La vie dans la nature et dans l’homme/Texte entier

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Librairie J.-B. Baillère & fils (p. couv.-138).

LA VIE
DANS LA NATURE
ET
DANS L’HOMME
RÔLE DE L’ÉLECTRICITÉ
DANS LA VIE UNIVERSELLE
PAR
E. ALLIOT
Nihil est in corporei sensu quin priùs
fuerit in intellectu, nisi menda.
Avec figures dans le texte

PARIS
J.-B. BAILLIÈRE et FILS
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE
19, rue Hautefeuille, près le boulevard St.-Germain

1868

AVANT-PROPOS



L’unité de force est généralement acceptée par les physiciens, et un grand nombre de savants ont pensé que cette force unique est l’électricité, dont le son, la pesanteur, la lumière, le calorique et tous les phénomènes nerveux et vitaux[1] ne seraient que des effets.

Si cette doctrine n’a pas rallié tous les suffrages, c’est que la nature encore trop mystérieuse des courants électriques ne permettait pas d’expliquer leur rôle dans les phénomènes qui frappent nos sens.

Il est bien quelques faits qui pouvaient jeter un peu de lumière sur ces ténèbres ; mais, mal interprétés, ils ont produit un effet complétement opposé. Ainsi, les expériences ont démontré que les nerfs conduisent l’électricité, à peu près comme l’eau salée, quatre fois moins bien que les muscles, et des millions de fois moins bien que les métaux, et l’on s’est fondé sur ce fait pour révoquer en doute l’identité des deux forces, nerveuse et électrique.

Dans l’ignorance où l’on était du rôle de l’électricité naturelle dans la vie universelle, on n’a point pensé que la faible conductibilité de la substance nerveuse pouvait être une condition indispensable pour l’accomplissement de ses fonctions ; cette condition ayant pour effet de provoquer la tension des courants et, par suite, les réactions électro-chimiques qu’ils déterminent dans l’encéphale ; réactions qui ne pourraient se produire si la tension était nulle (comme dans certains états morbides), et qui se manifestent par tous les actes physiologiques et pathologiques de notre vie.

L’identité des deux fluides, nerveux et électrique, nous semble révélée par l’observation de tous les phénomènes que l’un et l’autre engendrent ; et nous trouvons cette identité et l’unité de force explicitement affirmées par Voltaire dans les lignes suivantes :

« L’auteur de la nature aura-t-il disposé avec un art si divin les instruments merveilleux des sens ? aura-t-il mis des rapports si étonnants entre les yeux et la lumière, entre l’atmosphère et les oreilles, pour qu’il ait encore besoin d’accomplir son ouvrage par un autre secours ? La nature agit toujours par les voies les plus courtes. La longueur du procédé est impuissance ; la multiplicité des secours est faiblesse ; donc, il est à croire que tout marche par le même ressort...........

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Il n’y a dans la nature qu’un principe universel, éternel et agissant ; il ne peut y en avoir deux ; car ils seraient semblables ou différents. S’ils sont différents, ils se détruisent l’un l’autre ; s’ils sont semblables, c’est comme s’il n’y en avait qu’un. L’unité de dessein dans le grand tout infiniment varié annonce un seul principe, ce principe doit agir sur tout être, ou il n’est plus principe universel.

« S’il agit sur tout être, il agit sur tous les modes de tout être. Il n’y a donc pas un seul mouvement, un seul mode, une seule idée qui ne soit l’effet immédiat d’une cause universelle toujours présente.

« La matière de l’univers appartient donc à Dieu tout autant, que les idées, et les idées tout autant que la matière.

« Dire que quelque chose est hors de lui, ce serait dire qu’il y a quelque chose hors du grand tout. Dieu étant le principe universel de toutes les choses, toutes existent donc en lui et par lui[2]. »

Le but de notre travail est de soumettre au jugement du monde scientifique une doctrine de la nature du fluide électrique, et une explication des propriétés qui permettent à ses courants de produire tous les grands effets considérés comme autant de forces ou causes générales distinctes et indépendantes.

