SECTION DOUZIÈME.
DU MOUVEMENT DES FLUIDES COMPRESSIBLES ET ÉLASTIQUES
1. Pour appliquer à cette sorte de fluides l’équation générale de l’article 2 de la Section précédente, on observera que le terme S
doit y être effacé, puisque la condition de l’incompressibilité à laquelle ce terme est dû n’existe plus dans l’hypothèse présente ; mais, d’un autre côté, il y faudra tenir compte de l’action de l’élasticité, qui s’oppose à la compression et qui tend à dilater le fluide.
Soit donc
l’élasticité d’une particule quelconque
du fluide ; comme son effet consiste à augmenter le volume
de cette particule, et, par conséquent, à diminuer la quantité
il en résultera pour cette particule le moment
à ajouter au premier membre de la même équation. De sorte qu’on aura pour toutes les particules le terme intégral
S
à substituer à la place du terme S
Or,
étant égal à
il est clair que l’équation générale demeurera de la même forme, en y changeant simplement
en
On parviendra donc aussi, par les mêmes procédés, à trois équations finales semblables aux équations (A), savoir
(a)
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Et il faudra de même que la valeur de
soit nulle à la surface du fluide, si le fluide y est libre ; mais s’il est contenu par des parois, la valeur de
sera égale à la résistance que les parois exercent pour contenir le fluide, ce qui est évident, puisque
exprime la force d’élasticité de ses particules.
2. Dans les fluides compressibles, la densité est toujours donnée par une fonction connue de
dépendante de la loi de l’élasticité du fluide et de celle de la chaleur, qui est supposée régner à chaque instant dans tous les points de l’espace. Il y a donc quatre inconnues
à déterminer en
et, par conséquent, il faut encore une quatrième équation pour la solution complète du problème. Pour les fluides incompressibles, la condition de l’invariabilité du volume a donné l’équation (B) de l’article 3, et celle de l’invariabilité de la densité d’un instant à l’autre a donné l’équation (H) de l’article 11. Dans les fluides compressibles, aucune de ces deux conditions n’a lieu en particulier, parce que le volume et la densité varient à la fois ; mais la masse qui est le produit de ces deux éléments doit demeurer invariable. Ainsi l’on aura
![{\displaystyle d(\Delta \operatorname {D} x\operatorname {D} y\operatorname {D} z)=0.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/b35c4e4279d96bba579c4c6a0bfa56891741e0e4)
Donc, en différentiant logarithmiquement
![{\displaystyle {\frac {d\Delta }{\Delta }}+{\frac {d(\operatorname {D} x\operatorname {D} y\operatorname {D} z)}{\operatorname {D} x\operatorname {D} y\operatorname {D} z}}=0,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/dcb3f55f38f1bf157eccfdd11978df0e096b72c8)
et substituant la valeur de
[cette valeur est la même que celle de
de l’article 2 de la section précédente, en y changeant
en
], on aura l’équation
(b)
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laquelle répond à l’équation (B) de l’article 3 de la Section citée, celle-là étant relative à l’invariabilité du volume, et celle-ci à l’invariabilité de la masse.
3. Si l’on regarde les coordonnées
comme des fonctions des coordonnées primitives
et du temps
écoulé depuis le commencement du mouvement, les équations (a) deviendront, par des procédés semblables à ceux de l’article 5 de la Section précédente, de cette forme
(c)
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ou de celle-ci, plus simple,
(d)
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ces transformées étant analogues aux transformées (C) et (D) de l’endroit cité.
À l’égard de l’équation (b), en y appliquant les transformations de l’article 3 de la Section précédente, elle se réduira à cette forme
![{\displaystyle {\frac {d\Delta }{\Delta }}+{\frac {d\theta }{\theta }}=0,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/0290e09a2766e1e127bb022f7326c2841d51e0b7)
les différentielles
et
étant relatives uniquement à la variable
de sorte qu’en intégrant, on aura
![{\displaystyle \theta \Delta =\operatorname {fonct.} (a,b,c).}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/14947df94966714f929bece2251f6e78ac1148f9)
Lorsque
nous avons vu dans l’article cité que
devient
donc,
si l’on suppose que
![{\displaystyle \mathrm {H} }](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/32db8e791eaa12e32afc8fc1d60386643e43e315)
soit alors la valeur de
![{\displaystyle \Delta ,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/54793fbbac10eddbdedded44e39ff274fffa8466)
on aura
![{\displaystyle \mathrm {H} =\operatorname {fonct.} (a,b,c),}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/4a0247decf2646ac4e2f06a732a497d0c55dbcf3)
et l’équation deviendra
ou bien
![{\displaystyle \theta ={\frac {\mathrm {H} }{\Delta }},}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/aa96bd30f009c58197c250d019096c85a5e72ba0)
c’est-à-dire, en substituant pour
sa valeur
(e)
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transformée analogue à la transformée (E) de l’article cité.
