite l’homme selon ses mérites.
  172. Ps. 17,26-27 : Avec un saint, vous serez saint, etc. « Dieu est bon, c’est-à-dire miséricordieux envers ceux qui sont bons, et mauvais, c’est-à-dire sévère envers ceux qui sont mauvais, punissant les uns et faisant miséricorde aux autres. » (S. François de Sales.)
  173. Ps. 17,27 : * Voir, pour l’explication de ce verset, 2 Rois, 22, 27.
  174. Ps. 17,29 : Qui faites luire ma lampe, le flambeau qui éclaire la maison ou la tente, image de la vie heureuse et prospère. Dieu lui-même est la source de ce bonheur.
  175. Ps. 17,29-31 : * Le Seigneur est la force de David.
  176. Ps. 17,31 : Mon Dieu, sa voie est, etc. Voir, sur le genre et le but de cette construction, début des Observations préliminaires, 1o, le nominatif, etc.
  177. Ps. 17,32-35 : * Le Seigneur est le seul Dieu et nous lui devons tout.
  178. Ps. 17,34 : Voir 2 Rois, 22, 34.
  179. Ps. 17,35 : Voir 2 Rois, 22, 35.
  180. Ps. 17,36 : La protection de votre salut ; c’est-à-dire votre protection pour me sauver. ― Votre discipline ; votre loi.
  181. Ps. 17,36-43 : * Dieu est la force de David et le fait triompher de tous ses ennemis.
  182. Ps. 17,37 : Mes pieds, littéralement mes vestiges, les vestiges de mes pieds.
  183. Ps. 17,41 : Et vous m’avez livré, etc. ; c’est-à-dire je les ai pris lorsqu’ils fuyaient, dans leur fuite.
  184. Ps. 17,43 : Comme de la poussière à la face du vent. Quand le vent est fort et que la terre est brûlée par la chaleur, comme cela arrive si souvent en Orient, son souffle détache des grains de terre, les emporte et les pulvérise en les roulant, de même que la boue desséchée dans les rues.
  185. Ps. 17,44 : Vous me délivrerez, etc. Jusqu’ici David a parlé de lui-même à la lettre et selon le sens historique, et de Jésus-Christ, suivant le sens spirituel et figuré. Ce qui suit regarde plus directement le Sauveur du monde, quoiqu’il convienne aussi à David d’une manière moins parfaite.
  186. Ps. 17,44-46 : * Dieu a élevé David à la royauté et l’a couvert de gloire.
  187. Ps. 17,45 : Que je ne connaissais pas ; qui n’était pas de ma nation, qui n’était pas Hébreu.
  188. Ps. 17,46 : Ils ont vieilli ; dans leur perversité. ― Ils ont chancelé ; littéralement ils ont boité. ― En sortant. Cette expression ou toute autre semblable est nécessairement sous-entendue. Voir sur cette sorte de construction, fin des Observations préliminaires, 2o. ― Ce verset marque le triomphe de David sur les peuples étrangers.
  189. Ps. 17,47 : Le Seigneur vit ! acclamation qui équivaut à vive le Seigneur !
  190. Ps. 17,47-51 : * Remerciements à Dieu pour ses bienfaits.
  191. Ps. 17,48 : Des vengeances ; c’est-à-dire des moyens de vengeance.
  192. Ps. 17,49 : Voir 2 Rois, 22, 49.
  193. Ps. 17,50 : Voir Romains, 15, 9. ― Votre nom. Voir 2 Rois, 22, 50.
  194. Ps. 17,51 : Les victoires. Voir 2 Rois, 22, 51.
  195. Ps. 18,1 : * Gloire de Dieu, qui se manifeste 1o par l’éclat de ses œuvres dans la nature et 2o par la beauté de sa loi dans l’ordre moral. « Kant se souvenait-il de ce psaume lorsqu’il disait : Il y a deux choses qui excitent en moi une continuelle admiration : le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale dans mon cœur ? » (De la Jugie.) Plusieurs traits de ce psaume s’appliquent à la prédication des Apôtres, dans le sens spirituel, voir Psaumes, 18, 5 et Romains, 10, 18.
  196. Ps. 18,2 : Les cieux. Fondés sur le témoignage de saint Paul (voir Romains, 10, 18), les Pères de l’Église entendent ici sous le nom de cieux, les Apôtres et les ministres de l’Évangile. Depuis le lever du soleil, les cieux publient la gloire de celui dont le firmament avait annoncé les œuvres avant que le soleil parût. Depuis que Jésus-Christ est venu, les Apôtres et les ministres de l’Évangile publient la gloire de celui dont les patriarches et les prophètes avaient annoncé les œuvres avant que Jésus-Christ parût.
  197. Ps. 18,2-3 : * Les cieux racontent la gloire de Dieu.
  198. Ps. 18,4 : Ce ne sont point, etc. D’autres traduisent : Il n’y a point de langue ni de langage par qui leurs voix ne soient entendues ; mais ni l’hébreu, ni les Septante, ni la Vulgate, n’autorisent ce sens ; à moins qu’on ne le considère comme un simple commentaire du texte.
  199. Ps. 18,5 : Voir Romains, 10, 18.
  200. Ps. 18,6 : Voir Luc, 24, 46.
  201. Ps. 18,6-7 : * Le soleil lui-même s’élance d’un bout du monde à l’autre et rien n’échappe à son ardeur.
  202. Ps. 18,8-11 : * Quant à la loi de Dieu, elle est parfaite, réjouissant le cœur, lumineuse, durable, vraie, précieuse.
  203. Ps. 18,9 : Les justices ; selon l’hébreu, les commandements, les préceptes. Ces divers mots désignent la loi mosaïque.
  204. Ps. 18,12 : * Les garde. Le mot les ('ea) se rapporte à jugements (judicia) du verset 10.
  205. Ps. 18,12-15 : * Retour du Psalmiste sur lui-même.
  206. Ps. 18,13 : Qui sont cachées, les fautes oubliées ou dont on n’a même pas eu connaissance.
  207. Ps. 18,14 : Des étrangers, au peuple hébreu, des Gentils. Selon d’autres : Des fautes d’autrui ; c’est-à-dire des fautes auxquelles on coopère, soit en les commandant, soit en les conseillant, soit en y consentant, etc. À la vérité les Septante et la Vulgate, qui sont amphibologiques, peuvent se prêter à ce sens, mais il n’en est pas de même du texte hébreu.
  208. Ps. 19,2-5 : * Prière à Dieu pour qu’il accorde sa protection au roi en temps de guerre.
  209. Ps. 19,3 : Du lieu saint ; littéralement du saint ; c’est-à-dire, comme on l’entend généralement, du sanctuaire. ― * Le saint est le mont Sion, parce que c’est là que résidait l’arche du temps de David.
  210. Ps. 19,4 : Agréable ; littéralement gras. Plus les victimes étaient grasses, et plus on les croyait agréables à Dieu.
  211. Ps. 19,6 : Votre salut ; du salut que vous recevrez ; c’est-à-dire de l’heureux succès de vos armes. Nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux employaient le mot salut pour exprimer la victoire. Voir sur la signification du pronom votre, milieu des Observations préliminaires, 1o.
  212. Ps. 19,6-7 : * On célébrera avec joie la victoire ; que Dieu daigne l’accorder.
  213. Ps. 19,7 : Son sanctuaire. Comparer au verset 2. ― Est puissant ; littéralement dans les puissances. En hébreu, comme en arabe, les adjectifs sont souvent remplacés par un substantif précédé d’une préposition. Voir milieu des Observations préliminaires, 1o.
  214. Ps. 19,8-9 : Ceux qui se confient dans leurs chevaux seront renversés, tandis que le peuple de Dieu est inébranlable.
  215. Ps. 19,10 : Conclusion et prière finale.
  216. Ps. 20,2 : Votre salut ; le salut que vous lui avez procuré. Comparer à Psaumes, 19, 6.
  217. Ps. 20,2-3 : Le roi se réjouit de sa victoire.
  218. Ps. 20,3 : Le vœu de ses lèvres ; le désir ardent exprimé par ses lèvres.
  219. Ps. 20,4 : Les bénédictions les plus douces ; littéralement et par hébraïsme, des bénédictions de douceurs.
  220. Ps. 20,4-7 : * Dieu a couronné le roi de gloire, il l’a comblé de jours, de joie et de bénédictions.
  221. Ps. 20,8-13 : * Parce que le roi a mis en Dieu sa confiance, Dieu exterminera tous ses ennemis.
  222. Ps. 20,10 : Vous les rendrez, etc. ; c’est-à-dire, lorsque vous montrerez votre visage enflammé, ils seront embrasés et brûlés comme une fournaise ardente. Des prophètes emploient quelquefois l’expression embrasé comme une fournaise, pour dire être dans la consternation, dans la douleur, être saisi de frayeur, être exténué de la faim. Voir Isaïe, 13, 8 ; Lamentations de Jérémie, 5, 10. ― * Au temps de votre visage, lorsque vous vous manifesterez, dès que vous apparaîtrez comme un roi qui se montre à ses sujets à la tête de son armée.
  223. Ps. 20,11 : Fruit et semence sont pris ici métaphoriquement pour enfants et postérité.
  224. Ps. 20,13 : Quant à ceux, etc. C’est, ce nous semble, le vrai sens de la Vulgate et de la version grecque ; l’une et l’autre portent à la lettre : Dans vos restes vous préparerez leur visage. Mais le mot hébreu rendu par restes signifie aussi cordes d’arc. De plus, au lieu de leur visage, le texte original lit : contre leur visage ; d’où il suit que le véritable sens de ce passage est : Vous ajusterez aux cordes de votre arc (vos flèches que vous lancerez) contre leurs visages. Le mot flèche, qui est évidemment sous-entendu ici, se trouve exprimé dans une phrase parallèle, voir Psaumes, 10, 2 (Hébreu : 11, 2).
