Le Pirate (Montémont)/Chapitre IX

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Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 16p. 103-110).

CHAPITRE IX.

le colporteur.


C’est un prudent et digne marchand ; il n’éblouira pas vos yeux, comme Autolycus, par des frivolités et des attrapes mondaines ; mais il assaisonne toutes ses brillantes marchandises de salutaires conseils appropriés à leur usage, comme on accommode une oie avec sauge et romarin.
Vieille Pièce.


Le matin suivant, Mordaunt, pour répondre aux questions de son père, entra dans quelques détails sur le marin naufragé qu’il avait arraché à la fureur des vagues. Mais il n’avait encore répété qu’une partie des renseignements que lui avait donnés Cleveland, lorsque M. Mertoun se troubla tout-à-coup… Il se leva précipitamment, et après avoir fait deux ou trois tours de chambre, il se rendit dans la pièce intérieure où il se retirait d’ordinaire quand il ressentait les attaques de sa maladie mentale. Le soir, il reparut sans aucune trace d’agitation ; mais on peut bien supposer que son file évita de revenir sur le sujet qui l’avait affecté.

Mordaunt Mertoun ne put donc recourir à personne pour se former une idée nette et réfléchie sur la nouvelle connaissance que la mer lui avait envoyée ; et, en somme, il fut surpris de trouver lui-même le résultat moins favorable pour l’étranger qu’il ne l’avait cru d’abord. Il semblait à Mordaunt qu’un instinct secret le repoussait de cet homme. À vrai dire, le capitaine était bien fait, ses manières étaient franches et prévenantes ; mais il parlait toujours d’un ton de supériorité que Mordaunt n’aimait pas du tout. Quoique le jeune Mertoun fût passionné pour la chasse, qu’il fût rare de posséder un fusil espagnol, et qu’en conséquence il le démontât mainte et mainte fois avec la plus grande curiosité, donnant toute son attention aux pièces les plus minutieuses du chien et des ornements, il ne pouvait cependant s’empêcher, au fond, d’avoir quelques scrupules sur la manière dont il l’avait acquis.

« Je n’aurais pas dû l’accepter, pensait-il ; peut-être le capitaine Cleveland me l’a-t-il donné comme paiement du léger service que je lui ai rendu ; et pourtant c’eût été malhonnête de refuser, à la manière dont il me l’offrait. Je souhaiterais qu’il eût davantage l’air d’un homme à qui on s’estime heureux d’avoir des obligations. »

Mais une journée de chasse heureuse le réconcilia avec son fusil, et il se persuada, comme tous les jeunes chasseurs en pareille occasion, que tous les autres fusils n’étaient que des canonnières en comparaison. Mais être condamné à tirer des mouettes et des veaux marins, quand il y avait des Français et des Espagnols à viser… quand il y avait des vaisseaux où l’on pouvait monter à l’abordage, et des pilotes à descendre, lui semblait un sort déshonorant et méprisable. Son père lui avait parlé de quitter ces îles, et aucun autre genre d’occupation ne se présentait à son imagination que la profession de marin, à laquelle il s’était adonné depuis son enfance. Pendant long-temps son ambition n’avait pas d’abord visé plus haut qu’à partager les fatigues et les dangers d’une expédition de pêche dans le Groënland, car c’était sur ce théâtre que les Shetlandais accomplissaient leurs plus périlleuses aventures. Mais depuis que la guerre s’était rallumée, l’histoire de sir Francis Drake, du capitaine Morgan, et d’autres hardis aventuriers dont Bryce Snailsfoot lui avait vendu l’histoire, avait produit une vive impression sur son esprit, et l’offre du capitaine Cleveland revenait fréquemment à son imagination, quoique le plaisir d’un tel projet fût un peu diminué par la crainte de trouver, dans une longue course, beaucoup d’objections à faire contre le caractère de son futur commandant. Il avait déjà remarqué que l’étranger était opiniâtre, et qu’il pouvait facilement devenir injuste : si à sa bonne humeur se joignait un air de supériorité, son mécontentement devait contenir beaucoup plus de ce désagréable ingrédient que n’en pouvaient digérer les personnes soumises à ses ordres. Et pourtant, après avoir songé à tous les risques, s’il pouvait seulement obtenir l’assentiment de son père, avec quel plaisir Mordaunt irait-il alors chercher des scènes nouvelles et d’étranges aventures ! et il se proposait de s’illustrer par des exploits qui formeraient le sujet de mille histoires pour les aimables sœurs de Burgh-Westra… histoires qui feraient pleurer Minna, rire Brenda, et dont toutes deux s’émerveilleraient. Telle devait être la récompense de ses fatigues et de ses dangers ; car le foyer de Magnus Troil avait une influence magnétique sur ses pensées, et quelque part qu’elles s’égarassent dans ses rêveries, c’était le point où elles venaient aboutir.