Après avoir admis l’unité de principe, nous devions supposer ce principe éternel et créateur de l’univers, et, pour le trouver, il nous fallait nécessairement remonter à l’origine de la vie.

C’est ainsi que nous avons été conduit à la théorie cosmogonique exposée à la première page de ce livre.

Un grand nombre des propositions que nous allons émettre pourront être considérées comme des paradoxes insoutenables, et, cependant, il n’en est pas une seule, peut-être, qu’on ne puisse retrouver dans les traditions religieuses ou dans les œuvres des savants les plus illustres, notamment dans les Principes de la philosophie de Descartes.

Toutefois, nous dirons avec ce philosophe :

« .... Mais parce que les choses dont je traite ici ne sont pas de peu d’importance, et qu’on me croirait peut-être trop hardi si j’assurais que j’ai trouvé des vérités qui n’ont pas été découvertes par d’autres, j’aime mieux n’en rien décider ; et, afin que chacun soit libre d’en penser ce qu’il lui plaira, je désire que ce que j’écrirai soit seulement pris pour une hypothèse, laquelle est peut-être fort éloignée de la vérité, mais encore que cela fût, je croirai avoir beaucoup fait si toutes les choses qui en seront déduites sont entièrement conformes aux expériences, car, si cela se trouve, elle ne sera pas moins utile à la vie que si elle était vraie, parce qu’on s’en pourra servir en même façon pour dis poser les causes naturelles à produire les effets que l’on voudra[3]. »

Notre travail est divisé en deux parties :

La première traite de la vie ou de la nature en général ;

La seconde est spécialement consacrée à l’étude de l’homme ou de la vie humaine.

De la forme et du plan de cet opuscule nous ne dirons rien de plus ; ils nous semblent trop dominés par la substance pour être pris en sérieuse considération.

E. ALLIOT.
Jouy-sur-Morin, le 15 septembre 1868.

LA VIE
DANS LA NATURE ET DANS L’HOMME
RÔLE DE L’ÉLECTRICITÉ


PREMIÈRE PARTIE

DE LA VIE EN GÉNÉRAL


I

Cosmogonie. ― Nature et origine de l’électricité.

De toute éternité Dieu existait. L’Esprit divin remplissait l’immensité, et ses courants la sillonnaient en se croisant dans toutes les directions.

Dieu le voulut :

Sur chacun des points d’entre-croisement, le choc et la combinaison des courants firent jaillir un gaz, l’oxygène, imprégné pour toujours de l’esprit créateur et dont ce souffle[4] lui-même est resté inséparable.

Puis, sous les mêmes influences, l’oxygène prit la forme de tous les corps, gazeux, liquides et solides, organisés et non organisés, qui forment l’univers.

Et de cette manière, sur chaque point où jaillit l’oxygène, un astre fut créé.

Comme le gaz qui les avait engendrés, tous ces astres, tous ces corps, et chacun de leurs atomes restèrent imprégnés du souffle divin, qui circule, sans cesse et dans tous les sens contraires, dans chacune des molécules de tout corps, à quelque règne qu’il appartienne, et, à travers l’espace, entre tous les corps terrestres et célestes.

Ainsi furent constitués et l’univers et la trinité divine admise par le plus grand nombre des religions :

Dieu le Père, créateur,

Son souffle, son Esprit-Saint,

Et l’univers, l’homme, sa création, son Fils ;

Trois personnes qui n’en sont qu’une : l’univers étant l’Esprit, et l’Esprit étant Dieu, qui a tout créé, s’est par son souffle incarné[5] en toutes choses, est en tous lieux, voit tout, entend tout, entretient la vie et provoque la mort, c’est-à-dire le changement de forme, car, tout étant l’Esprit divin, rien ne peut naître, rien ne peut périr.

Depuis lors, les courants divins n’ont pas cessé de circuler dans toutes les directions contraires, transportant toujours, déposant sans cesse et reprenant sans cesse, dans tous les points de l’univers, l’oxygène toujours imprégné de l’Esprit.