  225. Ps. 20,14 : * Reconnaissance à Dieu pour ses bienfaits.
  226. Ps. 21,1 : * Hébreu : « Au chef de chœur. Sur [l’air de] ‘ayyéleth asch-schakhar, ou la biche de l’aurore. » Psaume prophétique, annonçant les souffrances du Messie. Il est comme un miracle permanent, tant la Passion y est prédite d’une manière claire : Ut non tam prophetia quam historia videatur, dit Cassiodore. On ne peut trouver dans tout l’Ancien Testament un seul personnage à qui il s’applique. Les premiers mots ont été prononcés par Notre-Seigneur sur la croix, voir Matthieu, 27, 46 ; Marc, 15, 34. ― Le Sitio, que le Sauveur fit entendre à ses derniers moments, avait pour but d’accomplir la prophétie du verset 16, voir Jean, 19, 28. Tous les autres traits annoncés ont été également accomplis en la personne de Jésus-Christ. Non seulement le premier verset est tout à la fois parole des Psaumes et parole d’Évangile, mais aussi les blasphèmes et les branlements de tête, verset 8, voir Matthieu, 27, 39 ; l’insulte pour avoir placé mal à propos en Dieu sa confiance, verset 9, voir Matthieu, 27, 43 ; le partage des vêtements et le tirage au sort de la robe, verset 19, voir Jean, 19, 23 et suiv.. Impossible de mieux peindre que les versets 15 à 18 les tortures de la crucifixion : distension des membres du corps nu, douleurs des mains et des pieds, soif brûlante. Voir aussi, Hébreux, 2, 11 et suiv. ; Matthieu, 28, 10 ; Jean, 20, 17 et Psaumes, 21, 23. Aussi l’Église, au IVe concile général de Constantinople, coll. 4, a-t-elle condamné Théodore de Mopsueste, qui entendait ce psaume dans un sens purement historique, non prophétique.
  227. Ps. 21,2 : Voir Matthieu, 27, 46 ; Marc, 15, 34.
    Ps. 21,2-12 : * Plaintes du messie délaissé de son Père sur la croix et abandonné de tous.
    Les paroles de mes péchés, etc. ; le cri de mes péchés s’oppose à mon salut et à ma délivrance. Ces paroles conviennent assez à David, poursuivi par Absalom, son fils. Il reconnaissait que tous les malheurs dont sa famille avait été affligée, et ce qu’il éprouvait lui-même, n’étaient que la juste peine de son adultère et de son homicide. Si on applique ces mêmes paroles à Jésus-Christ, les mots mes péchés ne sauraient s’entendre de ses propres péchés, puisqu’il n’en commit jamais, et qu’il n’en pouvait commettre, mais des péchés des hommes dont il s’était chargé pour les expier. « Il a fait nos péchés ses péchés, dit saint Augustin, afin de faire sa justice notre justice (Delicta nostra, sua delicta fecit, ut justitiam suam nostram justitiam faceret). » Voir Jean, 1, 29 ; 2 Corinthiens, 5, 21 ; Galates, 3, 13 ; 1 Pierre, 2, 22.
  228. Ps. 21,8 : Voir Matthieu, 27, 39 ; Marc, 15, 29. ― Ils ont parlé du bout des lèvres ; c’est-à-dire ils ont murmuré.
  229. Ps. 21,9 : Voir Matthieu, 27, 43.
  230. Ps. 21,11 : C’est sur vous, etc. Allusion à l’ancienne coutume de mettre les enfants au sortir du sein de leur mère sur les genoux de leur père. Voir Genèse, 30, 3 ; Job, 3, 12. Cet usage existait aussi chez les Grecs ; Homère en rapporte des exemples dans l’Iliade et l’Odyssée.
  231. Ps. 21,13-22 : Description des tourments de la Passion.
  232. Ps. 21,16 : * Comme un têt ; il n’y a rien de plus sec qu’un morceau de poterie que ni l’eau ni l’humidité ne peuvent pénétrer. ― La poussière de la mort, les corps morts se décomposent et sont réduits en poussière.
  233. Ps. 21,17 : Ils ont percé mes mains et mes pieds. Il faut renoncer à toutes les lois de la critique et de l’herméneutique, pour traduire avec les Juifs, comme un lion, mes mains et mes pieds, et avec les hébraïsants rationalistes, ils ont lié, ou souillé mes mains et mes pieds.
  234. Ps. 21,19 : Voir Matthieu, 27, 35 ; Jean, 19, 23-24.
  235. Ps. 21,21 : Unique ; qualificatif du mot âme, exprimé dans la phrase, mais qui la désigne en tant que seule, isolée, abandonnée.
  236. Ps. 21,22 : * Des cornes des licornes, du reêm ou bœuf sauvage (décrit dans Job, 39, 9-12), comme le porte le texte original. La Vulgate a traduit le mot reêm, tantôt par licorne, tantôt par rhinocéros, mais reêm signifie toujours le buffle ou bœuf sauvage.
  237. Ps. 21,23 : Voir Hébreux, 2, 12.
    Ps. 21,23-32 : * Gloire de la résurrection. Reconnaissance du Messie envers son Père ; il le louera dans l’Église et le fera louer par elle dans toute la terre jusqu’à la fin des temps.
  238. Ps. 21,30 : Les riches ; les opulents ; littéralement les gras (pingues).
  239. Ps. 21,32 : La génération qui doit venir sera annoncée au Seigneur ; c’est-à-dire, comme on l’explique ordinairement, sera déclarée appartenir au Seigneur. Selon l’hébreu : Il sera raconté touchant le Seigneur à la génération future ; c’est-à-dire le Seigneur sera annoncé, publié dans les siècles futurs.
  240. Ps. 22,1 : Voir Isaïe, 40, 11 ; Jérémie, 23, 4 ; Ezéchiel, 34, 11, 23 ; 1 Pierre, 2, 25 ; 5, 4. ― * « C’est une ode qui, pour la beauté du sentiment, n’a d’égale dans aucune littérature. Depuis trois mille ans ou plus, ce psaume a profondément remué des milliers de cœurs, il a réjoui des demeures abandonnées et malheureuses, il a fait entendre des paroles d’espérances et de joie, au milieu des larmes, à l’âme solitaire et sans secours dont l’unique refuge est dans le ciel. Ces douze vers ont inspiré au-delà de tout calcul la résignation dans la souffrance, la force dans la faiblesse ; ils ont empêché de s’éteindre la flamme vacillante du sentiment religieux dans des cœurs près de se laisser aller au désespoir. » (J. Taylor.)
  241. Ps. 22,2 : Le Seigneur me conduit. La traduction littérale de l’hébreu est : Le Seigneur est mon berger.
    Ps. 22,2-5 : * Dieu le bon pasteur.
    Ps. 22,2-7 : * Hymne à Dieu, le bon pasteur. Le Psalmiste exprime le bonheur et la paix de celui qui vit sous la garde de Dieu, sous l’image d’un troupeau conduit par un berger fidèle.
  242. Ps. 22,4 : Il a fait revenir mon âme ; il m’a ramené au bercail. Le mot âme se met continuellement en hébreu et en arabe pour personne, individu.
  243. Ps. 22,5 : La verge et la houlette des pasteurs sont la consolation des troupeaux, puisqu’elles les défendent contre les bêtes féroces ou contre les voleurs.
  244. Ps. 22,6 : De la figure d’un pasteur qui conduisait et protégeait son troupeau, David passe à celle d’un hôte ou d’un ami, qui accorde sa protection à son ami contre ses persécuteurs, et qui lui dresse une table, lui prépare un festin pour le refaire de ses fatigues et le nourrir dans sa défaillance. Cette table, ce festin figuraient, selon les Pères, le sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ, que nous recevons dans l’Église, à la table sainte, et les divines Écritures, qui sont le soutien et la nourriture de nos âmes. ― * Vous avez oint ma tête d’huile, c’est-à-dire de parfums, parce que souvent on se parfumait la tête, quand on prenait part à un festin.
  245. Ps. 23,1-10 : Les Septante et la Vulgate ajoutent pour le premier jour de la semaine, comme si ce Psaume était destiné à célébrer la création et le jour où elle a commencé. Composé pour la translation de l’arche sur le mont Sion, voir 2 Rois, 6, 17, ou bien après une campagne victorieuse où l’arche avait été portée, quand elle fut reconduite sur le mont Sion, ce psaume devint comme le chant de l’entrée du Messie dans le temple, voir Malachie, 3, 1. Les Pères l’ont appliqué à l’Ascension ; l’Église à l’entrée de Notre-Seigneur à Jérusalem, le dimanche des Rameaux. ― On peut supposer avec vraisemblance qu’il était chanté partie par le chœur et parti par des soli. ― Ire partie. Pendant la montée, en se rendant au mont Sion, au bas de la montagne, versets 1 à 6 ; ― IIe partie. Devant la porte de la citadelle de Sion, versets 7 à 10. « Tout le monde fait partie de la procession. Les lévites et les chantres, partagés en divers groupes, sont placés à la tête. Après l’introduction au Psaume, dans les deux premiers versets, quand la procession commence à monter sur la montagne sainte, [une voix] pose la question : Qui montera sur la montagne du Seigneur ? etc. La réponse est faite par [une autre voix] avec la plus grande dignité : Celui qui a les mains pures et un cœur pur, etc. Quand la procession approche des portes [de Sion], le chœur, avec tous ses instruments, s’unit pour pousser ce cri : Levez vos têtes, ô portes, etc. Un [solo] intervient et demande comme à demi-voix : Qui est le roi de gloire ? [Après une seconde demande], au moment où l’arche est introduite dans le Tabernacle, la réponse est faite par le chœur tout entier : Le Seigneur, fort, etc. ― Je saisis l’occasion de cet exemple d’autant plus volontiers qu’il sert à faire voir combien la grâce et la magnificence des poèmes sacrés, comme d’ailleurs de tous les poèmes, dépend en partie de la connaissance des circonstances particulières dans lesquelles ils furent composés. » (Blair.)
  246. Ps. 23,1 : Voir Psaumes, 49, 12 ; 1 Corinthiens, 10, 26. ― Du monde ; littéralement des terres.
    Ps. 23,1b-2. * Le chœur proclame que tout ce qui existe appartient au Dieu créateur.
  247. Ps. 23,3 : * Une voix demande qui est digne de se présenter devant Dieu sur le mont Sion.
  248. Ps. 23,4 : Qui n’a pas reçu en vain son âme ; saint Jérôme, saint Augustin, Théodoret, Cassiodore, etc., expliquant ce passage, disent que celui-là a reçu son âme en vain qui la souille par le péché, qui ne fait pas de bonnes œuvres, et qui met son affection en des choses vaines, périssables, méprisables. ― * Une autre voix répond que le juste est digne de monter sur la montagne sainte.
