Le soleil était levé et nous ne songions plus à nous cacher. Le roi et le duc vinrent nous rejoindre. Ils avaient l’air assez engourdis, mais un bain les tira de leur torpeur. Après déjeuner, le roi ôta ses bottes, releva son pantalon et s’assit au bord du radeau afin d’apprendre par cœur son Roméo et Juliette. Ce fut vite fait. Ensuite le duc, après lui avoir montré vingt fois comment il devait dire chaque phrase, en lui indiquant les endroits où il fallait soupirer ou poser la main sur son cœur, se déclara satisfait.
— Rappelez-vous, dit-il, que Juliette est une jeune fille douce et langoureuse ; elle ne doit pas mugir comme un taureau, ou braire comme un âne ; elle doit roucouler le nom de Ro…o…méo d’une voix de tourterelle.
Le même jour, ils s’armèrent de deux épées, que le duc avait fabriquées avec des lattes, et répétèrent la scène du combat, qui me parut bien plus amusante que celle du balcon. Le duc s’appelait Richard III, et le roi Richmond. Ils n’y allaient pas de main morte ; la façon dont ils s’escrimaient et s’injuriaient vous coupait la respiration. Sa Majesté finit par faire un pas de trop en arrière et tomba dans l’eau ; puis ils se reposèrent en causant de leurs aventures dans ces parages.
— Capet, dit le duc après dîner, nous donnerons une représentation de premier ordre dès qu’une bonne occasion s’offrira. Seulement, il me semble nécessaire d’allonger un peu la sauce. Vous réciterez le fameux monologue d’Hamlet…
— Le fameux quoi ?
— Comment, le fameux quoi ? Shakespeare n’a rien écrit de plus sublime. Un acteur est sûr d’être applaudi à tout rompre dans ce morceau-là, pourvu qu’il sache lever les yeux au ciel, froncer les sourcils, porter la main à son front, se croiser les bras, grincer des dents et prendre des airs de saule pleureur au moment convenable. Quant au costume, on le trouve partout. Il n’y a qu’à emprunter un manteau de deuil et un panache noir à l’entrepreneur des pompes funèbres.
— J’aime mieux ce costume de croque-mort que celui de Juliette.
— Eh bien, apprenez le discours par cœur. Vous vous en tirerez à merveille.
On ne s’ennuyait pas sur le radeau. Ce n’étaient que combats et répétitions. On s’arrêtait parfois pour acheter des provisions dans les petites villes que nous apercevions le long de la côte. J’emmenai le duc dans le canot ; mais il revenait en s’écriant : « Rien à faire ! » Cependant il ne s’était pas dérangé en pure perte, il avait fait imprimer son programme afin d’être prêt à tout événement.
Enfin la chance le favorisa. Nous arrivâmes, au bout de deux ou trois jours, en face d’un bourg assez peuplé. Le radeau fut amarré un demi-mille plus loin, dans une crique que les cyprès transformaient en une sorte de tunnel, et, sauf Jim, nous montâmes tous à bord du canot.
Un cirque ambulant devait donner une représentation dans l’après-midi et repartir le soir même. Or, les cirques attirent toujours beaucoup de monde, de sorte que nous tombions bien. Le duc loua la salle des réunions publiques et nous allâmes coller notre affiche dont voici la copie :
GRANDE ATTRACTION !!
POUR UN SOIR SEULEMENT !!
L’ILLUSTRE TRAGÉDIEN
DAVID GARRICK JEUNE
Du théâtre royal de Drury-Lane (Londres)
ET
EDMOND KEAN L’AÎNÉ
Du théâtre royal de Haymarket
ET DE TOUS LES THÉÂTRES IMPÉRIAUX DU CONTINENT
PARAÎTRONT DANS LEUR SUBLIME
SPECTACLE SHAKESPEARIEN INTITULÉ
LA SCÈNE DU BALCON
DE
ROMÉO ET JULIETTE
Roméo............................. M. GARRICK.