Enfin il faudra appliquer aussi à ces équations ce qu’on a dit, dans l’article 8 de la même Section, relativement à la surface du fluide.
4. Mais si l’on veut, ce qui est beaucoup plus simple, avoir des équations entre les vitesses
des particules suivant les directions des coordonnées
en regardant ces vitesses, ainsi que les quantités
et
comme des fonctions de
on emploiera les transformations de l’article 10 de la Section précédente, et les équations (a) donneront sur-le-champ ces transformées, analogues aux transformées (F) de ce dernier article,
(f)
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Dans l’équation (b), outre la substitution de
au lieu de
et le changement de
en
il faudra encore mettre pour
sa valeur complète
![{\displaystyle \left({\frac {\partial \Delta }{\partial t}}+p{\frac {\partial \Delta }{\partial x}}+q{\frac {\partial \Delta }{\partial y}}+r{\frac {\partial \Delta }{\partial z}}\right)dt,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/85378f6cd2c804c72d3944b3b1dd3f8333bccb9e)
et l’on aura, en divisant par
cette transformée
![{\displaystyle {\frac {1}{\Delta }}{\frac {\partial \Delta }{\partial t}}+{\frac {p}{\Delta }}{\frac {\partial \Delta }{\partial x}}+{\frac {q}{\Delta }}{\frac {\partial \Delta }{\partial y}}+{\frac {r}{\Delta }}{\frac {\partial \Delta }{\partial z}}+{\frac {\partial p}{\partial x}}+{\frac {\partial q}{\partial y}}+{\frac {\partial r}{\partial z}}=0,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/37d63ff6504f4b21898376d00110d67a50d8bc8d)
laquelle, étant multipliée par
se réduit à cette forme plus simple
(g)
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À l’égard de la condition relative au mouvement des particules à la surface, elle sera représentée également par l’équation (I) de l’article 12 de la Section précédente, savoir
(i)
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en supposant que
soit l’équation de la surface.
5. Il est aisé de satisfaire à l’équation (g), en supposant
![{\displaystyle \Delta p={\frac {\partial \alpha }{\partial t}},\quad \Delta q={\frac {\partial \beta }{\partial t}},\quad \Delta r={\frac {\partial \gamma }{\partial t}},}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/f72b2d7c75d6e516b47f253b999d2adf33fc955e)
étant des fonctions de
Par ces substitutions, l’équation dont il s’agit deviendra
![{\displaystyle {\frac {\partial \Delta }{\partial t}}+{\frac {\partial ^{2}\alpha }{\partial t\partial x}}+{\frac {\partial ^{2}\beta }{\partial t\partial y}}+{\frac {\partial ^{2}\gamma }{\partial t\partial z}}=0,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/e53c47771199b5fe0be4653d9c552880734f167d)
laquelle est intégrable relativement à
et dont l’intégrale donnera
![{\displaystyle \Delta =\mathrm {F} -{\frac {\partial \alpha }{\partial x}}-{\frac {\partial \beta }{\partial y}}-{\frac {\partial \gamma }{\partial z}},}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/519fdfbe9d956dbd9eb3f7127a916fa8f84bcf45)
![{\displaystyle \operatorname {F} }](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/082e1af95112d5663f599556b8f59fb816c237b4)
étant une fonction de
![{\displaystyle x,\,y,\,z}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/f5818bf0fb693700a011014085ecc82f7b3be37f)
sans
![{\displaystyle t,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/4ea3ad87830a1055c7b85c04cf940cfd3b847ae6)
dépendante de la loi de la densité initiale du fluide.
On aura ainsi
![{\displaystyle {\begin{aligned}p=&{\cfrac {\cfrac {\partial \alpha }{\partial t}}{\operatorname {F} -{\cfrac {\partial \alpha }{\partial x}}-{\cfrac {\partial \beta }{\partial y}}-{\cfrac {\partial \gamma }{\partial z}}}},\\q=&{\cfrac {\cfrac {\partial \beta }{\partial t}}{\operatorname {F} -{\cfrac {\partial \alpha }{\partial x}}-{\cfrac {\partial \beta }{\partial y}}-{\cfrac {\partial \gamma }{\partial z}}}},\\r=&{\cfrac {\cfrac {\partial \gamma }{\partial t}}{\operatorname {F} -{\cfrac {\partial \alpha }{\partial x}}-{\cfrac {\partial \beta }{\partial y}}-{\cfrac {\partial \gamma }{\partial z}}}}.\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/32db6f8af4e95d678a1fc73ecc894da9df635af9)
Donc, substituant ces valeurs dans les équations (f) et mettant de plus pour
sa valeur en fonction de
(art. 2), on aura trois équations aux différences partielles entre les inconnues
et les quatre variables
et la solution du problème ne dépendra plus que de l’intégration de ces équations ; mais cette intégration surpasse les forces de l’Analyse connue.
