Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume III/Fragments/X

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Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1893.
Annales du Musée Guimet, Tome 24.


FRAGMENTS
Spécimens parsis
Afrin Gâhânbâr.


Fac-simile 2. — AFRIN GAHANBAR 2

1. Hamâzôr. Soyez lout forls ! Soyez loul saints ! Que soit toute force et toute bonté !

Que soient tout forts le créateur Hôrmazd ; el la .Magnificence d’Hôrmazd ; et la Gloire d’Hôrmazd, et celles des Amsbàspands ! Que soient tout forls les Feux sacrés el [tous] les Feux’ ! Que soient foules fortes les Fravashis des justes ! Que soil toute forte la bonne Religion Mazdéenne ! Que soient loul forls les gens de bien des sept Keshvars de la terre, qui croient en la loi de la bonne R.eligiondes Paoiryô-tkaêshas, qui croient en la pure el bonne Religion Mazdéenne ; eux ayant avec nous, nous ayant avec eux communauté d’œuvres el de bonnes œuvres ! Soyez tout forts ! Soyez participants, soyez coopérants (l’un avec l’autre)* !

2. Que soil lout fort Ardâ-i’ravash le victorieux, à qui j’ai fait le sacrifice, à qui j"ai offert le Darûn, pour qui je fais le MyazdaM Puisse-l-il venir d’un coup’ dans le Trésor^ du créateur Hôrmazd, de la Magnificence d’Hôrmazd, de la Gloire d’Hôrmazd el des Amsbàspands ! 1. Formule finale du Srù&h Yasht Hàdlwkht. 2. Voir plus haut, p. cvn.

3. Adaràn et Atashdn.

4. Tous les fidèles de la communauté prolitent des bonnes œuvres l’un de Taulre. 5. Arldi Farvart, la divinité qui personnifie l’ensemble des Fravashis des justes (ashaonâm fravashayô : vol. II, 320, 50’2). G. Le banquet religieux ofTert aux fidèles, aux Gàhànbârs. 7. yô kardahîâ :=. êv-karlaU/i’i.

8. (janj, le trésor d"Ormazd où toutes les bonnes œuvres s’accumulent et portent Que la vigueur, la force, la puissance, la fermeté, l’ascendant victorieux vienneiil aux Fravashis des saints !

Que toutes les Fravashis des saints soient ici commémorées ! 3. Je demande cetio faveur que les bonnes œuvres, le sacrifice, le Darûn, le don de Myazda, les charités, les libéralités, les offrandes de libations, les dons faits pour réjouir des justes, et toutes les autres bonnes œuvres que je fais dans le monde, viennent dans le Trésor du créateur Hùrmazd, de la Magnificence d’iiùrma/d, de la Gloire d’IIùrmazd et des Amshàspands... ’.

4 . Les divinités du monde céleste, celles du monde terrestre ; le Génie de la Fortune ; les Fravashis des sainis, depuis Gayomart, le bienfaisant, jusqu’au victorieux Sôshyôsh, le li’ès glorieux ; celles des êtres qui sont, des êtres qui ont été, des êlres qui seront ; nés ou à naître ; de ce pays ou des pays étrangers ; hommes pieux ou femmes pieuses ; enfants en bas âge ou hommes déjà faits ; tous ceux qui sur cette terre sont morts dans la bonne Religion, toutes les Fravashis et les âmes de saints qui sont dignes d’être commémorées ; ces Fravashis et ces âmes qui espèrent en notre commémoration^ et dont la commémoration ajoutera à notre mérite, qu’elles soient ici commémorées dans l’accomplissement du sacrifice, dans l’offrande de ce Myazda !

5. Pancâca. Quarante-cinq [jours] pour le Maidhyôi-zarema3’a : mois Asha Vahishta, jour Dathush.

Pendant quarante-cinq jours, j’ai travaillé, moi llôrmazd, avec les Amshàspands. Ayant fait le ciel, j’ai célébré le Gàhànbàr et lui ai donné le nom de Gàh^ deMaidhyôi-zaremaya. Mois Ardibahisht, jour Dai-pa-Mihr^ : intérêt, appelé aussi le hamêslia sût (Vd. XIX, 271, a. 98). Puisse ce sacrifice rester et porter intérêt dans le ganjl

1. Deux lij ;nes que je ne puis traduire.

2. Tout ceci est l’abrégé ou l ;i paraphrase des formules du Yasna XXIII, 2-3 ; XXVI, 9.

3. is/idn pn ijàd kard imà umèd-dàr : cf. Yasna XXIII, 3. 4. Le Gàhânbdr est proprenieot « la célébration de la Gàh » (des Galbas ; p. 104, §41, note 2).

