Les Chroniques de Sire Jean Froissart/Livre III/Chapitre LXVI

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Texte établi par J. A. C. Buchon (IIp. 586-590).

CHAPITRE LXVI.

Comment lettres furent escriptes à la volonté du duc que le connétable lui rendoit ses villes et châteaux à lui et à ses hoirs à toujours et à jamais, et comment on exploita tant que ces dites villes et châteaux furent livrés aux gens du duc.


Or parlons un petit du duc de Bretagne. Quand il eut un petit reposé sus son lit, Il se leva et appareilla ; et quand il fut appareillé, il manda en sa chambre le seigneur de Laval, lequel vint tantôt. Là eurent-ils ensemble encore grand parlement et long : finablement lettres furent escriptes tantôt à la volonté du duc ; que le connétable de France clamoit quitte pour toujours et jamais les chastels dessus nommés, et les rendoit purement et liement au duc de Bretagne. Et disoient les lettres ainsi : que le duc de Bretagne et ses hoirs en fussent ahérités ; et en donnoient pleine puissance de hériter qui que le duc de Bretagne vouloit.

Quand les lettres furent escriptes et scellées du tout à l’intention du duc et sans rappel[1], le sire de Beaumanoir fut ordonné de par le connétable pour aller aux chastels et pour faire partir et issir ceux qui les tenoient et avoient tenus toujours au nom du connétable et pour mettre en possession les gens du duc. Avecques tout ce, les chastels délivrés, il lui convenoit payer cent mille francs en deniers appareillés, et tant faire que il souffisist au duc.

Adonc furent les portes ouvertes du chastel ; et se départit et issit le seigneur de Beaumanoir dehors, chargé et ordonné de par le connétable d’accomplir toutes les ordonnances, et prié qu’il s’en délivrât au plutôt qu’il pourroit, et avecques lui issirent les gens du duc.

Ainsi par eux sçut-on à Vennes et sur le pays, qui se commençoit jà tout à émouvoir, que le connétable n’avoit garde de mort et que il étoit mis à finance. Toutes gens qui l’aimoient, chevaliers et écuyers, en furent réjouis ; et se retrairent de non venir avant, car vraiment ils disoient bien que, si ces secondes nouvelles ne fussent venues aux chevaliers et écuyers de Bretagne, ils fussent venus mettre le siége devant le chastel de l’Ermine et là eussent-ils enclos le duc ; ni ils ne furent oncques en aussi bonne volonté de faire chose comme ils eussent fait celle.

Vous savez que nouvelles sont tantôt volées partout ; elles vont avecques le vent. Les trois barons qui étoient à Harfleu ouïrent tantôt dire et certainement que le connétable n’avoit garde de mort, mais il en avoit été en grand péril et aventure ; et l’eût été pour certain, si son beau-frère, le sire de Laval, n’eût été et ne lui eût si grandement aidé. Et toutefois on ne le pouvoit avoir aidé que il ne convenist que le duc eût trois de ses chastels et une ville ; et avecques ce la somme et finance de cent mille francs.

Donc parlèrent-ils ensemble et dirent : « La chose va bien, puisqu’il n’y a point de mort. Toujours recouvrera bien le connétable finance et héritage ; le roi en a assez pour lui, si il en a besoin : c’est fait ; notre voyage est rompu ; nous pouvons bien partir d’ici et donner à nos gens congé et aller à Paris devers le roi pour apprendre des nouvelles. Car jà entendons-nous que tous ceux qui étoient ordonnés à passer et entrer en mer en la cité et au hâvre de Lautriguier sont contremandés ; ce n’est pas signe que on doive en celle saison aller nulle part. Et bien y a cause, car le connétable se pourchassera du dépit et dommage que on lui a fait. » Adonc donnèrent ces trois seigneurs congé à toutes manières de gens d’armes et d’arbalêtriers qui à Harfleu gisoient et à la navie aussi ; et eux-mêmes se départirent et se mirent à chemin pour venir à Paris où le roi de France étoit.

