Le Livre des mille nuits et une nuit/Tome 14/La Fille du vendeur de pois chiches

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Anonyme
Traduction par Joseph-Charles Mardrus.
Librairie Charpentier et Fasquelle (Tome 14p. 213-224).


LA FILLE DU VENDEUR DE POIS CHICHES


Il m’est revenu entre ce qui m’est revenu, qu’il y avait dans la ville du Caire un honnête et respectable vendeur de pois chiches à qui le Donateur avait accordé trois filles, pour toute postérité. Et, bien que d’ordinaire les filles n’apportent point avec elles les bénédictions, le vendeur de fèves acceptait avec résignation le don de son Créateur ; et il aimait ses trois filles d’un grand amour. D’ailleurs elles étaient comme des lunes, et la plus petite surpassait ses deux sœurs en beauté, en charmes, en grâce, en sagacité, en intelligence et en perfections. Et cette petite-là s’appelait Zeina.

Or, tous les matins, les trois jeunes filles se rendaient chez leur maîtresse qui leur enseignait l’art de la broderie sur soie et sur velours. Car le vendeur de pois chiches, leur père, cet homme excellent, voulait qu’elles eussent une excellente éducation, afin que la destinée mît sur le chemin de leur mariage des fils de marchands et non point les fils de quelque vendeur comme lui.

Et tous les matins, en se rendant chez leur maîtresse en broderie, les jeunes filles passaient sous la fenêtre du fils du sultan, avec leur taille onduleuse, avec leur allure de princesses, et avec leurs six paires d’yeux babyloniens, qui paraissaient dans toute leur beauté seuls hors du voile de visage.

Et le fils du sultan, chaque matin, les voyant arriver, leur criait de sa fenêtre, d’une voix provocante : « Le salam sur les filles du vendeur de pois chiches ! Le salam sur les trois lettres droites de l’alphabet ! » Et la grande et la moyenne répondaient toujours, par un léger sourire de leurs yeux, au salut du fils du sultan ; mais la petite ne répondait par rien du tout, et elle passait son chemin sans même lever la tête. Mais si le fils du sultan insistait, en demandant par exemple des nouvelles des pois chiches et du prix en cours des pois chiches et de la vente des pois chiches, et de la bonté ou de la méchanceté des pois chiches, et de la santé du vendeur de pois chiches, alors c’était la petite qui, toute seule, répondait, sans même prendre la peine de le dévisager : « Et quel lien y a-t-il entre les pois et toi, ô visage de poix ? » Et toutes trois éclataient de rire et s’en allaient en leur voie.

Or, le fils du sultan, qui était passionnément épris de la plus jeune d’entre les filles du marchand de pois chiches, la petite Zeina, ne cessait de se désoler de son ironie, de son dédain et de son peu d’empressement à répondre à ses désirs. Et, un jour qu’elle s’était moquée de lui plus qu’à l’ordinaire, en réponse à ses questions, il vit qu’il n’obtiendrait jamais rien d’elle par la galanterie, et résolut de se venger en l’humiliant et en la punissant dans la personne de son père. Car il savait que la jeune Zeina aimait son père à l’extrême limite de l’affection. Et il se dit : « C’est ainsi que je réussirai à lui faire sentir ma puissance. »

Et donc, comme il était fils de sultan et qu’il avait tout pouvoir sur les âmes, il fit venir le vendeur de pois chiches et lui dit : « C’est bien toi le père des trois jeunes filles ? » Et le vendeur, tremblant, répondit : « Oui, par Allah ! ya sidi. » Et le fils du sultan lui dit : « Eh bien, ô homme, je veux que demain, à l’heure de la prière, tu reviennes ici, entre mes mains, habillé et nu à la fois, riant et pleurant au même moment, et à cheval sur une monture en même temps que marchant sur tes pieds. Et si, pour ta malechance, tu m’arrives comme tu es, n’ayant pas satisfait à mes conditions, ou si, ayant satisfait à l’une tu n’as pas rempli les deux autres, ta perte est sans recours, et ta tête sautera de tes épaules ! » Et le pauvre vendeur de pois chiches embrassa la terre et s’en alla, en pensant : « C’est là, en vérité, une affaire bien énorme ! Et ma perte est sans recours, certainement ! »

Et il arriva bien jaune de teint auprès de ses filles, avec le sac de son estomac retourné, et le nez allongé jusqu’à ses pieds.

