(I. La liturgie : Yasna et Vispéred)
Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1892.
Annales du Musée Guimet, Tome 21.
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APPENDICE A Ahura Mazda et les Amesha-Speñtas |
Ahura Mazda. — Speñta Mainyu et Añgra Mainyu. — Vohu Manô, Asha Vahishta, Khshathra Vairya, Speñta Ârmaiti, Haurvatàt, Ameretât |
5o et 6o Haurvatât, ph. Khordat, p. Khordâd, et Ameretât, ph. Amurdat, p. Murdâd, ont été primitivement « la Santé » et « le Non-Mourir » (Longue Vie) ; ils règnent sur les eaux et les plantes qui repoussent la maladie et la mort 14[14].
Angra Mainyu, par raison de symétrie, a créé six Daêvas principaux pour lutter contre les six Amesha-Speñtas. Leurs noms sont dans l’Avesta Akem-Manô, Iñdra, Sauru, Nâoṅhaithya, Tauru, Zairi. Parmi ces Daêvas, Akem-Manô (Akoman) « la Mauvaise Pensée » est le seul qui réponde exactement à son adversaire : les cinq autres semblent être d’anciens démons que l’on a utilisés pour les nécessités du système et qui n’ont point de rapport direct avec les Amesha-Speñtas qu’ils combattent. Quelquefois on remplace Nâoṅhaithya par Tarmat (Tarômaiti, l’orgueil), Ârmaiti étant, avec Vohu Manô, un des noms d’Amesha-Speñta qui peuvent se retourner.
Appendice B. — Les Génies des veilles (Gahs)
I. Les Génies des veilles, Asnyas ou Gâhs ; Hàvani, Rapithwina, Uzayêirina, Aiwisrùthrima Aibi-gaya, Ushahina. — II. Les auxiliaires des Gâhs : Sâvaṅhi, Fràdaṭ-fshu, Fràdaṭ-vîra, Fràdaṭ-vîspām-hujyàiti, Berejya. — Vîsya, Nmànya, Zañtuma, Dahyuma, Zarathushtrôtema.
I. Les Gâhs. — La journée est divisée en cinq parties ou veilles dites en zend Asnya 1[15], plus tard Gâh 2[16]. Ce sont :
1o Hâvani 3[17], Hâvan, le Gâh du matin (prâtassamdhyà, N.), commence à l’aurore (Bd. XXV, 9).
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- ↑ 1.Ahura, traduit en pehlvi khûtài (Y. XLVI XLV, 10 b ; par Nériosengh svâmin), dérive du substantif ahu qui a le même sens (voir l’introduction au Hâ XIX) : il s’emploie encore comme épithète d’homme ou de dieu (épithète d’Apâm napât, de Mithra ; du roi Husravas, Yt. XIX, 77 ; au pluriel, en parlant des rois, Yt. V, 85 ; XIV, 39).
- ↑ 2. Mazdào, traduit en pehlvi dânâk « sage, savant » (Y. XLVI XLV, 10 b ; par Nériosengh mahâjhâńin « le grand savant »). Cette dernière traduction repose sur une décomposition étymologique de mazdào en maz, grand et dào, qui sait. Cette étymologie, peut-être fausse, si mazdào est, comme le veut Benfey, le védique medhàs, rend bien en tout cas la conception de Mazda.
- ↑ 3. Ce n’est qu’un à-peu-près : speñta est traduit en pehlvi afzûnîg « qui a de l’accroissement », ce qui peut se prendre soit au sens actif, soit au sens passif, « qui rend plus grand » ou « qui grandit » ; le superlatif spénishta est traduit de même et glosé comme il suit : « c’est-à-dire que de quelque chose il peut faire beaucoup » (Ormazd Yasht), ce qui prouve que afzûnîg est pris au sens transitif. Speñta vient d’une racine su, qui a donné un grand nombre de dérivés exprimant tous l’idée de bien et de prospérité par celle d’accroissement : savô « l’accroissement, l’intérêt, le profit » ; saoidhi, même sens ; sévishta « très profitable, très utile » ; saoshyant « qui accroît, qui fait prospérer, bienfaiteur » (cf. Y. IX, 2, 8, note 8) ; spen, a-spen « bien-être, malaise » ; yavnè-su}, « toujours accroissant ». La traduction que nous adoptons. Esprit Bienfaisant, Esprit du Bien, n’est pas plus exacte littéralement que celle d’ « Esprit Saint » généralement admise ; mais elle se rapproche plus de l’idée fondamentale qui est celle du bien fait par le dieu. — Traité comme nom propre Speñta Mainyu est transcrit en pehlvi Spînâk mînôî ; cf. note 4.
- ↑ 4. Añgra Mainyu, Zanâk mînôî « Esprit qui détruit » (lire zanàk, au lieu de la lecture traditionnelle Gannâk mînôî ; g et z sont écrits de la même façon et Nériosengh traduit hantar « celui qui tue », ce qui est la traduction naturelle de zan-âk.
- ↑ La forme perse ; n’est pas inconnue au zend (arela, déjiṭ-areta, aretô-karethna). — L’Asha est célébré dans une prière qui est une des plus saintes du rituel : l’Ashem vohù : voir Hà XIX.
- ↑ 6. Voir plus haut, Yasna I, note 4.
- ↑ 7. τόν κύκλον τού Ούρανού Δία καλέοντεζ (Hérodote, I, 131) : Ζεύζ signifie le Dieu suprême, par suite Auramazda : les Sassanides mêmes, quand ils veulent rendre en grec le nom d’Ormazd, disent Διόζ Θεού : voir Y. I, note 4 et Ormazd et Ahriman, 30 sq.
- ↑ 8. Bundahish, 1, 23.
- ↑ 9. Les théosophes persans font plus tard de Bahman le premier esprit (Dabistan, début). — Cf. Firdausi : nukkust àfrinash Khirad rà shinâs « sache que l’intelligence a été sa première création » (éd. Vullers, p. 2).
- ↑ 10. Yasna XLVII [XLVI], 3, note 11.
- ↑ 11. Vd. XIX, 31, 102.
- ↑ 12. Yathà ahù vairyô (Hà XIX).
- ↑ 13. Voir l’Appendice sur la Hvaètvadatha (Yasna XIII).
- ↑ 14. Haurvatât et Ameretât, §§ 35-37.
- ↑ 1. Asnya ; adjectif dérivé de azan « jour » (* aznya).
- ↑ 2. Persan gâh, pehlvi gâs, le terme employé chez les Parsis pour désigner les cinq moments du jour ; est sans doute identique avec gâh, gâs « lieu », du perse gàthu, zend gàtu. Il ne faut pas confondre ce gâh, gâs, de gàthu, avec gâh, gâs, nom des Gâthas (v. Yasna XXVIII et suite), et par extension des cinq jours complémentaires qui prennent le nom des cinq Gâthas (v. Appendice D). gâh, gâs, moment du jour, n’est point identique avec gâh, gâs, lieu (du perse gâthu), mais avec gâh, gâs, la Gâtha : hâvan gâs est proprement « [le temps où l’on célèbre] les Gâthas de Hâvani » (Nirangistân, 46 ;. Le nom des gâhânbâr a la même origine, car « célébrer les Gâhânbârs » se dit « chanter les Gâthas » (v. Nirang., § 41, n. 2 ; § 42, n. 2, etc.).
- ↑ 3. Hàvani, commence à l’aurore ; tire sans doute son nom des rites de Haoma