6. En faisant abstraction de la chaleur et des autres circonstances qui peuvent faire varier
’élasticité indépendamment de la densité, la valeur de l’élasticité
sera donnée par une fonction de la densité
de sorte que
sera une différentielle à une seule variable, et, par conséquent, intégrable, dont nous supposerons l’intégrale exprimée par
Soit, de plus, la quantité
une différentielle complète, dont l’intégrale soit
comme dans l’article 15 de la Section précédente.
Les équations (f) de l’article 4, étant multipliées respectivement par
et ensuite ajoutées ensemble, donneront, après la division par
une équation de la forme
(l)
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dont le premier membre étant intégrable, il faudra que le second le soit aussi. Ainsi l’on aura de nouveau le cas de l’équation (L) de l’article 15 de la Section précédente, et l’on parviendra, par conséquent, à des résultats semblables.
7. Donc, en général, si la quantité
se trouve dans un instant quelconque une différentielle complète, ce qui a toujours lieu au commencement du mouvement lorsque le fluide part du repos ou qu’il est mis en mouvement par une impulsion appliquée à la surface, alors la même quantité devra être toujours une différentielle complète (Section précédente, art. 17 et 18).
Dans cette hypothèse on fera, comme dans l’article 20 de la Section précédente,
![{\displaystyle pdx+qdy+rdz=d\varphi ,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/c92de151901f3b9c623b9930968fca7c095af974)
ce qui donne
![{\displaystyle p={\frac {\partial \varphi }{\partial x}},\qquad q={\frac {\partial \varphi }{\partial y}},\qquad r={\frac {\partial \varphi }{\partial z}},}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/2840ef264154711760656bde42b0509f862b33bc)
et l’équation (l), étant intégrée après ces substitutions, donnera
(m)
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valeur qui satisfera en même temps aux trois équations (f) de l’article 4.
Or
étant égal à
sera une fonction de
puisque
est une fonction connue de
donc
sera une fonction de
Substituant donc la valeur de
tirée de l’équation précédente, ainsi que celles de
dans l’équation (g) de l’article 4, on aura une équation aux différences partielles de
laquelle, ne contenant que cette inconnue, suffira pour la déterminer ; de sorte que toute la difficulté sera réduite à cette unique intégration.
8. Dans les fluides élastiques connus, l’élasticité est toujours proportionnelle à la densité ; de sorte qu’on a pour ces fluides
étant un coefficient constant qu’on déterminera en connaissant la valeur de l’élasticité pour une densité donnée.
Ainsi, pour l’air, l’élasticité est égale au poids de la colonne de mercure dans le baromètre ; donc, si l’on nomme
la hauteur du baromètre pour une certaine densité de l’air qu’on prendra pour l’unité,
la densité du mercure, c’est-à-dire le rapport numérique de la densité du mercure à celle de l’air, rapport qui est le même que celui des gravités spécifiques, et
la force accélératrice de la gravité, on aura, lorsque
![{\displaystyle \varepsilon =gn\mathrm {H} \,;\qquad \mathrm {par\ cons{\acute {e}}quent,} \qquad i=gn\mathrm {H} ,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/d35ae11166f66544f6eee2999476a03a21ae190f)
où l’on remarque que
est la hauteur de l’atmosphère supposée homogène. De sorte qu’en désignant cette hauteur par
on aura plus simplement
![{\displaystyle i=gh\qquad {\text{et, de là}}\qquad \varepsilon =gh\Delta .}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/a0bb285ed14ff4e80963d8201515051a7cb10547)
Donc, puisque
on aura
![{\displaystyle \mathrm {E} =gh\log \Delta .}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/f200b66d1b5ebad90e3bccb605e054a44b3fd68e)
Or l’équation (g) de l’article 4 peut se mettre sous la forme
![{\displaystyle {\frac {\partial \log \Delta }{\partial t}}+{\frac {\partial \log \Delta }{\partial x}}p+{\frac {\partial \log \Delta }{\partial y}}q+{\frac {\partial \log \Delta }{\partial z}}r+{\frac {\partial p}{\partial x}}+{\frac {\partial q}{\partial y}}+{\frac {\partial r}{\partial z}}=0.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/089714cb9e6bd68bcf0555638a75d840b43e5ba1)
Donc, substituant
à la place de
et multipliant par
elle deviendra
![{\displaystyle gf\left({\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial x^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial y^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial z^{2}}}\right)+{\frac {\partial \mathrm {E} }{\partial t}}+{\frac {\partial \mathrm {E} }{\partial x}}{\frac {\partial \varphi }{\partial x}}+{\frac {\partial \mathrm {E} }{\partial y}}{\frac {\partial \varphi }{\partial y}}+{\frac {\partial \mathrm {E} }{\partial z}}{\frac {\partial \varphi }{\partial z}}=0.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/327b592fdc531decbd15adb66d82507faa2dd954)
Il n’y aura donc plus qu’à substituer pour
sa valeur trouvée ci-dessus, et cette substitution donnera l’équation finale en
(n)
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laquelle contient seule la théorie du mouvement des fluides élastiques dans l’hypothèse dont il s’agit.
