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Les Chroniques de Sire Jean Froissart/Livre III/Chapitre IX

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Texte établi par J. A. C. Buchon (IIp. 386-390).

CHAPITRE IX.

Comment la garnison du chastel de Lourdes fut ruée jus et déconfite, et de la grand’diligence que le comte de Foix fit aussi de recouvrer ledit chastel de Lourdes.


« Ainsi que je vous conte, beau maître, eut en ce temps le duc d’Anjou le chastel de Mauvoisin, dont il eut grand’joie ; et le fit garder par un chevalier de Bigorre qui s’appeloit messire Chiquart de la Perrière. Et depuis le donna-t-il au comte de Foix, lequel le tient encore et le tenra tant comme il vivra ; et le fait bien garder par un chevalier de Bigorre, lequel est de son lignage, et le appelle-t-on messire Raymon des Landes. Et quand le duc d’Anjou ot la saisine de Mauvoisin, et délivré ce pays et toutes Landes-bourg des Anglois et des pillards, il s’en vint mettre le siége devant la ville et le chastel de Lourdes. Adonc se douta grandement le comte de Foix du duc d’Anjou, pour ce que il le vouloit voir de si près et ne savoit à quoi il tendoit. Si fit le comte son mandement de chevaliers et escuyers, et puis les envoya par toutes ses garnisons ; et mit son frère, messire Ernault Guillaume, en la ville de Morlens, atout deux cents lances ; et son autre frère, messire Pierre de Berne, atout deux cents lances, en la ville de Pau ; messire Pierre de Cabestain, en la cité de l’Eskalle, atout deux cents lances ; messire Monnant de Nouvailles en la ville de Harciel, atout cent lances ; messire Ernault Geberiel en la ville de Mont-Gerbiel, atout cent lances ; messire Foucaut d’Orchery en la ville de Sauveterre, atout cent lances ; et moi-même, Espaing de Lyon, fus envoyé au Mont de Morsen atout deux cents lances. Et n’ot chastel en toute Berne qui ne fût bien pourvu et de bonnes gens d’armes. Et il se tint à Ortais en son chastel et de-lez ses florins. » — « Sire, dis-je au chevalier, en a-t-il grand’foison ? » — « Par ma foi, dit-il, aujourd’hui le comte de Foix en a bien par trente fois cent mille ; et n’est oncques an qu’il n’en donne soixante mille, car nul plus large grand seigneur en donner dons ne vit aujourd’hui. » Lors lui demandois-je : « Sire, et à quels gens donne-t-il ses dons ? « Il me répondit : « Aux étrangers, aux chevaliers, aux écuyers qui vont et chevauchent par son pays, à ses hérauts, à menestrels, à toutes gens qui parlent à lui. Nul ne se part sans ses dons, car qui les refuseroit il le courrouceroit, » — « Ha, sainte Marie ! sire, dis-je, à quelle fin garde-t-il tant d’argent et d’où lui en vient tant ? Sont ses revenues si grandes comme pour tout ce assouvir ; je le saurois volontiers voire, si il vous plaisoit que je le sache. » — « Oil, dit le chevalier, vous le saurez. Mais vous m’avez demandé deux choses ; si faut que je vous conte l’un après l’autre, et je vous délivrerai premier de la première.