Cet Esprit, ce fluide puissant, ne cesse de métamorphoser tous les atomes, qui de l’état gazeux passent à l’état liquide, puis solide, pour retourner ensuite de ce dernier état au premier. Il les transporte d’un corps à un autre corps, d’un astre à un autre astre.

Le point où l’atome qui passe d’un astre à un autre est à son maximum de division et de dilatation, est probablement celui qui partage l’espace à parcourir en deux parties égales, proportionnellement à la masse et à la nature de chacun des astres ; et ce point doit être celui où le vide relatif atteint son maximum. Nous disons le vide relatif, car, l’esprit divin étant partout, le vide absolu ne saurait exister en aucun point.

De même que les débris d’une génération terrestre entretiennent la vie d’une génération suivante, de même les produits atomiques de décomposition transportés de chacun des astres aux autres astres, entretiennent la vie de tous ces corps célestes et de tous les espaces, c’est-à-dire de l’univers.

Ce fluide divin, principe de toutes choses, à la fois esprit et matière, vivifie tout, entretient par la métamorphose l’existence de ce qu’il a créé, emprunte une forme, une manière d’être différentes à chaque molécule, à chaque corps, à chaque espace qu’il anime et dont il change continuellement l’état.

En traversant les espaces célestes en une infinité de directions contraires, il maintient tous les astres dans leurs orbites respectives, puisant dans la nature et le volume de ces corps mêmes qu’il a créés la force nécessaire pour conserver leur équilibre.

Par la combustion et l’inflammation de l’hydrogène, produit de la décomposition de leur substance et de leurs atmosphères, il donne à tous les corps terrestres et célestes la chaleur et la lumière, et engendre tous les sons qui frappent nos oreilles.

Ce souffle divin, ce principe de vie, de son, de chaleur, de lumière, de mouvement et d’équilibre universel, cette cause générale unique, c’est le fluide impondérable que la science nomme électricité, fluide électrique[6].

II

Un seul fluide électrique.


Le fluide électrique est unique.

De ce fluide, deux courants contraires, différents d’intensité et de propriétés, l’un composant, toujours chargé d’oxygène[7], l’autre décomposant, toujours chargé d’hydrogène, traversent tous les corps et tous les espaces dans toutes les directions.

Dans tous les corps stables et dans tous ceux qui passent de l’état gazeux à l’état liquide, ou de celui-ci à l’état solide, le courant composant est le plus puissant.

Dans tous les corps qui marchent de l’état solide vers l’état liquide ou vers la volatilisation, le courant décomposant est le plus énergique.

L’action et l’intensité différentes de chacun des deux courants ont fait supposer l’existence de deux électricités, l’une positive, l’autre négative.

L’existence permanente de deux courants contraires, inhérents à tous les atomes, à tous les corps et à tous les espaces qu’ils sillonnent dans toutes les directions, l’intensité différente de chacun de ces courants, les actions décomposante de l’un, et recomposante de l’autre, et les propriétés différentes des deux gaz dont ils sont chargés, permettent d’expliquer les phénomènes produits par l’électricité, sans qu’il soit nécessaire d’admettre deux fluides, non plus que deux états différents, l’un statique, l’autre dynamique, d’un même fluide.

L’électricité n’existe jamais à l’état statique ; ce que nous considérons comme l’état statique est l’état dynamique normal, dont nous n’avons pas conscience, de même que nous n’avons pas conscience de la pression atmosphérique au degré normal et compatible avec l’exercice physiologique de toutes nos fonctions[8].

La pression, le frottement et la percussion augmentent l’intensité des courants, et, par suite, portent au-dessus de la normale la puissance de l’électricité par influence et par contact. Nous avons alors la notion de l’existence du fluide comme nous acquérons celle de la pression atmosphérique lors que celle-ci descend trop au-dessous de la normale.