9. Lorsque le mouvement du fluide est très petit, et qu’on n’a égard qu’aux quantités très petites du premier ordre, nous avons vu, dans l’article 21 de la Section précédente, que la quantité
est aussi nécessairement une différentielle complète. Dans ce cas donc, les formules précédentes auront toujours lieu, de quelque manière que le mouvement du fluide ait été engendré, pourvu qu’il soit toujours très petit, et que, par conséquent, la fonction
soit elle-même très petite.
Dans la théorie du son, on suppose que le mouvement des particules de l’air est très petit ; ainsi, regardant dans l’équation (n) la quantité
comme très petite, et négligeant les termes où elle monte au delà de la première dimension, on aura pour cette théorie l’équation générale
![{\displaystyle gh\left({\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial x^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial y^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial z^{2}}}\right)-{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial t^{2}}}-{\frac {\partial \mathrm {V} }{\partial x}}{\frac {\partial \varphi }{\partial x}}-{\frac {\partial \mathrm {V} }{\partial y}}{\frac {\partial \varphi }{\partial y}}-{\frac {\partial \mathrm {V} }{\partial z}}{\frac {\partial \varphi }{\partial z}}=0.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/e80e96b63f0e91e6a6c753e69b528ae84caaecf6)
Or, en négligeant de même les secondes dimensions de
dans la valeur de
de l’article 7, on aura simplement (art. 8)
![{\displaystyle \mathrm {E} =-\mathrm {V} -{\frac {\partial \varphi }{\partial t}}=gh\log \Delta .}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/2d03bc7d3c9275a148e4053302e9a883f2185a4f)
On peut supposer que la fonction
soit nulle dans l’état de repos ou d’équilibre. On aura donc aussi dans cet état
![{\displaystyle {\frac {\partial \varphi }{\partial t}}=0,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/b2e3220937307f13f3f4e9b4ec0c38277b936ad9)
et par conséquent
![{\displaystyle gh\log \Delta =-\mathrm {V} \quad {\text{et}}\quad \Delta =e^{-{\frac {\mathrm {V} }{gh}}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/a8a5336ceca886f84493205d3edd55e435d5bc41)
Lorsque l’air est en vibration, soit sa densité naturelle augmentée en raison de
à
étant une quantité fort petite ; on aura donc, en général,
![{\displaystyle \Delta ==e^{-{\frac {\mathrm {V} }{gh}}}(1+s),}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/e7b43a35861b32af567d252ae276834211e8b5c3)
et de là, en négligeant le carré et les puissances supérieures de
on aura
![{\displaystyle \log \Delta =-{\frac {\mathrm {V} }{gh}}-s\,;\qquad {\text{donc}}\qquad s={\frac {1}{gh}}{\frac {\partial \varphi }{\partial t}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/8319b33ebe462319d90292681ccc037a9cc7cbbd)
À l’égard de la valeur de
qui dépend des forces accélératrices, en supposant le fluide pesant et prenant, pour plus de simplicité, les ordonnées
verticales et dirigées de haut en bas, on aura, par la formule de l’article 23 (Section précédente),
![{\displaystyle \mathrm {V} =-gz,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/6a624bf61933d88de48eff9eba47650c38ee3186)
étant la force accélératrice de la gravité. Donc l’équation du son sera
![{\displaystyle gh\left({\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial x^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial y^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial z^{2}}}\right)+g{\frac {\partial \varphi }{\partial z}}={\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial t^{2}}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/97fcf9bbddac759beab657f9f40f77d086d01af4)
Ayant déterminé
par cette équation, on aura les vitesses
de l’air, ainsi que sa condensation
par les formules
![{\displaystyle p={\frac {\partial \varphi }{\partial x}},\qquad q={\frac {\partial \varphi }{\partial y}},\qquad r={\frac {\partial \varphi }{\partial z}},\qquad s={\frac {1}{gh}}{\frac {\partial \varphi }{\partial t}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/105cb9a0f89be72571c5d7f54a8c29620a49061e)
10. Si l’on ne veut avoir égard qu’au mouvement horizontal de l’air, on supposera que la fonction
ne contienne point
mais seulement
Alors l’équation en
deviendra
![{\displaystyle gh\left({\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial x^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial y^{2}}}\right)={\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial t^{2}}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/a40002f542519495470e6e71daa1dc2f5a2eec42)
Mais, avec cette simplification même, elle est encore trop compliquée pour pouvoir s’intégrer rigoureusement
[1].