Quelquefois Mordaunt songeait à faire part à son père de la conversation qu’il avait eue avec le capitaine Cleveland et de la proposition du marin ; mais les notions générales qu’il avait données à son père sur l’histoire de cet individu, le matin qui suivit son retour du village, avait produit un effet sinistre sur l’esprit de monsieur Mertoun, et le fils n’osait plus parler sur aucun sujet qui s’y rattachât. Il serait assez temps de communiquer la proposition du capitaine Cleveland lorsque le vaisseau matelot arriverait, et quand il réitérerait son offre d’une manière plus formelle ; Mordaunt supposait que ces événements arriveraient sous peu.

Mais les jours se groupaient en semaines et les semaines en mois, et il n’entendait plus parler de Cleveland ; il apprit seulement par une visite accidentelle de Bryce Snailsfoot que le capitaine demeurait à Burgh-Westra comme membre de la famille. Mordaunt en fut quelque peu surpris, quoique l’hospitalité libérale de ces îles, hospitalité que Magnus Troil, vu sa fortune et son caractère, exerçait dans toute son étendue, dût faire regarder comme chose ordinaire de voir un étranger établi dans la maison jusqu’à ce qu’il jugeât bon d’en sortir. Il lui semblait étrange qu’il n’eût point encore visité les îles du nord pour s’enquérir de son bâtiment, ou qu’il ne préférât point plutôt résider à Lerwick, où les vaisseaux pêcheurs amenaient souvent des nouvelles des côtes et des ports d’Écosse et de Hollande. Et puis, pourquoi n’envoyait-il pas chercher la caisse qu’il avait déposée à Jarishof ? Et, par dessus tout, Mordaunt pensait que la simple politesse aurait dû obliger l’étranger à lui envoyer un message en signe de souvenir.

Ces sujets de réflexion se rattachaient à un autre encore plus désagréable et plus difficile à expliquer. Avant l’arrivée de cet étranger, une semaine ne se passait point sans que Mordaunt reçût de Burgh-Westra quelque compliment qui lui prouvât qu’on songeait toujours à lui, et les occasions manquaient rarement d’entretenir une correspondance suivie. Minna n’avait pas les paroles d’une ballade norse, ou désirait avoir pour ses diverses collections des plumes, des œufs, des coquillages ou quelques échantillons des herbes marines les plus rares ; Brenda lui envoyait une énigme à deviner ou une chanson à apprendre. L’honnête et vieil udaller, dans un barbouillage qui aurait pu passer pour une inscription runique, adressait ses cordiales salutations à son jeune ami, accompagnées d’un cadeau consistant en excellentes provisions de bouche, et de vives instances pour qu’il vînt bientôt à Burgh-Westra, et qu’il y demeurât aussi long-temps que possible. Ces aimables marques de souvenir étaient souvent apportées par un messager spécial : en outre, jamais passager ou voyageur n’allait d’une maison à l’autre sans dire à Mordaunt quelque joyeux compliment de la part de l’udaller et de sa famille. Depuis peu cette correspondance était devenue de moins en moins suivie, et aucun envoyé de Burgh-Westra n’avait visité Jarlshof depuis plusieurs semaines. Mordaunt observa et sentit ce changement, et il questionnait Bryce aussi minutieusement que son orgueil et la prudence le lui permettaient, afin de découvrir, s’il était possible, la cause de cet oubli. Il s’efforça de prendre un air d’indifférence pour demander au colporteur s’il n’y avait point de nouvelles dans le pays.