« Vous m’avez démandé tout premièrement à quel fin il garde tant d’argent. Je vous dis que le comte de Foix se doute toujours, pour la guerre que il a au comte d’Ermignac et pour les envahies de ses voisins, le roi de France ou le roi d’Angleterre, lesquels il ne courrouceroit pas volontiers. Et trop bien de leur guerre il s’est sçu dissimuler jusques à ores ; car oncques ne s’arma de l’une partie ni de l’autre, et est bien de l’un et de l’autre. Et vous dis, et aussi vous le direz quand i’accointance et la connoissance de lui aurez et que vous l’aurez ouï parler, et sçu l’état et l’ordonnance de son hôtel, vous verrez qu’il est aujourd’hui le plus sage prince qui vive et que nul haut seigneur, tel que le roi de France ou le roi d’Angleterre, courrouceroit le plus envis. De ses autres voisins, du roi d’Arragon ni du roi de Navarre ne fait-il compte ; car il fineroit plus de gens d’armes, tant a-t-il acquis d’amis par ses dons et tant en peut-il avoir par ses deniers, que ces deux rois ne feroient à une fois ou deux. Je lui ai ouï dire que, quand le roi de Chypre fut en son pays de Berne et il lui remontra le voyage du Saint-Sépulchre, il l’en amoura si à faire un grand conquêt par delà, que si le roi de France et le roi d’Angleterre y fussent allés, après eux ce eût été le seigneur qui eût mené la plus grand’route et qui eût fait le greigneur fait. Et encore n’y renonce-t-il pas ; et c’est en partie ce pourquoi il assemble et garde tant d’argent. Et le prince de Galles, du temps qu’il régna ès parties d’Aquitaine et qu’il se tenoit à Bordeaux sur Gironde, l’en mit en la voie ; car pour le pays de Berne le prince le menaçoit, et disoit que il vouloit que il le relevât de lui ; et le comte de Foix disoit que non feroit, et que Berne est si franche terre qu’il n’en doit hommage à nul seigneur du monde. Et le prince qui, pour ce temps, étoit grand et cremu, disoit que il le mettroit à merci. Et en eût fait aucune chose, car le comte d’Ermignac et le sire de la Breth qui héent le comte de Foix pour les victoires qu’il a eues sur eux, lui boutoient en l’oreille ; mais le voyage que le prince fit en Espaigne lui rompit. Et aussi messire Jean Chandos, qui étoit tout le cœur et le conseil du prince, brisoit le propos du prince à non guerroyer le comte de Foix ; et aimoit messire Jean le dit comte pour ses vaillantises. Mais le comte, qui se doutoit et qui sentoit le prince grand et chevalereux à merveilles, commença à assembler grand trésor pour lui aider et défendre si on lui eût couru sus. Si fit tailles en son pays et sur ses villes qui encore y durent, et y dureront tant comme il vivra ; et prend sur chacun feu par an deux francs, et le fort porte le foible ; et là a-t-il trouvé et trouve encore grand avoir par an. Et tant volontiers le paient ses gens que c’est merveilles. Car, parmi ce, il n’est nul François, Anglois ni pillard qui leur fassent tort ni injure d’un seul denier ; et est toute sa terre aussi sauve que chose peut être, tant y est bien justice gardée ; car en justiciant c’est le plus crueulx et le plus droiturier seigneur qui vive. »

À ces paroles vînmes-nous à la ville de Tournay où notre gîte s’adonnoit. Si cessa le chevalier à faire son conte, et aussi je ne lui enquis plus avant, car, bien savois là où il l’avoit laissé et que bien y pouvois recouvrer, car nous devions encore chevaucher ensemble ; et fûmes ce soir logés à l’hôtel à l’Étoile, et là tenus tout aise.

Quand ce vint sur le souper, le chastelain de Mauvoisin, qui s’appeloit messire Raymon des Landes, nous vint voir et souper avecques nous ; et fit apporter en sa compagnie quatre flacons pleins de blanc vin, aussi bon que j’en avois point bu sur le chemin. Si parlèrent ces deux chevaliers largement ensemble ; et tout tard messire Raymon partit et retourna arrière en son chastel de Mauvoisin. Quand ce vint au matin, nous montâmes ès chevaux et partîmes de Tournay, et passâmes à gué la rivière de Lèse, et chevauchâmes vers la cité de Tharbes, et entrâmes en Bigorre, et laissâmes le chemin de Lourdes et de Bagnières et le chastel de Montgaillard à sénestre, et nous adressâmes vers un village que on dit au pays le Civitat, et te côtoyâmes, et vînmes dans un bois en la terre du seigneur de Barbesen, et assez près d’un chastel que on dit Marcheras, à l’entrée de Pas de Larre, et tant que le chevalier me dit : « Messire Jean, vez-ci le Pas au Larre. » Adonc avisai-je et regardai-je le pays. Si me sembla moult étrange ; et me tinsse pour perdu ou en très grande aventure, si ce ne fût la compagnie du chevalier ; et me revinrent au devant les paroles que il m’avoit dites, deux ou trois jours avant, du Pas au Larre et du Mongat de Lourdes, et comment il mourut. Si lui ramentus, et lui dis : « Monseigneur, vous me dites devant hier que quand nous venrions au Pas du Larre, vous me conteriez la matière du Mongat de Lourdes et comment il mourut. » — « C’est voir, dit le chevalier. Or chevauchez de-lez moi et je le vous conterai. »