Au reste, cette équation est entièrement semblable à celle du mouvement des ondes dans un canal horizontal et peu profond. Voir la Section précédente, article 37.
Jusqu’à présent, on n’a pu résoudre complètement que le cas où l’on ne considère dans la masse de l’air qu’une seule dimension, c’est-à-dire celui d’une ligne sonore, dont les particules ne font que des excursions longitudinales.
Dans ce cas, en prenant cette même ligne pour l’axe
la fonction
ne contiendra point
et l’équation ci-dessus se réduira à
![{\displaystyle gh{\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial x^{2}}}={\frac {\partial ^{2}\varphi }{\partial t^{2}}},}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/fdc5958edc6156568464bc09a95c316a3b97ec5b)
laquelle est semblable à celle des cordes vibrantes et a pour intégrale complète
![{\displaystyle \varphi =\operatorname {F} \left(x+t{\sqrt {gh}}\right)+f\left(x-t{\sqrt {gh}}\right),}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/1edb40f8b67a2f8375075ec4aa2711093ecd812e)
en dénotant par les caractéristiques ou signes
et
deux fonctions arbitraires.
Cette formule renferme deux théories importantes, celle du son des flûtes ou tuyaux d’orgue, et celle de la propagation du son dans l’air libre. Il ne s’agit que de déterminer convenablement les deux fonctions arbitraires ; et voici les principes qui doivent guider dans cette détermination.
11. Pour les flûtes, on ne considère que la ligne sonore qui y est contenue ; on suppose que l’état initial de cette ligne soit donné, cet état dépendant des ébranlements imprimés aux particules, et l’on demande la loi des oscillations.
Faisons commencer les abscisses
à l’une des extrémités de cette ligne, et soit sa longueur, c’est-à-dire celle de la flûte, égale à
Les condensations
et les vitesses longitudinales
seront donc données, lorsque
depuis
jusqu’à
nous les nommerons
et
Maintenant, puisque
et
si l’on différentie l’expression générale de
de l’article précédent, et qu’on désigne par
et
les différentielles des fonctions marquées par
et
en sorte que
on aura
![{\displaystyle {\begin{aligned}p=&\operatorname {F} '\left(x+t{\sqrt {gh}}\right)+f'\left(x-t{\sqrt {gh}}\right),\\s{\sqrt {gh}}=&\operatorname {F} '\left(x+t{\sqrt {gh}}\right)-f'\left(x-t{\sqrt {gh}}\right).\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/1e33e998dbd88a9ae96b768caa1cd88e86497fcb)
Faisant
et changeant
en
et
en
, on aura
![{\displaystyle \mathrm {P} =\operatorname {F} '(x)+f'(x),\qquad \mathrm {S} {\sqrt {gh}}=\operatorname {F} '(x)-f'(x).}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/35f5b7f8ed0052bc815f42121989a6910e11d0a2)
Ainsi, comme
et
sont données pour toutes les abscisses
depuis
jusqu’à
on aura aussi dans cette étendue les valeurs de
et de
par conséquent, on aura les valeurs de
et
pour une abscisse et un temps quelconques, tant que
seront renfermées dans les limites
et
Mais, le temps
croissant toujours, les quantités
et
sortiront bientôt de ces limites, et la détermination des fonctions
![{\displaystyle \operatorname {F} '\left(x+t{\sqrt {gh}}\right),\quad f'\left(x-t{\sqrt {gh}}\right)}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/508e6594d4c572cb33fe12563982080efbfde1b6)
dépendra alors des conditions qui doivent avoir lieu aux extrémités de la ligne sonore, selon que la flûte sera ouverte ou fermée.