  249. Ps. 23,5-6 : * C’est le chœur qui reprend la parole.
  250. Ps. 23,6 : Telle est la génération, la race ; c’est-à-dire tels sont ceux.
  251. Ps. 23,7 : Les Pères de l’Église ont tous vu dans ce verset une prophétie de l’Ascension de Jésus-Christ. ― * On est arrivé devant la porte de Sion et le chœur chante : Élevez vos portes. Les portes des villes, surmontées de tours, étaient souvent fixées dans des rainures, de sorte qu’on levait les portes en les tirant en haut pour les ouvrir et qu’on les baissait, en les faisant descendre et glisser dans les rainures, pour les fermer. ― Portes éternelles, vieilles et solides.
  252. Ps. 23,8-9 : * Une voix demande de l’intérieur de Sion : Quel est ce roi de gloire ? et c’est le chœur qui lui répond et répète : Élevez vos portes.
  253. Ps. 23,10 : Le Seigneur des armées ; littéralement des vertus (virtutum). La Vulgate porte ailleurs (voir Jérémie, 11, 20 ; Romains, 9, 29 ; Jacques, 5, 14) : Le Seigneur Sabaoth. Or, ce dernier mot, qui est hébreu et que l’on traduit ordinairement par armée, signifie primitivement ce que le ciel et la terre renferment. Comparer à Genèse, 2, 1. ― * La même voix redemande de l’intérieur : Quel est ce roi de gloire ? et le chœur répond de nouveau : Le Seigneur des armées. ― « Tout le monde sentira, dit Herder, et qu’il y a dans ce psaume des changements de voix et il est tout aussi facile de voir qu’il en a également dans la marche des idées si riches en action. Le début qui proclame [le Seigneur] propriétaire de la terre tout entière, est magnifique, mais comme il doit habiter la petite montagne de Sion, on commence par élargir cette terre devant lui. La manière dont le chant passe à cette petite montagne est également très belle. Sion devient sacrée, parce que [Dieu] va l’habiter ; elle sera sacrée dans le sans politique comme dans le sens moral, car ainsi que rien d’impur ne peut être offert en sacrifice à Dieu, de même aucun adorateur impur ne pourra s’approcher de la montagne. ― Toujours plein d’action, le psaume solennel poursuit sa route. Une foule est là devant la porte ; elle frappe, elle demande à voir le monarque, et ce monarque, c’est [Dieu] lui-même ! Il siège sur l’arche de sa loi, lui qui, jadis, remporta tant de victoires, ce roi glorieux, si riche en force. C’est ainsi que le proclame la réponse du chœur, c’est ainsi que sur cette montagne [de Sion] nouvellement conquise, il habitera près de la demeure d’un roi héroïque [de David, le vainqueur de Jérusalem]. Pour donner au chant de la rondeur et de la majesté, on passe sous silence tous les détails du cérémonial.
  254. Ps. 24,1 : * Prière pour la rémission des péchés et le secours dans l’affliction. C’est le second des Psaumes alphabétiques. Il renferme à peu près autant de distiques qu’il y a de lettres dans l’alphabet hébreu. Chacun de ces distiques est assez facile à comprendre, mais, comme en général dans les poèmes de ce genre, il n’y a pas une suite rigoureuse dans les idées.
  255. Ps. 24,3 : Qui vous attendent ; c’est-à-dire qui espèrent en vous, qui mettent leur espérance en vous.
  256. Ps. 24,5 : Je vous ai attendu avec constance. Voir le verset 3.
  257. Ps. 24,7 : * Des fautes de ma jeunesse, que la légèreté de l’âge semble rendre plus excusables, mais qui sont néanmoins coupables. ― Mes ignorances désigne probablement les péchés d’un âge plus avancé. Le mot hébreu signifie prévarications.
  258. Ps. 24,8 : La loi à suivre, etc. ; la conduite qu’ils devront tenir dans la voie qu’il leur indiquera.
  259. Ps. 24,9 : La justice ; littéralement le jugement. Le mot hébreu a les deux significations.
  260. Ps. 24,10 : Son testament et ses témoignages ; c’est-à-dire son alliance et ses préceptes. Lorsque le Seigneur fit alliance avec son peuple, il les prit à témoin eux-mêmes, ainsi que le ciel et la terre, contre les transgresseurs ; il les conjura, par tout ce qui pouvait les toucher, d’être fidèles à ses préceptes ; il leur annonça des peines, leur fit des menaces, en leur donnant des gages de ses promesses. C’est ce qui a fait donner aux lois de Dieu le nom de témoignages, d’attestations : Testimonia, testificationes.
  261. Ps. 24,12 : Dieu a établi, etc. Dieu lui a indiqué la conduite qu’il doit tenir, etc. L’hébreu et le grec portent le futur au lieu du parfait.
  262. Ps. 24,13 : Son âme, etc. Comparer à Psaumes, 68, 36-37, où on lit une promesse semblable.
  263. Ps. 24,19 : Voir Jean, 15, 25.
  264. Ps. 24,20 : Gardez mon âme, afin qu’elle ne pèche point ; ou Gardez ma vie, ou moi, ma personne. Il est certain qu’en hébreu le mot âme a ces différentes significations.
  265. Ps. 24,21 : Je vous ai attendu avec constance. Voir le verset 3.
  266. Ps. 25,1 : * David innocent, éloigné de Sion, demande à Dieu de pouvoir le louer dans sa maison sainte. Composé probablement pendant la révolte d’Absalom. Voir 2 Rois, 15, 6-25. David regrette de ne pouvoir plus louer Dieu dans son Tabernacle : c’est là le sentiment principal de ce psaume.
  267. Ps. 25,2 : Brûlez, etc. ; passez par le feu mes reins et mon cœur, comme on y passe les métaux pour les épurer ; vous n’y trouverez rien de faux. Ou bien, comme les reins et le cœur marquent les affections et les pensées : Exposez-moi au feu des afflictions, et purifiez-moi des souillures et des affections terrestres.
  268. Ps. 25,5 : * Je hais, etc. Je fuis les mauvaises compagnies.
  269. Ps. 25,10 : Remplie de présents, qu’ils ont reçus pour prix et récompense de leur injustice et de leur violence, ou qu’ils destinent aux juges pour les corrompre.
  270. Ps. 25,11 : Rachetez-moi ; c’est-à-dire délivrez-moi des injustices de mes ennemis.
  271. Ps. 25,12 : * Dans les assemblées, quand le peuple se réunira devant le tabernacle, je vous bénirai, je chanterai vos louanges.
  272. Ps. 26,1-6 : * Chant de la confiance triomphante.
    Ps. 26,1 : Avant qu’il fût oint. Ces mots sont ajoutés par la Vulgate qui nous apprend ainsi que ce psaume fut composé avant qu’Israël se fût encore soumis à David. ― Qui craindrai-je ? David est sans peur, parce que Dieu le protège.
  273. Ps. 26,2 : * Quand ses ennemis l’ont attaqué, ils sont tombés.
  274. Ps. 26,3 : * Aussi est-il plein de confiance, serait-il attaqué par une armée entière.
  275. Ps. 26,4-6 : * David ne demande qu’une chose, c’est de demeurer auprès de l’arche.
    Ps. 26,4 : * Son temple ne désigne pas ici le temple proprement dit, qui ne fut bâti que par Salomon, mais l’arche, la maison du Seigneur, la demeure où Dieu habite. David désire y habiter tous les jours de sa vie, c’est-à-dire vivre toujours près de l’arche, qu’il fit transporter dans son palais.
  276. Ps. 26,5 : Selon la lettre, on peut entendre cela des secours que David avait reçus du Seigneur, particulièrement lorsqu’il se réfugia à Nobé auprès du grand-prêtre Achimélech. Voir 1 Rois, 21, 1 et suivant.
  277. Ps. 26,6 : Il m’a élevé, etc. Dans le style biblique, élever sur un rocher, signifie : mettre hors de la portée des traits et de l’attaque des ennemis. Dieu prend souvent le nom de Rocher d’Israël.
  278. Ps. 26,7-14 : * Chant de la confiance suppliante.
    Ps. 26,7-12 : * Que Dieu écoute donc la prière du Psalmiste et ne le livre pas à ses ennemis.
  279. Ps. 26,10 : Mon père et ma mère, etc. Si ces paroles s’entendent de David, elles peuvent se rapporter aux premières années de sa vie, où il était presque oublié dans sa famille, étant le plus jeune d’entre ses frères. Voir 1 Rois, 16, 5 et suiv..
  280. Ps. 26,12 : Aux âmes ; hébraïsme, pour aux personnes, à ceux.
  281. Ps. 26,13-14 : * David ne met sa confiance qu’en Dieu mais elle ne lui fera pas défaut.
  282. Ps. 26,13 : Par la terre des vivants, la plupart des interprètes entendent ici, comme en plusieurs autres passages de l’Écriture, la terre d’Israël, patrie de David ; mais les Pères de l’Église expliquent cette expression dans un sens plus relevé, de l’éternité bienheureuse où les saints vivent une vie immuable et exempte d’inquiétudes, de dangers et de besoins.
  283. Ps. 26,14 : Attends, etc. David, dans ce verset, se parle à lui-même. ― Attends avec constance. Voir Psaumes, 24, 3.
  284. * Ps. 27. Par. Voir le titre du Ps. xv (Hébr. xvi). — * Prière à Dieu pour invoquer son secours, probablement pendant la persécution d’Absalom.
  285. Ps. 27,1 : La fosse ; c’est le sens littéral de l’hébreu ; c’est aussi celui du grec et de la Vulgate. Or la fosse signifie ici le tombeau.
  286. Ps. 27,2 : * Votre temple saint, l’arche où Dieu réside.
  287. Ps. 27,3 : Le mal ; c’est-à-dire la perversité. Les Septante et la Vulgate mettent le pluriel, qui, dans le langage biblique, donne plus de force et plus d’énergie, en sorte que d’après ces deux versions, le vrai sens est un grand mal, un mal considérable.