Juliette............................ M. KEAN.
Nouveaux décors, nouveaux costumes, nouveaux accessoires.
SUIVIE
DE L’ÉMOUVANT ET TRAGIQUE COMBAT
DE RICHARD III
Richard III............................. M. GARRICK.
Richemond............................. M. KEAN.
LE SPECTACLE
(À la demande générale)
SE TERMINERA PAR l’IMMORTEL MONOLOGUE DE
HAMLET !!!
OÙ L’ILLUSTRE KEAN
S’EST FAIT APPLAUDIR PENDANT 300 NUITS CONSÉCUTIVES
À PARIS
D’impérieux engagements européens rendent impossible une seconde représentation.
Les affiches posées, nous nous mîmes à flâner à travers la ville. Presque toutes les maisons étaient entourées de petits jardins où il ne poussait que de mauvaises herbes, des tessons de bouteille, des souliers éculés, des chiffons et des boîtes de fer-blanc défoncées. Les clôtures formées de planches disparates, les unes couvertes de mousse, les autres fraîchement rabotées, se penchaient en avant ou en arrière. Plusieurs de ces clôtures semblaient avoir été blanchies à la chaux à une époque quelconque — du temps de Christophe Colomb, disait le duc. Dans la plupart des jardins on voyait des porcs et des gens qui cherchaient à les chasser.
Les boutiques s’ouvraient sur la grande rue, avec des auvents soutenus par des poteaux auxquels les visiteurs attachaient leurs chevaux.
Le long des murs, des caisses d’emballage, des tonneaux vides où un tas de lambins se tenaient perchés, fumant, bâillant, déchiquetant leur siège avec un couteau de poche. Ils portaient tous des chapeaux de paille aussi larges qu’un parapluie ; mais les habits et les gilets étaient rares.
Dans toutes les rues on enfonçait dans une boue noire qui nulle part n’avait moins de deux ou trois pouces de profondeur. De temps en temps une truie arrivait avec sa famille ; elle se vautrait au beau milieu de la chaussée, fermait les yeux, agitait les oreilles, se laissait traire, et avait l’air aussi heureux que si le gouvernement la payait pour ça. Tout à coup quelqu’un se mettait à crier : « Chou-là, chou-là, Turc ! » et la truie détalait en grognant avec ses petits et avec un chien ou deux à chaque oreille. Alors les badauds se levaient et restaient debout jusqu’à ce qu’elle eût disparu ; mais, pour les réveiller complètement, il aurait fallu un combat de chiens.
Plus l’heure s’avançait, plus il arrivait de monde. Lorsqu’on commença à se diriger du côté du cirque, dressé sur la grande place, je fis comme les autres. Je profitai du moment où celui qui montait la garde venait de s’éloigner pour me glisser sous la toile. J’avais toujours ma pièce d’or de 20 dollars et quelque menue monnaie ; mais à quoi bon gaspiller son argent sans nécessité, surtout lorsqu’on ne sait pas ce qu’on recevra en échange ?
Eh bien, vrai, je n’aurais pas regretté le prix de ma place quand je vis entrer les écuyers et les écuyères qui arrivaient deux à deux, un monsieur à côté d’une dame. Il y en avait au moins vingt. Les dames étaient très belles, avec un teint plus rose et plus blanc que celui d’un enfant qu’on vient de débarbouiller. Leurs costumes devaient avoir coûté des millions de dollars, car ils paraissaient couverts de diamants. Ceux des hommes valaient beaucoup moins, je crois ; mais ils avaient l’air si fier que personne n’aurait osé le leur demander. C’était magnifique.
