Les Voleurs (Vidocq)/dico1/P

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* PACCINS, s. m. — Paquets.

PACQUELIN, s. m. — Pays.

PACQUELIN DU RABOUIN, s. m. — Enfer, pays du diable.

PACQUELINAGE, s. m. — Voyage.

PACQUELINER, v. a. — Voyager.

PACQUELINEUR, s. m. — Voyageur.

PAFFES, s. m. — Souliers.

PAGNE, s. m. — Assistance que les voleurs reçoivent de leurs camarades lorsqu’ils sont prisonniers.

* PAILLE, s. f. — Dentelle.

PAILLON, s. m. — Cuivre.

PALETTE, s. f. — Main. Terme usité parmi les voleurs italiens et provençaux.

* PALLADIER, s. — Pré.

PALLAS (Faire), v. a. — Faire le grand seigneur, de l’embarras avec peu de chose. Terme des Camelots et saltimbanques.

* PALLOT-te, s. — Paysan, paysanne.

PALPITANT, s. m. — Cœur.

PAMPELUCHE, s. — Paris.

PANADE, s. — Chose mauvaise, de peu de valeur ; femme de mauvaise tournure, laide, sale.

PANOUFLE, s. f. — Perruque.

PANTIN, s. — Paris.

pantre, s. m. — Homme simple, facile à tromper, paysan.

PAPELARD, s. m. — Papier.

PAPILLON-ne, s. — Blanchisseur, blanchisseuse.

PAPILLONNER, v. a. — Voler les blanchisseurs ou blanchisseuses.

papillonneur, s. m. — Voici comment procèdent les Papillonneurs. L’un d’eux se rend à Boulogne ou ailleurs, et examine avec attention charger une voiture de blanchisseur. La marque du linge est ordinairement répétée à la craie rouge sur chaque paquet. Le Papillonneur, après avoir examiné la manière dont les paquets sont rangés dans la voiture, va rejoindre son camarade qui l’attend à la barrière. Lorsque la voiture arrive à son tour, tous deux la suivent de loin jusqu’au lieu de sa station. Arrivés à la place où ils ont l’habitude de s’arrêter, le blanchisseur, son épouse et son garçon prennent chacun un paquet et s’éloignent. Alors, l’un des voleurs vient à la voiture tête et bras nus, et dit à l’enfant qui garde ordinairement la voiture : « Je viens de rencontrer ton père, il m’envoie prendre le paquet marqué L. V. et celui B. X. » L’enfant, qui n’en sait pas plus long, laisse le Papillonneur enlever ce qui lui convient, et le vol est commis.

Que les blanchisseurs ne laissent la garde de leur voiture qu’à des personnes raisonnables, et que ces personnes ne remettent jamais de paquets de linge aux personnes inconnues.

  • PARRAIN-FARGUEUR, s. m. — Témoin à charge.
  • PARRAIN D’ALTÈQUE, s. m. — Témoin à décharge. 6 PAR—PAS

PARRAINAGE, s. m.-Témoignage. PARE A LANCE ou EN TOUS CAS. ·« Parapluie. Je crois qu’il serait difficile de mieux désigner ce petit meuble, Un parapluie esten effet destiné à servir dans wus les cas possi« bles. On ouvre son parapluie pour se mettre à l’abri de la pluie, de la neige, du soleil ; il sert de canne aux paisibles rentiers du Marais, il donne de l’aplomb aux grisettes ; il n’est dei placé qu’entre les mains du militaire ; les soldats du pape en portent cependant. Ce motcu lou : cas 2 été trouvé par un individu nommé Coco, détenu à Ricètre. PARFAIT AMOUR DU CHIFFONNIER, s. f. ·— Eau-de-vie. PARON, s. m. — Carré, pallier d’étage. PASSACAIL LER, v. a. - Passer subtilei ment, prendre le tour de quelqu’un, ravir un avantage. PASSE fut), s. l’. — La guillotine. Terme des voleurs de campagne et des Normands. PASSE-CRICK, s. m. ·— Psssc-port. Terms des voleurs des provinces du Midi. PASSE-LANCE, s. m. — Bateau. PASSE-SINGE, s. m. — Passé maître en malicc, homme capable, intelligent. PAS-·PAY 7 PASSER DE BELLE (sn). —·No recevoir sa part dans un vol. PASSIFLE, s. m. — Soulier. PASSIFLEUR-ruse ; s. — Cordonnier, cordonnière. PASTIQUER, v. a. — Passer. PASTIQUER LA MALTOUZE, v. a.—Pas8Br la contrebande. PATBAQUE, s. f. — Patrouille.

  • PATRON-ns, s. — Père, mère.

