Le Dialogue (Hurtaud)/114

La bibliothèque libre.
Traduction par Hurtaud.
Lethielleux (p. 17-18).


CHAPITRE V

(114)

Comment l’on ne doit pas vendre ni acheter les sacrements. Comment ceux qui les reçoivent doivent subvenir aux besoins temporels des Ministres ; et comment ceux-ci doivent faire trois parts des offrandes qui leur sont faites.

Je veux que mes prêtres soient généreux et non pas avares, qu’ils ne vendent pas, par cupidité et par avarice, la grâce du Saint-Esprit qui est à Moi. Non, ils ne le doivent pas faire, je ne veux pas qu’ils le fassent. Ce qu’ils ont est un don, une largesse de ma Charité que leur a faite ma Bonté ; c’est donc avec le cœur large, par sentiment d’amour, pour mon honneur et le salut des âmes, qu’ils le doivent donner, à leur tour, en toute charité, à toute créature raisonnable qui humblement le demande. Ils ne doivent pas en réclamer le prix, car ils ne l’ont pas acheté ; ils l’ont reçu de moi gratuitement, pour le servir aux autres. Mais il leur est permis d’accepter l’aumône qui leur est due par celui qui reçoit le Sacrement, et qui est obligé, quand il le peut, de leur faire une offrande, pour subvenir à leurs nécessités temporelles. C’est à vous qu’il incombe, de nourrir corporellement ceux qui vous dispensent la nourriture spirituelle la grâce, les dons du Saint-Esprit, par l’administration des rites sacrés que j’ai institués dans la sainte Église pour servir à votre salut. Et je vous fais à savoir, qu’ils vous donnent incomparablement plus que vous ne leur donnez ; car aucune comparaison ne peut être établie entre les choses finies et passagères que vous leur procurez, et Moi, le Dieu infini, que, par ma Providence et ma divine Charité, je les ai chargés de vous communiquer. Et cela n’est pas vrai seulement de ce mystère, mais de toute grâce spirituelle, quel qu’elle soit, par quelque créature qu’elle vous soit obtenue, par la prière ou tout autre moyen. Toutes vos richesses temporelles n’égalent pas et jamais ne pourront égaler les dons que vous recevez spirituellement, ni même entrer en comparaison avec eux.

Je te dirai maintenant, que des biens que vous leur offrez, mes ministres doivent faire trois parts la première est pour leurs besoins personnels ; la seconde, pour les pauvres ; la troisième, ils la consacreront à l’Église, pour les choses qui sont nécessaires, seulement : ils m’offenseraient en agissant autrement.