Adonc m’avançai-je et me mis de-lez lui pour ouïr sa parole, et il commença à parler et dit :

« Du temps que Pierre d’Anchin tenoit le chastel et la garnison d’Ortingas, si comme je vous ai conté par avant, chevauchoient ceux de Lourdes aucune fois à l’aventure moult en sus de leur forteresse ; et vous dis que ils ne l’avoient pas d’avantage, car vez-ci le chastel de Barbesan, et le chastel de Marcheras, où toudis a eu gens d’armes en garnison, sans ceux de Bagnières, de Tournay, de Montgaillard, de Salenges, de Benac, de Gorre et de Tharbe, toutes villes et garnisons françoises. Et quand ces garnisons sentoient que cils de Lourdes chevauchoient vers Toulouse, ou vers Carcassonne, ils se recueilloient ou mettoient en embûches sur eux, pour eux ruer jus et tollir les pillages qu’ils ramenoient. Une fois en y avoit des rués jus d’une partie et d’autre ; et d’autres fois à l’aventure passoient ceux de Lourdes sans être rencontrés. Or advint une fois que Ernauton de Sainte-Colombe, le Mongat de Saint-Cornille, et le bourg de Carnillac et bien six vingt lances de bonnes gens d’armes se départirent de Lourdes et s’en vinrent autour des montagnes entre ces deux rivières Lisse et Lèse et allèrent jusques à Toulouse. À leur retour ils levèrent ès prairies grand’foison de bestial, vaches et bœufs, porcs, moutons et brebis, et prindrent moult de bons hommes au plat pays, et tout ramenoient devant eux. Et fut signifié au capitaine de Tharbes, un écuyer gascon qui s’appeloit Ernauton Bissette, appert homme d’armes durement, comment ceux de Lourdes se contenoient et chevauchoient le pays. Si le manda au seigneur de Benac et à Angelot des Landes fils à messire Raymond, et aussi au seigneur de Barbesan, et dit qu’il vouloit chevaucher contre eux. Cils chevaliers et cils écuyers de Bigorre s’y accordèrent, et se recueillirent tous ensemble, et firent leur amas à Tournay par où leur passage étoit communément ; et là fut aussi le bourg d’Espaigne qui y vint de sa garnison de Saint-Béat. Et étoient environ deux cens lances ; et envoyèrent leurs espies sur le pays pour savoir quel convine cils de Lourdes à leur retour faisoient. D’autre part aussi cils de Lourdes avoient leurs espies pour savoir si nulles gens d’armes se mettroient contre eux sur les champs ; et tant firent par leurs espies que ils sçurent tout le convinement l’un de l’autre. Quand ceux de Lourdes entendirent que les garnisons françoises chevauchoient et les attendoient à Tournay, si furent en doute ; et se conseillèrent sur les champs comment ils se maintiendroient et comment leur proie à sauveté ils mèneroient : si dirent : « Nous nous partirons en deux parts ; l’une partie emmènera devant li, tout chassant, la proie ; et là seront nos varlets et nos pillards, et prendront le chemin à la couverte des Landes de Bourg et viendront passer le chemin au pont à Tournay, et la rivière de Lèse entre Tournay et Mauvoisin, et les autres chevaucheront en bataille par les combliaux des montagnes, et feront montre pour revenir au pas du Larre dessous Marcheras, pour recheoir entre Barbesan et Montgaillard ; mais pourvu que nous puissions passer sauvement la rivière atout notre proie et que à Montgaillard nous soyons tous ensemble, nous n’avons garde, car nous serons tantôt à Lourdes. » Ainsi comme ils l’ordonnèrent ils le firent, et prirent le bâtard de Cornillac, et Guillonnet de Harnes, et Perrot Boursier, et Jean Calemin de Basselle, et le Rouge, écuyer, et quarante lances, et tous leurs varlets, pillards et autres, et leur dirent : « Vous emmènerez notre proie et nos prisonniers toute Lande-de-Bourg, et descendrez entre Tournay et Mauvoisin, et là passerez au pont la rivière, et irez tout à la couverte entre le Civitat et Montgaillard, et nous ferons l’autre chemin de Marcheras et de Barbesan, et tous nous retrouverons ensemble à Montgaillard. » Si comme il fut ordonné il fut fait ; et se départirent là sur les champs ; et demeurèrent en route et en la plus grande partie, Ernauton de Rostem, Ernauton de Sainte-Colombe, le Mongat de Sainte-Cornille et bien quatre vingt compagnons, tous hommes d’armes ; il n’y avoit pas dix varlets ; et restraindirent leurs plates et mirent leurs bassinets, et prirent leurs lances, et chevauchèrent tous serrés, ainsi que pour tantôt combattre ; ni autre chose ils n’attendoient, car ils sentoient leurs ennemis sur les champs.