’ PATURON, s. m. — Pied. PAUMER, v. a. — Perdre. PAUMER L’A’l’OUT, v. — Perdre courage. PAVILLON-ma, s. -· Celui ou celle qui déraisonne, fou. PAVILLONNAGE, s. — Délire, folie. PAVILLONNER, v. a. ·— Déraisonner, délire. PAYOT, s. m. — Forçat chargé de délivrer les vivres aux cuisiniers du bagne, et d’une partie de la comptabilité. Les places de Paye ; sont les plus belles et les plus lucratives de toutes celles qui peuvent être accordées aux forçats qui, par leur conduite et leur instruction, se montrent dignes des faveurs de l’administration. A Toulon, elles peuvent rappor8 PA y ’

ter au moins 20 fr. par jour à ceux qui les occupent. Au bagne, les écritures doivent être zenucs avec plus desoin et de régularité que dans quelqu’administration que ce soit, aussi faut-il que les Payot.: soient doués de capacités plus qu’ordinaires, mais comme il n’y a jamais disette de sujets au bagne, lesî places de Puyol ne sont jamais long- temps vacantes ; on peut cependant regretter qu’elles soient plus souvent accordées aux- intrigants qu’à ceux dont la conduite est véritablement bonneet le repentir sincère. Le Payot, comme les-autres sous-officiers de galère, est déferré, ’et ne va pas à la fatigue, mais il a de plus qu’eux la permission d’aller en ville, accompagné d’un garde chiourme ; il peut entrer dans tous les lieux publics, cafés, restaurzms, et personne ne le remarque d’une manière d• ?· sagréahle, mais le mépris que les habitansdes villes où des bagues sont établis est si grand, que l’entrée des lieux où les forçats sont admit sans difficulté leur est rigoureusement imt¢fdite. Lesgardes chiourmes reçoivent du lbrçü qu’ils sont chargés d’accompagner en ville, 3 l’r. par jour à titre d’indemnité. Les forçats sont ordinairement bien reçus des habitans de la ville dont ils habitent le bagne, pendant tout le temps de leur captivité. Cela vient peut-être de ce qu’il est très-rare que l’un d’eux abuse de la confiance que l’on veut bien lui accorder. Un des plus insignes voleurs de son époque, condamné à une très-longue peine qu’il subissait au bagne de Brest, allait en ville pour donner des leçons de harpe à plusieurs personnes recommandables ; cela dura quinze ans au moins, et jamais on ne se plaignit de lui. La bonne conduite soutenue des forçats auxquels on accorde quelques faveurs, devrait engager l’administration à traiter un peu plus doucement les hommes placés sous sa dépendance, car il est à présumer qu’il vaudrait mieux les traiter avec douceur que de les soumettre à un régime auquel du reste ils s’habituent bientôt, et que par conséquent ils ne redoutent plus.

PEAU D’ANE, s. m. — Tambour.

* PÉCOREUR, s. m. — Voleur de grande route.

PÉDÉ, s. m. — Pédéraste.

pègre (Haute). — Le plus fécond de nos romanciers, celui qui sait le mieux intéresser ses lecteurs au sort des héros qu’il met en scène, parle, dans une de ses dernières publications (le Père Goriot), d’une association de malfaiteurs qu’il nomme la Société des Dix Mille, parce que tous ses membres se sont imposé la loi de ne jamais voler moins de 10,000 francs. La Société des Dix Mille n’abandonne jamais celui de ses affiliés qui est toujours resté fidèle au pacte d’association. Tout en donnant carrière à son imagination, le spirituel romancier semble n’avoir voulu parler que de la Haute Pègre.

La Haute Pègre, en effet, est l’association des voleurs qui ont donné à la corporation des preuves de dévouement et de capacité, qui exercent depuis déjà long-temps, qui ont inventé ou pratiqué avec succès un genre quelconque de vol. Le Pègre de la Haute ne volera pas un objet de peu de valeur, il croirait compromettre sa dignité d’homme capable ; il ne fait que des affaires importantes, et méprise les voleurs de bagatelles auxquels ils donnent les noms de Pégriot, de Pègre à marteau, de Chiffonnier, de Blaviniste.

L’association des Pègres de la Haute a ses lois, lois qui ne sont écrites nulle part, mais que cependant tous les membres de l’association connaissent, et qui sont plus exactement observées que celles qui régissent l’état social. Aussi le Pègre de la Haute qui n’a pas trahi ses camarades au moment du danger n’est jamais abandonné par eux, il recoit des secours en prison, au bagne, et quelquefois même jusqu’au pied de l’échafaud.

On rencontre partout le Pègre de la Haute, chez Kusner et au café de Paris, au bal d’Idalie et au balcon du théâtre Italien ; il adopte et il porte convenablement le costume qui convient aux lieux dans lesquels il se trouve, ainsi il sera vêtu, tantôt d’un habit élégant sorti des ateliers de Staub ou de Quatesous, tantôt d’une veste ou seulement d’une blouse. Le Pègre de la Haute s’est quelquefois paré des épaulettes de l’officier-général et du rochet du prince de l’église ; il sait prendre toutes les formes et parler tous les langages : celui de la bonne compagnie comme celui des bagnes et des prisons.

Quoique le caractère des hommes soit, à très peu de chose près, toujours le même, les associations de voleurs ne sont plus aujourd’hui ce qu’elles étaient autrefois. La Haute Pègre, maintenant, n’est guère composée que d’hommes sortis des dernières classes de la société, mais jadis elle comptait dans ses rangs des gens très-bien en cour. La plupart d’entre eux, placés par leur position au-dessus des lois, se faisaient une sorte de gloire de la braver. « L’administration de la justice, dit Dulaure dans ses Essais sur Paris, faible et mal constituée, accessible à la corruption et à tous les abus, tentait de réparer d’une main les abus qu’elle faisait naître de l’autre ; une législation vague et incertaine laissait un champ vaste à l’arbitraire, et, à la faveur des formes compliquées de la procédure, la chicane et la mauvaise foi pouvaient manœuvrer sans péril.

