Les Hautes Montagnes/35

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(p. 72-74).

35. Les enfants avertissent les gendarmes.

La première chose qu’ont demandé les enfants, quand ils ont entendu, ça c’est : est-ce qu’il y a des gardes dans la forêt ?

On leur a dit qu’il y avait deux gardes forestiers. Mais la forêt est tellement grande, à eux deux ils ne peuvent pas être partout. Il faut des heures pour la traverser.

Qui plus est, l’un d’eux doit demeurer près des bûcherons, pour éviter qu’ils ne coupent les arbres qu’il ne faut pas couper.

Il reste un garde, et celui-ci doit surveiller toute la forêt.


« Et quoi, est-ce qu’on doit tout attendre du garde forestier ? dit Costas. Qu’est-ce qu’on fait, nous ? Quiconque passe par ici doit surveiller la forêt. Chaque individu, où qu’il soit, doit la protéger autant qu’il peut. Moi j’ai fait mon devoir ».

Si un homme illettré a pris des risques pour sauver les arbres, ça vaut bien la peine que les enfants participent.

Le matin suivant Andréas leur a dit quel est leur devoir.

Cinq enfants ont couru au Petit Village pour y avertir les deux gendarmes que Costas a été agressé.

Cinq autres sont allés chez les bûcherons pour avertir les gardes forestiers de la catastrophe en cours sur les pins du Verdoyant.


Costas s’est réveillé en meilleure forme aujourd’hui. La nuit, il a souffert, mais le soin porté à ses blessures avec pansement et antiseptique a donné des résultats.

Les enfants lui ont rapporté de chez le Valaques un grand bol de lait qu’il a bu tout doucement. Ensuite il est sorti au grand air et a discuté. En voilà un homme qui aime la forêt !

Le père Costas

Costas est un Yeusois. S’il vivait lui aussi du bois clandestin, qu’est-ce qu’il y gagnerait ? Il serait un voleur, sans pour autant être plus tranquille ni plus riche.

Depuis vingt-cinq ans Costas vit grâce à la forêt sans lui faire de mal. Il est devenu cueilleur des montagnes. Il cueille et vend origan, lavande, thym et herbes rares aux pharmacies et en porte-à-porte.

Quand il passe en ville, son sac répand un sacré parfum !