  288. Ps. 27,4 : Leurs inventions ; c’est-à-dire selon l’hébreu, leurs œuvres.
  289. Ps. 27,5 : Conformément au texte hébreu et à celui des Septante, nous supposons sous-entendue devant opera Domini de la Vulgate, la particule in ou dans, à, laquelle est exprimée dans le membre parallèle de phrase suivant : in opera Domini. Or, dans cette hypothèse, le sens du verbe latin intellexerunt n’est pas seulement ont compris, mais comme en hébreu et en grec, s’appliquer à, appliquer son esprit à, s’étudier à.
  290. Ps. 27,7 : Ma chair a refleuri ; a pris une nouvelle vigueur. ― De toute mon âme ; littéralement De ma volonté (ex voluntate mea), c’est-à-dire librement, spontanément. Le terme du texte hébreu lêb ou cœur se prend souvent dans le même sens.
  291. Ps. 27,8 : Le protecteur et le sauveur de son Christ ; à la lettre : Le protecteur des saluts (protector salvationum), etc. Comparer, pour le sens de cette fin du verset, à 2 Rois, 22, 51.
  292. Ps. 27,9 : Votre héritage, ou propriété, possession ; c’est un explicatif de votre peuple qui précède immédiatement. Voir Deutéronome, 9, 29.
  293. Ps. 28,1-11 : Tableau de la grandeur de Dieu manifestée dans l’orage, au moment de la translation de l’arche. ― Ce psaume est un des plus beaux poèmes descriptifs de toute la collection. À l’aide de quelques traits bien choisis, David dépeint d’une manière parfaite tout ce qu’il y a à la fois de magnifique et de terrible dans les éléments déchaînés. Dans le texte original, l’harmonie imitative du style fait entendre en quelque sorte les roulements prolongés du tonnerre, dans cette voix du Seigneur ou la foudre, sept fois répétée. ― Dans cette description, il y a deux scènes qui forment entre elles un admirable contraste, l’une sur la terre, l’autre dans le ciel. L’orage éclate avec fureur au nord de la Palestine, sur le Liban. Les cèdres qui font sa gloire volent en éclats, et leurs débris bondissent sur les flancs de la montagne comme un jeune taureau. La montagne elle-même tremble, ébranlée dans ses fondements. La tempête travers la terre d’Israël en lançant ses éclairs. Elle atteint au sud le désert de Cadès, où les biches mettent bas d’épouvante. L’homme a fui l’ouragan. Il ne paraît pas dans ce tableau ; il a été rendu muet par la terreur. Et, pendant que le monde est ainsi ébranlé et vacillant, que fait Dieu ? Il est assis en paix sur son trône. Que Dieu fortifie donc son peuple ! ― Le tableau est encadré dans une exhortation à honorer Dieu et une invocation au Seigneur pour qu’il donne la paix à Israël.
  294. Ps. 28,1 : Apportez, etc. Comparer à Psaumes, 95, 7-9.
  295. Ps. 28,2 : Avant la construction du temple, le parvis du Seigneur était une espèce de cour, au-devant du tabernacle ; ce parvis était environné de colonnes d’espace en espace et de rideaux tendus d’une colonne à l’autre. Comparer à Exode, 27, 9-18. ― Voir Nombres, 3, vv. 26, 37 ; 4, vv. 26, 32, etc.
  296. Ps. 28,3 : La voix du Seigneur ; c’est-à-dire le tonnerre. Dans une infinité d’endroits de l’Écriture, cette expression a le même sens. ― Sur des eaux abondantes ; celles de la mer ou les nuages, que Moïse nomme ailleurs (voir Genèse, 1, 7) les eaux supérieures au firmament. Le Psalmiste semble vouloir désigner ici, d’une manière allégorique, les peuples nombreux et les armées puissantes que les Israélites ont eu à combattre. Comparer à Psaumes, 143, 7.
  297. Ps. 28,4 : Pleine de force, pleine de magnificence ; littéralement dans ou avec la force, la magnificence ; hébraïsme, pour forte, magnifique.
  298. Ps. 28,5 : Brise. Ce verbe, dans les Septante et la Vulgate, semble avoir pour sujet le mot Seigneur, avec lequel il concorde grammaticalement (Domini confringentis) ; mais il est réellement et logiquement attribut de voix (vox), qui représente le nominatif. Toutes les grammaires hébraïques donnent l’explication de cette construction hébraïque, qu’on retrouve d’ailleurs dans les versets suivants 7 et 8. ― * Les cèdres du Liban, c’est-à-dire l’arbre le plus majestueux et le plus fort.
  299. Ps. 28,6 : Et le bien-aimé, etc. C’est la seule traduction dont soit susceptible la Vulgate expliquée par la version grecque. Or, le bien-aimé est un nom symbolique qui s’applique au peuple d’Israël (voir Deutéronome, 32, 15) ; de sorte que le sens est : Le peuple d’Israël, semblable au rhinocéros, renversera tout ce qui voudra lui faire résistance. ― * Au lieu de bien-aimé, le texte hébreu porte Sirion, un des noms du mont Hermon, prolongement méridional de l’Anti-Liban qui fait face au Liban et se termine à Césarée de Palestine, là où se trouve une des trois sources du Jourdain. Le sens de l’original est celui-ci : Dieu met les cèdres en pièces comme un jeune taureau, il fait trembler le Liban et l’Hermon sous les coups de son tonnerre comme le petit du bœuf sauvage (au lieu de licorne). Voir Psaumes, note 21,22.
  300. Ps. 28,7 : Fend, etc. ; locution poétique pour dire que le tonnerre chasse des nues la foudre et les éclairs, et les partage en divers traits ou en plusieurs flammes qui se dispersent dans les airs. ― La flamme du feu est l’éclair.
  301. Ps. 28,8 : Le désert de Cadès ; célèbre dans l’Écriture. Voir Genèse, 20, 1 ; Nombres, 13, 27, etc. ― Voir Nombres, note 20,1.
  302. Ps. 28,9 : Prépare ; fait avorter. ― Les cerfs ; c’est-à-dire les biches. En hébreu, les noms d’animaux sont généralement épicéniques, c’est-à-dire communs au mâle et à la femelle. ― Elle découvrira, etc. Le tonnerre, en renversant les arbres ou en les dépouillant de leurs feuilles, découvre les bois les plus épais et les forêts les plus noires.
  303. Ps. 28,11 : En paix. Le mot paix signifie le plus ordinairement dans l’Écriture prospérité parfaite.
  304. Ps. 29,1 : * Psaume de David, quand il fit la dédicace de sa maison, peut-être après la révolte d’Absalom et à la suite d’une maladie.
  305. Ps. 29,2-4 : * Délivrance du Psalmiste.
  306. Ps. 29,4 : Vous avez retiré, etc. ; c’est-à-dire vous n’avez pas permis que mon âme tombât dans l’enfer. ― La fosse. Voir Psaumes, 27, 1. ― C’est-à-dire, vous m’avez rappelé des portes de la mort, sauvé d’une maladie grave.
  307. Ps. 29,5-6a : * Invitation à louer Dieu.
    Ps. 29,5 : La mémoire de sa sainteté ; hébraïsme, pour sa mémoire sainte.
  308. Ps. 29,6 : Ce verset est diversement expliqué. Notre interprétation nous a paru la plus simple et la plus naturelle ; elle revient à celle-ci : Il nous fait ressentir les effets de sa colère dans son indignation, et il nous comble de grâces dans sa faveur. Il ne faut pas l’oublier, le mot colère (ira) se prend dans l’Écriture pour l’effet de la colère ou châtiment, punition, et celui de volonté pour bienveillance.
    Ps. 29,6b-8 : * Histoire de la maladie ; confiance du malade en Dieu.
  309. Ps. 29,9-10 : * Prière faite pour obtenir la guérison.
  310. Ps. 29,10 : Voir la note sur Psaumes, 113 bis,17.
  311. Ps. 29,11-13 : Cette prière a été exaucée.
  312. Ps. 29,12 : Mon sac. Voir 2 Rois, 3, 31. ― Vous avez déchiré mon sac, qui est le signe du deuil et de la tristesse, et vous m’avez rendu la vie, la santé et la joie.
  313. Ps. 29,13 : Ma gloire, mon âme, moi-même, comme dans Psaumes, 7, 6 ; 15, 9.
  314. Ps. 30,1 : David persécuté s’abandonne entre les mains de Dieu. ― Probablement du temps de la persécution de Saül. ― Les Septante et la Vulgate ajoutent au titre les mots pour l’extase, se rapportant aux mots dans le transport de mon esprit du verset 23, et sans doute aussi à 1 Rois, 23, 26.
  315. Ps. 30,2-19 : * Prière pour demander la délivrance et la fin de la persécution.
  316. Ps. 30,4 : Vous me nourrirez ; c’est-à-dire vous prendrez soin de moi.
  317. Ps. 30,6 : Voir Luc, 23, 46. ― Vous m’avez racheté ; vous m’avez déjà délivré plusieurs fois.
  318. Ps. 30,7 : Des choses vaines ; littéralement des vanités. C’est ainsi que l’Écriture appelle les idoles.
  319. Ps. 30,8 : Mon âme ; c’est-à-dire moi. Nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, chez les Hébreux comme chez les Arabes, l’âme se prend souvent pour la personne elle-même, et souvent aussi pour la vie, l’existence, comme au verset 14 de ce même Psaume.
  320. Ps. 30,13 : Comme une chose perdue ; abandonnée, oubliée. Le mot hébreu keli, que la Vulgate a rendu d’après les Septante par vase (vas), se prend pour toute sorte de choses. La traduction vase brisé est absolument fausse, au moins quant au mot brisé, puisqu’il n’est autorisé ni par le texte, ni par les versions grecque et latine, qui portent expressément perdu.
  321. Ps. 30,14 : Prendre mon âme ; c’est-à-dire m’ôter la vie. Voir le verset 8.
  322. Ps. 30,19 : Mépris ; c’est le sens de l’hébreu et des Septante, et c’est ainsi que lisent saint Augustin et les anciens psautiers ; mais la Vulgate porte abus' (abusione).
  323. Ps. 30,20-25 : * Ces derniers versets considèrent comme déjà obtenu le secours demandé dans les versets précédents.
  324. Ps. 30,21 : * Dans le secret de votre face, celui qui est devant l’arche de Dieu est protégé dans cet asile secret, où il est devant Dieu, contre tous ses persécuteurs.