Le sire de Beaumanoir exploita tellement que sus quatre jours il eut mis en possession et saisine les gens au duc de Bretagne des chastels dessus nommés et de la ville de Jugon, tant que le duc de Bretagne s’en contenta bien. Après il fit tant que la finance des cent mille francs pour le rachat du connétable fut toute prête, et payée et mise là où le duc vouloit. Quand tout fut accompli, le sire de Laval dit au duc : « Monseigneur, vous ayez par devers vous tout ce que vous demandez, cent mille francs, la ville de Jugon, Chastel-Brouch, le Blaim et Chastel-Josselin ; or me délivrez beau-frère le connétable. » — « Volontiers, dit le duc ; il s’en voise, je lui donne congé. » Adonc fut délivré le connétable de France ; et se départirent lui et le sire de Laval de l’Ermine ; et se tinrent à très heureux quand ils furent hors du chastel et ils eurent la clef des champs. Le connétable ne fit pas moult grand séjour en Bretagne, mais monta tantôt sur un grand coursier et bon, et ses pages sur autres, et tant fit que il fut en deux jours à Paris. Et descendit premièrement à son hôtel et puis alla au Louvre devers le roi et ses oncles, le duc de Berry et le duc de Bourgogne. Ses gens et son arroy le suivoient tout bellement par derrière. Le roi et ses oncles étoient jà informés de sa délivrance, mais ils ne savoient pas que il fût si près. On ouvrit les portes de la chambre du roi à l’encontre de lui, car le roi le vouloit. Si vint en la présence du roi et se jeta en genoux devant lui et dit : « Très redouté sire, votre seigneur de père, à qui Dieu pardoint ses deffautes, me fit et créa connétable de France, lequel office, à mon loyal pouvoir j’ai loyaument exercé et usé, ni oncques nul n’y vit deffaute ; et si il étoit aucun, excepté votre corps et messeigneurs vos oncles, qui voulsist dire ni mettre outre que je m’y fusse mal acquitté, ni que envers vous et la noble couronne de France j’eusse fait autrement qu’à point, je voudrois bailler mon gage et mettre outre. » Nul ne répondit à celle parole ni le roi ni autres. Donc dit le connétable :

« Très cher sire et noble roi, il est advenu en Bretagne que, en votre office faisant, le duc de Bretagne m’a pris et tenu en son chastel de l’Ermine, et voulu mettre à mort, sans nul titre de raison, fors que de son grand outrage et mauvaise volonté ; et l’eût fait de fait, si Dieu et beau-frère de Laval ne m’eussent aidé. Pourquoi et par laquelle chose et prise il a convenu, si je me voulois ôter ni délivrer de ses mains, que je lui aie baillé et délivré une mienne meilleure ville en Bretagne, et trois forts chastels et avecques tout ce en deniers appareillés la somme de cent mille francs. Pourquoi, très cher sire et noble roi, le blâme et le dommage que le duc de Bretagne m’a fait regardent grandement à votre majesté royale, car le voyage de mer, où moi et mes compagnons espérions à aller, en est rompu et brisé. Si vous rends l’office de la connétablie ; et y pourvéez tel qu’il vous plaira, car je ne m’en vueil plus charger, ni nulle honneur je n’en aurois de le faire. » — « Connétable, dit le roi, nous savons bien que on vous a fait blâme et dommage, et que ce est grandement en notre préjudice et de notre royaume. Si manderons temprement nos pairs de France et regarderons quelle chose s’ensuivra ; et ne vous en souciez, car vous en aurez droit et raison, et comment que il se doive prendre ni avenir. »

Adonc prit-il le connétable par la main et le fit lever et dit : « Connétable, nous ne voulons pas que vous partiez de votre office ainsi, mais voulons que vous en usiez tant que nous aurons eu autre conseil. » Le connétable de rechef se mit à genoux et dit : « Très cher sire, la chose me touche de si près, et tant fort pense au blâme et au dommage que le duc de Bretagne m’a fait, que bonnement pour le présent je n’en pourrois user. Et l’office est grand, et convient user de répondre et parler à toutes gens qui poursuivent l’office ; pourquoi je n’aurois pas manière ni arroi de répondre ni de parler ainsi comme il appartient. Si le vous plaise à reprendre pour y pourvoir autre pour un temps. Toujours suis-je et serai appareillé en votre commandement. » — « Or bien, dit le duc de Bourgogne, monseigneur, il vous offre assez, vous en aurez avis. » — « C’est voir, » dit le roi.