« Le hasard de la naissance tenait lieu de génie, de talens et de vertus ; dépourvus de ces qualités, le noble n’en était pas moins honoré ; doué de ces qualités, le roturier n’en était pas moins avili.

« Tant de germes de corruption, des institutions vicieuses et sans force pour lutter avec avantage contre les passions humaines, encouragées par l’intérêt du gouvernement, ne pouvaient qu’égarer l’opinion et pervertir la morale publique.»

Aussi, dit l’auteur de la Pourmenade du Pré aux Clercs, ouvrage publié en 1622, « des vols et assassinats très-multipliés se commettent, non-seulement la nuit, mais encore en plein jour, à la vue de la foule qui ne s’en étonne pas.»

Bussi Rabutin (Mémoires secrets, tome 1er, page 22) raconte qu’étant à Paris, deux filoux de qualité, le baron de Veillac de la maison de Benac, et le chevalier d’Andrieux, ayant appris qu’il avait reçu 12,000 livres pour faire les recrues de son régiment, vinrent en armes, pendant la nuit, entrèrent dans sa chambre par la fenêtre et lui en volèrent une partie ; ces Messieurs auraient, dit-il, volé le tout si la peur ne les avait fait fuir.

L’époque à laquelle Bussi Rabutin écrivait ses Mémoires, fut, sans contredit, l’âge d’or de la Haute Pègre : les temps sont bien changés ; les derniers membres renommés de la Haute Pègre, les Cognard, les Collet, les Gasparini, les Beaumont, sont morts depuis déjà longtemps, et n’ont pas laissé de dignes successeurs.

Il serait à peu près inutile de chercher à moraliser les membres de la Haute Pègre, ils volent plutôt par habitude que par besoin ; ils aiment leur métier et les émotions qu’il procure ; captifs, leur pensée unique est de recouvrer la liberté pour commettre de nouveaux vols, et leur seule occupation est de se moquer de ceux de leurs compagnons d’infortune qui témoignent du repentir, et manifestent l’intention de s’amender.

Plusieurs nuances distinguent entre eux les membres de la Haute ; la plus facile à saisir est, sans contredit, celle qui sépare les voleurs parisiens des voleurs provinciaux ; les premiers n’adoptent guère que les genres qui demandent seulement de l’adresse et de la subtilité : la Tire, la Détourne, par exemple ; les seconds, au contraire, moins adroits, mais plus audacieux, seront Cambriolleurs, Roulottiers ou Venterniers ; les parisiens fournissent généralement la masse de la population des maisons centrales, les provinciaux fournissent celle des bagnes. Quoi qu’il en soit, les uns et les autres ne pêchent pas par ignorance : les Pègres de la Haute sont tous d’excellents jurisconsultes, ils ne procèdent, pour ainsi dire, que le Code à la main.

Celui d’entre eux qui a adopté un genre de vol, renonce plus difficilement au métier que celui qui les exerce tous indifféremment, et cela peut facilement s’expliquer : celui qui ne pratique qu’un genre acquiert bientôt une telle habileté qu’il peut, en quelque sorte, procéder impunément ; cela est si vrai, que l’on n’a dû qu’à des circonstances imprévues l’arrestation de la plupart des Pègres de la Haute qui ont comparu devant les tribunaux.

J’ai dit plus haut que maintenant la plupart des Pègres de la Haute sortaient des dernières classes de la société, cela n’empêche pas qu’ils ne se piquent d’être doués d’une certaine grandeur d’ame et de beaucoup d’amour-propre ; lorsque les Jambe d’argent, les Capdeville, qui à une certaine époque étaient les premiers de la corporation, après s’être introduits à l’aide de fausses clés ou d’effraction dans un appartement qu’on leur avait indiqué, trouvaient dans les meubles qu’ils avaient brisés des reconnaissances du Mont-de-Piété ou quelques autres papiers qui indiquaient que la position de celui qu’ils voulaient voler n’était pas heureuse, ils avaient l’habitude de laisser, sur le coin de la cheminée tout l’or qu’ils avaient en poche, comme réparation du dommage qu’ils avaient causé ; plusieurs Tireurs donnaient au premier venu la montre qu’ils venaient de voler si elle n’était pas d’or.

pègre à marteau. — Voleur, volereau. (Voir ci-après Pègriot.)

PÈGRENNÉ, s. m. - Affamé.

pègrenne (Caner la), v. — Mourir de faim.

pègriot, s. m. — Le Pègriot occupe les derniers degrés de l’échelle au sommet de laquelle le Pègre de la Haute est placé ; le besoin conduisait la main du Pègriot lorsqu’il commit son premier vol, et peut-être que si quelqu’un voulait bien lui donner du pain en échange de son travail, il abandonnerait le métier qu’il exerce ; aussi le Pègriot, est timide ; et ce n’est que lorsqu’il est poussé dans ses derniers retranchemens qu’il se hasarde à tirer ; de la poche de celui qui se trouve à sa portée, un foulard que l’Ogresse lui paiera le quart de sa valeur. Le Pègriot est toujours sale et mal vêtu ; il ne déjeune jamais et ne dîne pas tous les jours ; lorsqu’il a quelques sous il va prendre gite dans un des hôtels à la nuit de la Cité ; lorsque son gousset est vide il se promène toute la nuit, si la première patrouille qu’il rencontre ne le mène pas au corps-de-garde, qu’il ne quittera que pour aller chez un commissaire de police qui l’enverra à la préfecture.