Après avoir fait une ou deux fois le tour de la piste, les voilà qui se lèvent et se tiennent debout sur leurs selles. Le maître du cirque — un monsieur très raide — tournait autour du poteau qui soutenait le milieu de la tente en faisant claquer sa chambrière et en criant houp ! houp ! Le clown marchait sur ses talons et imitait ses gestes. Bientôt les brides furent lâchées ; les dames se posèrent les poings sur les hanches ; les messieurs se croisèrent les bras et les chevaux partirent à fond de train. Enfin la musique endiablée cessa et le galop s’arrêta brusquement. Hommes et femmes sautèrent l’un après l’autre dans l’arène, firent les plus jolis saluts qu’il soit possible de voir et disparurent au pas de course au milieu des bravos.
Et ce n’était que le commencement. Mais vous m’accuseriez de mentir si je vous racontais tous les merveilleux tours de force que ces gens-là accomplirent quand ils revinrent un à un dans des costumes différents. Le clown, qui essayait de les imiter, finissait presque toujours par tomber à plat ventre, le nez dans la sciure de bois. Cela n’empêchait pas les imbéciles de l’applaudir tout comme s’il avait réussi. Par exemple, il avait la langue bien pendue. Le maître du cirque ne pouvait pas lui dire un mot sans s’attirer une riposte des plus drôles. Je ne sais pas où le clown allait chercher ces réponses-là ; il m’aurait fallu au moins un an pour en trouver la moitié. À un moment, un gros lourdaud, que ses voisins s’efforçaient de retenir, enjamba la balustrade et sauta, ou plutôt roula dans l’arène, en déclarant qu’il voulait monter à cheval. On voyait bien qu’il était ivre, car il trébuchait à chaque pas. Les gens du cirque essayèrent en vain de raisonner avec lui et de le ramener à sa place. Il n’écoutait personne, de sorte que la représentation fut interrompue. Les spectateurs commençaient à se fâcher, quand le maître du cirque intervint.
— Messieurs, pas de tapage, je vous en prie, dit-il. Puisque cet homme veut absolument nous amuser, laissons-le faire. Je crois qu’il en aura bientôt assez, quoique le cheval qu’on vient d’amener ne soit pas trop méchant.
Tout le monde battit des mains. On aida donc le gros paysan à monter en selle. Dès qu’il y fut, le cheval, qui n’était pas habitué à se sentir deux bras autour du cou, se mit à lancer des ruades et à se cabrer. Le clown, qui tenait la bride, dut la lâcher. Alors le cheval partit au grand galop, avec cet individu couché sur son dos et menaçant à chaque minute de tomber à droite ou à gauche, la tête en avant. On avait beau rire, ça ne me paraissait pas drôle, à cause du danger. Au bout du premier tour, il réussit à saisir la bride et à se mettre à califourchon, chancelant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Tout à coup il lâcha la bride, sauta d’un bond sur la selle et s’y tint debout, aussi à l’aise que s’il n’avait jamais été ivre, bien que son cheval allât bon train, je vous le garantis. Puis il commença à ôter ses habits et à les lancer au milieu du cirque. Les vestes, les pantalons, les cravates, les perruques pleuvaient ; il y en avait de toutes les couleurs et on ne voyait presque plus clair. Il se déshabilla si vite que l’on eut à peine le temps d’admirer ses dix-huit déguisements. Enfin il resta dans son vrai costume, un superbe costume collant qui resplendissait de paillettes d’or ou d’argent. Il ne ressemblait plus au lourdaud qu’on avait voulu mettre à la porte. Il cingla son cheval avec sa cravache, fit encore une fois le tour de la piste, sauta à terre, salua, et courut en sautillant du côté de l’écurie, tandis qu’on poussait des cris de surprise.
L’individu qu’on avait pris pour un ivrogne était tout bonnement le meilleur écuyer de la troupe, qui avait imaginé cette frime sans prévenir personne. Le directeur paraissait furieux, et je n’aurais pas voulu être dans la peau de celui qui venait de lui jouer ce tour — non, pas pour 1 000 dollars. Mes voisins soutenaient que la chose avait été arrangée d’avance et qu’il savait à quoi s’en tenir ; mais je n’en crois rien. En tout cas, ce cirque-là aura ma pratique chaque fois que je le rencontrerai.