12. Supposons d’abord la flûte ouverte par ses deux bouts, en sorte que la ligne sonore y communique immédiatement avec l’air extérieur il est clair que son élasticité, dans ces deux points, ne pouvant être contre-balancée que par la pression constante de l’atmosphère, la condensation
y devra toujours être nulle. Il faudra donc que l’on ait, dans ce cas,
lorsque
et lorsque
quelle que soit la valeur de
ce qui donne les deux conditions à remplir
![{\displaystyle {\begin{aligned}\operatorname {F} '\left(t{\sqrt {gh}}\right)-f'\left(-t{\sqrt {gh}}\right)=&0,\\\operatorname {F} '\left(a+t{\sqrt {gh}}\right)-f'\left(a-t{\sqrt {gh}}\right)=&0,\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/14769e43abb0733272c4b129dc5e5bb0aa3e3296)
lesquelles devront subsister toujours,
ayant une valeur positive quelconque.
Donc, en général, en prenant pour
une quantité quelconque positive, on aura
![{\displaystyle \operatorname {F} '(a+z)=f'(a-z),\quad f'(-z)=\operatorname {F} '(z).}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/98548cc9784283059f17254e63d703316f016b82)
Donc, 1o tant que
est plus petit que
on connaîtra les valeurs de
et de
puisqu’elles se réduisent à celles de
et de
qui sont données.
Mettons dans ces formules
au lieu de
elles donneront
![{\displaystyle {\begin{alignedat}{3}&\operatorname {F} '(2a+z)&=&f'(-z)&=&\operatorname {F} '(z),\\&f'(-a-z)&=&\operatorname {F} '(a+z)&=&f'(a-z).\end{alignedat}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/448ffd89e25e5295ccbc90460cbc7e6c901dda33)
Donc, 2o tant que
sera plus petit que
on connaîtra aussi les valeurs de
et de
puisqu’elles se réduisent à celles de
et de
qui sont données.
Mettons de nouveau dans les dernières formules
pour
en les combinant avec les premières, puisque
peut être quelconque, on aura
![{\displaystyle {\begin{alignedat}{3}&\operatorname {F} '(3a+z)&=&\operatorname {F} '(a+z)&=&f'(a-z),\\&f'(-2a-z)&=&f'(-z)&=&\operatorname {F} '(z).\end{alignedat}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/c8062f84d7281748af7bfa45cd28a5f9ebfa61b6)
Donc, 3o tant que
sera plus petit que
on connaîtra encore les valeurs de
et de
puisqu’elles se réduisent aux valeurs données de
et de
On trouvera de même, en mettant derechef
pour
![{\displaystyle {\begin{alignedat}{3}&\operatorname {F} '(4a+z)&=&f'(-z)&=&\operatorname {F} '(z),\\&f'(-3a-z)&=&\operatorname {F} '(a+z)&=&f'(a-z).\end{alignedat}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/71ad1b49fdd9495dcef435ff346a561f0d5bd97f)
D’où l’on connaîtra les valeurs de
et de
tant que
sera plus petit que
et ainsi de suite.
On aura donc de cette manière les valeurs des fonctions
et de
quel que soit le temps
écoulé depuis le commencement du mouvement de la ligne sonore ; ainsi l’on connaîtra pour chaque instant l’état de cette ligne, c’est-à-dire les vitesses
et les condensations
de chacune de ses particules.
Il est visible, par les formules précédentes, que les valeurs de ces fonctions demeureront les mêmes en augmentant la quantité
de
ou de
de sorte que la ligne sonore reviendra exactement au même état après chaque intervalle de temps déterminé par l’équation
![{\displaystyle t{\sqrt {gh}}=2a,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/14c6d9049debfa2a6a177dd47f305c7ab2f38e0f)
ce qui donne
pour cet intervalle.
Ainsi la durée des oscillations de la ligne sonore est indépendante des ébranlements primitifs, et dépend seulement de la longueur a de cette ligne et de la hauteur
de l’atmosphère.
En supposant la force accélératrice de la gravité
égale à l’unité, il faut prendre pour l’unité des espaces le double de celui qu’un corps pesant parcourt librement dans le temps qu’on prend pour l’unité (Sect. II, art. 2). Donc, si l’on prend, ce qui est permis,
pour l’unité des espaces, l’unité des temps sera celui qu’un corps pesant met à descendre de la hauteur
et le temps d’une oscillation de la ligne sonore sera exprimé par
ou, ce qui revient au même, le temps d’une oscillation sera à celui de la chute d’un corps par la hauteur
comme
à
13. Si la flûte était fermée par ses deux bouts, alors les condensations
pourraient y être quelconques, puisque l’élasticité des particules y serait soutenue par la résistance des cloisons ; mais, par la même raison, les vitesses
y devraient être nulles, ce qui donnerait de nouveau les conditions
![{\displaystyle {\begin{aligned}\operatorname {F} '\left(t{\sqrt {gh}}\right)+f'\left(-t{\sqrt {gh}}\right)=&0,\\\operatorname {F} '\left(a+t{\sqrt {gh}}\right)+f'\left(a-t{\sqrt {gh}}\right)=&0.\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/ac63cbe2811ae0f8f5f311396654b43c58bf8b8f)
Ces formules reviennent à celles que nous avons examinées ci-dessus, en y supposant seulement la fonction marquée par
![{\displaystyle f'}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/258eaada38956fb69b8cb1a2eef46bcb97d3126b)
négative. Ainsi il en résultera des conclusions semblables, et l’on aura encore la même expression pour la durée des oscillations de la fibre sonore.