Il est rare que le Pègriot soit admis parmi les membres de la Haute Pègre ; ces Messieurs n’admettent pas parmi eux tous ceux qui se présentent, ils semblent avoir adopté ces deux vers pour devise :

Nos pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour des coups d’essai veulent des coups de maître.

Le Pègriot finit comme il a vécu, misérablement.

PEIGNE, s. f. — Clé.

PELAGO, s. f. — Sainte-Pélagie. Prison du département de la Seine.

* PELLARD, s. m. — Foin.

** PELLE, s. m. — Chemin.

PELURE, s. f. - Redingotte.

PENDANTES, s. f. — Boucles-d’oreilles.

PENDU-GLACÉ, s. m. — Réverbère.

PENNE, s. f. — Clé.

PÈRE FRAPPART, s. m. — Marteau.

PERPÈTE. — Perpétuité.

PESCILLER, v. a. — Prendre.

PESCILLER D’ESBROUFFE, v. a. — Arracher, prendre avec violence.

PÉTARD, s. m. — Haricot.

PÉTAGE, s. f.— Déclaration faite à la justice.

PETER, v. p. — Se plaindre à la justice.

PÉTEUR-euse, s. — Plaignant, plaignante.

PETIT-MONDE, s. f. — Lentille.

PÈZE, s. m. — Argent monnoyé.

* PHAROS, s. m. — Gouverneur de ville ou de province.

PHILANTROPE, s. m. — Filou. Terme des marchands forains.

philibert, s. m. — Faiseur. Terme des escrocs parisiens. Les Faiseurs dont le métier est d’acheter des marchandises qu’ils ne paieront jamais, procèdent à-peu-près de cette manière. Ils s’associent trois ou quatre, placent quelques fonds chez un banquier, et fondent plusieurs maisons sous diverses raisons sociales. L’une sera la maison Pierre et Compagnie, l’autre la maison Jacques et Compagnie, et ainsi de suite, de sorte qu’il existe bientôt sur la place quatre ou cinq maisons qui agissent de concert et se renseignent l’une et l’autre.

Lorsqu’ils ont ainsi préparé les voies, les Philiberts achètent le plus de marchandises qu’ils peuvent ; ils paient un tiers ou un quart comptant, et donnent au vendeur des bons sur le banquier chez lequel ils ont déposé des fonds. Celui-ci solde sans observations, ce qui ne manque pas d’inspirer une grande confiance au vendeur. Ils renouvellent deux ou trois fois le même manège ; ils acquièrent de la confiance, et bientôt ils se trouvent devoir des sommes énormes. Les plus adroits déposent leur bilan et s’arrangent avec leurs créanciers, qui s’estiment très-heureux de recevoir 10 ou 15 p. %. Les autres disparaissent en laissant la clé sur la porte d’un appartement vide.

PHILIPPE, PETIT ET GROS, s. m. — Écu de trois et de six livres.

PHILOSOPHES, s. m. — Mauvais souliers que les voleurs achètent quinze ou vingt sols lorsqu’ils sortent de prison.

PHILOSOPHE, s. m. — Misérable.

PHILOSOPHIE, s. m. — Misère, pauvreté.

PIAF, s. m. — Orgueil, amour-propre.

PICORAGE, s. m. — Butin provenant d’un vol de grand chemin. Terme des voleurs du midi de la France.

PICTER, v. a. — Boire.

* PICTER, ou PITANCHER, v. a. — Boire.

PICTON, s. m. — Vin.

PIÈCE, ENTIÈRE, s. f. - Lentille.

PIED DE COCHON, s. m. - Pistolet. Terme employé par Cartouche et Mandrin.

PIEDS PLATS, s. m. — Juif.

PIED. — Les Tireurs adroits avaient autrefois l’habitude, en partageant avec les Nonnes et les Coqueurs, de retenir, sur la totalité du chopin, 3 ou 4 francs par louis d’or. Plusieurs Tireurs qui existent encore à Paris, et qui sont devenus sages, avaient l’habitude de prelever cette dime.

PIERREUSE, s. f. — Fille publique du dernier étage. Ces malheureuses exercent leur triste métier dans les bâtimens en construction. On les nomme aussi Filles de terrain (Voir l’ouvrage de Parent Duchatelet, de la Prostitution dans Paris). Elles sont toutes voleuses.

piètreS, s. m.[1] — Anciens sujets du grand Coësré. Ils ne marchaient qu’avec des potences.

PIEU, s. m. — Lit.

PIF, s. m. — Nez.

PIGE, s. f. — Année.

PIGEONS (Faire des). — La passion du jeu domine presque tous les voleurs, et c’est en prison, plus que partout ailleurs, qu’ils éprouvent le besoin de jouer. Pour acquérir les moyens de satisfaire cette fatale passion, ils ne reculent devant aucun sacrifice ; aussi, ceux qui n’ont pas d’argent vendent leur pain, et si la fortune ne les favorise pas, ils se trouvent PlG#-PIL · it. bientôt réduits à ne vivre que d’un potage à la Bumfort. Plusieurs jeunes gens qui avaient vendu leur pain sont morts de faim au dépot de Saint-Denis. -. · Lorsqu’un malheureux a vendu la moitié de sa portion pour la rendue entière le lendemain, il est au trois quarts perdu.. ’ · Les prisonniers qui font des Pcgwm, c’està dire qui achètent.à l’avance la rationdeleurs camarades, exercent cet inûlme trafic sous les yeux des employés, qui ne s’y opposent spas ; Uautoritè ne devrait-elle pas veiller zi aequo des abus aussi scandaleux ne se renouvellent pas ?.