« De grandes nouvelles, répondit le colporteur, et en grand nombre. Ce vieux tou, le nouveau facteur, veut faire un changement dans les bismars et les lispunds[1]  ; et notre digne fowd, Magnus Troil, a juré qu’avant d’adopter ces innovations, il jetterait le facteur Yellowley du haut de Brassa-Craig. — Est-ce tout ? » demanda Mordaunt, que le sujet n’intéressait guère. « Si c’est tout ? c’est bien assez, je pense ; d’après quoi vendra-t-on et achètera-t-on, si on change poids et mesures ? — Cela est vrai ; mais avez-vous ouï parler de bâtiments étrangers à la hauteur de l’île ? — Six dogres hollandais à Brassa, et, à ce que j’ai entendu dire, une galiote de grande dimension, avec ses voiles en berne, dans la baie de Scelloway. Elle doit venir de Norwége. — Point de vaisseaux de guerre ni de sloops ? — Aucun depuis que le Milan apprivoisé appareilla avec les hommes pressés[2]. Si c’était la volonté de Dieu, et que nos compatriotes en fussent dehors, je souhaiterais qu’il s’en allât au fond de l’eau. — Point de nouvelles à Burgh-Westra ?… toute la famille se porte bien ? — Oui, bien et fort bien… un peu fatiguée peut-être à force de s’amuser, de rire et de danser toute la nuit, dit-on, avec le capitaine étranger qui y demeure, celui qui, l’autre jour, fit naufrage à Sumburgh-Head… il avait moins sujet de rire alors. — Ils s’amusent, dansent toute la nuit ! » répéta Mordaunt, loin d’être satisfait… « Et avec qui danse le capitaine Cleveland ?… — Avec celles qui lui plaisent, j’imagine ; en tout cas, il met tout le monde en branle avec son violon. Mais, en conscience, je n’en sais pas long sur ce sujet, car, sur ma foi, je ne puis regarder ces maudits entrechats. On ne devrait pas oublier que la vie est un tissu de laine pourrie. — J’imagine, Bryce, que c’est pour rappeler aux yeux cette salutaire vérité, que vous vendez de pareilles marchandises, » répliqua Mordaunt, mécontent de sa réponse et de ses scrupules affectés.

« C’est-à-dire que j’aurais dû me rappeler que vous êtes vous-même violoniste et danseur de profession, monsieur Mordaunt ; mais je suis vieux et je dois décharger ma conscience. Vous irez sans doute à la danse qui aura lieu à Burgh-Westra la veille de Jean… (Saint-Jean, comme l’appellent les gens aveugles) ; et je ne doute pas qu’il ne vous faille quelques ornements mondains… culottes, justaucorps, ou autres. J’ai des nouveautés de Flandre. » Sur ce il plaça son magasin portatif sur la table et se mit à l’ouvrir.

« La danse, répéta Mordaunt… la danse de la veille de la Saint Jean ?… M’apportez-vous une invitation, Bryce ? — Non… mais vous savez bien que vous êtes toujours le bienvenu, prié ou non prié. Le capitaine… comment l’appelez-vous ?… doit être le skudler, comme on dit… le chef de la bande enfin. — Le diable l’emporte ! » s’écria Mordaunt impatienté.