« Tout en autelle manière que cils de Lourdes avoient eu conseil de retourner, eurent aussi avis de eux trouver et rencontrer les François ; et dirent là messire Mongat de Barbesan et Ernauton Bisette : « Nous savons bien que cils de Lourdes sont sur les champs et ramènent grand’proie et grand’foison de prisonniers ; nous serons trop courroucés si ils nous échappent. Si nous faut mettre en deux embûches, car nous sommes gens assez pour cela faire. » Adonc fut ordonné que Ernauton, le bourg d’Espaigne et messire Raymon de Benac et Angelot de Landes, tout cent lances, garderoient le pas à Tournay ; car il convenoit du moins que leur bestail et leurs prisonniers passassent là la rivière de Lisse, et le sire de Barbesan et Ernauton Bisette atout autres cens lances chevaucheroient à l’aventure pour savoir si nuls en verroient ni trouveroient. Ainsi se départirent les uns des autres ; et s’en vinrent le sire de Benac et le bourg d’Espaigne, et se mirent en embûche au pont entre Mauvoisin et Tournay ; et les autres prirent les champs, droitement sur le pas où nous chevauchons maintenant qu’on dit au Larre. Ils se trouvèrent, et tantôt comme ils se virent tôt descendirent de leurs chevaux et les laissèrent aller paître ; et appuigniérent et appointèrent leurs lances et s’en vinrent les uns sur les autres, car combattre les convenoit, en écriant leurs cris : Saint George, Lourdes et Notre-Dame de Bigorre ! Là vinrent-ils l’un sur l’autre ; et commencèrent à bouter et à pousser fort et roide les lances et poings ; et s’appuyoient en poussant de leurs poitrines, et point ne s’épargnoient ; et là furent une espace en férant et poussant de leurs lances l’un sur l’autre, tant que ce sembloit, comme je ouïs recorder à ceux qui y furent, un pont ; ni nul à ce commencement n’étoit porté par terre.

