Les Confédérés vérolés (recueil)/Notice sur les Confédérés vérolés et autres facéties révolutionnaires

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LES

CONFÉDÉRÉS VÉROLÉS

SUIVIS DE

LA CALOTTE RENVERSÉE

LES ENFANTS DE SODOME

ET LES

FREDAINES LUBRIQUES DE J.-F. MAURY

Facéties révolutionnaires

textuellement reproduites d’après les éditions

originales de 1790, avec Notice.


IMPRIMÉ PAR LES PRESSES DE LA SOCIÉTÉ
À NEUCHATEL

Septembre 1873

NOTICE

SUR

LES CONFÉDÉRÉS VÉROLÉS

ET AUTRES FACÉTIES RÉVOLUTIONNAIRES



La première des pièces reproduites dans ce volume est fort rare comme la plupart de ces pièces révolutionnaires que l’on était honteux de conserver. Elle a 32 pages d’impression. On n’en saurait rien dire. La plupart des noms qui y sont cités sont tombés aujourd’hui dans le plus complet oubli.

La seconde pièce, intitulée la Calotte renversée est un des pamphlets publiés sous le nom de Jean-Bart, pamphlets qui paraissaient en même temps que les numéros de Je m’en fouts, et qui se joignent, autant que possible, à la collection de ce journal.

La fin de notre volume est consacrée à la reproduction d’un petit in-12 de 71 pages en tout, intitulé : les Enfans de Sodome. Ce livret, qui est devenu très-rare, est orné de trois figures obscènes. La première est en frontispice, et l’on lit au bas :

Ce trio masculin, dans ses goûts ingénieux,
Vous retrace, ô lecteur, des vrais bougres les jeux.

La deuxième est à la page 10 ; c’est la meilleure des trois ; mais comme elle a été assez exactement reproduite afin de servir de frontispice à la Description de la forêt noire[ws 1], nos lecteurs nous excuseront de ne pas la reproduire de nouveau ici. Au bas ces vers :

Ci gît le plus beau cul que forma la Nature,
Vrais enfants de Sodome, admires la peinture.

Dans ce petit in-12, les Fredaines lubriques de J.-F. Maury, occupent les pages 45 à 71. Le frontispice des Fredaines représente l’abbé Maury attaché tout un à nu poteau et fouetté d’importance par plusieurs personnes :

Cet éloquent Maury, en désertant l’autel,
Se fait, en vrai paillard, fustiger au bordel.

Ce cardinal Maury, qui réunit tant d’animosités révolutionnaires sur sa tête, était fils d’un simple cordonnier ; il était né à Valréas (Vaucluse) en 1746, et avait fait de bonnes études à Avignon. Venu à Paris de bonne heure, il y obtint de nombreux succès dans la littérature, dans la chaire et à l’Académie française. Il fut nommé membre de l’Académie en 1784, après la publication de son ouvrage sur l’éloquence de la chaire ; puis député du clergé du bailliage de Péronne aux États-généraux en 1789. Il fut ensuite de l’Assemblée Nationale. Il défendit constamment l’église, le clergé et la royauté ; il protesta contre les décrets qui constituaient prisonniers le roi et la famille royale après leur fuite de Paris, et lutta quelquefois avec avantage contre Mirabeau. Sacré archevêque de Nicée par Pie VI en 1792, puis cardinal, il se retira en Italie. Il rentra en France en 1806 et devint archevêque de Paris, en remplacement du cardinal Fesch de 1810 à 1814, époque où il se retira de nouveau en Italie. Il y mourut dans la retraite en 1817. Étant jeune, il passait pour avoir des mœurs peu édifiantes, mais il faut bien se garder de toutes les exagérations des folliculaires, lesquels pour gagner quelque argent, ne craignent pas de faire circuler les calomnies les plus atroces sur les individus quelquefois les plus irréprochables.



  1. voir le frontispice de la Description de la forêt noire