« Toute chose arrive en son temps, répliqua le colporteur ; ne pressez personne… le diable touchera ce qui lui revient, je vous en réponds, ou ce ne sera point faute de le demander. Je vous dis la vérité, quoique vous me regardiez comme un chat sauvage. Ce même capitaine, je ne sais pas son nom, m’a acheté un gilet semblable à celui que je vais vous montrer… rouge, avec une guirlande charmante, et joliment brodé ; oui, j’ai le pendant pour vous, avec une bordure verte ; et si vous voulez danser auprès de lui, il faut l’acheter, car ces bordures font aujourd’hui tourner la tête aux jeunes filles. Regardez… comme il fait bien, » ajouta-t-il en le retournant dans tous les sens ; « regardez-le à la lumière, à l’endroit et à l’envers… il montre d’où il vient… il vient d’Anvers… et le prix, quatre dollars ; le capitaine a été si content du sien, qu’il m’a jeté vingt shellings jacobus, et m’a dit de garder le reste, puis d’aller au diable !… profane insensé ! que je le plains ! »

Sans demander si le colporteur donnait sa compassion à l’imprudence mondaine ou à l’irréligion du capitaine Cleveland, Mordaunt se détourna, croisa les bras, et se promena dans l’appartement, en marmottant : « N’être pas invité… un étranger le roi de la fête ! » Mais il finit par le répéter si haut, que Bryce en comprit à moitié le sens.

« Quant à l’invitation, je prendrai la licence de vous dire que vous serez invité, monsieur Mordaunt. — Ont-ils donc prononcé mon nom ? demanda le jeune Mertoun. — Je ne pourrais vous le dire précisément, répliqua Bryce Snailsfoot ; mais vous n’avez pas besoin de détourner si brusquement la tête, comme un veau marin qui quitte le rivage ; j’ai entendu dire que tous les compagnons de la joie y assisteraient, et doit-on penser qu’ils vous laisseraient à l’écart, vous, leur vieil ami, le pied le plus agile (puisse le ciel, au jour des bontés, vous envoyer un meilleur éloge !) qui fît jamais des pirouettes au son du violon, d’ici à Vist ! Je vous considère comme invité, et vous ferez bien de vous pourvoir d’un gilet, car tout le monde sera beau et brillant… Le Seigneur en ait compassion ! » Il continuait, en parlant ainsi, à suivre de ses grands yeux verts les mouvements du jeune Mordaunt Mertoun, qui de son côté continua à se promener dans la chambre d’un air pensif, que le colporteur interpréta assez mal, car il se figurait, comme Claudio, que si un homme est chagrin, c’est qu’il manque d’argent. Après un instant de silence, Bryce reprit en ces termes : « Vous n’avez pas besoin de vous attrister à ce sujet, monsieur Mordaunt ; car, bien que j’aie vendu ma marchandise au capitaine à un prix raisonnable, cependant je veux vous traiter en ami, comme une ancienne et bonne pratique, et mettre la marchandise, comme on dit, à portée de votre bourse… J’attendrai bien jusqu’à la Saint-Martin, ou même la Chandeleur. J’agis toujours avec décence, monsieur Mordaunt ; le ciel me garde de presser personne, encore moins un ami qui m’a souvent donné de l’argent ! ou je me contenterai de recevoir la valeur du gilet en plumes, en outres de mer, en peaux, en pelleterie… Personne ne sait mieux que vous comment trouver ces marchandises… Et d’ailleurs je suis sûr de vous avoir vendu la fleur des poudres ; je ne sais si je vous ai dit qu’elle venait de la provision du capitaine Plunket, qui périt près du Scaw d’Unst, avec le brick Marie, il y a six ans. C’était un chasseur de première force, et c’est un grand bonheur que la caisse nous soit arrivée sans humidité. Je n’en vends qu’à de bonnes pratiques. Je vous le répète donc, si vous aviez quelques objets à échanger contre mon gilet, je suis prêt à conclure marché avec vous, car assurément on vous invitera pour la veille de la Saint-Jean, et vous ne voudriez pas paraître moins élégant que le capitaine… ce ne serait pas décent. — J’irai, du moins, convié ou non, » dit Mordaunt en s’arrêtant court dans sa promenade, et en prenant le gilet que tenait le colporteur ; « et, comme vous dites, je ne leur ferai pas honte. — Prenez garde, prenez garde, monsieur Mordaunt ! s’écria le colporteur ; vous prenez cela comme un ballot de toile à matelas… vous allez le mettre en pièces, et puis vous direz que ma marchandise n’est pas solide… Le prix est de quatre dollars… dois-je vous inscrire sur mon livre pour cette somme ? — Non, » répondit Mordaunt brusquement ; et tirant sa bourse, il lui jeta le prix du gilet.