C’est avec raison que Wollaston a attribué à l’oxydation le développement de l’électricité par le frottement. Cet acte mécanique agit en apportant sans cesse au contact des corps frottés l’oxygène atmosphérique, qui brûle plus activement l’hydrogène mis en liberté par le courant décomposant de ces corps, et, dès lors, provoque une plus grande activité de ce courant et de son antagoniste. Le frottement agit dans la circonstance absolument comme le courant d’air sur un foyer de combustion.

Il est vrai que Gray a démontré que le frottement développe de l’électricité dans le vide[9], et que Gay-Lussac a reconnu qu’il peut aussi en développer dans l’acide carbonique sec. Mais ces deux faits n’infirment nullement l’opinion de Wollaston, car le vide ne pouvant jamais être absolu, et l’acide carbonique contenant de l’oxygène (que, du reste, suivant notre théorie, le fluide peut extraire de tous les corps), ce dernier gaz ne peut, dans ces deux expériences, faire complétement défaut.

L’intensité des courants électriques tend toujours à se propager d’un corps à un autre corps, à travers l’espace, et le rayonnement ou échange continuel de fluide, qui existe ainsi entre tous les corps et tend à les mettre en équilibre d’électricité comme de température, constitue l’électrisation par influence ou par induction, dont l’action est en raison directe de la quantité d’électricité dont les corps sont chargés et en raison inverse du carré de la distance. C’est ce rayonnement, cet échange de fluide, cette électrisation par influence qui détermine l’endosmose et l’exosmose. Les gaz et les liquides ne traversent pas en nature les membranes ; ils sont décomposés, réduits à l’état de fluide d’un côté des membranes, et recomposés de l’autre côté.

C’est aussi ce rayonnement qui donne lieu au phénomène du pendule électrique. Lorsqu’un corps est électrisé, le rayonnement de son fluide électrise le milieu ambiant ; l’activité de ses courants se propage à ceux de ce milieu et des corps qu’il contient. Ces derniers courants, selon la direction du plus fort d’entre eux, tendent alors à porter vers le corps électrisé, ou à en éloigner tous les corps qu’ils trouvent sur leur passage.

Si ces derniers corps ne sont pas fixes, ils sont, dans le premier de ces deux cas, portés vers le corps électrisé, jusqu’au moment où le contact les met en équilibre de fluide avec celui-ci. À partir de ce moment, ils sont eux-mêmes électrisés, et ils influencent dans leur sphère d’action les courants atmosphériques qui, de tous côtés, se dirigent vers eux. Et c’est ainsi que la résultante de ces derniers ramène dans la verticale le pendule primitivement entraîné contre les lois de la pesanteur.

Il y a donc impulsion, entraînement par les courants, et non pas attraction par les corps électrisés.

Les corps ne s’attirent pas mutuellement, mais ils sont poussés, entraînés les uns vers les autres par les courants de l’atmosphère, avec d’autant plus d’énergie que leurs courants propres sont mieux combinés avec ceux de l’atmosphère. Cet entraîne ment constitue le vis à tergo[10].

Nous ne pensons pas qu’il existe, une véritable attraction entre les deux courants ; mais il nous semble probable que le vide relatif, que tend à produire la combustion de l’hydrogène par le courant centripète, provoque une plus grande activité des deux courants. Ceux-ci s’alimentent mutuellement : le courant décomposant livre au courant recomposant les éléments de son action que ce dernier lui restitue sous une nouvelle forme ; et de nouveau celle-ci sera soumise au mouvement décomposant.

Et, d’un autre côté, un corps à l’état gazeux occupant un espace beaucoup plus considérable que le même corps à l’état liquide ou solide, la diminution d’activité du courant décomposant peut, à son début, donner lieu à un vide relatif qui sollicite l’action du courant contraire.

La conductibilité électrique d’un corps est la propriété que possèdent ses atomes de s’influencer réciproquement, de mettre instantanément tous leurs courants moléculaires en équilibre d’électricité, d’orienter tous ces courants et de les combiner rayon à rayon avec ceux du milieu et des corps dont ils subissent l’approche ou le contact. Un corps est donc d’autant meilleur conducteur que cette électrisation par influence s’opère plus facile ment et plus promptement[11].