Notre représentation à nous n’obtint pas le même succès, tant s’en faut. Elle n’attira qu’une trentaine de spectateurs. Ils pouffèrent de rire tout le temps et n’attendirent pas la fin du spectacle. Leur bonne humeur semblait avoir exaspéré le duc.
— Pas l’ombre d’un applaudissement ! s’écria-t-il. Bah ! avec ces gens-là, Garrick et Kean eux-mêmes auraient raté les plus beaux effets. Ils sont incapables d’apprécier Shakespeare. Il leur faut des farces de bateleur et je leur en servirai une.
Le lendemain matin, il se procura quelques feuilles de papier d’emballage, une bouteille d’encre, un pinceau et composa ce nouveau programme, dont plusieurs exemplaires furent vite collés sur les murs de la ville :
───
TROIS REPRÉSENTATIONS SEULEMENT !
LE CÉLÈBRE TRAGEDIEN
EDMOND KEAN L’AÎNÉ
DE TOUS LES THÉÂTRES ROYAUX DU CONTINENT
JOUERA SEUL
Sous la direction du fameux
DAVID GARRICK JEUNE
L’INIMITABLE INTERMÈDE DU
CAMÉLÉOPARD
OU
L’HOMME À QUATRE PATTES !!!
Puis au bas de l’affiche, en très grosses lettres, on lisait :
— Là, dit le duc, si cette dernière ligne ne les amène pas, c’est que je ne connais pas les gens de l’Arkansas.
On avait déjà presque entièrement démoli notre estrade. Nous passâmes une bonne partie de la journée à la remonter, à disposer un rideau et à couper des chandelles pour éclairer la rampe. Ce soir-là, la salle fut remplie en un clin d’œil. Quand il n’y eut plus de place, le duc, qui avait veillé lui-même à l’entrée de la salle, fila par une porte de derrière, monta sur les tréteaux et passa devant le rideau. Après avoir distribué trois beaux saluts, à droite, à gauche, au milieu, il prononça un petit discours. L’intermède auquel on allait assister était le spectacle le plus merveilleux que l’on eût jamais vu. Le célèbre Edmond Kean s’y montrait sous un jour nouveau. Sans l’aide des journalistes — car il dédaignait les éloges payés — il y avait obtenu des succès qui dépassaient toutes ses espérances, etc., etc. Enfin, comme le public s’impatientait, le duc se glissa derrière la toile, qui ne tarda pas à se lever.
Alors le roi arriva à quatre pattes en imitant un cheval qui se cabre. En fait de costume, il ne portait qu’un bout de caleçon ; mais sa peau, tatouée et rayée, brillait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il n’y a pas à dire, c’était très drôle. On crevait de rire. Quand il fut fatigué de caracoler, de grimacer, d’aboyer, de miauler, il tourna le dos et disparut en sautillant dans la coulisse. On le rappela, il dut recommencer jusqu’à trois fois et on n’en avait pas encore assez.
À la fin, le duc fit baisser le rideau et s’avança en posant la main sur son cœur. Il annonça qu’à son vif regret la tragédie du Caméléopard ne serait jouée que deux fois encore, parce qu’un engagement le rappelait à Londres, où toutes les places étaient retenues d’avance au Théâtre royal de Drury-Lane. Puis il salua et ajouta que, flatté d’avoir réussi à charmer un public aussi intelligent, il espérait que ces messieurs engageraient leurs amis à assister aux deux dernières représentations.
— Comment, c’est déjà fini ? s’écria-t-on.
— Oui, messieurs, répondit le duc. L’affiche ne promet qu’un intermède, et, vous ne devez pas l’ignorer, un intermède ne dure jamais longtemps.
Alors il y eut un beau vacarme.
— C’est une attrape ! On nous a mis dedans !