  • PIGET, s. ni. - Château. ·

PIGNABD, s. m. — Postérieur.. PILIER DU CREUX, s. m.—·—Maltre du logis ; PILIEB DE BOUTANCHE, rn. — Commis de magasin. Il faut le dire, puisque l’expérience l’a prouvé, beaucoup de commis volem leur patron, et de mille manières différentes ; Indiquer leurs ruses et les moyens de les combattre, ce sera, du moins je le pense, rendre aux commerçans et aux eommis eux-mêmes un important service. Beaucoup de commis placés aux rayons des, 22 ’ PIL

grosses marchandises, volent celles des rayons deleurs camarades, et les sortent du magasin soit dans leur chapeau, soit sous leurs vete« - mens.

D’autres s’entendent avec des compères auxquels il donnent dix aunes de marchandises ’ lorsqu’ils n’en déclarent que huit à la caisse ; d’autres cachent des foulards, de la dentelle ou d’autres petits articles dans un rouleau d’indienne. S’il est difficile d’acquérir la certitude de la culpabilité des premiers sans -s’exposer à blesser la susceptibilité des acheteurs, on peut facilement éclaircir les doutes que les seconds ’ pourraient avoir inspiré. Il ne faudrait, pour cela, que prendre la partiedemarchandisequîls viendraient de vendre, comme pour la mieux p envelopper, et la dérouler sans ailbctatîon. Si la personne que l’on croitde connivence avec le commis est une femme, et qu’elle porte un cabas ou un panier, il faut être empressé, complaisant, placer soi-même les paquets dans le cabas ou panier, et laisser à ses yeux le soin d’en inventorier le contenu.

Pour pouvoir accorder une confiance sans réserve aux commis que l’on emploie, il faut connaître leurs fréquentations, leurs habitui 5 PIL 23

des, la fortune de leurs parens, et. les sommes qu’ils en reçoivent. A

ll est surtout important de savoir s’ils’ont des maîtresses, et à quelle classe appartiens* nent ces fem mes, car c’est souvent chez elles que vont s’engloutir les objets volés par les commis. Souvent même elles vendent ce qu’elles ne peuvent employer. Il ne me serait pas diiliv cile de prouver par des faits ce que j’avance ici. Les marchands de draps ou de soieries et nouveautés envoient souvent che ; leurs cliens quelques pièces de marchandises, dans l’espoir deplacer quelques articles. Un voleur se clonnant la quali té de garçon de magasin, et qui, très-souvent, n’est que Pemissaire de l’homme qui est etlgployéchoz le commerçant, se présente le lendemain pour réclamer les marchandises déposées la, veilleà La plupart du temps on les lui remet sans difficulté. PILIEBS DE PACQUELIN. — Commis

voyageurs. Les voleurs nomment Püzkrs de Pacguelàzs une nouvelle espèce d’escrocs qui exploitent les hôteliers de province, en procès ’ dant de la manière que je vais indiquer. L’un d’eux quitte Paris, muni de tout l’attirail d’un commis voyageur, et arrive dans une petite ville ; il descend à l’hôtel dans lequel logent habituellennent ceux dont il se donne la qualité ; il paie exactement sa dépense, et, après deux ou trois jours consacrés à étudier le caractère de ses hôtes, il se fait indiquer les personnes de la ville susceptibles d’acheter quelques-uns des articles qu’il est, dit-il, chargé de placer. L’hôte, comme on le pense bien, s’empresse de faire ce qu’il désire, et à la fin de chaque journée il ne manque pas de lui demander si ses démarches ont été couronnées de succès. L’escroc, qui prend habituellement la qualité de commis voyageur en librairie, lui répond qu’il est très-content de sa tournée, et lui montre grande quantité de bulletins de souscription. Lorsque quelques jours, que l’escroc a employés à courir la ville, sont passés, il annonce à son hôte qu’il va parcourir les villes environnantes. Il peut se faire que pendant mon absence, qui durera quelques jours, dit-il, il m’arrive une caisse de marchandises contre remboursement. Je ne sais pas positivement ce qu’il faudra payer ; je vais cependant vous laisser 400 francs, si cette somme est trop forte, vous me remettrez l’excédant à mon retour, si elle n’est pas assez forte, vous aurez la bonté d’ajouter ce qui manquera, et je vous en tiendrai compte. L’escroc laisse en effet 400 fr. à son hôte, et part. Quelques jours après son départ une caisse très-lourde arrive à l’hôtellerie, contre remboursement de 875 francs et quelques centimes ; l’hôte, avant de payer ce qu’on lui demande, hésite bien quelques minutes, mais sa femme, qui a été séduite par les manières gracieuses de l’escroc, lui fait observer qu’il ne risque rien, puisqu’une valeur de 875 francs reste entre ses mains en garantie d’une somme de 475. L’hôte paie, et son argent va joindre à Paris l’expéditeur de la caisse, qui n’est autre que le compère de l’escroc voyageur.

Il est inutile de dire que la caisse ne contient que des pierres et du foin.

Ce truc, dit-on, a été mis en usage il n’y a pas encore long-temps, par un très-jeune homme qui promet d’aller fort loin s’il n’est pas arrêté dans sa course.

