Malvina (Ménard, 1824)/Texte entier

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Ménard et Desenne, fils (3 volumesp. --280).


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FRANÇAISE.


ŒUVRES


COMPLÈTES


DE Mme COTTIN.




TOME SECOND.




MALVINA.
I.



PARIS,
MÉNARD ET DESENNE, FILS.
~~~~~~~~
1824.




AVERTISSEMENT.




Jamais il n’y eut d’avertissement d’une utilité plus bornée que celui-ci ; car il ne regarde que le petit nombre de lecteurs de Claire d’Albe, et l’infiniment plus petit nombre de ceux qui s’en souviennent : c’est donc eux seulement que j’avertis que, s’ils s’imaginent trouver dans Malvina l’ouvrage que j’annonce dans la préface de Claire, ils se trompent ; le sentiment de mon insuffisance ne m’a pas permis de l’achever. Un roman en lettres, où chaque style doit être aussi distinct que le caractère de ceux qui écrivent, me paraît la plus grande difficulté de ce genre d’ouvrage ; et, pour tenter de la vaincre, j’attendrai encore quelque temps.

Cependant, comme différens motifs, que je ne veux point énoncer ici, m’engageaient à écrire, j’ai essayé la forme par chapitres, comme la plus aisée. Ma première intention avait été de ne pas donner plus d’étendue au roman de Malvina qu’à celui de Claire ; si j’ai été entraînée plus loin, c’est que le sujet m’a paru susceptible d’un plus grand intérêt. Puissé-je n’être pas la seule de mon avis !


MALVINA.


CHAPITRE PREMIER.

Adieux, Départ, Arrivée.


Adieu, terre chérie, asile sacré qui renferme tout ce que mon cœur aima ! adieu, restes précieux de mon amie, de ma compagne, de ma sœur ! disait la triste Malvina de Sorcy, en arrosant de ses larmes le tombeau de l’amie qu’elle venait de perdre ; adieu, ombre chère et éternellement regrettée ! le sort qui s’attache à me poursuivre, me refuse jusqu’à la triste douceur de pleurer chaque jour sur ta cendre. Je m’éloigne, et bientôt la ronce sauvage, en s’étendant sur la pierre qui te couvre, la rendra méconnaissable à l’œil même de ton amie. Je m’éloigne, et les frivoles adorateurs de ta jeunesse oublieront bientôt que tu passas sur la terre. Mais tant que le ciel, en me retenant à la vie, m’empêchera de rejoindre la plus chère partie de moi-même, le cruel instant qui nous arracha l’une à l’autre ne s’effacera point de mon souvenir. Je verrai toujours ce sourire qui voulait me consoler, ce regard qui s’éteignit en me parlant encore… — Madame, la chaise est prête, s’écria un jeune enfant, en venant interrompre Malvina au milieu de ses gémissemens. Il fut bientôt suivi d’une femme d’un certain âge, qui, voyant Malvina à genoux sur la neige, la poitrine collée sur une pierre glacée, fit une exclamation de douleur. « Bon dieu ! madame, voulez-vous donc mourir auprès de milady ? Que le ciel soit béni de l’obligation où vous êtes de vous éloigner d’ici ! Durant un hiver aussi rigoureux vous n’auriez pas résisté aux visites que vous faites la nuit et le jour à ce tombeau. » Malvina se leva sans lui répondre, à peine l’avait-elle entendue ; car il est des douleurs qui isolent du reste du monde ; l’état de celui qui en est atteint ressemble si peu à ce que les autres lui en disent, qu’il ne comprend même plus la langue qu’on lui parle. Malvina de Sorcy était Française : veuve, à vingt-un ans, d’un homme qu’elle n’avait point aimé, le premier usage qu’elle fit de son indépendance fut de quitter sa patrie et d’aller se réunir à une amie qu’elle aimait avec excès, et qui était mariée en Angleterre. Durant trois ans elles vécurent ensemble, et durant trois ans, le charme qu’elles trouvèrent dans leur amitié fut tel, que plus d’une fois il fit oublier à milady Shéridan les chagrins que la conduite dépravée de son mari lui donnait, et à Malvina l’impossibilité de rentrer dans sa patrie après un si long séjour en Angleterre. Quelques amis lui rappelèrent pourtant qu’il fallait choisir entre son amie ou la fortune qu’elle avait en France : elle n’hésita point ; et ce sacrifice fut si loin d’être un effort, que, si milady Sheridan n’avait pas cru devoir lui en montrer toute l’étendue, jamais Malvina n’aurait cru en avoir fait un. Mais, dès lors, n’ayant pour toute fortune que les fonds qu’elle avait apportés, et qui, placés chez un banquier, lui formaient un assez médiocre revenu, elle renonça aux parures comme aux amusemens de son âge, et ne vécut plus que pour le plaisir de voir et d’aimer son amie.