Tout le monde s’était levé ; on allait escalader la scène et empoigner ces tragédiens lorsqu’un grand monsieur, très bien habillé, sauta sur un banc et cria :
— Un moment, messieurs. Je n’ai qu’un mot à dire. On s’arrêta pour l’écouter et il reprit :
— Nous sommes atrocement floués, j’en conviens ; mais vous ne tenez pas à devenir la risée de nos concitoyens, je pense ? Si la chose s’ébruite trop tôt, nous n’en entendrons jamais la fin, tant que nous vivrons. Donc, ce qu’il y a de mieux à faire, c’est de sortir d’ici tranquillement et de porter le spectacle aux nues. De cette façon le reste de la ville se laissera mettre dedans et n’aura pas le droit de se moquer de nous.
— Oui, oui, cria-t-on. Le juge a raison.
— Eh bien, c’est convenu. Pas de tapage — pas un mot qui puisse donner l’éveil. Rentrez chez vous et conseillez à ceux qui n’ont pas donné dans le panneau de venir voir cet intermède.
Le jour suivant toute la ville parlait de ce curieux spectacle, si bien que le soir la salle fut encore comble. Le public vit que le juge et les autres s’étaient moqués de lui ; mais il ne se fâcha pas trop. Cela ne parut pas étonner le duc.
Nous avions apporté un tas de provisions à bord, et quand nous eûmes soupé, le duc dit à Jim de démarrer. On s’arrêta à 2 milles environ au-dessous de la ville et on établit le radeau dans un endroit où il aurait fallu de bons yeux pour le découvrir.
La troisième représentation attira encore plus de monde que les deux premières. Cette fois, ce n’étaient pas des nouveaux venus. Je remarquai que chaque spectateur arrivait les poches gonflées ou chargé d’un paquet bien enveloppé qu’il cherchait à cacher. Je devinai vite que ces paquets ne sortaient pas d’une boutique de parfumeur. Ils sentaient les œufs malades et les légumes pourris. Si je sais distinguer un chat mort à son odeur — et je m’y connais — j’en comptai soixante-quatre qui passèrent sans payer leur place. Je me faufilai un instant dans la salle ; mais je n’y restai pas longtemps. Je rejoignis le duc qui touchait lui-même le prix d’entrée.
— On étouffe, il n’y a plus de place, lui dis-je.
— Arrivez donc, me cria-t-il de façon à être entendu. Le spectacle commence dans dix minutes, et on a besoin de vous là-haut.
Je le suivis ; seulement je n’avais pas la moindre envie de monter sur la scène — je n’aime pas les œufs pourris. Il s’éloigna sans se presser ; mais il ne m’invita pas à monter. Dès qu’il eut tourné le coin, il allongea le pas et me dit :
— Maintenant, il s’agit de courir comme si le diable était à nos trousses. Au radeau !
Nous sautâmes à bord en même temps, aussi essoufflés l’un que l’autre, et deux secondes plus tard nous filions au milieu du fleuve, sans lanterne et sans avoir échangé une parole avec Jim qui se tenait prêt à partir. Je pensais au pauvre vieux roi, et je me demandais comment il parviendrait à se tirer d’embarras. J’aurais pu me dispenser de le plaindre, car il ne tarda pas à se glisser hors du wigwam.
— Eh bien, duc, demanda-t-il, avons-nous fait une bonne recette ?
Il n’avait pas mis le pied dans la ville ce jour-là !
Nous n’allumâmes notre lanterne qu’à deux ou trois milles plus loin. Durant le souper, les tragédiens se montrèrent très gais.
— Les imbéciles ! dit le duc. Je savais bien que notre premier public ne se vanterait pas d’avoir donné dans le panneau et qu’il nous enverrait les autres gobe-mouches de la ville. Je savais aussi qu’ils voudraient tous prendre leur revanche à la troisième représentation. En effet, c’était leur tour, et j’espère qu’ils ont profité de l’occasion pour se régaler. Les provisions ne leur manquaient pas. Les trois séances avaient rapporté 465 dollars à ces deux fourbes, et on rirait à moins.