5. Du 15 Ardibahislit, ou ô mai. commence au jour Klior. finit au jour Dai-pa-Mihr’. C’est au Maidhôi-zaremaya que j’ai organisé le ciel ; avec les Amshàspands j’ai célébré un Myazda, et les hommes doivent faire à noire image. Quiconque offre ce Gàhànhâr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda) ou en donne à manger, en a le même mérile que si, en ce monde des corps, avec piélé parfaile, pour le salut de son âme, il avait donné mille chèvres, avec leurs agneaux, en don de charité h des justes ; par piété parfaile, pour le salut de son âme, qui csl la chose la plus excellente parmi les hommes. Comme (lit ce passage du Hâdhôkhl : <c hazanrem... que si en ce monde des corps, avec piété parfaile, pour le salut de son âme, il avait donné à des justes mille chèvres pleines, pour l’amour d’un être unique, [pour l’amour] de la Sainlelé parfaile . »

Celui qui n’offre pas ce Gàhânbâr, ne le prépara pas, n’en mange pas lui-même le Myazda ou n’en donne pas à manger, « aj’asnîm... déclarez-le incapable pour le sacrifice parmi les Mazdéens » c’est-à-dire que son sacrifice ne sera pas agréé : et pour chaque jour, d’un Gàhânbâr à l’autre, il contracle un péché de 180 stirs’*.

6. Khshvash. Soixante jours pour le Maidhvôishema : mois Tishtrya, jour Daihush.

Pendant soixante jours, j’ai Iravaillé, moi, Ilôrmazd, avec les Amshàspands. J’ai fait l’eau, j’ai célébré le Gàhânbâr et lui ai donné le nom de Maidhvôishema. Mois Tir, jour Dai-pa-31ihr’ : commence au jour Ivhor, finit au jour Dai-pa-.Mihr C’est au Maidhyôishema que j’ai rendu claire l’eau obscure ; avec les Amshàspands j’ai célébré un Myazda, et les hommes doivent faire h uoire image. Quiconque offre ce Gàhànbàr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda), ou eu donne à manger, a le même mérite que si en ce monde des corps, avec piélé parfaite, pour le t. Commence le 1""’ mai, iiiiit le 5 mai. Littéralement : <■ prenez le Gâh au jour Khor, la fin est au jour Dai-pa-.Mihr ».

2. Afrlntjàn Gcik, la. Ce passage prouve que YAfr’inijôn ^Vi/cni/yh’ appartenait au Hddht’ikhl Nask (v. s. p. xii :.

3. Afr’inrjân, 7 h.

4. Pkis (l’un demi tandfùhr (1 lannfûhr = 300 stlrs). 5. Du 31 juin au 4 j.uillet. sailli de son ;lme, il avait donné mille vaclios pleines, en don de charilé à des jusies ; par piélé parl’aile pour le salut de son Ame, qui esl la chose la plus exccllenle parmi les hommes. Comme dil ce passage du Hàdliùkhl’ : « hazahrem : ... que si, en ce monde des corps, avec piélé parfaile, pour le salul de son âme, il avait donné à des jusies mille vaches pleines, etc. ».

Celui qui n’oiïre pas ce Gàhàiihàr. ne le prépare pas, n’en manfje pas lui-même le .Myazda, ou n’en donne pas à manger, << avacô-urvaitim déclarez sa parole dépouillée de loule autorité parmi les MazJéens »- ; c’est-à-dire que sa parole sera tenue pour mensonge, on n’écoulera pas ce qu’il dit ; cl pour chaque jour, de ce Gàhànbàr à l’aiilre, il contracte un péché de 1 80 slin :

T.Pancàca. Soixante-quinze jours pour le Paitish-hahya : mois Kh«liallira-vairya, jour .

aghra.

Pendant soixaiile-quinze jours, j’ai travaillé, moi llùrmazd, avec les AmshàspaiKJs..l’aifaitla terre, j’ai célébré leGàliinbAr et lui ai donné le nom de Paitish-haliya. .Mois Shahrèvar. jour .Anêrân : commence au jour .Ashtàd, liiiil au jour .Vnèràn’. C’est dans le Paitish-hahya que j’ai séparé la terre et l’eau ; avec les .mshàspands j’ai célébré un .MyazJa, el b^s hommes doivent faire à noire image. Quiconque otTre ce Gàhànbàr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda), ou en donne à manger, a le mémo mérite que si, en ce monde des corps, avec piélé parfaite, pour le salul de son àme, il avait donné mille cavales avec poulain en don de charilé à dos jusies ; par piété parfaite, pour le salut de son ûme, qui est la chose la plus excellente parmi Icl ; hommes. Comme dit ce passage du Hadhùkhl* : « hazahrem... que si, en ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salul de son âme, il avait donné à des justes mille cavales avec leurs poulains, etc. ».