Il n’en serait pas de même si la flûte était ouverte par un bout et fermée par l’autre.
Il faudrait alors que
fût toujours nulle dans le bout ouvert, et que
le fût dans le bout fermé.
Ainsi, en supposant la flûte ouverte à la distance
et fermée à la distance
on aura les conditions
![{\displaystyle {\begin{aligned}\operatorname {F} '\left(t{\sqrt {gh}}\right)-f'\left(-t{\sqrt {gh}}\right)=&0,\\\operatorname {F} '\left(a+t{\sqrt {gh}}\right)+f'\left(a-t{\sqrt {gh}}\right)=&0\,;\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/dd9865a35aad1274cf677dafd9448cc96c3a3968)
d’où, par une analyste semblable à celle de l’article 12, on tirera les formules suivantes
![{\displaystyle {\begin{alignedat}{2}\operatorname {F} '(\ \ a+z)=&-f'(a-z),&f'(-z)=&+\operatorname {F} '(z),\\\operatorname {F} '(2a+z)=&-\operatorname {F} '(z),&f'(-\ \ a-z)=&-f'(a-z),\\\operatorname {F} '(3a+z)=&+f'(a-z),\qquad &f'(-2a-z)=&-\operatorname {F} '(z),\\\operatorname {F} '(4a+z)=&+\operatorname {F} '(z),&f'(-3a-z)=&+f'(a-z),\end{alignedat}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/639f22303986be8d948560524e42f151e1846ba0)
et ainsi de suite.
Or, tant que
est plus petit que
les fonctions
et
sont données par l’état primitif de la fihre sonore ; donc on connaîtra aussi par leur moyen les valeurs des autres fonctions
![{\displaystyle \operatorname {F} '(a+z),\quad \operatorname {F} '(2a+z),\quad \ldots ,\quad f'(-z),\quad f'(-a-z),\quad \ldots ,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/2907f532996bca0636e85003782a19d5684536e7)
et, par conséquent, on aura l’état de la fibre après un temps quelconque ![{\displaystyle t.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/d3e6cc375ac6123d2342be53eba87b92fbbacf07)
Mais on voit, par les formules précédentes, que cet état ne reviendra le même qu’après un intervalle de temps déterminé par l’équation
![{\displaystyle t{\sqrt {gh}}=4a\,;}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/ab64c56db88db440104358e434ec6305d0bbfb64)
d’où il s’ensuit que la durée des vibrations sera une fois plus longue
que dans les flûtes ouvertes ou fermées par les deux bouts, et c’est ce que l’expérience confirme à l’égard des jeux d’orgue qu’on nomme
bourdons, et qui, étant bouchés par leur extrémité supérieure opposée à la bouche, donnent un ton d’une octave plus bas que s’ils étaient ouverts.
Voir, au reste, sur la théorie des flûtes, les deux premiers Volumes de Turin, les Mémoires de Paris pour 1762, et les Novi Commentarii de Pétersbourg, tome XVI.
14. Considérons maintenant une ligne sonore d’une longueur indéfinie, qui ne soit ébranlée au commencement que dans une très petite étendue ; on aura le cas des agitations de l’air produites par les corps sonores.
Supposons donc que les agitations initiales ne s’étendent que depuis
jusqu’à
étant une quantité très petite. Les vitesses et les condensations initiales
seront donc données pour toutes les abscisses
tant positives que négatives ; mais elles n’auront de valeurs réelles que depuis
jusqu’à
hors de ces limites, elles seront tout à fait nulles. Il en sera donc aussi de même des fonctions
et
puisqu’en faisant
on a
![{\displaystyle \mathrm {P} =\operatorname {F} '(x)+f'(x),\quad \mathrm {S} {\sqrt {gh}}=\operatorname {F} '(x)-f'(x)}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/56c3078eeea97e6af362ebe772f07de9fe733b7e)
et par conséquent
![{\displaystyle \operatorname {F} '(x)={\frac {1}{2}}\left(\mathrm {P+S} {\sqrt {gh}}\right),\quad f'(x)={\frac {1}{2}}\left(\mathrm {P-S} {\sqrt {gh}}\right).}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/7abb7a06cb86de9ff97a7322c3f4c5f4a4748e3e)
D’où il s’ensuit qu’en prenant pour
une quantité positive, moindre que
les fonctions
et
n’auront de valeurs réelles que tant qu’on aura
Par conséquent, après un temps quelconque
les vitesses
et les condensations
seront nulles pour tous les points de la ligne sonore, excepté pour ceux qui répondront aux abscisses
On explique par là comment le son se propage, et comment il se forme successivement, de part et d’autre du corps sonore et dans des temps égaux, des fibres sonores égales en longueur à la fibre initiale
La vitesse de la propagation de ces fibres sera exprimée par le coefficient
elle sera, par conséquent, constante et indépendante du mouvement primitif, ce que l’expérience confirme, puisque tous les sons forts ou faibles paraissent se propager avec une vitesse sensiblement égale.