En la perdant, elle ne songea point qu’elle allait se trouver, sur une terre étrangère, isolée, sans amis et sans parens ; il lui était indifférent d’être là ou ailleurs ; et son malheur lui semblait si grand, qu’il n’était au pouvoir d’aucune circonstance étrangère de l’adoucir ni même de l’aggraver.

En mourant, milady Sheridan avait obtenu de son époux que leur fille, âgée de cinq ans, serait remise entre les mains de Malvina, et qu’elle seule dirigerait son éducation. Il y avait consenti, non par égard pour sa femme, mais pour se soustraire à un devoir qui aurait pu gêner, par momens, son goût effréné pour le jeu et le plaisir. Il était bien aise de pouvoir assembler chez lui ses bruyans compagnons de débauche : la présence de sa fille eût été, par la suite, un obstacle à ces réunions, et celle de Malvina, qu’il regardait comme un censeur, lui devint même assez à charge pour qu’il lui fit entendre qu’elle ferait bien de chercher un autre domicile. Malvina, satisfaite de pouvoir emmener avec elle la fille de son amie, le fut aussi de quitter une maison où elle était révoltée de voir les ris indécens d’une bande joyeuse remplacer le deuil, insulter à sa douleur, et outrager les mânes de son amie.

Cependant elle hésitait sur le parti qu’elle devait prendre : lors même qu’elle n’eût pas été trop jeune pour vivre seule, sa fortune ne lui aurait pas permis de prendre une maison. Elle était bien sûre, d’après le caractère de milord Sheridan, qu’il ne fallait pas compter beaucoup sur les secours qu’il donnerait à sa fille ; et puis elle se faisait un secret plaisir de fournir, à elle seule, l’entretien de l’enfant de Clara. Dans cette incertitude, elle écrivit à une parente de sa mère, établie dans les provinces septentrionales de l’Écosse, pour lui faire part de sa situation, de son goût pour la retraite, ainsi que du desir qu’elle aurait d’aller vivre chez elle moyennant une pension. Mistriss Birton lui répondit qu’elle acceptait sa proposition avec d’autant plus d’empressement, qu’ayant été long-temps négligée par sa famille, elle était fière de pouvoir se venger de cet oubli par un service ; et que, quoiqu’elle eût été souvent dupe de son obligeance, elle ne pouvait s’empêcher de mettre encore au rang de ses premiers plaisirs le devoir d’être utile à ses semblables et de protéger ses parens. Dans un autre moment, Malvina aurait peut-être trouvé un peu d’emphase dans la manière dont mistriss Birton avait accueilli sa demande ; mais, dans celui où elle se trouvait, la douleur ne lui laissa pas le loisir d’y songer. Il fallait quitter cette maison où elle avait goûté les seuls instans heureux de sa vie, cesser de répandre ses larmes sur la froide argile qui couvrait les restes de Clara, et dire un adieu éternel à ce tombeau qui, seul dans l’univers, lui parlait encore de son amie. C’est là que, le jour même de son départ, elle fut redire à l’ombre de milady Sheridan le serment qu’elle avait prononcé sur son lit de mort ; elle fut s’engager une seconde fois à consacrer sa vie entière à l’éducation de Fanny, à ne jamais partager son temps et son affection entre elle et un autre objet ; elle fut promettre enfin de renoncer pour jamais à l’amour ! serment téméraire sans doute, que l’exaltation de l’amitié dicta avec ferveur, qu’une mère mourant reçut avec transport, et que la certitude d’avoir adouci, par lui, les derniers momens de son amie, fit renouveler à Malvina avec un pieux enthousiasme.

Elle le répétait encore lorsque miss Tomkins, sa femme-de-chambre, vint l’arracher à ce tombeau : elle se laissa conduire en silence à la chaise qui l’attendait ; en y montant elle ne pleurait plus : il est des chagrins qui n’ont ni plaintes ni larmes.