Et ses filles virent son inquiétude et sa perplexité, et la plus petite, qui était la jeune Zeina, lui demanda : « Pourquoi, ô père mien, vois-je ton teint jaunir et le monde noircir sur ton visage ? » Et il lui répondit : « Ô ma fille, j’ai en mon être intime une calamité, et dans ma poitrine un rétrécissement ! » Et elle lui dit : « Raconte-moi la calamité, ô père, car peut-être que de la sorte cessera le rétrécissement, et se dilatera ta poitrine…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… La jeune fille dit au vendeur de pois chiches, son père : « Raconte-moi la calamité, ô père, car peut-être de la sorte cessera le rétrécissement, et se dilatera ta poitrine. » Et il lui raconta l’affaire, depuis le commencement jusqu’à la fin, sans en oublier un détail. Mais il n’y a aucune utilité à la répéter.

Lorsque la jeune Zeina eut entendu le récit de l’aventure de son père, et compris le motif de son chagrin, de son changement de teint et de son rétrécissement de poitrine, elle se mit à rire beaucoup, beaucoup, tellement qu’elle faillit s’évanouir. Puis elle se tourna vers lui, et lui dit ; « N’est-ce donc que cela, ô mon père ? Par Allah ! sois alors sans inquiétude et sans soucis, et rapporte-t’en à mes conseils dans cette affaire ! Et ce sera au tour du fils du sultan, ce rien du tout, de se mordre les doigts et d’éclater de dépit. Voici ! » Et elle réfléchit un instant et dit : « Pour ce qui est de la première condition, tu n’auras qu’à aller chez notre voisin le pêcheur, et à le prier de te vendre un de ses filets. Et tu m’apporteras ce filet, et je t’en ferai une robe que tu passeras sur ton corps, après avoir enlevé tous tes vêtements. Et, de la sorte, tu seras habillé et nu à la fois.

« Et pour ce qui est de la seconde condition, tu n’auras qu’à prendre avec toi, avant d’aller au palais du sultan, un oignon. Et tu t’en frotteras les yeux, dès le seuil. Et tu seras pleurant et riant au même moment.

« Et pour ce qui est enfin de la troisième condition, va, ô père, chez notre voisin l’ânier, et prie-le de te prêter son ânon né de l’année. Et tu le prendras avec toi, et lorsque tu seras arrivé chez le fils du sultan, ce vaurien, tu monteras l’ânon, et, comme tes pieds toucheront le sol, tu marcheras en même temps sur tes pieds, à mesure que l’ânon avancera. Et, de la sorte, tu seras monté et à pied en même temps !

« Et tel est mon avis ! Et Allah est plus puissant et le seul intelligent ! »

Lorsque le vendeur de pois chiches, père de l’ingénieuse Zeina, eut entendu ces paroles de sa fille, il l’embrassa entre les deux yeux, et lui dit : « Ô fille de ton père et de ta mère, ô Zeina, celui qui engendre des filles comme toi ne meurt pas ! Gloire à Celui qui a mis tant d’intelligence sous ton front et tant de sagacité dans ton esprit ! » Et, à l’heure et à l’instant, le monde blanchit devant son visage, les soucis s’envolèrent de son cœur, et sa poitrine se dilata. Et il mangea un morceau et but une gargoulette d’eau, et sortit faire tout ce que lui avait enseigné sa fille.

Et le lendemain, lorsque tout fut prêt, comme il fallait, le vendeur de pois chiches s’en alla au palais, et entra chez le fils du sultan, sous la forme et l’aspect requis, habillé et nu à la fois, riant et pleurant en même temps, marchant et chevauchant au même moment, tandis que l’ânon effaré s’était mis à braire et à péter au milieu de la salle de réception.

À cette vue, le fils du sultan fut à la limite de la fureur et du désappointement, et, ne pouvant point faire subir au vendeur de pois chiches le traitement dont il l’avait menacé, vu qu’il avait rempli les conditions requises, il sentit que sa poche à fiel allait lui éclater dans le foie. Et il jura en lui-même que cette fois ce serait à la jeune fille elle-même qu’il s’en prendrait, en l’abîmant sans recours. Et il chassa le vendeur de pois chiches, et se mit à méditer le plan de ses méfaits sur la jeune fille. Et voilà pour lui !

Mais pour ce qui est de la jeune Zeina, comme elle était pleine de prévoyance et que son œil voyait loin et que son nez sentait l’approche des événements, elle se douta bien, à la façon dont son père lui avait raconté l’état de fureur du fils de sultan, que le jeune garnement allait s’attaquer à elle d’une façon dangereuse. Et elle se dit : « Avant qu’il nous attaque, attaquons-le ! » Et elle se leva sur ses deux pieds et alla trouver un armurier fort expert en son art et lui dit : « Je veux que tu me confectionnes, ô père des mains habiles, une armure tout en acier, à ma taille, et des jambières et des brassards et un casque du même métal. Mais il faut que tous ces objets soient faits d’une telle manière, qu’au moindre mouvement de la marche et au moindre contact, ils produisent un bruit assourdissant et un vacarme épouvantable. » Et l’armurier répondit par l’ouïe et l’obéissance, et ne tarda pas à lui livrer les objets en question, tels qu’elle les avait commandés.