Lors fit-il lever le connétable, lequel se trait tout doucement devers le duc de Berry et le duc de Bourgogne, avisés de remontrer ces besognes et pour eux informer justement de la matière, car il en appartenoit à eux grandement, au cas que ils avoient le gouvernement du royaume. Mais en parlant à eux et en remontrant ses besognes et comment le duc l’avoit demené, il s’aperçut bien que la chose ne leur touchoit pas de si près que le roi lui avoit répondu ; car en la fin ils le blâmèrent grandement de ce que il étoit allé à Vennes quand il se sentoit en haine au duc. Il répondit que il ne s’en étoit pu garder ni excuser. « Si puissiez bien, dit le duc de Bourgogne, au cas que votre navie étoit prête, et que chevaliers et écuyers vous attendoient à Lautriguier. Et encore outre, quand vous eûtes dedans Vennes été et dîné avecques lui, et vous fûtes retourné en votre hôtel au bourg et que bien vous en étoit pris, vous n’aviez que faire de plus séjourner ni d’aller voir son chastel de l’Ermine. » — « Monseigneur, dit le connétable, il me montroit tant de beaux semblans que je ne lui osois refuser. » — « Connétable, dit le duc de Bourgogne, en beaux semblans sont les déceptions. Je vous cuidois plus subtil que vous n’êtes. Or allez, allez, les besognes venront à bien. On y regardera par loisir. » Adonc laissa le duc de Bourgogne le connétable, et reprit la parole à son frère de Berry.

Bien aperçut le connétable que ces seigneurs lui étoient plus durs et plus rudes que le roi n’étoit et que il n’avoit pas bien fait à leur gré. Si se départit tout bellement et tout coiement du Louvre et s’en vint à son hôtel. Là le vinrent voir aucuns seigneurs de parlement et du conseil du roi qui le reconfortèrent et lui dirent que les choses venroient bien ; et là vinrent devers lui, pour lui conseiller, le comte de Saint-Pol, le sire de Coucy et l’amiral de France, et lui dirent bien : « Connétable, ne faites nulle doute ; car vous aurez votre raison grandement du duc de Bretagne, car il a fait contre la couronne de France un très grand déplaisir, et en pourroit être honni et bouté hors de sa terre. Allez vous ébattre à Mont-le-Héry, vous serez sus le vôtre, et nous laissez convenir ; car les pairs de France en ordonneront, ni la chose ne peut demeurer ainsi. »

Le connétable crut ces seigneurs et se départit de Paris, et s’en vint à Mont-le-Héry demourer et être ; et vaqua l’office de la connétablie un temps. Et fut telle fois que on disoit que messire Guy de la Trémoille seroit connétable de France ; mais non fut. Il ne l’eût jamais prise, tant étoit-il bien avisé dessus messire Olivier de Cliçon. Ce n’eût point été honneur à lui, ce lui sembloit, d’en prendre l’office.