PILON, s. m. — Doigt.

PINGRE, s. m. — Malheureux, misérable.

* PINOS, s. m. — Denier, ancienne pièce de monnaie.

* PIOLLE, s. f. — Taverne, auberge du dernier rang.

PIOLLE, s. f. — Chambre. Terme des Camelots et voleurs de campagne.

PIOLLIER, s. m. — Tavernier, aubergiste, cabaretier.

PIONCER, v. a. — Dormir.

pipé, s. m. — Château.

PIPEUR, s. m. — Celui qui trompe son adversaire au jeu de dés.

PIQUANTE, s. f. — Épingle.

PIQUE EN TERRE, s. f. — Volaille.

PITRE, s. m. — Paillasse d’escamoteur ou de saltimbanque.

PITROUX, s. m. — Pistolet. Terme des voleurs parisiens.

PIVASE, s. m. — Nez.

PIVER, s. m. — Ressort de montre ou de pendule dentelé, avec lequel on coupe les barreaux et les fers des forçats.

PIVOINER, v. a. — Rougir. Terme des voleurs bretons.

PIVOT, s. f. — Plume.

PLACARDE, s. f. — Place publique.

PLANCHE AU PAIN, s. m. — Banc des prévenus, banc des accusés.

PLANCHÉ (Être), v. p. — Être condamné.

PLANCHER, v. a. — Plaisanter.

PLANCHERIE, s. f. — Mauvaise plaisanterie.

PLANCHEUR, s. m. — Mauvais plaisant.

PLANQUE, s. f. — Cachette.

PLANQUER, v. a. — Cacher.

PLATRE, s. m. — Argent monnoyé.

PLEURANT, s. m. — Oignon.

PLOMB, s. m. — Mal vénérien.

PLOMBE, s. f. — Heure, année.

PLOMBER, v. a. — Puer.

PLOYÉ ou PLOYANT, s. m. — Portefeuille.

PLUME DE LA BEAUCE, s. f. — Paille.

POCHARD, s. m. — Ivrogne.

POCHARDERIE, s. f. — Ivrognerie.

POGNE, s. f. — Main.

POINT (Un). — Un franc. Terme dont se servent habituellement les marchands d’habits.

POINT DE COTÉ, s. m. — Ennemi des pédérastes.

POISSE, s. m. — Voleur. Terme des Camelots et des voleurs de province.

POISSER, v. a. — Voler.

POIVRE, s. m. — Poisson.

POIVREMENT, s. m. — Paiement.

POIVRER, v. a. — Payer.

POIVREUR, s. m. — Payeur.

POIVRIER. — Ivrogne.

polissonS, s. m.[2] — Sujets du grand Coësré. Les Polissons mendiaient quatre par quatre, vêtus seulement d’un mauvais pourpoint, d’un chapeau sans fond, la besace et la bouteille au côté, et dépourvus de chemise.

PONANTE, s. f. — Fille publique du dernier étage. Terme des voleurs parisiens.

* PONICE ou MAGNUCE, s. f. — Putain.

pont, s. m. — Cavité pratiquée au milieu du jeu de cartes que l’on présente à la coupe de son adversaire, et qui doit faciliter la retourne d’un roi ou de la couleur que l’on désire.

PONTES POUR L’AF, s. f. — Galerie des étouffoirs, fripons réunis.

PONTONNIÈRE, s. f. — Fille publique de la Cité, qui exerce sur les ponts ; les Pontonnières sont presque toutes voleuses.

PORTANCHE, s. m. — Portier. Le nombre de vols commis à l’aide d’effraction diminuerait de beaucoup si les propriétaires étaient un peu moins parcimonieux, et si surtout ils tenaient plus la main à ce que leurs portiers ou concierges tissent plus exactement leur service.

La plupart des logis ou logemens occupés par les concierges, sont placés sous des renfoncemens d’escaliers, ou dans des endroits obscurs, ce qui permet aux voleurs de s’introduire dans la maison sans être vus.

Les portiers, en général, ne sont pas payés assez généreusement ; les propriétaires choisissent ordinairement pour gardiens de leurs maisons des individus qui exercent un état quelconque : c’est un tort. Le bottier ou le tailleur s’occupe de son travail, et tire le cordon sans regarder les gens qui entrent ou qui sortent ; aussi l’on a volé mille fois dans l’intérieur d’une maison de laquelle on a sorti des paquets énormes, sans que le portier se soit aperçu de rien.

Les propriétaires, par mesure de sûreté d’abord, et ensuite par humanité, ne devraient jamais prendre pour concierge des individus exerçant un métier ou une profession quelconque, mais bien ceux que des événemens imprévus auraient mis dans l’impossibilité de travailler, ou bien qui ne le sauraient pas ; les premiers peuvent devoir leur existence à leur travail, et n’ont besoin, pour exister, du secours de personne ; l’humanité, au contraire, impose, à tout le monde le devoir de pourvoir aux plus pressans besoins des seconds ; leur soin unique, si de préférence à tous les autres on leur donnait les places de concierge, serait d’approprier la maison ; ils pourraient aussi suivre dans l’escalier les personnes qui viendraient demander un locataire, et qui ne seraient pas connues. J’ai, à l’article Bonjouriers, indiqué quelques précautions à prendre pour se mettre à l’abri de l’atteinte des voleurs, et je ne crains pas de le répéter : si l’on joignait un portier vigilant et spécialement occupé des devoirs de sa place, à l’emploi de ces moyens, le nombre de vols diminuerait sensiblement, et bientôt il serait réduit à zéro.