Quant à la valeur absolue de cette vitesse, en faisant, comme dans l’article 12,
et
elle deviendra aussi égale à
Or l’unité des vitesses est ici celle qu’un corps pesant doit acquérir en tombant de la moitié de l’espace
qui est pris pour l’unité (Sect. II, art. 2). Donc la vitesse du son sera due à la hauteur
15. En supposant, avec la plupart des physiciens, l’air
fois plus léger que l’eau, et l’eau
fois plus légère que le mercure, on a
à
pour le rapport du poids spécifique de l’air à celui du mercure. Or, prenant la hauteur moyenne du baromètre de
pouces de France, il vient
pouces ou
pieds
pour la hauteur
d’une colonne d’air uniformément dense et faisant équilibre à la colonne de mercure dans le baromètre. Donc la vitesse du son sera due à une hauteur de
pieds
et sera, par conséquent, de
par seconde.
L’expérience donne environ
ce qui fait une différence de près d’un sixième ; mais cette différence ne peut être attribuée qu’à l’incertitude des résultats fournis par l’expérience. Sur quoi voir surtout un Mémoire de feu M. Lambert, parmi ceux de l’Académie de Berlin pour 1768[2].
16. Si la ligne sonore était terminée d’un côté par un obstacle immobile, alors la particule d’air contiguë à cet obstacle n’aurait aucun mouvement ; par conséquent, si
est la valeur de l’abscisse
qui y répond, il faudra que la vitesse
soit nulle lorsque
quel que soit
ce qui donnera la condition
![{\displaystyle \operatorname {F} '\left(a+t{\sqrt {gh}}\right)+f'\left(a-t{\sqrt {gh}}\right)=0.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/09f4ba8530341849fbdbdffe5841b17b12e8e014)
Or on a vu (art. 14) que la fonction
a une valeur réelle tant que
![{\displaystyle a-t{\sqrt {gh}}=z\,;}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/4303baadc80ca1057c0c1bf858f6df4105827031)
donc, puisque
![{\displaystyle \operatorname {F} '\left(a+t{\sqrt {gh}}\right)=-f'\left(a-t{\sqrt {gh}}\right),}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/183c60262c0f44d8ef157370c6fcccb7e5d850b2)
la fonction
aura aussi des valeurs réelles lorsque
![{\displaystyle a-t{\sqrt {gh}}=z,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/173cf638602dc4eb6c22794456a499fc55d68d29)
c’est-à-dire lorsque
![{\displaystyle t{\sqrt {gh}}=a-z.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/ac17c5028bcdf5fd3bb12aa801fad08a3efde1a6)
Par conséquent, la fonction
sera non seulement réelle lorsque
![{\displaystyle x+t{\sqrt {gh}}=z,}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/2d527cd5aca57035ce7b95da7ed79e1950a2a4fc)
mais encore lorsque
![{\displaystyle x+t{\sqrt {gh}}=2a-z\,;}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/722979e14b48eb92cc14d7413ab3601d6307cfd3)
d’où il suit que, dans ce cas, les vitesses
et les condensations
seront aussi réelles pour les abscisses
![{\displaystyle x=2a-z-t{\sqrt {gh}}.}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/83358c9ead818e4a81bdc6e9e0aa14387102b1a3)
Ainsi la fibre sonore, après avoir parcouru l’espace
sera comme réfléchie par l’obstacle qu’elle rencontre, et rebroussera avec la vitesse, ce qui donne l’explication bien naturelle des échos ordinaires.
On expliquera de la même manière les échos composés, en supposant que la ligne sonore soit terminée des deux côtés par des obstacles immobiles qui réfléchiront successivement les fibres sonores et leur feront faire des espèces d’oscillations continuelles. Sur quoi on peut voir les Ouvrages cités plus haut (art. 13), ainsi que les Mémoires de l’Académie de Berlin pour 1759 et 1765.