Celui qui n’offre pas ce GAliànbàr, ne le prépare pas, n’en mange pas 1. Afr’inrjiin. 8rt.

•2. Afrinijan, S b.

3. Du 12 au 16 sepleml)ri’.

•i. AfrUigon, 9 a. lui-même le Myazda, ou n’en donne pas à manger’, « garemô-vararihem, c’est-à-dire que, parmi les Mazdéens, on le tiendra pour vaincu dans l’épreuve du feu »2 ; on ne recevra pas ce qu’il donne et pour chaque jour, de ce Gâbânbâr à l’autre, il contracte un péché de 180 stirs. 8. Thrisatem. Trente jours pour l’Ayâthrima. Mois Milhra, jour Anaglira.

Pendant trente jours, j’ai travaillé, moi Hôrmazd, avec les Amshàspands. J’ai fait les plantes, j’ai célébré le Gâhânbàr et lui ai donné le nom d’Ayâlhrima. Mois Aîihr, jour Anêràn : commence au jour Ashtâd, finitau mois Anêrâii’. C’est dans l’Ayâthrima que j’ai fait les fruits de toute espèce ; avec les Arashâspands j’ai célébré un Myazda, et les hommes doivent faire à notre image. Quiconque offre ce Gâhânbàr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda), ou en donne à manger, aie même mérite que si, en ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salut de son <àme, il avait donné mille chamelles, avec leurs petits, en don de charité à des justes ; par piété parfaite, pour le salut de son âme, qui est la chose la plus excellente parmi les hommes. Comme dit ce passage du Hâdhôkht* : « hazanrem que si, en ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salut de son âme, il avait donné à des justes mille chamelles pleines ; etc. ».

Celui qui n’offre pas ce Gàhànbàr, ne le prépare pas, n’en mange pas lui-même (le Myazda), ou n’en donne pas à manger, « vâremnem^ c’est-fidire qu’on lui confisque le gros de son troupeau" parmi les Mazdéens, et il ne monte pas sur une bête de somme" (c’est-à-dire qu’il n’a pas le droit d’y monter), lit pour chaque jour, de ce Gàhàiibâr à l’autre, il contracte un péché de 180 stirs.

. Afriugdn, 9 A.

’. :. Je traduis d’après l’original zend (/. /.) : je ne comprends pas le texte parsi : ku andar majdiasnnn fjâhê oi pa nt/aeàfrigân dàred (éd. Bombay) : le manuscrit a : ku andar mazdayasnâ gàhôi pn gùh âfargâ dârêl. 3. Du 1 2 au 16 oclohre.

4. Afrbigàn, 10 a.

5. Afrlngân, Ç> h.

6. âbâr slaôr (ms.)

7. var slor (éd. =r ms. atcai slitur) nencsh’uiad. ku ncs/tinad ncshniad.  !). Ashtàitîm. (Jiialrc-vin^’ls jours pour le Maidhyàirya. .Moi, l),illni>li, jour Vorelhrujilina.

Peridanl quatre-vingts jours, j’ai travaillé, moi, Ilôrmazd, avec les Amshâï ^pands. J’ai fait les animaux, j’ai célébré le G ;h ; l)àr et lui a donné le

nom de .Maidhjûirya. xAIois Uai, jourBabràm : commencele jour Mihr, finit le jour Bahrâm’. C’est dans le Maidhyûirya que j’ai fait les cinq espèces d’animaux ; avec les Amshûspands j’ai célébré un Myazda, et les hommes doivent faire à notre image. Quiconque offre ce Gàhânbàr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda). ou en donni ; à manger, a le même mérite que si, en ce monde dos corps, avec piété parfaite, pour le salut de son âme, il avait donné mille tètes de chaque espèce en don do charité à des justes ; par piété parfaite, pour le salut de son âme, qui est la chose la plus excellente parmi les hommes. Comme dit ce passage du liàdliùivht : ’ hazanrem que si, en ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salut de son âme, il avait donné à des justes mille tètes de chaque espèce, etc. »-. Celui qui ii’oQre pas ce Gâhànbâr, no le prépare pas, n’en mange pas lui-même (le Myazda), ou n’en donne pas à manger, << yâtem gaêthanàm, on le dépouille de tous ses biens terrestres parmi les Mazdéens»^ : c’est-à-dire qu’on lui enlève parmi les Mazdéens tout ce qu’il possède de fortune au monde. Et pour chaque jour, de ce Gàhânbàr à l’autre, il contracte un péché de 180 s/irs.

