Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ42.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 275-276).




HÂ 42 (SP. HÂ 41, 18-36)



Ce Hâ contient une série toute nouvelle d’invocations, consacrée presque tout entière à de grands objets naturels qui n’ont pas encore reçu leur yazamaidê. Ce Hâ est conçu dans le dialecte vulgaire.

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1 (Sp. XLI, 18). Nous vous offrons, ô Amesha-Spentas, l’ensemble du Yasna Haptanhâiti.

Nous sacrifions aux sources d’eaux.

Nous sacrifions aux gués des eaux.

Nous sacrifions aux embranchements des routes et aux confluents des routes.

2 (21). Nous sacrifions aux montagnes d’où les eaux coulent ; nous sacrifions aux lacs, réservoirs des eaux 1[1].

Nous sacrifions à l’abondance des grains 2[2] et nous sacrifions au dieu protecteur et formateur 3[3]. 3(23). Nous sacrifions à Mazda el à Zanithushlra ; nous sacrifions au ciel et à la ferre.

Nous sacrifions au venl puissant, créé par Mazda. Nous sacrifions au sommet Taèra de la llarailhi Baroza ’.

Nous sacrifions à la lerre el à toutes les choses bonnes. 4(2C). Nous sacrifions à la Bonne Pensée’ et au.x âmes des justes. Nous sacrifions à la Vàsi Pancà-sadvara’^.

Nous sacrifions à l’âne saint’ qui se tient au milieu de la mer VouruUasha Nous sacrifions à la mer Vourukasha.

5 (30). Nous sacrifions à Haoma d’or, qui pousse haut. Nous sacrifions à Haoma l’invigorant qui fait croître le monde. Nous sacrifions à Haoma qui éloigne la mort ■’. 6 (33). Nous sacrifions à l’écoulement des eaux ; nous sacrilioiis au vol des oiseaux.

Nous sacrifions à l’arrivée des prêtres, qui viennent du lointain "’, désireux de sanctifier le pays .

Nous sacrifions à tous les Amesha-Spenlas.

Yerihê hâtam.

4. Sur la Haraithi l>ai-eza ou Hara liarezaiti, Hlhurz. voir p. 101, n. 28 ; sur le Taèra, voir p. 102, n. 31 et Yt. XV, 7.

5. Voliu Manu, qui introduit les âmes des justes au Paradis : Vd. XIX, 31. 6. Sorte de Léviathan, plus formidable même que le Karô masyô (Yt. .XIV, 29).

— liunda/tin/i, WWl, 7 : « A propos du Vas Panc ;sadvaràu il est dit qu’il se meutdans la mer Fràkh-kart (Vouru-kasba) et sa longueur est telle que, courant d’une course rapitle de l’aurore au coucher du soleil, il fera seulement la longueur de sa taille. Il est dit aussi que les créatures des eaux vivent sous sa tutelle. » 7. Kliarem asliavancni, autre animal fabuleux, décrit au long dans le Bundahish, XIX : il a trois pieds, six yeux, neuf bouches ( ?), deux oreilles, une corne, le corps blanc ; il se nourrit d’une nourriture invisible el il est saint. Il est grand comme le mont Elvand ; sous sou pied, il y a place pour un troupeau de mille moutons ; son oreille couvrirait tout le Màzandaràn ; sa corne, qui a mille embranchements, détruit l’action des créatures mauvaises ; quand il plonge le cou dans la mer, elle tremble et le mont Gnàvad (v. p. 156) frémit. Son cri rend enceintes dans la mer toutes les créatures ormazdéenneset fait avorter celles d’.larimau ; son urine purifie toutes les eaux de l’Océan.

8. Sur la mer Vourukasha, voir Vendidad V, 15. 9. Les trois formes de Haoma : le Haoma jaune, le dieu Haoma, le Haoma blanc (voir p. 108, n. 64).

10. Le clergé ambulant : voir p. 94, n. 75.


  1. 1. vairîshcâ awezhdânâoûhô, âp-dahishn, lu par Nériosengh afshdân et assimilé à l’Eau Awzhdànva du Yt. XIX, 62.
  2. 2. aspenàcà yevînô, afzûnîgic î gôrtâyân ; voir Haurvatât et Ameretât, § 20.
  3. 3. pâyùshcà thwôreshtârà, pânakic î barînkar. Il semble que thwùreshtàrâ forme dvandva avec l’aspenâ de la proposition précédente, pâyûsh étant une forme abusive qui a entraîné la désinence du nominatif dans le thème. Ce dieu protecteur et formateur est Mithra (Mihiram iajdam, N.), rapproché d’aspenà yevinô, en sa qualité de dieu agricole. Cf. Yasna LXYII, 2.