Les deux électricités dont l’existence a été supposée sont représentées : l’une, dite négative, par le courant décomposant, l’autre, nommée positive, par le courant recomposant.

Les corps dans lesquels le mouvement de composition l’emporte sur le mouvement contraire ont été dits électrisés positivement ; ceux dans lesquels domine le mouvement décomposant ont été considérés comme électrisés négativement[12]. Ces derniers sont souvent ceux dont la surface chagrinée favorise l’accumulation du fluide hydrogéné sur les aspérités, et, par suite, la décomposition de leur substance.

Un corps semble à l’état neutre lorsque ses deux courants contraires, faibles d’ailleurs, se font sensiblement équilibre. Mais cette neutralité n’est que relative : tel corps peut être à l’état neutre pour un sujet et très-électrisé pour un autre, selon que la résultante plus ou moins puissante des deux courants propres à chacun des observateurs échappe ou non à l’influence de ce corps.

Dans un corps électrisé, le courant positif ou composant domine à l’une des extrémités ; le courant négatif ou décomposant l’emporte à l’autre

extrémité ; et l’état neutre persiste en un point situé à une légère distance de la ligne médiane.

Lorsqu’on frotte l’un contre l’autre deux corps de nature quelconque, deux disques, par exemple, leurs courants s’activent, se combinent, et les deux corps n’en forment réellement qu’un seul, composé de deux parties extrêmes dans l’une desquelles domine le mouvement décomposant, tandis que dans l’autre le mouvement recomposant est le plus intense[13].

Si, dans cet état, les deux disques sont séparés brusquement, ils influencent différemment la sphère atmosphérique dans laquelle est suspendue une balle de sureau préalablement électrisée, et celle-ci est attirée par l’un et repoussée par l’autre.

Si les deux disques sont présentés au pendule sans être séparés, il ne se manifeste ni attraction ni répulsion, parce qu’alors les deux mouvements se font sensiblement équilibre et n’exercent sur les courants atmosphériques qu’une faible influence, balancée par celle de la boule de sureau.

Lorsqu’un corps bon conducteur et isolé est électrisé, c’est-à-dire lorsque l’activité de ses courants est portée au-dessus de la normale, cette activité est inappréciable dans la masse du corps où les deux courants contraires se font équilibre ; mais aux extrémités et à la surface, le défaut d’antagonisme, la résistance opposée par l’air, mauvais conducteur, au passage suffisamment actif du fluide dans l’atmosphère, et enfin l’intensité acquise par le courant dans son passage à travers le corps, provoquent en ces points l’accumulation et la tension du fluide, qui devient alors d’autant plus sensible que le courant est plus énergique et que l’air plus sec s’oppose davantage à sa diffusion dans l’atmosphère.

Il est donc vrai que l’un des deux courants est plus libre et plus fort à l’une des deux extrémités et à la surface, et que le fluide s’accumule réellement en ces points. Mais il est également vrai que le fluide est en activité dans toute la masse du corps[14].

Le fluide électrique ne devient appréciable que lorsque l’un de ses courants prend une intensité de beaucoup supérieure à celle de l’autre, c’est-à-dire lorsque l’équilibre normal est rompu[15]. Et, à ce sujet, nous ferons remarquer de nouveau que la pression atmosphérique n’est également appréciée par l’homme qu’en deçà ou au-delà d’un certain degré, variable suivant les sujets et aussi suivant l’état de leur santé.