  325. Ps. 30,22 : Dans une ville fortifiée ; peut-être Céila, que David avait sauvée des Philistins et d’où Dieu le fit sortir, afin qu’il ne fût pas livré à Saül (voir 1 Rois, 23,5 et suiv.) ; ou bien Siceleg, qui fut cédée à David par Achis, roi de Geth, pour qu’il y fît sa demeure, lorsqu’il était poursuivi par Saül (voir 1 Rois, 27,6 et suiv.).
  326. Ps. 30,23 : * Dans le transport de mon esprit, dans mon effroi, dans mon angoisse.
  327. Ps. 31 : Par. Voir le titre du Ps. xv (Hébr., xvi). — * Intelligence, en hébreu, maskil, c’est-à-dire poème didactique. — C’est le second des sept psaumes de la pénitence. Il fut composé par David quand ses péchés lui eurent été remis. Le pardon qu’il réclame dans le Ps. 50 est obtenu dans celui-ci.
  328. Ps.31,1-2 : * Bonheur de l’homme dont les péchés sont pardonnes.
    Ps. 31,1 : Voir Romains, 4, 7. ― Couverts ; c’est-à-dire qui ne paraissent plus, parce qu’ils n’existent plus, ayant été détruits par la justice et l’innocence obtenues par la foi. Saint Paul rappelle ce verset et le suivant dans Romains, 4, 7-8.
  329. Ps. 31,2 : N’a pas imputé ; c’est-à-dire a pardonné.
  330. Ps. 31,3 : Je me suis tu, en ne confessant pas mon péché. ― Je criais tout le jour, en publiant mes mérites. Cette explication de saint Augustin, qui est très simple et très naturelle, fait disparaître la contradiction apparente des deux membres de ce verset. Ainsi, c’est par ce dangereux silence et par ce cri présomptueux que David s’est attiré le malheur dont il parle.
    Ps. 31,3-4 : État moral du pécheur avant d’avoir obtenu le pardon.
  331. Ps. 31,4 : Une épine ; c’est-à-dire un remords de conscience.
  332. Ps. 31,5 : Voir Isaïe, 65, 24. ― Résolution que prend le pécheur de mettre fin à ses remords en confessant ses fautes.
  333. Ps. 31,6-8 : * Joie qu’éprouve le pécheur réconcilié avec Dieu.
    Ps. 31,6 : À cause de cette impiété, que le Seigneur lui a remise ; ou à cause du pardon de son impiété. Tel est le vrai sens littéral de la Vulgate (pro ea) et des Septante ; l’hébreu à cause de cela revient au même. ― Tout saint ; c’est-à-dire tout Israélite. Tous les Israélites, en effet, étaient appelés saints (voir Exode, 19, 6), comme les chrétiens l’ont été depuis (voir Actes des Apôtres, 9, 13, 32 ; Romains, 1, 7). ― Le temps favorable est, selon saint Jérôme, Théodoret, etc., la vie présente pendant laquelle nous pouvons faire pénitence, et nous relever de nos fautes, d’après le prophète Isaïe, 55, 6, et l’auteur de l’Ecclésiaste, 9, 10. ― Le déluge, l’inondation des grandes eaux, signifient ordinairement, dans le style de l’Écriture, des calamités, des guerres, des malheurs subits et imprévus.
  334. Ps. 31,9-11 : * Exhortation à ne pas résister à la grâce, afin de participer à l’allégresse des justes.
    Ps. 31,9 : Ne s’approchent pas de toi ; ne t’obéissent pas.
  335. Ps. 32 : * Hymne au Seigneur, créateur de l’univers et protecteur de son peuple. Sans titre dans l’hébreu. — Ce psaume a été composé à l’occasion de la délivrance d’Israël d’un joug étranger, opérée sans combat, par la Providence divine.
  336. Ps. 32,2 : * Sur la harpe, hébreu : kinnor, psaltérion, nébel.
  337. Ps. 32,3 : Au milieu des acclamations. C’est le vrai sens du grec et de la Vulgate.
  338. Ps. 32,4 : Sont conformes, etc. ; littér. sont dans ou avec la fidélité (in fide) ; or, le terme hébreu, fidèlement représenté par le latin fides, veut dire en effet, fidélité dans les promesses, accomplissement exact de ce qu’on a promis.
  339. Ps. 32,9 : Voir Judith, 16, 17.
  340. Ps. 32,11 : Dans toutes les générations ; littér. dans une génération et une génération. Voir, sur ce genre de répétition, et sur l’accusatif generationem de la Vulgate, au lieu de l’ablatif qu’il faudrait régulièrement, le milieu des Observations préliminaires, 1o.
  341. Ps. 32,14 : * De la demeure qu’il s’est préparée, sur le mont Sion.
  342. Ps. 33,1 : Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébr., XV). ― Lorsqu’il changea, etc. Comparer à 1 Rois, Psaume 21. ― * Psaume didactique : chant alphabétique d’action de grâces et éloge du juste ; bonheur qu’on goûte au service de Dieu. ― C’est un psaume alphabétique, composé de 22 distiques, selon le nombre des lettres de l’alphabet hébreu : seulement la lettre vav y manque et la lettre phé y est répétée deux fois, voir les versets 17 et 23.
  343. Ps. 33,6 : Et vous serez éclairés ; littéralement Et soyez éclairés ; pur hébraïsme, dont la traduction littérale formerait un faux sens.
  344. Ps. 33,10 : Vous tous ses saints. Voir Psaumes, 31, 6.
  345. Ps. 33,11 : Voir Luc, 1, 53.
  346. Ps. 33,13 : Voir 1 Pierre, 3, 10. ― Vie heureuse. Le seul mot vie signifiait souvent chez les Hébreux une existence heureuse, prospère. Le contexte prouve évidemment que c’est en ce sens qu’on doit le prendre ici.
  347. Ps. 33,16 : Voir Ecclésiastique, 15, 20 ; Hébreux, 4, 13.
  348. Ps. 33,17 : Le visage irrité, enflammé du Seigneur, ou simplement la colère du Seigneur ; car en hébreu la face, le visage se mettent souvent pour la colère.
  349. Ps. 33,21 : Pas un seul (des os des justes) ne sera brisé. Cette parole a eu son accomplissement littéral en la personne de Jésus-Christ, le juste par excellence, comme le dit Jean, 19, 33, 36.
  350. Ps. 34,1 : Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16).
  351. Ps. 34,4 : Voir Psaumes, 39, 15. ― Cherchent mon âme ; hébraïsme, pour cherchent à m’ôter la vie.
  352. Ps. 34,6 : Très ténébreuse ; littéralement ténèbres. Les Hébreux remplaçaient souvent par le substantif l’adjectif, qui devait être au superlatif.
  353. Ps. 34,8 : Lui ; hébraïsme, pour à chacun d’eux.
  354. Ps. 34,12 : La stérilité à mon âme. Le mot stérilité est à l’accusatif (sterilitatem) dans la Vulgate comme régime direct de ils rendaient ; et si nous avons ajouté, dans la traduction, ils ont causé, c’est à cause des exigences de notre langue. — Au lieu de stérilité, l’hébreu et le grec portent le manque, la privation d’enfants ; d’où le sens de la phrase entière est probablement : Ils m’ont causé une douleur semblable à celle d’une mère qui a perdu ses enfants.
  355. Ps. 34,13 : Mon âme ; c’est-à-dire moi. On a déjà vu que chez les Hébreux le mot âme s’employait souvent pour personne, individu. ― Ma prière revenait souvent dans mon sein. C’est une coutume assez répandue chez les Orientaux, en particulier chez les Arabes, que, quand ils veulent prier très modestement, ils se courbent de manière que leur tête descend jusqu’aux genoux et que, par conséquent, leur bouche se trouve vis-à-vis de leur poitrine.
  356. Ps. 34,16 : Ils m’ont chargé d’insulte ; littéralement ils m’ont insulté par insulte. Dans le style biblique, l’addition d’un terme à un autre terme de même signification se fait pour donner plus de force et d’énergie à l’expression.
  357. Ps. 34,17 : Mon unique. Voir Psaumes, 21, 21.
  358. Ps. 34,19 : Voir Jean, 15, 25. ― L’expression cligner les yeux ou l’œil (annuere oculis ou oculo) se prend ordinairement en mauvaise part dans l’Écriture. Comparer à Proverbes, 6, 13 ; 10, 10 ; Ecclésiastique, 27, 25.
  359. Ps. 34,20 : Parlant à la terre ; c’est-à-dire portant leurs regards vers la terre, baissant les yeux en parlant, pour mieux déguiser leurs vrais sentiments ; ce qui s’accorde très bien avec le mot ils clignent les yeux du verset précédent.
  360. Ps. 34,27 : Qui veulent ma justice ; qui désirent que ma justice soit reconnue ; que Dieu me rende justice en me vengeant de mes ennemis.
  361. Ps. 34,28 : S’exercera ; c’est le sens de l’hébreu et du grec ; et c’est aussi évidemment celui de la traduction meditabitur de la Vulgate.
  362. Ps. 35,1 : Par. Voir Psaume 15 (Hébr., XVI). ― * Dans le texte hébreu : « Au chef de chœur. Du serviteur de Jéhovah, de David. »
  363. Ps. 35,2-5 : * Portrait de l’impie.
  364. Ps. 35,3 : Voir Psaumes, 13, 3.
  365. Ps. 35,6-10 : * Le Psalmiste exalte la bonté de Dieu.
  366. Ps. 35,7 : Montagnes de Dieu ; hébraïsme pour montagnes les plus élevées.
  367. Ps. 35,11-13 : * Prière pour obtenir la grâce d’être fidèle au service du Seigneur et d’éviter ainsi le malheur du méchant.
    Ps. 35,11 : Étendez… votre justice à ceux qui ont le cœur droit ; en punissant leurs ennemis qui les maltraitent injustement.
  368. Ps. 35,12 : Un pied de superbe, d’orgueilleux ; littéralement d’orgueil (superbiæ). Nous rappellerons que les Hébreux mettaient souvent un substantif au lieu d’un adjectif.