« Quand ils eurent assez bouté et poussé de leurs lances, ils les ruèrent jus ; et étoient jà tous échauffés ; et prirent leurs haches et se commencèrent de haches à combattre, et à donner grands et horribles horions, et chacun avoit le sien. En cel état et en ce parti d’armes furent-ils plus de trois heures ; et se battirent et navrèrent si très bien que merveilles. Et quand il y en avoit aucuns qui étoient outrés ou si mal menés que ils ne se pouvoient plus soutenir, et foulés jusques à la grosse haleine tout bellement, ils se départoient et s’en alloient seoir sur un fossé ou en-mi le pré, et ôtoient leurs bassinets et se rafreschissoient, et puis quand ils étoient bien rafreschis, ils remettoient leurs bassinets et s’en venoient encore recommencer à combattre. Ni je ne cuide pas que oncques si bonne besogne fut, ni si dur rencontre, ni bataille si bien combattue puis la bataille des Trente qui fut en Bretagne, comme celle de Marcheras en Bigorre fut. Et là étoient main à main l’un à l’autre ; et là fut sur le point d’être déconfit Ernauton de Sainte-Colombe, qui est assez bel écuyer, grand et fort et bel homme d’armes, d’un écuyer de ce pays qui s’appeloit Guillonnet de Salenges ; et l’avoit cil mené jusques à la grosse haleine[1], quand il en avint ce que je vous dirai.

« Ernauton de Sainte-Colombe avoit un varlet qui regardoit la bataille, ni point ne se combattoit, ni aussi on ne lui demandoit rien ; quand il vit son maître ainsi mené que presque à outrance, il fut moult courroucé, et vint à son maître, et prit la hache entre ses mains, dont il se combattoit, et lui dit en la prenant : «  Ernauton, allez vous seoir et reposer, vous ne vous savez combattre. » Et quand il ot la hache, il vint à l’écuyer, et lui donna tel coup sur le bassinet, que il l’étourdit tout, et fit chanceler et presque cheoir à terre. Quand Guillonnet se sentit ainsi féru, si lui vint à grand’déplaisance ; et voult venir sur le varlet, et le cuida férir de sa hache en la tête, mais le varlet se muça sous le coup et ne fut pas consuivi ; si embrassa l’écuyer qui étoit travaillé de longuement combattre, et le tourna et l’abattit sous lui à la lutte, et lui dit : « Je vous occirai, si vous ne vous rendez à mon maître. » — « Qui est ton maître ? » dit-il. « Ernauton de Sainte-Colombe, à qui vous avez huy tant combattu. » L’écuyer vit que il n’avoit pas l’avantage ; et qu’il étoit dessous celui varlet, qui tenoit une dague pour le férir, si il ne se rendoit. Si se rendit, à venir dedans quinze jours tenir son corps prisonnier à Lourdes, rescous ou non rescous. Ce service fit le varlet à son maître. Et vous dis, messire Jean, que là eût fait par tels choses trop grand’foison d’appertises d’armes, et des compagnons jurés et fiancés, les uns venir à Tharbe et les autres aller à Lourdes. Et se combattirent ce jour main à main sans eux épargner Ernauton de Bisette et le Mongat de Sainte-Basile, lesquels y firent maintes appertises d’armes ; et n’y avoit homme qui ne fût assez embesogné de lui combattre. Et tant se combattirent qu’ils furent si outrés et si lassés que ils ne se purent mais aider ; et là furent morts sur la place deux des capitaines, le Mongat de Lourdes et d’autre part Ernauton Bisette.

« Adonc se cessa la bataille, par l’accord de l’un et de l’autre, car ils étoient si foulés que ils ne pouvoient mais tenir leurs haches ni leurs lances, et se désarmoient les aucuns pour eux rafreschir, et laissoïent là leurs armures. Si emportèrent ceux de Lourdes le Mongat tout occis, et les François à Tharbe Ernauton Bisette ; et pour ce qu’il fut remembrance de la bataille, on fit là une croix de pierre où ces deux écuyers s’abattirent et moururent. Velà là, je la vous montre. »

À ces mots chéimes-nous droit sur la croix ; et y dîmes-nous chacun pour les âmes des morts une patenôtre, un ave maria, un de profundis et fidelium.

  1. L’avait fatigué de telle manière qu’il ne pouvait plus respirer qu’avec peine.