Or, quand tomba la nuit, la jeune Zeina se déguisa terriblement, en revêtant le costume de fer, et prit dans sa poche une paire de ciseaux et un rasoir, et saisit dans sa main une fourche pointue, et se dirigea vers le palais, dans cet attirail.

Et, du plus loin qu’ils virent arriver ce guerrier effrayant, le portier et les gardes du palais s’enfuiront dans toutes les directions. Et, dans l’intérieur du palais, les esclaves terrifiés par le vacarme assourdissant que faisaient les diverses parties du costume de fer, et par l’aspect farouche de celui qui le portait, et par la fourche qu’il brandissait, suivirent l’exemple du portier et des gardes, et se hâtèrent d’aller se terrer chacun dans quelque coin bien à l’abri. Et, de la sorte, la fille du vendeur de pois chiches, ne rencontrant aucun obstacle ni la moindre velléité de résistance, parvint sans encombre dans la chambre où d’ordinaire se tenait le jeune garnement, fils du sultan.

Et le fils du sultan, ayant entendu tout ce bruit terrible, et voyant entrer celui qui le produisait, fut saisi, à sa vue, d’un grand effroi, et crut qu’il voyait apparaître un éfrit ravisseur des âmes. Et il devint bien jaune, se mit à trembler et à claquer des dents, et tomba sur le sol, en s’écriant : « Ô puissant éfrit ravisseur des âmes, épargne-moi et Allah t’épargnera ! » Mais la jeune fille lui répondit, en prenant une voix terrifiante : « Soude tes lèvres et tes mâchoires, ô proxénète, ou je t’enfonce cette fourche dans l’œil ! » Et l’épouvanté garçon se souda quant à ses lèvres et à ses mâchoires, et n’osa plus dire un mot ni faire un mouvement. Et la fille du vendeur de pois chiches s’approcha de lui, tandis qu’il était étendu sur le sol, immobilisé et évanoui ; et, sortant les ciseaux et le rasoir, elle lui rasa la moitié de ses jeunes moustaches, la moitié de sa barbe du côté gauche, la moitié de ses cheveux du côté droit, et les deux sourcils à la fois. Après quoi elle lui frotta la figure avec de la crotte d’âne et lui en enfonça un morceau dans la bouche. Et, cela fait, elle s’en alla comme elle était venue, sans que personne osât lui barrer le passage. Et elle rentra sans encombre à la maison, où elle se hâta d’enlever son costume de fer, et de se coucher à côté de ses sœurs, pour dormir d’un bon sommeil jusqu’au lendemain.

Et ce jour-là, comme à l’ordinaire, les trois sœurs, après s’être lavées et coiffées et arrangées, sortirent de leur maison pour aller chez leur maîtresse en broderie. Et, comme tous les matins, elles passèrent sous la fenêtre du fils du sultan. Et elles le virent assis, selon son habitude, près de la fenêtre, mais avec le visage et la tête emmitouflés dans un foulard, de telle manière que seuls ses yeux étaient apparents. Et toutes trois, contrairement à leur façon ordinaire de se comporter vis-à-vis de lui, le regardèrent avec insistance et coquetterie. Et le fils du sultan se dit : « Je ne sais pas, je crois bien qu’elles s’apprivoisent ! Peut-être est-ce parce que le foulard qui m’enveloppe la tête et le visage fait paraître plus beaux mes yeux ! » Et il leur cria : « Hé ! les trois lettres droites de l’alphabet, ô filles de mon cœur, le salam sur vous trois ! Comment vont les pois chiches, ce matin ? » Et la plus jeune des trois sœurs, la petite Zeina, leva la tête vers lui et répondit pour ses sœurs : « Hé, ouallah ! et le salam sur toi, ô visage emmitouflé ! Comment va ce matin le côté gauche de ta barbe et de tes moustaches, et comment va la moitié droite de ton crâne, et comment vont tes beaux sourcils, et as-tu trouvé à ton goût la crotte d’âne, ô mon chéri ? Puisse-t-elle avoir été sur ton cœur de délicieuse digestion ! »

Et, ayant dit cela, elle se mit à courir avec ses sœurs, en riant aux éclats, et en faisant de loin, au fils du sultan, des gestes de moquerie et d’excitation. Tout cela !