Lorsqu’un courant électrique arrive à l’extrémité pointue d’un corps conducteur électrisé, si la pointe est dans un milieu mauvais conducteur, comme l’air atmosphérique, le fluide se condense dans cette pointe et à sa surface, d’autant plus qu’elle offre moins d’épaisseur ; l’activité du courant qui passe de cette pointe dans l’atmosphère augmente avec cette condensation, à ce point que parfois la main approchée de la pointe perçoit la sensation d’un léger courant d’air qui semble en sortir. Enfin, si l’énergie des courants s’élève à un certain degré, la décomposition de la pointe devient très-active, l’hydrogène s’accumule, se condense sur la ligne du courant, même au-delà du corps, et sur une longueur variable comme l’énergie du mouvement décomposant et l’état de sécheresse de l’atmosphère ; et il en est ainsi jusqu’au moment où le courant atmosphérique contraire, chargé d’oxygène, enflamme l’hydrogène et quelquefois avec détonation. Dans l’obscurité, la lumière produite par cette combustion est visible sous l’influence de courants relativement faibles.

Ce phénomène, qui n’est autre que celui de la foudre, peut se produire de même, moins facile ment, il est vrai, sur les arêtes vives ; et c’est de lui que nous rend témoin la percussion du briquet sur le silex, lorsqu’elle fait jaillir l’étincelle.

III

Électrisation par influence ou par induction.


L’intensité des courants électriques tend toujours à se propager d’un corps à un autre à travers l’es pace ; le rayonnement ou échange continuel de fluide qui existe ainsi entre tous les corps et tend à les mettre en équilibre d’électricité constitue l’électrisation par influence ou par induction 1, dont l’action est en raison directe de la quantité d’élec tricité dont les corps sont chargés et en raison in verse du carré de la distance.

Et, nous l’avons dit (page 16), cette électrisation par influence n’est autre que le phénomène d’en dosmose et d’exosmose.

Deux corps sont en équilibre parfait d’électricité, lorsque les deux courants de même nom ont dans l’un et l’autre corps la même intensité, que le même courant domine et à un même degré dans ces deux corps, enfin que, par suite, la résultante des deux 1 Nous nous servons de l’expression reçue « électrisation par influence ou par induction ; » mais, pour nous, l’électri sation ne peut se produire que par contact, médiat ou im médiat, puisque nous considérons tous les corps, tous les milieux et tous les espaces de l’univers comme ne formant qu’un seul corps, continu dans toutes ses parties. Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/24 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/25 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/26 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/27 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/28 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/29 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/30 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/31 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/32 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/33 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/34 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/35 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/36 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/37 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/38 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/39 Page:Alliot - La vie dans la nature et dans l homme, 1868.djvu/40 et l’intensité des grands courants universels, qui donnent naissance à des solénoïdes et à des courants induits.

Les variations séculaires sont probablement sous l’influence des variations de l’angle de l’écliptique, déterminées elles-mêmes par celles qui se produisent dans la distance, la position et la direction de tous les astres par rapport les uns aux autres et par rapport à la terre et au soleil.

Les variations suivant la latitude et la longitude et les variations diurnes obéissent à une influence semblable exercée par le soleil et par la lune.

L’altitude et la constitution géologiques provoquent les variations locales.

La résultante des grands courants variant avec la latitude, la longitude et l’altitude, la déclinaison et l’inclinaison doivent varier de même.

Ici nous ferons remarquer :

1o Que les variations diurnes de la déclinaison coïncident avec les variations d’intensité de la pesanteur ;

2o Qu’aux variations séculaires peuvent correspondre des modifications du fluide terrestre, qui expliqueraient la disparition d’anciennes maladies et l’apparition de nouvelles. De sorte qu’on peut se demander si le retour actuel de la déclinaison vers l’est doit engendrer un jour des maladies qui ont frappé nos ancêtres et dont l’histoire seule a conservé le souvenir[16].

Perturbations de l’aiguille aimantée. Les grands phénomènes naturels tels que les aurores boréales, la foudre, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, étant effets du surcroît d’activité des courants électriques, on peut comprendre les perturbations de l’aiguille aimantée auxquelles ils donnent lieu, l’intensité acquise alors par ces courants étant assez grande pour renverser localement et momentanément leur résultante, ou pour ajouter ou enlever à l’une des moitiés de l’aiguille une certaine quantité d’oxygène, et, par ce dernier fait, renverser complétement les propriétés de ses deux pôles.