  369. Ps. 35,13 :  ; c’est-à-dire dans l’orgueil, dont il est parlé au verset précédent. L’orgueil a été de tout temps une pierre d’achoppement pour les pécheurs, selon la remarque de saint Augustin et de saint Jérôme. C’est par orgueil que les mauvais anges sont tombés et ont été chassés du ciel ; c’est par l’orgueil que nos premiers parents ont péché et ont été bannis du paradis terrestre ; c’est par l’orgueil enfin que la plupart des méchants s’écartent tous les jours de la voie du salut.
  370. Ps. 36,1 : Par. Voir Psaumes 15 (Hébreu : 16). ― * Psaume alphabétique. Tertullien appelle ce psaume : « Miroir de la Providence » et saint Isidore de Séville : « Remède contre l’impatience. »
  371. Ps. 36,3 : Et tu habiteras la terre ; littér. Et habite ; hébraïsme. Voir Psaumes, 33, 6. Cette promesse d’habiter la terre est souvent répétée dans ce psaume ; et c’est ce qui a déterminé D. Calmet à dire que ces promesses regardaient le peuple juif captif à Babylone, pour qui rien n’était alors plus consolant que l’espérance de retourner dans la terre de ses pères. Mais dans le sens figuré, les Pères de l’Église l’expliquent du séjour des bienheureux au ciel. Comparer à Psaumes, 26, 13.
  372. Ps. 36,11 : Voir Matthieu, 5, 4.
  373. Ps. 36,13 : Son jour dernier, le jour de sa mort, où il lui rendra selon ses œuvres.
  374. Ps. 36,18 : Connaît les jours ; c’est-à-dire connaît la vie, la conduite et l’approuve. ― Sans tache ; irréprochables, justes.
  375. Ps. 36,20 : S’évanouiront entièrement ; littéralement s’évanouissant, s’évanouiront, hébraïsme, que nous avons déjà fait remarquer.
  376. Ps. 36,28 : Les saints ; ses serviteurs, son peuple.
  377. Ps. 36,30 : Voir Proverbes, 31, 26. ― S’exercera, etc. Voir Psaumes, 34, 28.
  378. Ps. 36,31 : Voir Isaïe, 51, 7.
  379. Ps. 36,34 : Tu le verras ; c’est-à-dire tu verras la vérité de ce que je viens de te dire.
  380. Ps. 36,37-38 : Postérité ; littér. restes (reliquiæ), mot qui, en hébreu, signifie souvent, en effet, ceux qu’un homme laisse après lui.
  381. Ps. 37,1 : * Prière d’un pécheur pour obtenir le pardon de ses fautes. C’est le troisième des sept psaumes de la pénitence. David y demande le pardon de ses péchés et la délivrance de ses ennemis, ce qui indique qu’il a été composé dans la dernière partie de sa vie, pendant ou après la révolte d’Absalom.
  382. Ps. 37,2 : Voir Psaumes, 6, 2.
    Ps. 37,2-9 :* Mal que le péché fait à l’âme : il la couvre de plaies hideuses.
  383. Ps. 37,4 : Il n’y a rien, etc. ; je suis même pour mon corps dans le plus triste état. ― En présence ; littér. à la face ; hébraïsme pour à cause.
  384. Ps. 37,8 : Mes reins, etc. Les Pères et la plupart des interprètes expliquent ces paroles de mouvements déréglés que David éprouvait, et qu’il regardait comme une suite et une punition de son péché. Les Hébreux aussi bien que les Grecs plaçaient dans les reins le siège des passions voluptueuses.
  385. Ps. 37,10-15 : * Suite du tableau du mal que fait le péché.
  386. Ps. 37,13 : Ceux qui cherchent mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.
  387. Ps. 37,16-23 : * Le Psalmiste, ne pouvant se guérir lui-même, appelle Dieu à son secours.
  388. Ps. 37,18 : Prêt à des châtiments ; c’est-à-dire prêt à souffrir des châtiments.
  389. Ps. 38,1 : Idithun ; maître de chœur, selon le titre hébreu, est probablement le même qu’Idithun de 1 Paralipomènes, 16, 41 et 2 Paralipomènes, 5, 12, et qui est nommé Ethan dans 1 Paralipomènes, 6, 44. ― Composé probablement après la révolte d’Absalom. Tout ce psaume est empreint d’un sentiment profond du néant de la vie.
  390. Ps. 38,2-4 : * David, attristé par l’adversité et aspirant en vain au repos, se laisse accabler par la tristesse.
    Ps. 38,2 : * Une garde, un frein à ma bouche, pour l’empêcher de parler.
  391. Ps. 38,3 : Des bonnes choses ; des choses favorables, qui auraient pu prouver la justice de ma cause contre les attaques de mes ennemis.
  392. Ps. 38,5 : J’ai dit par ma langue, etc. Mon cœur, échauffé par le feu qui s’y était embrasé (voir verset 4), m’a fait rompre mon silence ; c’est pourquoi j’ai dit de vive voix, etc. ― Ce qui me manque, pour que j’arrive au dernier de ces jours ; ce qui me reste encore de jours à vivre.
  393. Ps. 38,6 : Mesurables ; c’est-à-dire faciles à mesurer, restreints, peu nombreux. ― Tout homme vivant, etc. ; tout homme qui vit sur la terre, de quelque condition, de quelque âge, de quelque état qu’il soit, n’a jamais d’existence solide, sur laquelle il puisse entièrement compter.
  394. Ps. 38,9-14 : * La confiance reprend le dessus ; David prie, il demande le pardon de ses péchés et la cessation de la colère divine, à cause du néant de l’homme et de la brièveté de la vie.
  395. Ps. 38,10 : C’est vous qui l’avez fait : c’est vous qui avez permis, en punition de mes péchés, que je devinsse l’opprobre de l’insensé.
  396. Ps. 38,13 : Prêtez l’oreille à mes larmes ; c’est-à-dire voyez, regardez, etc. Les Hébreux mettaient assez souvent l’un pour l’autre les verbes qui expriment une action des sens.
    Ps. 38;13b. Parce que je suis, etc. Voir I Parap., 29,13.
  397. Ps. 38,14 : Et que je ne sois plus ; littéralement et je ne serai plus ; ce qui est un pur hébraïsme.
  398. Ps. 39,1 : Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébr., XVI). ― * Psaume prophétique : saint Paul, voir Hébreux, 10, 5-10, place dans la bouche de Notre-Seigneur venant dans le monde les versets 7 à 9. David le composa peut-être dans les derniers temps de la persécution de Saül. Ce psaume est construit très irrégulièrement, et il a plutôt le caractère d’une simple prière que celui d’un poème lyrique.
  399. Ps. 39,2 : Attendant, j’ai attendu ; c’est-à-dire j’ai attendu avec la plus grande anxiété. En hébreu, comme en bien d’autres langues, cette sorte de répétition donne de l’intensité à l’idée exprimée par le verbe.
    Ps. 39,2-4 : Chant d’actions de grâces envers Dieu qui a retiré David du bourbier, c’est-à-dire du danger.
  400. Ps. 39,5-6 : * Heureux l’homme qui se confie en Dieu, dont les merveilles sont sans nombre !
  401. Ps. 39,6 : Et dans vos pensées, etc. Personne n’a des pensées aussi profondes et aussi élevées que les vôtres. Or, le mot pensées comprend aussi les desseins et les jugements. ― J’ai annoncé, etc. ; c’est-à-dire, suivant l’explication de Symmaque et de saint Jérôme, lorsque j’ai voulu annoncer ces pensées et en parler, elles se sont trouvées en trop grand nombre pour pouvoir être racontées. ― Elles ont été multipliées (vos pensées) ; le verbe en latin est au masculin : multiplicati, parce que l’auteur de la Vulgate l’a fait concorder, non pas avec le latin cogitationes, qui est du féminin, mais avec le grec dialogismoï, qui est du masculin, et dont cogitationes est la traduction. Ce genre d’anomalie se trouve encore dans le livre de la Sagesse, 1, 7, où le neutre hoc quod concorde, non avec le latin spiritus, qui est du masculin, mais avec le grec pneuma, qui signifie aussi esprit, mais qui est du genre neutre.
  402. Ps. 39,7 : Voir Hébreux, 10, 5. ― Vous m’avez parfaitement disposé les oreilles. Le texte hébreu porte : Vous m’avez percé les oreilles ; ce qui, selon bien des interprètes, serait une allusion à la coutume des anciens hébreux chez lesquels on perçait une oreille à un esclave qui ne voulait pas quitter son maître à l’année sabbatique (voir Exode, 21, 5-6 ; Deutéronome, 15, 17). Ce percement de l’oreille était un signe symbolique d’acquiescement et d’obéissance. On peut remarquer que la leçon de la Vulgate n’est pas opposée à celle du texte primitif, bien qu’elle ne soit pas aussi explicite. Les éditions des Septante, la plupart des Pères grecs ou latins et saint Paul lui-même, appliquant ce texte à Jésus-Christ (voir Hébreux, 10, 5), porte : Vous m’avez préparé, adapté un corps ; ce qui caractérise plus expressément le sacrifice de Jésus-Christ.
    Ps. 39,7-9 : * Comment remercier Dieu de ses bienfaits ? Par des sacrifices ? Non, par l’obéissance.
  403. Ps. 39,8 : En tête d’un livre. C’est ainsi qu’on lit dans la Vulgate et les Septante ; l’hébreu porte dans un rouleau de livre ; sens que quelques-uns donnent aussi à la traduction des Septante. D’autres, se fondant principalement sur ce que Jésus-Christ dit dans Luc, 24, 25-27, 44 et dans Jean, 5, 39 ; 7, 38, expliquent le mot tête de la Vulgate et des Septante par somme, totalité des Écritures. Le Sauveur dit formellement, en effet, dans Jean, 5, 39 : « Scrutez les Écritures…, car ce sont elles qui rendent témoignage de moi » et dans Luc, 24, 44 : « Il fallait que fût accompli tout ce qui est écrit de moi dans le livre de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. »
  404. Ps. 39,9 : Votre loi étant à l’accusatif dans le grec et dans le latin, est nécessairement un complément du verbe j’accomplirais (facerem), aussi bien que votre volonté (voluntatem tuam), qui précède. ― Qui est ne présente nullement une addition arbitraire ; c’est une expression qui se sous-entend dans les auteurs sacrés. Ainsi, la traduction ordinaire, qui fait des mots votre volonté le sujet d’une phrase nominale, forme un vrai contre-sens.