10. Pancâca. Soixante-quinze jours pour le Hamaspathmaédava : jours des bienfaisantes et bonnes Gàthas

Pendant ?oixantc-quin/e jours, moi Ilùrniazd, j’ai travaillé avec les Amshàspands. .l’ai fait l’homme, j’ai célébré le Gàhânbàr et lui ai donné le nom de Hamaspathmaédava. Mois Spaudârmat, jour de la Gàh Vahishlôishl’. C’est au Hamaspalhmaêdaya que j’ai fait Ihomme et toutes les créatures ; avec les Amashâspands j’ai célébré un Myazda, et les hommes 1. Du 31 décembre au 4 janvier.

’2. Afr’,ngd„,i[a.

3. Afiinydii, 116.

4. Jours complémentaires. Cf. vol. 1, p. 36. 5. Du 16 mars au 20 mars.

T. III. 24 doivent faire à notre image. Quiconque offre ce Gâliânbâr, le prépare, en mange lui-même (le Myazda), ou en donne à manger, a le même mérite que si, en ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salut de son âme, il donnait tout le cours de l’année du pain chaud et du bon vin, en don de charité à des justes ; par piété parfaite, pour le salut de son âme, qui est la chose la plus excellente parmi les hommes. Comme dit ce passage du Hâdhôkht : « vîspa tarshuca : que si, dans ce monde des corps, avec piété parfaite, pour le salut de son âme, il avait donné à des justes tous grains et toutes liqueurs, toutes choses de grandeur, débouté, de beauté » ’. Celui qui n’offre pas ce Gâhânbâr, ne le prépare pas, n’en mange pas lui-même le Myazda, ou n’en donne pas à manger, « âhuirîm tkaêshem : on le déclare exclu de la loi d’Ahura parmi les Mazdéens »- ; c’est-à-dire qu’on ne lui accorde droit d’ester en justice ni comme demandeur, ni comme défendeur^ Et pour chaque jour, de ce Gâhânbâr à l’autre, il contracte un péché de 180 stîrs.

avaêzô dim*. « El l’homme sans tache le chassera à grands cris et en battant des mains ; l’homme sans tache le mettra au nombre des coupables de crime capital. Ainsi fera le Ratupour le disciple et le disciple pour le Ratu° ».

Celui qui laisse passer toute une année sans célébrer les Gàhânbàrs, le nom de son péché est Tanvalgân sur Margarzân. Que cet Afrtn vienne avec cent fois, mille fois, dix mille fois les biens qui sont dans la largeur de la terre, la longueur des rivières, la hauteur du soleiP ! Qu’il vienne à l’âme des libéraux et des justes, avec le secours, la force victorieuse du Maître Céleste, le haut, le grand Gâhdu Gâhânbâr ! [Mettre ici le nom dit Gdhànhâr que Ton célèbre.) 1. Afrmgnu, 12 a.

2. Afr’mgân, 12 h.

3. Traduction conjcelurale. Texte : ku pa pesmâlî avar ne kônad pn pasmâl’i liam ddistânl ncdehad.

4. Afiingân, 13.

5. Suitea parsi : frâjcc kharôçed kugàm aj pas koned andd gahnhav iâir ce kum kôned (éd. B. — ms. ga/wnbdr kukdr cimaikûnat) : ce qui semble une paraphrase du texte zend.

6. Voir page, 188, note 3. On’il vienne a l’Ame de rimmorlel Z.iiliislil, le S[)i(amide, ;iu >aiiit l’iùliur ; qui a reçu d’Hôrma/d dans toule sa purelé la pure Kelij,’ion Mazdéenne el l’a apportée aux Paoiryù-lkaêsha. ’ Les justes qui sont venus à ce Myazda, qui ont pris part à ce Mya/.da, puissent-ils, pour chaque pas, se rapprocher de 1 ,200 pas du Paradis resplendissant, le Garôllimàn.

(Juand ils s’y rendent, puissent augmenter leurs mérites ! Quand ils le quittent, puisse se déracirer d’eux le péché ! Que le maudit Ganù Minùi soit anéanti !

Que ce monde soit bon, que l’aulre monde soit heureux ! Qu’en fin de compte la vertu l’emporte !

Que mon âme entre au Garothmàn !

Soyez sauvés ! — Vis longtemps !

Atha jamyàt yatha âfrînâmi. Qu’il advienne selon ce vœu de moi ! Humatanâm ’.