Inclinaison. – l’inclinaison de l’aiguille aimantée est due à l’obliquité des courants, d’autant plus prononcée qu’on s’approche davantage des pôles ; et ses variations sont sous l’influence des mêmes causes que celles de la déclinaison.

V.

L’univers est une pile électrique. La résultante de ses deux courants constitue l’attraction universelle.

Créé par le fluide électrique, l’univers est une pile infinie, et tout atome de tous les corps, de tous les espaces, en est un élément[17].

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  1. Il faut traverser bien des siècles pour arriver à la découverte de la bouteille de Leyde, en 1746, époque où les applications de l’électricité à la thérapeutique prirent de l’extension, tant on était persuadé alors que l’agent électrique était analogue au principe de vie.
    (Becquerel, Mémoire présenté à l’Académie des sciences, le 11 mars 1867.)
  2. Dictionnaire philosophique, art., Idée, section II.
  3. Principes de la philosophie, 3e partie, § 44.
  4. L’Esprit de Dieu signifie à la lettre le souffle, le vent qui agitait les eaux .....

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    .....Il n’y a pas un seul auteur dans l’antiquité qui ait jamais dit qu’on eût tiré quelque chose du néant. On ne trouve même dans toute la Bible aucun pas sage où il soit dit que la matière ait été faite de rien : non que la création de rien ne soit très-vraie ; mais cette vérité n’était pas connue des Juifs charnels. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, art. Genèse.)

    Tout en pensant bien que l’homme ne saurait faire quel que chose de rien, on peut encore admettre qu’un Dieu a pu faire l’univers de rien. Mais il ne semble point non plus déraisonnable de croire que ce Dieu, suprême sagesse et souveraine puissance, a jugé bon de tout créer de son esprit, afin que cet esprit fût toujours avec l’œuvre pour la diriger et la conserver.

