Le Poulailler/Chapitre25

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Librairie agricole de la Maison rustique (p. 227-240).

CHAPITRE XV

Race de Hambourg.


La race de Hambourg comporte plusieurs variétés bien tranchées, dont les principales sont :

La hambourg papillotée ou pailletée, argentée, et la Hambourg papillotée ou pailletée, dorée.

Ce nom de papillotée et de pailletée vient des taches en forme de paillettes qui couvrent une grande partie de leur plumage ;

La hambourg noire,

La campine argentée et la campine dorée, désignation qui vient de la province dont elles sont soi-disant originaires. Cette variété est connue aussi dans plusieurs pays sous le nom de Poule pond tous les jours. Les Anglais la nomment hambourg crayonnée.

Il en existe d’autres variétés, mais elles sont obtenues avec des espèces différentes ou avec les variétés ci-dessus mentionnées, et ne méritent pas d’être cataloguées.

Variété de Hambourg papillotée ou pailletée, argentée.
Variété de Hambourg papillotée ou pailletée, dorée.


POULE.
PROPORTIONS ET CARACTÈRES GÉNÉRAUX.

C’est avec la poule de Padoue que cette ravissante espèce a le plus de ressemblance. Plumage blanc et noir papilloté ; crête frisée ; allure extrêmement vive et très-élégante ; forme moelleusement arrondie.


POIDS, DIMENSIONS ET CARACTÈRES PARTICULIERS.

Poids. — 2 kilogrammes.

Taille. — Un peu au-dessous de la moyenne.

Tête. — Forte, aplatie par-dessus.

Œil. — Énorme, de couleur foncée, très-brillant, et donnant à un groupe de cette variété une physionomie toute particulière.

Iris. — Brun foncé.

Pupille. — Noire.

Joues. — Rouges et dégarnies autour de l’œil, parsemées de petites plumes fines et blanches dans les autres parties.

Crête. — Frisée, régulièrement hérissée, de petites pointes longues de deux millimètres, et formant ensemble une surface presque aplatie, oblongue, arrondie en avant, pointue en arrière, recouvrant la base du bec, diminuant de volume au fur et à mesure qu’elle gagne l’arrière de la tête, qu’elle dépasse de très-peu.

Barbillons. — Placés bien au-dessous du bec, parfaitement arrondis et creusés, affectant la forme d’une feuille de buis (un centimètre carré de superficie environ).

Oreillons. — Blancs, nacrés, posés à plat sur la joue, très-petits (un demi-centimètre carré de superficie environ).

Bouquets. — Blancs.

Bec. — Blanc, légèrement bleuâtre à la base.

Patte, canon de la patte. — De taille proportionnée et de couleur bleu cendré.

Ponte. — Excellente ; œufs très-délicats et de taille moyenne.

Incubation. — Nulle.


DESCRIPTION DU PLUMAGE.

Plumes de la tête, aux abords de la crête et à la partie supérieure antérieure du cou, blanches.

Plumes du camail (grav. 98), blanches, marquées d’une tache noire intense à l’extrémité.
Grav. 98. — Plume du camail.

Comme les premières plumes supérieures du camail près de la tête sont extrêmement petites et qu’elles augmentent de taille au fur et à mesure qu’elles gagnent la base du cou, la dimension de chaque tache est proportionnée à celle de chaque plume, seulement ces taches sont plus allongées dans cette région que dans les autres.

Les plumes du plastron (grav. 99) ont une grande analogie avec celles du camail, et sont d’un dessin plus régulier et plus uniforme.

Celles des reins, des épaules, du recouvrement de la queue, des cuisses et des jambes, doivent, autant que possible, être semblables à celles du dos et du plastron.
Grav. 99. — Plume du dos et du plastron.

Grandes plumes de l’aile (grav. 100), blanches, entourées d’un cercle mince très-étroit, sur les bords latéraux, plus large aux extrémités.

Grandes du vol, toutes blanches.

Grandes caudales (grav. 101), blanches, à l’exception des extrémités, marquées régulièrement d’une bande noire.

Les plumes des flancs et de l’abdomen sont d’un gris brouillé.

Le tissu du plumage entier de ces charmantes bêtes est d’une finesse et d’une transparence extraordinaires ; le blanc est pur et lustré comme de la belle cire, le noir est reflété de vert violacé très-foncé.
Grav. 100. — Grande plume de l’aile.

Il est passablement rare de trouver des sujets parfaitement réguliers, mais des reproducteurs ordinaires peuvent donner de très-bons produits, pourvu qu’ils proviennent eux-mêmes de beaux animaux.
Grav. 101. — Grande plume caudale.


COQ.

Le coq est un peu plus gros que la poule, et l’ensemble de son plumage est plus clair, parce que les plumes du camail, du dos, des épaules et des lancettes, toutes abondantes, sont blanches, très-légèrement teintées de jaune-paille et marquetées seulement de petites taches noires, longuettes, écartées les unes des autres au camail et aux lancettes, un peu plus rapprochées sur le dos, au bas du camail et aux épaules. Les grandes plumes de l’aile sont blanches, à l’exception de quelques-unes qui sont un peu marquées aux extrémités. Toutes les faucilles sont blanches, excepté les pointes, marquées de noir. Les plumes du plastron, du recouvrement de l’aile, des cuisses, des jambes et les grandes caudales sont régulièrement marquées aux extrémités de la tache caractéristique. Les plumes du recouvrement de l’aile ont chacune, à leur extrémité, une bande noire régulière. La réunion de ces bandes forme deux barres parallèles, bien apparentes, qui traversent l’aile.