Les Faiseurs-industriels, les chevaliers d’industrie, les escrocs, louent ordinairement dans une maison de belle apparence, un appartement meublé seulement de quelques ballots de foin et d’une caisse à jeun ; cet appartement, qui n’est composé que de deux ou trois pièces, est seulement destiné à leur servir de bureau, ils n’y logent jamais ; lorsqu’ils viennent louer, ils donnent au concierge 10 ou 20 francs, ce qui POR 31

ne manque pas de le bien disposer en faveur des nouveaux locataires ; le concierge est chargé de recevoir les lettres adressées aux Fazlseurs, et ceux-ci ont soin de ne payer leur note que W lorsqu’elle se monte à 4 fr. 25 ou 8 fr. 75, et d’abandonner au concierge l’appoint d’une ou deux pièces de 5 francs ; enfin, ils emploient tous les moyens propres à les faire gagner. Le portier qui gagne peu et qui n’est pas généralement estimé, esttrès-sensible au don de quelques pièces de 5 francs et aux bons procédés ; aussi donne-t-il d’excellents renseignemens aux négocias qui viennent lui en demander, et quelquefois, sans qu’il s’en doute, il sert de compère aux F azlreurs-industriels. P Les propriétaires qui, bien certainement, ne veulent pas être complices du mal que causent au commerce les F aùcurs-rhdwtzfcls, devraient intimer à leurs concierges l’ordre formel de prendre des renseignemens positifs sur toutes les personnes qui viendraient habiter la maison dont ils sont les gardiens, et régler leurs paroles sur ce qu’ils auraient appris. PORTE-LUCQUES, s. m. — Portefeuille. PORTE-MINCE, s. m. — Portefeuille. PORTE-TREFFLE, s.—Culotte, pantalon. 32 POS POSTICHE (Fam : um ;). — Rassembler la ’foule sur la voie publique, pour ensuite expliquer les cartes ou vendre de la pommade propre à laire croltre les cheveux, du savon à détacher, etc., etc.. ’, Un homme sage, s’il à une montre, une \ bourse ou un portefeuille, doit fuir la posùklu p avec autant de soin que le choléra. Il y a toujours quelques Zbzurs dans la foule qui en- toure l’escamoteur on le marchand de chan- ’ sons. Les saltimbanques, escamoteurs, tireurs de p cartes sont souvent de mèche (de moitié) avec p les voleurs. Au signal de ceux-ci, le saltimbanque prend une canne qu’il fait tourner sous le nez des spectateurs pour agrandir la circonférence du cercle. La foule se met en mo ve’ment, les Fourlàcours saisissent à propos lim- p tant favorable, et les curieux sont dévalisèa On n’a pas oublié l’ane savant, ce quadrilpède intéressant, qui savait désigner le plus jalouix, la plus amoureuse de la société. Uno brigade de Tà·¢urs suivait toujours le proprië· taire de l’ane savant ; lorsque l’animal ruait. cesllessieurs exploraient les poches de leurs voisins. l l POT 33.

POT (Von. au). — Le vol au pot est une variété de Charnhge. L’un des Potier : aborde un individu sur la voie publique, et trouve moyen de lier conversation avec lui ; lorsque la connaissance est faite, celui des Potzers qui doit jouer le principal rôle, la /îgufe, aborde celui que son acolyte a emporte’, et lui demande, dans un jargon qu’il est très-dilîicile de comprendre, le chemin qui conduit au Jardin des Bêtes. Le Pantre, qui presque toujours est un provincial récemment débarquéà Paris, que les fripons ont deviné à la mine, ne peut pas lui enseigner ce qu’il demande, le Jard’mbr se charge de ce soin, mais l’Ame’rà : aàz ne peut pas, ou plutôt ne veut pas le comprendre, et témoigne le désir d’être conduit au lieu qu’il désigne, et il parvient à faire comprendre aux deux individus auxquels il s’adresse qu’il saura payer généreusement ce léger service ; sa proposition est acceptée, et les trois · individus cheminent de compagnie. Chemin faisant, l’Ame’rù·aùz raconte à ses deux compagnons une foule d’histoires plus merveilleuses les unes que les autres, il parle des châteaux qu’il possède dans son pays, Q de son immense fortune, etc. ; pour donner plus de poids à U, a 34 POT

ses paroles, il tire de sa poche une bourse pleine d’or, et le provincial finit par croire qu’ilpa1·le à un individu plus riche que Simibad le marin. I

L’.4màù·aào parait doué du plus heureux caractère ; il rit et cbsntonne sans cesse, età chaque coin de rue il invite ses conducteurs à prendre quelque chose ; bientôt le vin et les liqueurs paraissent agir sur son cervmu, son humeur devient plus guillerette encore. « loi fouleir aller rire avec cholies demoiselles françaises, dit-il, fous fouloir pieu contuire moi ; moi bayer pour fous. u Le Pcontre, qui a bu plus de vin que sa capacité n’en comporte, accepte la proposition avec empressement. L’itineraire est changé : ce n’est plus vers le Jardin du Roi que les trois compagnons se dirigent, mais bien vers quelque maison dans laquelle, moyennant finance, il soit permis de mener bonne et joyeuse vie. (ll faut remarquer que ce n’est que dans un lieu écarté que hlmin’- p caùa risque sa proposition.) ·« loi bas fonloir ’ 4 aller chez les matémoiselles avec tout mon srchent, moi fouloir cacher lui, n dit-il. Et il depose sous un tas de pierres tout l’or qu’il a sur lui. À Cachez tout os que vous voudrez, dit le POT 35