« Grâce soit faite à vous pour porter le gilet, dit le joyeux colporteur, et à moi pour faire profiter cette monnaie ! puisse le ciel nous protéger des vanités terrestres et d’une avarice mondaine ; vous envoyer le vêtement blanc, qui est plus désirable que les mousselines, batistes, linons et soies de ce monde, et m’envoyer à moi les talents qui valent plus que l’or pur d’Espagne ou les dollars hollandais !… Et… mais Dieu garde ce jeune homme ! pourquoi chiffonner cette soie de la sorte, comme si c’était un torchon de paille ? »

En ce moment, la vieille Swertha, la femme de charge, entra : Mordaunt, comme s’il eût été pressé de changer de pensée, lui jeta son nouvel achat avec une insouciance dédaigneuse ; et tout en lui disant de le serrer, il prit son fusil qui était dans un coin de la chambre, revêtit son accoutrement de chasse, et sans faire attention à Bryce qui tâchait d’amener la conversation sur la superbe peau de veau marin, aussi douce que celle d’un lapin, dont étaient faits l’étui et la bandoulière de son fusil, il sortit brusquement de la chambre.

Le colporteur, avec ses yeux verts, louches et sordides, que nous avons déjà décrits, resta un instant à regarder le chaland qui traitait sa marchandise avec si peu de respect.

Swertha le regarda aussi avec quelque surprise. « Ce jeune homme est fou, dit-elle. — Fou ! répéta le colporteur ; il sera aussi fou que son père l’a jamais été. Arranger de la sorte une emplette qui lui a coûté quatre dollars !… Oui, vrai poisson fou, comme disent les pêcheurs de l’est. — Quatre dollars pour ce chiffon vert ! » reprit Swertha, s’accrochant aux mots que le colporteur avait laissé malheureusement échapper… « un beau marché, ma foi ! Je ne sais s’il est plus fou que vous n’êtes voleur, Bryce Snailsfoot ? — Je ne dis pas qu’il lui a coûté précisément quatre dollars ; mais d’ailleurs, l’argent du jeune homme lui appartient, j’espère, et il est d’âge à faire lui-même ses emplettes ; et quand même, la marchandise vaut bien le prix, et plus. — Ah ! quand même, » reprit Swertha froidement, « je verrai ce qu’en pensera son père. — Vous n’aurez point cette méchanceté-là, mistress Swertha, ce serait un singulier remercîment pour le beau fichu que je vous ai apporté de Lerwick. — Et dont vous demanderez un bon prix ; car telle est toujours l’issue de vos bontés. — Vous en fixerez vous-même le prix ; ou je vous ferai crédit jusqu’à ce que vous m’achetiez quelque chose pour la maison de votre maître ; il pourra nous faire un compte rond. — C’est juste et vrai, Bryce Snailsfoot, je crois que nous aurons besoin d’un peu de linge… Car il ne faut pas s’imaginer que nous filions comme s’il y avait ici une maîtresse de maison ; aussi ne faisons-nous jamais de toile. — Et c’est ce que j’appelle marcher dans les voies saintes, car il est dit : N’oubliez pas ceux qui achètent et vendent. Ce texte produit de grands gains. — Il y a du plaisir à faire affaire avec un homme discret qui sait tirer parti de tout, dit Swertha ; et maintenant que j’ai jeté un second coup d’œil sur le gilet de ce jeune fou, je trouve qu’il vaut honorablement quatre dollars. »



  1. Ce sont des poids d’origine norwégienne, encore en usage dans les îles Shetland. a. m.
  2. Allusion à la presse anglaise, sorte de recrue forcée de matelots. a. m.