Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ5.

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HÂ 5 [SRÔSH DARÛN]




Ce Hâ est emprunté au Yasna Haptanhâiti (Yasna XXXVII) et est conçu dans le dialecte des Gâthas. Il est intercalé ici comme paraphrase du premier paragraphe du Hâ VI, et l’on pourrait en pratique, en supprimant le § 1 du Hâ VI, considérer V et VI comme un Hà unique dont l’objet est d’offrir le sacrifice (yazamaidê) à Ahura et aux Amesha-Spentas (Hâ V = VI, 1) et aux autres divinités que l’on a en vue (VI, 2-20). L’énumération divine dans le Hâ VI est celle du Hâ II : la formule est yazamaidê « nous sacrifions ».


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Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom. « Regarder avec attention tout l’appareil du sacrifice » 1[1].


1. Ici nous sacrifions à Ahura Mazda, qui a créé le Bœuf, créé le Bien (l’Asha), créé les bonnes eaux et les bonnes plantes ; créé la lumière et la terre, et toute chose bonne 2[2] ; par sa souveraineté, sa grandeur et sa bonté protectrice 3[3]. 2 (4). Nous lui sacrifions, en tête de ses adorateurs 4 4.[4] qui vivent avec le bœuf 5[5].


3 (6). Nous lui sacrifions, par ses noms de Seigneur, ses noms de Grand Sage 6[6], ses noms bien-aimés et très bienfaisants ;

nous lui sacrifions, de tout notre corps et de toute notre âme.

Nous lui sacrifions, et aux Fravashis des justes, hommes et femmes.

4 (9). Nous sacrifions à Asha Vahishta 7[7], le très beau, l’immortel bienfaisant, qui est lumineux 8[8], qui est toute chose bonne 9[9] ;

nous sacrifions à Vohu-Manô et au bon Khshathra 10[10] ; à la bonne Religion 11[11] et la bonne Maîtrise 12[12] et la bonne Armaiti 13[13].

Yêńhê hâtâm 14[14].


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a


  1. 1. sâzishn hamâk khûp barâ nikîrishn.
  2. 2. Ces mots forment la partie essentielle de la prière que l’on récite avant de manger, le Bâji nân khordan : c’est ce que l’on appelle, des trois premiers mots, le Ithâ at yazamaidê.
  3. 3. havapanhâish ; hü-pdnakili ; surakskà : hava-panha est un dérivé neutre de hupanh.
  4. Comme chef du sacrifice, comme pêshpâi. — yasnya est généralement une épithète des dieux et signifie « digne de recevoir le Yasna » (Y. 1, note 70) : ici il est actif, « qui donne le Yasna, ishtâr » et désigne les acolytes du Zôt dans le sacrifice : cf. Dâdistàn, XLVIII, 13.
  5. 5. Ou « qui vivent du bœuf » ; cf. XII, 3 [XIII, 10] : le bœuf nourrit l’homme et l’homme remercie Ahura qui a créé le bœuf, § 1.
  6. 6. Les noms qu’il reçoit en sa qualité de Seigneur (àhûiryà, khûtâî) et ceux qu’il reçoit en sa qualité de Grand Sage (mazdà, dânâk) ; cf. p. 21. — Voir l’énumération de ces noms, Yasht I, 7-8, 12-15.
  7. 7. Le premier Amshaspand : voir page 24.
  8. 8. Au figuré et au propre comme Génie du feu.
  9. 9. La sainteté étant le bien suprême.
  10. 10. Le second et le troisième Amshaspand : l. l.
  11. 11 Daèna ; le Mazdéisme.
  12. 12. Fsératn, sardârîh. Le pehlvi ajoute en glose Khordat et Amurdat ; mais c’est là une glose isolée et amenée par le désir de retrouver les deux Amshaspands qui manquent, bien que la présence de Daêna prouve que nous n’avons pas affaire à un énumération stricte des Amshaspands. Le mot se retrouve plusieurs fois ailleurs et est expliqué « la maîtrise exercée avec vertu » (XXXIX, 15, amat sardârih pun frârânîh obdûnand ; XIV, 17 a la glose Khordat Amurdat, mais Nériosengh suppose un glose identique à celle de XXXIX, 15 : Kila svâmitvam vastuni uttamam karomi ; Y. L, 4, définit Fsératu « la maîtrise des chefs de la religion » (sardârih rat î dîn bûrtârân (XXIII, 12 : sardârih). Fsératu est donc une personnification du Ratu, la Direction morale. Le mot est évidemment un composé de ratu : fsé ne peut guère être autre que la contraction de vasé, à volonté : vasé-ratu ; cf. vasé-khshathra.
  13. 13. Armaiti, le quatrième Amshaspand ; les deux derniers, d’ordre matériel, sont laissés de côté.
  14. 14. Voir Hà IV, 26.