Et, entendant et voyant, le fils du sultan comprit, à n’en pas douter, que l’éfrit de la nuit n’était autre que la fille du vendeur de pois chiches. Et, à la limite de la rage, il sentit le fiel de sa vésicule lui monter au nez, et il jura qu’il viendrait à bout de la jeune fille ou qu’il mourrait. Et ayant combiné son plan, il attendit quelque temps que sa barbe, ses moustaches, ses sourcils et ses cheveux eussent poussé, et il fit venir en sa présence le vendeur de pois chiches, père de la jeune adversaire, qui se dit, en se dirigeant vers le palais : « Qui sait, cette fois, quelle calamité m’attend de la part de ce proxénète ! » Et il arriva fort peu rassuré entre les mains du fils du sultan, qui lui dit : « Ô homme, je veux que tu m’accordes en mariage ta fille, la troisième, dont je suis épris éperdument ! Et si tu oses me la refuser, ta tête sautera de tes épaules ! » Et le vendeur de pois chiches répondit : « Il n’y a point d’inconvénient ! Mais que le fils de notre maître le sultan m’accorde un délai afin que j’aille consulter ma fille, avant de la marier ! » Et il répondit : « Va la consulter, mais sache bien que si elle refuse, elle goûtera comme toi à la mort noire ! »

Et le bouleversé vendeur de pois chiches alla trouver sa fille, et la mit au courant de la situation, et dit : « Ô ma fille, c’est là une calamité inévitable ! » Mais la jeune fille se mit à rire, et lui dit : « Par Allah ! ô père, il n’y a là-dedans ni calamité ni odeur de calamité. Car ce mariage est une bénédiction pour moi et pour toi et pour mes sœurs, les jeunes filles. Et je donne mon consentement. »

Et le vendeur de pois chiches alla porter la réponse de sa fille au fils du sultan, qui se trémoussa d’aise et de contentement. Et il donna l’ordre de faire sans retard les préparatifs des noces, qui commencèrent aussitôt. Et voilà pour lui !

Mais pour ce qui est de la jeune fille, elle alla trouver un confiseur expert en l’art de confectionner les poupées en sucre, et lui dit : « Je désire de toi que tu me fasses une poupée tout en sucre, qui soit de ma taille et de ma ressemblance et de ma couleur, avec des cheveux en sucre filé, et de beaux yeux noirs, et une petite bouche et un joli petit nez et de longs sourcils déliés, et avec tout ce qu’il faut dans les autres endroits. » Et le confiseur, qui était fort habile de ses doigts, lui confectionna une poupée à ses traits et ressemblance, si bien faite qu’il ne lui manquait que la parole pour être une fille d’Adam.

Or, lorsque vint la nuit nuptiale de la pénétration, la jeune fille, aidée de ses sœurs, qui étaient devenues ses dames d’honneur, passa sa propre chemise sur le corps de la poupée, et la coucha dans le lit, à sa place, et abaissa sur elle la moustiquaire. Et elle donna les instructions nécessaires à ses sœurs, et alla se cacher dans la chambre, derrière le lit.

Et, quand vint le moment de là pénétration, les deux jeunes filles, sœurs de Zeina, allèrent au-devant de l’époux et l’introduisirent dans la chambre nuptiale. Et, après lui avoir fait les souhaits d’usage et les recommandations concernant leur petite sœur, en lui disant : « Elle est délicate, et nous te la confions ! Et elle est gentille et douce, et tu ne t’en plaindras pas ! » elles prirent congé de lui et le laissèrent seul dans la chambre.

Et le fils du sultan, se rappelant alors toutes les avanies que lui avait fait subir la fille du vendeur de pois chiches, et toutes ses fureurs accumulées contre elle, et toutes ses humiliations, et tous les dédains dont elle l’avait accablé, s’approcha de la jeune fille qu’il croyait couchée sous la moustiquaire, et qui l’attendait dans l’immobilité. Et il dégaina soudain son grand sabre, et lui en asséna un coup de toutes ses forces, qui fit voler la tête en éclats de tous côtés. Et un des morceaux lui entra dans la bouche, qu’il tenait ouverte en proférant des injures à l’adresse de sa victime. Et il sentit le goût du sucre, et s’en étonna prodigieusement, et s’écria : « Par ma vie ! voici qu’après m’avoir, de son vivant, fait manger la crotte amère des ânes, elle me fait goûter, après sa mort, à la douceur exquise de sa chair. »

Et, persuadé qu’il venait de trancher la tête à une si délicieuse créature, il laissa éclater son désespoir, et voulut se percer le ventre avec le sabre qui lui avait servi à fracasser la poupée.

Mais soudain la vraie jeune fille sortit de sa cachette, et, par derrière, elle lui retint le bras, et l’embrassa en lui disant : « Pardonnons-nous et Allah nous pardonnera ! »

Et le fils du sultan oublia toutes ses tribulations, en voyant le sourire de l’exquise adolescente qu’il avait tant désirée. Et il lui pardonna et l’aima.

Et ils vécurent dans la prospérité, en laissant une nombreuse postérité.

— Et Schahrazade, ne se sentant point fatiguée cette nuit-là, raconta encore au roi Schahriar, l’histoire suivante, qui est celle du Délieur.