Les Rétractations (Augustin)/II/LXII

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Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Poujoulat et Raulx, L. Guérin & Cie (p. 360).
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CHAPITRE LXII.

six livres contre julien.



Je vins alors à posséder les quatre livres de Julien, pélagien, dont j’ai parlé plus haut. J’y trouvai que les passages qui en avaient été détachés par celui qui les avait adressés au comte Valère, n’avaient pas été envoyés à ce comte comme Julien les avait écrits, mais qu’il y avait eu quelques changements. J’écrivis donc six livres contre les quatre de Julien : mais les deux premiers réfutent, par les témoignages des saints qui après les apôtres ont défendu la foi catholique, l’impudence de Julien qui croyait pouvoir nous reprocher, comme une opinion manichéenne, d’avoir dit que nous tirons d’Adam le péché originel, qui est effacé par le baptême de régénération, non-seulement chez les adultes, mais même chez les petits enfants. En revanche, je montre, dans la dernière partie de mon livre premier, combien Julien lui-même professe des opinions favorables aux Manichéens. Mes quatre autres livres réfutent les siens, un par un. Dans le cinquième volume de cette œuvre si considérable et si profondément élaborée, lorsque j’ai rappelé le mari difforme, qui dans l’action du mariage avait l’habitude de présenter à sa femme une belle peinture, afin qu’elle n’eût pas des enfants difformes[1], j’ai indiqué le nom de l’homme qui avait cette habitude, comme si j’en étais certain, tandis qu’on n’en est pas sûr ; ma mémoire m’a trompé. Cette habitude appartenait à un roi de Chypre, au rapport de Soranus, auteur d’un livre de médecine ; mais Soranus ne donne pas le nom de ce roi.

Cet ouvrage commence ainsi : « Vos outrages et vos malédictions, Julien. »

  1. C. XIV, n. 51.