  1. Les conventions conclues entre Olivier Cliçon et le duc de Bretagne sont de la teneur suivante :

    « C’est la forme du traité fait et parlé entre très noble et puissant prince Jehan, duc de Bretaigne, et noble homme Olivier, sire de Cliçon. Sur ce que monseigneur le duc disoit le dit sire de Cliçon avoir commis et perpétré plusieurs extorsions, rebellions et désobéissances, et autres malversations contre lui et l’état de sa personne, pour lesquelles il entendoit procéder contre le dit messire Olivier à punition de corps et privation de tous ses biens, meubles et héritages, à la supplication et requête de plusieurs nobles personnes, savoir est : le sire de Laval et de Vitré, le vicomte de Rohan, le sire de Château-Brient, le sire de Rochefort et Rieux, le sire de Montfort, et le sire de Malestroit, et plusieurs autres amis et parens du dit sire de Cliçon, ont accordé, transigé et composé en la manière qui ensuit : premièrement, toutes les forteresses du dit sire de Cliçon et celles de Jehan de Bretaigne, fils monseigneur Charles de Blois, seront présentement délivrées et rendues à mon dit sieur le duc ou à son commandement, loyaument et de fait, avec Jugon ; et cest jour de vendredi sera le chastel Jousselin rendu au sire de Malestroit, en nom de mon dit seigneur le duc ; et cest prouchain samedi dedans souleil couchant seront rendus franchement les villes et forteresses de Lamballe, de Brou, de Jugon et de Blain ; et dedans dimanche prouchain souleil couchant les villes, châteaux et forteresses de Guingamp, de la Roche-Derrien, de chastel Andreu, de Cliçon et de chastel Guy : Item, le dit chastel Guy sera abatu, et le tribut que prend le sire de Cliçon sur la rivière de Loire sera nul, et non levera ni ne fera lever jamais nul en nul endroit de la dite rivière, sauf à lui à soi lever et jouir ses rentes et anciens devoirs, comme souloient faire ses prédécesseurs. Item, le dit sire de Cliçon ne se entremettra jamais au dit Jehan de Bretaigne, de ses terres, ne de sa délivrance, ne de son gouvernement, ne ne lui pourvoyra, ne autre par lui, de chevance, par prest, ne autrement, ne autre confort ne lui fera. Item, le mariage parlé du dit Jehan et de la fille du dit sire de Cliçon sera nul et ne se fera jamais, et les alliances d’entrieux seront nulles. Item, renoncie et cède dès présent le dit sire de Cliçon à mon dit seigneur le duc Jugon, Le Gavre, Cesson, et toutes les donations des héritages que il a eus de mon sieur le duc, à lui demourer par héritage et à ses hoirs, procréés et à procréer de son propre corps, sans ce que le dit sire de Cliçon en ait aucun retour ; et en rendra toutes les lettres faites ou titres qu’il en a eus ; et aussi cède et délaisse à mon dit seigneur le duc la terre de Guillac, à lui demourer à héritage pour lui et ses hoirs procréés comme dit est en perpétuel. Item, la ville, le chastel et la chastelenie de chasteau Jousselin, toute et la terre de Porhouet, avec leurs appartenances, demoureront à mon dit seigneur le duc et à ses hoirs procréés ou à procréer, comme dit est, à jamais ; et lui en rendra le dit sire de Cliçon tous les fais qu’il en a, et y fera assentir ses hoirs. Item, le chastel et la chastelenie de Brou demourera à mon dit seigneur le duc à en jouir son viaige. Item, paiera présentement avecques, et le jour de la rendue de chasteau Jousselin, le dit sire de Cliçon à mon dit seigneur le duc, cent mille frans d’or, à estre siens pour jamais. Item, le fouage derrainement imposé pour le fait de Brest sera présentement levé ès terres du dit sire de Cliçon, et aux autres fouages pour celui fait, et jusques à l’accomplissement de la prinse obéira, et fera son pays et ses subgets y contribuer. Item, le dit sire de Cliçon obéira à mon dit seigneur le duc et à sa justice comme subget, et jamais contre lui ne fera ne ne fera faire convocation ne assemblée des subgetz de monseigneur, fors tant seulement pour le fait du roi ; ne ne les induira ne requerra par lui ne par autres à faire grez, promesses, alliances ne confédérations ; et toutes les alliances et confédérations qu’il a à quelconques personnes que ce soit, excepté tant seulement le roi, il renonce de fait, ne jamais