  405. Ps. 39,10-18 : * Le Psalmiste a manifesté à tous les bontés du Seigneur (versets 10 et 11), mais il a besoin de nouvelles grâces, (verset 2) et il demande : 1o le pardon de ses péchés (verset 13), 2o le triomphe sur ses ennemis (versets 14 à 16) et 3o la joie et le salut pour lui et pour les justes (versets 17 et 18).
  406. Ps. 39,11 : Votre vérité ; c’est-à-dire votre fidélité à exécuter vos promesses. ― Votre salut ; le salut que vous accordez, qui vient de vous. ― À un conseil nombreux (a consilio multo) ; les Septante lisent rassemblement, réunion, qui a la même signification que conseil ; et l’hébreu assemblée, comme au verset 10.
  407. Ps. 39,14 : Voir Psaumes, 69, 2.
  408. Ps. 39,15 : Ceux qui cherchent mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.
  409. Ps. 40,1 : * Psaume prophétique, composé pendant la révolte d’Absalom. Le faux ami du verset 10 est Achitophel, voir 2 Rois, 16, 23, figure de Judas Iscariote, voir Jean, 13, 18 ; 17, 12 ; Actes des Apôtres, 1, 16.
  410. Ps. 40,2-4 : Heureux celui qui est compatissant ! Dieu ne l’abandonne pas.
  411. Ps. 40,3 : À l’âme de ses ennemis ; c’est-à-dire à la fureur de ses ennemis. Le mot âme, qui se lit aussi dans le texte hébreu, signifie, en effet, fureur, colère, en un mot, toutes les mauvaises passions, aussi bien que les bons sentiments, comme étant le siège des unes et des autres. Au lieu de : À l’âme, les Septante portent aux mains.
  412. Ps. 40,5-13 : * Les ennemis de David souhaitent sa mort ; ses amis mêmes le trahissent (versets 5 à 10) ; prière à Dieu pour qu’il le sauve (versets 11 à 13).
  413. Ps. 40,6 : M’ont dit ; pour ont dit de moi. Voir Psaumes, 3, 2 ?.
  414. Ps. 40,9 : Ce verset, très obscur, est diversement interprété. Pour nous, le sens le plus simple et le plus naturel est que David ayant eu connaissance du projet inique de ses ennemis, qui était d’en finir entièrement avec lui en le faisant mourir, rapporte leurs propres paroles, qui expriment nettement, en effet, le motif, de leur projet homicide. ― Dormir dans le langage de l’Écriture signifie souvent être mort.
  415. Ps. 40,10 : Voir Actes des Apôtres, 1, 16. ― L’homme de ma paix ; avec qui j’étais en paix, mon ami. ― Qui mangeait mes pains ; hébraïsme, pour qui mangeait avec moi, à ma table.
  416. Ps. 40,14 : * Ce verset a une doxologie, qui ne fait pas partie du psaume, mais indique la fin du premier livre de la collection des Psaumes.
  417. Ps. 41,1 : Aux fils de Coré ; c’est-à-dire psaume donné aux fils de Coré pour être chanté par eux dans le temple, ou bien, psaume composé par les descendants de Coré, menés en captivité à Babylone. Il y a un certain nombre de psaumes sous leur nom dans la suite. ― Les psaumes 41 et 42 n’en font qu’un, l’un des plus beaux de la collection.
  418. Ps. 41,2-5 : * L’exilé soupire après la maison de Dieu comme le cerf altéré après une source d’eau vive.
  419. Ps. 41,5 : J’ai répandu en moi mon âme ; j’ai comme rendu l’âme, je suis tombé en défaillance par l’excès de ma douleur. ― Parce que je passerai, etc. Avant ces mots, il y a évidemment une ellipse, dont le sens doit être : Mais j’ai repris mes forces, dès que j’ai pensé que je passerai, etc. ― Des cris de joie ; littéralement du bruit, du son, en latin soni au génitif, comme un des compléments grammaticaux de voce qui précède. Les Septante portent aussi le génitif ; les anciens psautiers latins et saint Augustin ont lu également soni. Ce qui autorise à croire que le mot sonus de la Vulgate est lui-même au génitif ; car il ne faut pas oublier que les Latins ont employé sonus à la quatrième déclinaison. ― Qui assiste à un festin. On faisait, dans les solennités religieuses, des festins ; la loi même en recommandait quelques-uns. Voir Deutéronome, 12, 5-7, 11, 12, 18 ; 16, 11, etc.
  420. Ps. 41,6, 12 : Le salut de mon visage ; c’est-à-dire de ma personne, mon salut. Le mot hébreu, traduit dans les Septante et dans la Vulgate par visage, signifie aussi personne, individu.
    Ps. 41,6 : * Refrain.
  421. Ps. 41,7-11 : * Plainte à Dieu.
    Ps. 41,7 : Les monts Hermon. On dit dans la Vulgate Hermoniim, mot hébreu, dont la forme grammaticale représente un pluriel masculin, qui signifie à la lettre, les Hermon ; c’est-à-dire les montagnes d’Hermon. ― Une petite montagne. On ne sait pas quelle est cette petite montagne. ― * Cette description locale montre que celui des enfants de Coré qui a composé ce psaume était alors exilé au-delà du Jourdain ; elle peut convenir à un des compagnons d’exil de David, fuyant devant Absalom à l’est du fleuve. ― La terre du Jourdain désigne les bords du Jourdain et plus précisément le pays à l’est du Jourdain (Celui qui écrit ce petit poème n’était donc pas exilé à Babylone). David s’était réfugié avec sa suite à Mahanaïm (les camps), voir 2 Rois, 17, 24. De là, on aperçoit la chaîne de l’Hermon. ― Une petite montagne, en hébreu Misar. C’est probablement le nom propre de la montagne, mais il est impossible aujourd’hui de l’identifier.
  422. Ps. 41,8 : À la voix ; au bruit. ― De vos cataractes ; des cataractes du ciel, que vous ouvrez pour faire tomber sur nous un déluge de maux, comme vous les ouvrîtes pour inonder la terre comme au temps de Noé (Voir Genèse, 8, 11). Dans le style de l’Écriture, les grandes eaux signifient ordinairement de grandes calamités. ― Tout ce que vous envoyez d’en haut ; littéralement Toutes vos choses élevées (omnia excelsa tua) ; ce sont les pluies, les tempêtes, les foudres.
  423. Ps. 41,9 : Pendant le jour, etc. Cette phrase était inachevée dans l’hébreu et le grec, aussi bien que dans la Vulgate, nous avons cru devoir la compléter par les propres paroles du Psalmiste (voir Psaumes, 31, 10). ― Et la nuit, son cantique. Ces mots qui terminent le verset dans la Vulgate, sont suivis, dans l’hébreu et dans les Septante, de avec moi, dans moi. Quant à notre addition complémentaire a été dans ma bouche, elle est empruntée du Psaumes, 39, 4. ― Dieu de ma vie ; c’est-à-dire protecteur de ma vie. Voir Psaumes, 26, 1.
  424. Ps. 41,12 : * Refrain.
  425. Ps. 42,1-4 : * Prière pour que Dieu délivre le Psalmiste de ses ennemis et lui fasse voir la demeure du Seigneur.
    Ps. 42,1-5 : * Le psaume 42 est récité tous les jours au pied de l’autel par le prêtre qui va offrir le saint sacrifice. Par les hésitations qu’il exprime, avec ses alternatives de trouble et de confiance, il est admirablement propre à exterminer les sentiments qui remplissent le cœur du ministre de Dieu à ce moment solennel.
  426. Ps. 42,3 : Votre vérité ; l’exécution fidèle de vos promesses.
  427. Ps. 42,5 : Le salut de mon visage. Voir Psaumes, 41, 6. ― * Refrain.
  428. Ps. 43,1 : Aux fils de Coré. Voir le titre du Psaume 41 (Hébreu : 42). ― * Ce psaume paraît avoir été composé pendant la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, 8, 13 ; 3 Rois, 11, 15.
  429. Ps. 43,2 : L’œuvre, etc. ; c’est-à-dire les prodiges opérés en Egypte, à la mer Rouge et dans le désert.
  430. Ps. 43,2-9 : 1o Dieu, vous nous avez aidés dans la personne de nos pères (versets 2 à 4) ; 2o vous devez nous aider nous-mêmes (versets 5 à 9).
  431. Ps. 43,3 : Des nations ; entre autres, les Chananéens, qui, chassés de leur pays, ont été remplacés par les Hébreux.
  432. Ps. 43,4 : Ce n’est point par leur glaive que les hébreux ont conquis la terre de Chanaan, etc. Voir, en effet, Josué, 2, 9 ; 24, 12.
  433. Ps. 43,5 : Les victoires ; littéralement les saluts, les délivrances, mot qui, en hébreu, se prend pour les victoires remportées par un secours extraordinaire de Dieu.
  434. Ps. 43,10 : Armées ; littéralement vertus. Voir Psaumes, 23, 10.
  435. Ps. 43,10-26 : 1o Quoique Dieu doive aider son peuple, il ne l’a point secouru (versets 10 à 17) ; 2o quoique aucune faute ne le rendre indigne de sa protection (versets 18 à 22) ; 3o qu’il vienne donc le sauver (versets 23 à 26).
  436. Ps. 43,13 : Vous avez vendu, etc. Vous vous êtes défaits de nous, comme de vils et d’inutiles esclaves, à la première mise, sans attendre qu’on enchérit.
  437. Ps. 43,19 : Et vous avez détourné, etc. La plupart des interprètes, entre autres Symmaque et saint Jérôme, répètent dans cette seconde partie du verset la négative qui est dans la première ; de sorte que le sens est : Vous n’avez pas permis que nous suivions des sentiers opposés à la voie que vous nous aviez tracée. Il est certain que ce genre d’ellipse n’est pas rare dans les écrivains sacrés.
  438. Ps. 43,22 : Voir Romains, 8, 36. ― Puisque à cause de vous, etc. Saint Paul, dans Romains, 8, 36, fait l’application de ce passage aux persécutions auxquelles les premiers chrétiens étaient en butte.