La crête, bien plus considérable que celle de la poule, se prolonge beaucoup en arrière ; les barbillons sont longs et pendants, ainsi que les oreillons, qui doivent être blancs.

La variété noire est identiquement semblable pour la forme, et son plumage est magnifiquement lustré.

Les hambourgs sont beaucoup plus vigoureux et plus grands que les campines, et les Anglais les réclament comme étant originaires de leur pays. En tout cas, ils y sont connus depuis très-longtemps et extrêmement reproduits dans les comtés de Lancashire et York-shire.

Quant à la variété de Hambourg papillotée ou pailletée, dorée, elle est identique pour la forme à la variété argentée ; seulement le dessin de son plumage, au lieu de s’élever sur fond blanc, se détache en noir sur fond chamois.

Une espèce qui a beaucoup de rapport avec la hambourg, et que l’on désigne en Angleterre sous le nom de poule faisanne, est identiquement pareille pour le plumage et la forme ; elle diffère par le volume, qui est plus petit, ainsi que par la tête, qui est surmontée d’une petite crête double en forme de cornes pointues, dans le genre de celle du crèvecœur, et de quelques petites plumes rares renversées en arrière en forme de huppe. Les joues et le cou sont entourés d’un collier de petites plumes noires retroussées et bouffantes ; les barbillons sont plus longs, les oreillons sont rouges. Il y a deux variétés, l’une dorée, l’autre argentée.

Toutes deux viennent de Hollande.


Campine, variété argentée. — Campine, variété dorée.


POULE.

Elle est plus petite que la hambourg.

Tête. — Proportionnée à son volume et semblable à celle de la poule de Hambourg.

Crête. — Frisée, semblable à celle de la hambourg. Cette caroncule présente souvent, dans la campine, une forme vasculaire, ce qui est regardé comme un défaut.

Oreillons, Barbillons et Bouquets. — Comme chez la hambourg.

Patte, canon de la patte. — Bleu.


DESCRIPTION DU PLUMAGE.

Le plumage de la variété argentée ne diffère de celui de la dorée que par la couleur du fond, sur lequel s’enlève la belle marqueterie qui distingue l’espèce.

La variété argentée est d’un beau blanc ; la dorée, d’un jaune chamois vif.

Dans l’argentée, les plumes du camail et de la tête doivent être d’un blanc net sans la moindre tache (grav. 102), et cela
Grav. 102. — Plume du camail.



Grav. 103. — Plume du dos.

Grav. 104. — Grande plume de l’aile.
jusqu’au dos et aux épaules, où commencent les beaux dessins noirs que présentent les plumes du dos (grav. 103).
Grav. 105. — Grande plume caudale.

Ces dessins se répètent aux plumes des épaules, aux plumes de recouvrement des ailes, à celles du plastron et des cuisses ; mais les marques diminuent un peu d’intensité dans la couleur et de netteté dans la forme, au fur et à mesure que les plumes se rapprochent des parties inférieures, et elles finissent par se brouiller aux flancs et à l’abdomen.

Le même dessin se répète aux plumes de recouvrement de la queue, mais les taches s’y multiplient quand les plumes, devenant de plus en plus longues, se rapprochent des grandes caudales, dont elles recouvrent la naissance.

Les grandes de l’aile (grav. 104) sont nettement, mais un peu irrégulièrement marquées de nombreuses taches transversales.

Les grandes caudales rappellent plus régulièrement les dessins caractéristiques, et ont une grande analogie avec les grandes plumes de recouvrement de la queue (grav. 105).

Le devant du cou est blanc comme le camail, de façon qu’il forme avec lui et la tête une partie entièrement blanche, qui se détache en cercle du reste du corps.


COQ.

Dans la campine, encore plus que dans la hambourg, le plumage du coq est plus clair que celui de la poule.

Le camail, le plastron, le dos, les cuisses et les épaules sont d’un blanc pur.

Les grandes de l’aile sont entourées de noir, ainsi que les plumes de recouvrement de l’aile, qui, réunies, forment, comme chez le coq de Hambourg, deux barres bien distinctes quand l’aile est fermée.

Les faucilles grandes, moyennes et petites doivent toutes être noires à reflets verts. Les lancettes sont noires et entourées d’un petit filet blanc. L’allure du coq est très-fière.

L’espèce est plus petite que la hambourg et d’une fécondité inouïe, car la poule pond jusqu’à trois cents œufs par an. Elle ne couve jamais.

Les campines sont très-délicats, surtout quand ils sont originaires de Hollande, d’où ils nous viennent à peu près tous. Mais, s’ils se montrent très-susceptibles dans les changements de climats, leurs petits deviennent très-rustiques quand ils restent sur le sol où ils ont été élevés.

Toutes les variétés de Hambourg et de Campine sont précoces, excellentes pour la table, et produisent beaucoup d’œufs, qui, quoique petits, sont d’un volume assez raisonnable pour entrer très-utilement dans la consommation.