Jardàuixren haussent les épaules. » Lorsque. l’Au¢’r-icaôz a terminé son opérationnel est pret à partir, et l’on se dispose à, se remettre en marche, mais il se ravise, et il invite ses deux compagnons à suivre son exemple. Le Jardùaicr dépose quelques pièces de cinq francs à côté de l’orde l’4m¢’ri¢.·¢zù¤, et l• Panlre suit son exemple ; mais, comme ses poches sont bien garnies, la somme qu’il dépose est beaucoup plus considérable. Le Panhz, le Jardàukr et l’4me’rà-ain, partent enfin, mais lorsqu’ils sont à une distance assez considérable du lieu où l’argent a été déposé, l’Amc’rù: aùt s’arrète tout-à-coup, se frappe les poches et s’écrie : ~ Moi bas afoir gardé de quoi bayer les matémoiselles, vous aller chercher cinq pièces d’or, nous attendre fous ici, fous vous débécher. » Le Pantra, qui très-souvent a conçu le projet de s’approprier le magot de l’étranger, s’empresse dïtccepter la proposition, et, comme ou le pense bien, il ne trouve rien dans la cachette ; un troisième fripon a enlevé son argent et les faux rouleaux déposés par l’Am¢Hcaùo. Les C/zamburs s’adressent souvent à ’des garçonsdorecette on de magasin. zo 1>or-1>nE - Que les négocias intiment à ceux qu’ils emploient l’ordre formel de ne jamais lier conversation sur la voie publique avec un inconnu, et surtout de ne jamais se laisser séduire par l’espoir de faire une opération de change avantageuse, opération qui, du reste, ne serait A autre chose qu’une insigne friponnerie si elle se réalisait ; · POT, s. m. — Cabriolet. POULAINTE, s. — Vol par échange. (Voir Gimsss, Sovnssn, Cnmmnvns.) POUPEE, s. m. — Soldat.

  • POUPINER, v. a. - Travailler.

POUR, adv. — Peut-être, le contraire de oe qu’on avance. POUSSE AU VICE, s. f. — Mouche cantharide. POUSSIER, s. m. — Argent monnoyé. PRE, s. m. — Bague.. PRÉVOT, s.· m. — La place de Prlvdtappartient de droit au plus ancien détenu. Il y en a ordinairement un par chambrée ou par corridor. Il est chargé par l’administration de veiller à la propreté de son quartier, et de remettre à chaque prisonnier la ration dej pain rmâ 37

qui lui est allouée, et les prisonniers lui accordent le droit d’exiger des. arrivans une certaine rétribution nommée bienvenue, dont il dispose à son gré.

Les voleurs émérites, les évadés du bagne ou des prisons étaient autrefois si véuèrés de leurs compagnons de moindre importance que, lorsqu’ils arrivaient en prison, et que le Pre’vdt en exercice leur demandait la henvenue, ils se contentaient de repondre : Je suis un garçon, un Iwmme de peine, un fagot, un cheval de retour. A l’audition d’un de ces mots, le Prevdt en exerciœ remettait ses droits à l’arrimant ; les prisonniers se cotisaient, alors le vin coulait à flots, chacun racontait son histoire, et les plus criminels étaient les plus applaudis. Lorsqu’un voleur en renom arrive au bagne, il a le droit-de choisir la meilleure place du banc (lit de camp), les braves garpons (les bons voleurs) lui apportent tous les petits objets nécessaires à un forçat ; ils dégarnissent leur ser= pentùz (matelas) pour améliorer celui du nouveau Venu ; Lorsque les Beaumont, les Goms, les Jambe-d°.d1genl, les Fossard, les Noel aux Bdszèles arrivaient à Brest ou à Toulon, des 38 PRI—PT0 1 souscriptions volontaires étaient aussitôt ou- n vertes en leur faveur.. Les argousins, les comes et tous-comes avaient pour ces hommes une sorte de respect • et des égards qu’ils n’accordaient ni aux vo-. leurs de bas étage, ni à ceux qui expiaient im défit de peu d’import¤noe.. PRIANTE, s. f. ·— Église. Terme des voleurs des provinces du nord. ’ PROFONDE, s. f. — Cave. PROMONCERIE, s. f. — Broeédure. PROMONT, s. m. =— Procès. PROUTE, s. f. — Plainte. PROUTER, v, a. — Gronder, se fâcher, se plaindre, . PROUTEUR-nues, s. — Grondeur, pou- · deuse, plaignant, plaignante.

  • " PROYE, s. rn. — Pœtérieur.

PBUNE DE MONSIEUR, s. m. ·— Archevêque., PUNAISE, s. f. — Femme de mauvais ton, lille publique du dernier rang. runes, s. m. ·· Cidre.

  • PTOUZE, s. f.—Pistole, ancienne pièos

de monnaie.

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  1. Note Wikisource : voir aussi Les Piètres en l’annexe « Pièces justificatives »
  2. Note Wikisource : voir aussi Les Polissons en l’annexe « Pièces justificatives »