n’en fera nulles. Item, le dit sire de Cliçon voudra et commandera aux seigneurs de Beaumanoir, de Derval, de Rostrenen, et à tous autres ses alliés venir à monseigneur le duc dessus dit pour renoncer aux grez et promesses qu’ils lui ont faits, et à mon dit seigneur en requerront pardon. Item, mon dit seigneur le duc aura la moitié des gabelles, impositions et autres noveletés ez terres du dit sire de Cliçon et en celles de sa femme. Item, en cas que le dit sire de Cliçon feroit aucune chouse contre la forme de cest traitié, toutes ses terres, meubles et héritages seront confisqués, et demoureront à mon dit seigneur le duc et à ses hoirs procrées, comme dit est, à héritage. Item, se pour cause de ceste detemption, ou pour ce que s’en est ensuy et ensuivra, ou pour autres causes quelconques du temps passé ou à venir, le dit sire de Cliçon a aucuns subgets ou officiers de mon dit seigneur le duc en indignation ou malegrace, jà pour quelconque cause ou occasion que ce soit ou puisse estre, il ne leur peichera ne pourchacera aucun domage, ennui, ou empêchement, par lui, ou par autres, ains voudra leur bien sans tendre à aucune vengeance ; et ces chouses accomplies de la part du dit sire de Cliçon, ses chasteaux et terres lui seront rendus, excepté Chastel Jousselin et Brou, et les autres héritages qui par cest traité doivent demourer à mon dit seigneur le duc en la manière dessus dite. Et je, le dit Olivier sire de Cliçon et de Belleville, confesse avoir fait et fait le traité et promesses dessus dits, en la manière et selon que contenues cy devant, et icelles et chacunes, de ma pure et libérale volonté, à ma requeste, et sans pourforcement, fraude ne mal engin y penser, ay promis, juré, promets et jure à Dieu, aux saintes évangiles, par la foi et serment de mon corps, et sur l’obligation de moi, mes hoirs, et de tous mes biens présents et futurs, tenir, fournir, garder et loyaument accomplir de point en point, comme contenu est en ces présentes, sans venir encontre par moi ne par autres, en nulle manière ; et ay renuncié et renunce par ces faits à toutes exceptions qui contre la teneur de cestes lettres pourroient estre dittes, objectées, ou opposées, tant de fait, de droit, que de coustume, à toute ayde et remède de droit, establissement de pape, de roi, fait et à faire ; et veil et octrie que s’il avenoit, que jà ne soit, moi venir au contraire, en privé ou en appert, ou en quelconque manière que ce peust être, que dez lors je sois reputé et eu pour faux et desloyal chevalier en tous lieux et places. En tesmoin des quelles choses, et afin qu’elles soient fermes et estables à toujours mais, je ai mis mon scel à ces lettres, avec les sceaux de mes dits parents et cousin le seigneur de Laval et de Vitré, le vicomte de Rohan, le sire de Montfort et de Chasteau-Brient, pour lui et pour le sire de Rieux et de Rochefort, à ma fermeté ; et fut fait et donné le 27e jour de juin l’an 1387.

    Je, Olivier sire de Cliçon et de Belleville, fais savoir à tous que, par la forme d’une composition et accordance faite entre mon très redoubté seigneur monsieur Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort et de Richemont, d’une partie, et moi de l’autre partie, par laquelle accordance je devois rendre et mettre en la main de mon dit seigneur loyaument et de fait toutes les forteresses que je tenois en Bretaigne, par la manière et comme il est contenu ez lettres sur ce faictes, ez quelles mon scel est apposé, avec les sceaux de mes très chers frères le seigneur de Laval, le vicomte dé Rohan et autres de mes parens, je rendrai et ferai accomplir toutes les autres choses contenues en la dite accordance ; laquelle accordance je ay ferme et agréable, loue, approuve et ratifie, et promets en bonne foi, sous l’obligation de moi, de mes hoirs, et tous mes biens présents et futurs, et par le serment de mon corps, tenir, fournir et accomplir de point en point, selon le contenu d’icelles, sans jamais venir ne faire venir au contraire par moi ne par autres en aucune manière. Et en témoin de ce je ai donné ces présentes lettres scellées de mon propre scel. Ce fut fait et donné en ma ville de Moucontour le IV jour de juillet 1387.