  439. Ps. 44,1 : * Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Sur (l’air) des lis ou (sur un instrument en forme de lis). Des enfants de Coré. Poème didactique ; (chant) d’amour. » ― Ce psaume est appliqué par beaucoup de commentateurs au mariage de Salomon avec la fille du pharaon. On peut le regarder plus justement comme un chant purement prophétique, qui, comme le Cantique des cantiques, célèbre l’union de Notre Seigneur avec son Église. Il est certainement messianique. Voir Hébreux, 1, 8-9 ; Psaumes, 44, 7 ; Isaïe, 9, 6-7 ; Psaumes, 44, vv. 5, 12. Le Targumiste paraphrase ainsi le verset 3 : « Ta beauté, ô roi Messie, est supérieure à celle des enfants des hommes. »
  440. Ps. 44,2-3 : * Exorde : enthousiasme du prophète produit par l’excellence du sujet qui l’inspire : la beauté du roi Messie.
  441. Ps. 44,3 : La grâce est répandue, etc. Saint Luc dit dans son Évangile (voir Luc, 4, 22) que tous admiraient les paroles de grâce qui sortaient de la bouche de Jésus-Christ. ― C’est pourquoi le Seigneur vous a béni, etc. Jésus-Christ dans son humanité a été comblé de bénédictions et de grâces ; et la première qu’il a reçue, qui est celle de sa prédestination à la gloire d’être uni hypostatiquement à la divinité, il l’a reçue gratuitement, c’est-à-dire indépendamment de tout mérite de sa part et par la pure faveur de Dieu ; mais il a reçu les autres grâces, et la gloire infinie dont il jouit dans le ciel, en considération de ses mérites personnels, et pour récompense de ses humiliations, de son obéissance, de sa passion et de sa mort.
  442. Ps. 44,4-5 : * Le roi Messie, prodige de beauté, est aussi un héros, un prodige de force. Le Psalmiste le dépeint comme l’ayant sous les yeux.
  443. Ps. 44,6-8 : * Ce héros est Dieu, un dominateur divin.
  444. Ps. 44,7 : Saint Paul (voir Hébreux, 1, 8) applique ce verset à Jésus-Christ, à qui, seul, en effet, il est applicable.
  445. Ps. 44,8 : Qui participent, etc. ; c’est-à-dire les autres rois. L’onction que Jésus-Christ a reçu est bien supérieure à celle de tous les rois ordinaires, puisque c’est Dieu qui l’a oint de l’Esprit Saint et de sa vertu, selon le témoignage de l’apôtre saint Pierre (voir Actes des Apôtres, 10, 38) et celui du Sauveur lui-même qui s’est appliqué (voir Luc, 4, 18), ces paroles du prophète Isaïe : « L’esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par son onction (voir Isaïe, 61, 1). »
  446. Ps. 44,9-10 : * Après avoir dépeint le Messie, époux de l’Église, le Psalmiste nous dépeint l’Église, épouse du Messie : elle est brillante de l’or d’Ophir, etc.
    Ps. 44,9 : Maison d’ivoire. Ce sont, selon les uns, de petites coffres d’ivoire, faits en forme de maisons, et dans lesquels on conservait les habits avec des odeurs et des herbes odoriférantes ; selon les autres, des palais incrustés ou couverts d’ivoire, comme porte le chaldéen, et comme était apparemment celui d’Achab, roi d’Israël, lequel est nommé dans l’Écriture (voir 3 Rois, 22, 39) maison d’ivoire. L’Hébreu lit, en effet, palais d’ivoire ; les Septante, bareis, mot d’origine égyptienne, et propre à la Palestine pour exprimer des tours ou des maisons bâties en forme de tours et fermées de tous côtés. ― Dont vous avez fait présent ; littéralement dont vous ont délecté, etc., s’accorde mieux avec la première interprétation de maison d’ivoire. ― « La myrrhe est la résine du Balsamodendron myrrha, qui croît principalement en Arabie et en Abyssinie ; elle ne sert dans la parfumerie moderne qu’à la composition des dentifrices. » (E. Rimmel.) ― L’aloès. Il ne faut pas confondre l’aloès employé en médecine avec celui dont parle la Bible. Ce dernier est l’'Aloexylum agallochum, arbuste fort abondant dans tout l’Orient, et dont le bois très aromatique forme le principal ingrédient des bâtons odorants que les Chinois et les Indiens brûlent dans leurs temples. » (Id.)
  447. Ps. 44,11-13 : * Discours à la reine, afin qu’elle se donne tout entière au Messie.
  448. Ps. 44,13 : Votre visage. Voir Psaumes, 41, 6. ― Tyr, capitale de la Phénicie, célèbre par son commerce et ses richesses.
  449. Ps. 44,14-16 : * Description de la beauté de la reine ou de l’Église.
  450. Ps. 44,16 : Le temple du roi ; c’est-à-dire son palais.
  451. Ps. 44,17-18 : Propagation et gloire de l’Église.
    Ps. 44,17 : Au verset 11, les amies de l’épouse l’ont exhortée à oublier son peuple et son père ; ici elles lui disent que pour un père et une mère qu’elle quittait, elle se verrait bientôt mère de fils qui seraient des princes régnant sur toute la terre. ― Vous sont nés. Ainsi portent les Septante et la Vulgate ; mais l’hébreu met le futur, ce qui est plus conforme au contexte.
  452. Ps. 44,18 : Dans toute la suite ; littéralement Dans toute génération et génération. Voir sur ce genre de répétition et sur l’accusatif generationem de la Vulgate au lieu de l’ablatif, la fin des Observations préliminaires, 1o.
  453. Ps. 45,1 : Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Des enfants de Coré. Al alâmôth (avec voix de soprano, d’après un grand nombre). » Ce psaume a été probablement composé à l’occasion de la guerre des Moabites, des Ammonites et des Iduméens, du temps de Josaphat, voir II Paralipomènes, 20, 2-4.
  454. Ps. 45,2 : * Dieu est notre secours, au milieu des tempêtes et des dangers.
  455. Ps. 45,3 : Mers ; pluriel qui se trouve dans l’hébreu et les Septante, et que la Vulgate elle-même suppose, quoiqu’elle mette le singulier (maris), puisqu’elle porte au verset suivant leurs flots au lieu de ses flots.
  456. Ps. 45,4 : La puissance de Dieu ; littér. Sa puissance. Si ce pronom sa est amphibologique dans la Vulgate, qui, au verset précédent, met le mot mer au singulier, il ne l’est nullement dans l’hébreu et le grec, où il ne peut se rapporter qu’à Dieu, exprimé au 1er vers.
  457. Ps. 45,5-7 : * Jérusalem est inébranlable, parce que Dieu la protège.
    Ps. 45,5 : Le cours d’un fleuve abondant. Le Psalmiste fait probablement allusion à la fontaine de Siloé. L’historient Josèphe, qui en parle souvent, dit entre autres choses (De Bello Jud., l. V, c. XXVI), que lorsque Nabuchodonosor assiégea Jérusalem, les eaux de cette fontaine augmentèrent considérablement ; et que la même chose arriva pendant que Tite fit le siège de cette ville ; de telle sorte que durant le siège elle en fournissait à l’armée romaine et qu’il en restait encore pour arroser les jardins, tandis qu’auparavant on en pouvait avoir à peine, même avec de l’argent. ― La cité de Dieu ; Jérusalem. ― Y a sanctifié ; c’est-à-dire érigé et consacré.
  458. Ps. 45,8 : Refrain.
  459. Ps. 45,9-11 : * Dieu détruit tous les ennemis de Jérusalem.
  460. Ps. 45,12 : * Refrain.
  461. Ps. 46,1 : Plusieurs critiques voient dans ce psaume un chant de triomphe, entonné après une victoire, au moment où l’on ramène l’arche sur le mont Sion ; la tradition chrétienne l’applique généralement à l’Ascension de Notre-Seigneur.
  462. Ps. 46,2-5 : * Acclamation à Dieu (versets 2 et 3), parce qu’il donne les peuples à Jacob (versets 4 et 5).
  463. Ps. 46,5 : Il a choisi en nous, etc. ; c’est-à-dire il nous a choisis parmi toutes les nations pour être son peuple. ― La beauté ou la gloire de Jacob, désigne dans plus d’un endroit de l’Écriture le temple du Seigneur. Ainsi, cette seconde partie du verset veut dire : Le Seigneur a choisi aussi pour sa demeure le temple, dont Jacob, c’est-à-dire le peuple d’Israël, a droit de se glorifier ; et il l’a aimé, puisqu’il l’a préféré à toutes les autres demeures.
  464. Ps. 46,6 : Voir 2 Rois, 6, 15. ― Dans la première partie de ce verset, les Pères reconnaissent l’Ascension de Jésus-Christ. Quant à la seconde, elle est applicable à son dernier avènement, selon ce que dit saint Paul, que Jésus-Christ descendra du ciel au son de la trompette de Dieu (voir 1 Thessaloniciens, 4, 15).
    Ps. 46,6-10 : * Dieu s’élève. Qu’on chante sa gloire (versets 6 et 7), parce qu’il est le roi de toute la terre (versets 8 et 10).
  465. Ps. 46,10 : Les dieux puissants de la terre, les princes de ce monde. Le texte hébreu porte : À Dieu (appartiennent) les puissants de la terre ; il (Dieu) est extraordinairement élevé.
  466. Ps. 47,1 : * Chant de victoire à l’occasion de la délivrance de Jérusalem. Composé probablement à l’occasion de la délivrance de Jérusalem, assiégée par Phacée, roi d’Israël, et Rasin, roi de Syrie, voir Isaïe, 7, 1 ; 4 Rois, 16, 4.
  467. Ps. 47,2 : * La cité de notre Dieu, Jérusalem. ― Sa montagne sainte, Sion.
    Ps. 47,2-3 : * Gloire au Seigneur, à cause de la beauté de sa cité sainte !
  468. Ps. 47,3 : Le texte hébreu doit se traduire : « La montagne de Sion est belle par son élévation ; elle est la joie de toute la terre. » ― Du côté de l’aquilon, c’est-à-dire sur le mont Moria, au nord-est du mont Sion, est la cité du grand roi ; c’est là que fût bâti le temple du vrai Dieu.