  5. Cette métamorphose nous explique le mystère de l’incarnation.
  6. Tout vit dans la nature, et l’agent qui entretient cette vie est le fluide universellement répandu et que nous nommons électricité. (Conférences du docteur Staquez, p. 9.)
  7. M. Edmond Becquerel a reconnu que, de tous les gaz, c’est l’oxygène qui a la plus grande puissance magnétique, et qu’un mètre cube de ce gaz condensé agirait sur une aiguille aimantée comme 5 grammes 5 de fer. (Ganot, § 603.)
    Si notre théorie est fausse, si principe vital et fluide électrique ne sont pas synonymes, il est au moins remarquable que l’oxygène, unique gaz vital, aux yeux de la science, soit précisément celui qui possède la plus grande puissance magnétique, et aussi celui qui contracte le plus de combinaisons.
  8. Selon Peltier, l’électricité ne serait qu’une modification du fluide universel qui remplit l’espace, et les mots positif, négatif, n’indiqueraient que les degrés d’un même état, à partir d’un point d’équilibre sans manifestations électriques. (Dict. de médecine, 12e édit., par Littré et Robin, Paris, 1865, p. 494, art. Électricité.)
    Nous serons contraint d’aller plus loin, si nous persistons à soutenir qu’il n’existe qu’un fluide unique ; nous serons amené à cette conséquence rigoureuse que l’électricité ne peut jamais être en repos. (Conférences du docteur Staquez, p. 21.)
  9. L’étincelle électrique ne passe pas ou mieux ne produit pas dans le vide le plus absolu que l’homme puisse faire, parce que l’oxygène et l’hydrogène n’existent pas dans ce vide en quantité assez considérable pour engendrer une réaction dont l’influence puisse déterminer dans l’encéphale de l’observateur la sensation lumineuse que nous nommons étincelle.
  10. J’ai dit quelque part que l’expérience la plus convaincante en faveur de l’attraction était celle du fer entraîné par l’aimant. Cependant, en examinant les choses avec plus d’attention, il est aisé de reconnaître que l’attraction prétendue n’y a aucune part, et que le mouvement d’impulsion est cause de tous les phénomènes de l’aimant. (Pascal, Note publiée par M. Chasles dans les comptes rendus de l’Académie des sciences, n° 4, 22 juillet 1867.)
    Et avant lui, Pascal le reconnaît dans une autre Note, Platon avait exprimé la même opinion.
    La propriété de l’aimant qui est la plus commune, et qui a été remarquée la première, est qu’il attire le fer, ou plutôt que le fer et l’aimant s’approchent naturellement l’un de l’autre lorsqu’il n’y a rien qui les retienne ; car, à propre ment parler, il n’y a aucune attraction en cela : mais sitôt que le fer est dans la sphère de la vertu de l’aimant, cette vertu lui est communiquée, et les parties cannelées, qui passent de cet aimant en ce fer chassent l’air qui est entre deux, faisant par ce moyen qu’ils s’approchent… (Descartes, Principes de la philosophie, 4e partie, art. 172, édit. de Cousin, t. III, p. 480.)
  11. Les meilleurs conducteurs sont les métaux, l’anthracite, la plombagine, le coke, le charbon de bois bien calciné, les pyrites, la galène ; puis les dissolutions salines, dont le pouvoir conducteur est plusieurs milliers de fois moindre que celui des métaux ; l’eau à l’état de vapeur et à l’état liquide, les végétaux, le corps humain et tous les corps humides. Les corps mauvais conducteurs sont le soufre, la résine, la gomme laque, le caoutchouc, la guttapercha, l’essence de térébenthine, la soie, le verre, les pierres précieuses, le charbon non calciné, les huiles, les gaz secs ; mais l’air et les gaz sont d’autant moins isolants qu’ils sont plus humides. Du reste, le degré de conductibilité des corps ne dépend pas seulement de la substance dont ils sont formés, mais encore de leur température et de leur état physique. Par exemple, le verre, qui est très mauvais conducteur à la température ordinaire, conduit lorsqu’il est chauffé au rouge. De même, la gomme laque et le soufre perdent en partie la propriété d’isoler lorsqu’on les chauffe. L’eau, qui conduit très-bien à l’état liquide, est mauvais conducteur à l’état de glace sèche. Le verre pulvérisé et la fleur de soufre conduisent assez bien. (Ganot, Traité de physique, 12e édit., § 626.)
  12. C’est sans doute à leurs rôles dans ces deux mouvements que l’oxygène et l’hydrogène doivent leurs positions dans le tableau électrique des corps simples, le premier au sommet de la série électro-négative, le second entre celle-ci et la série électro-positive.
  13. Ce phénomène a une très-grande analogie avec celui qui caractérise l’accouplement et la fécondation.
  14. M. Faraday professe une théorie sensiblement identique à la nôtre.
    « Selon M. Faraday, la tendance de l’électricité à se porter à la surface des corps conducteurs est plus apparente que réelle, et les expériences qui constatent qu’il n’y a d’électricité libre qu’à leur surface s’expliquent facilement d’une autre manière. D’après sa théorie, aucune charge électrique ne peut se manifester dans l’intérieur d’un corps à cause des directions opposées des électricités dans chacune des particules intérieures, d’où résulte un effet nul ; tandis que l’induction exercée par les corps extérieurs rend sensible l’électricité à la surface. D’après cette manière de voir, l’électricité doit se montrer seulement à la surface d’une enveloppe conductrice, quelle que soit la conductibilité ou la faculté isolante de la substance placée intérieurement. »
    (De la Rive, Traité d’électricité théorique et appliquée, Paris, 1854, t. I, p. 140.)
  15. Voir, page 14, la Note empruntée au Dictionnaire de médecine, 12e édit., par Littré et Robin.
  16. Suivant un article bibliographique publié par le Scalpel, de Bruxelles, en novembre 1867, c’est sur l’étude du magnétisme terrestre et de son action sur l’organisme, que M. Bruck, capitaine de génie belge, a basé, plusieurs années à l’avance, sa prédiction de l’épidémie cholérique de 1865-1866.
  17. Plusieurs physiciens ont comparé la terre à une pile électrique.