On était alors à la fin de novembre : les arbres dépouillés de leurs feuilles, et le vaste tapis de neige qui couvrait la terre, offraient à l’œil attristé un austère et monotone tableau ; le froid excessif retenait chacun sous son toit, de sorte que les chemins paraissaient déserts, et les villages inhabités ; les oiseaux se taisaient, et l’onde demeurait immobile ; le sifflement des aquilons et l’airain retentissant interrompaient seuls le silence universel ; seuls, ils disaient au monde que le repos de la nature n’est pas celui de la mort : mais ces images plaisaient à Malvina ; elles sympathisaient avec sa douleur ; cependant elles étaient encore moins sombres que son deuil, moins tristes que son ame. Ensevelie dans de profondes méditations, son regard, sans se fixer sur aucun objet, parcourait tous ceux qui s’offraient successivement à sa vue ; tous devenaient pour elle une source de réflexions affligeantes : « Hélas ! disait-elle, encore quelques jours, et les arbres retrouveront leur verdure, et les fleurs leur parfum ; un feu secret circule dans toutes les sèves ; tout vit dans cette mort apparente ; tout renaîtra pour aimer, moi seule je n’aimerai plus ; et le temps, en s’écoulant, ne peut plus m’apporter d’autre bien que de m’approcher de mon dernier jour. »

Miss Tomkins, Pierre, vieux domestique français, et la petite Fanny, étaient les seuls compagnons de voyage de Malvina : elle avait fait monter Pierre dans la voiture, aimant mieux retarder sa marche d’une journée, que de le laisser exposé au froid. Vivement touchés de l’état de leur maîtresse, ni lui, ni miss Tomkins n’osaient interrompre son silence, et la respectaient trop pour hasarder de la consoler. La seule petite Fanny osait lui parler ; et cette voix qui avait déjà quelque ressemblance avec celle de sa mère, tout en faisant frémir le cœur de Malvina, lui apportait le seul plaisir qu’elle fût susceptible de goûter encore.

Au bout de dix jours Malvina arriva au lieu de sa destination, dans la province de Bread Alben, qui sépare l’Écosse septentrionale de la partie méridionale. Le château de mistriss Birton était situé à quelques milles de Killinen ; son extérieur gothique, les hautes montagnes couvertes de neige qui le dominaient, et l’immense lac de Tay qui baignait ses murs, rendaient son aspect aussi imposant que sauvage. Cependant Malvina voyait avec une sorte d’intérêt cette antique Calédonie, patrie des Bardes, et qui brille encore de l’éclat du nom d’Ossian. Nourrie de cette lecture, il lui semblait voir la forme de son amie à travers les vapeurs qui l’entouraient : le vent sifflait-il dans la bruyère, c’était son ombre qui s’avançait ; écoutait-elle le bruit lointain d’un torrent, elle croyait distinguer les gémissemens de sa bien-aimée ; son imagination malade était remplie des mêmes fantômes dont ce pays était peuplé jadis ; son nom même, ce nom porté jadis par la fille d’Ossian, lui semblait un nouveau droit aux prodiges qu’elle espérait. Ce n’est pas cependant qu’on pût reprocher à Malvina d’avoir une de ces têtes ardentes et exaltées, amies du merveilleux, qui le cherchent sans cesse, et se perdent souvent à sa poursuite ; mélancolique et tendre, dans ce moment sa douleur seule l’égarait : sans doute, aux jours de son bonheur, son imagination était vive et brillante ; mais alors même on n’en disait rien : ce n’était que de son cœur qu’on parlait.

Il était près de neuf heures du soir lorsqu’elle arriva chez mistriss Birton : tout reposait dans un profond silence. Le postillon, en s’avançant au bord des larges fossés qui entouraient cet asile, aperçut tous les ponts-levis remontés. Pierre, inquiet de voir sa maîtresse si tard dans ces chemins, se hâte de descendre pour chercher un passage ; il marche à tâtons, et se trouve bientôt auprès d’un mur qui le conduit à une large porte garnie de fer : il frappe inutilement ; ce bruit, que les échos répercutent de montagne en montagne, interrompt un moment la solitude de ce lieu, et bientôt tout rentre dans le silence ; il essaie, autant que ses forces le lui permettent, de grimper sur les barreaux de la porte, et en s’aidant de quelques rameaux de lierre desséchés, il trouve une corde, il la tire ; le son lugubre d’une cloche retentit dans le château, et mit tous ses habitans en mouvement. On entendit des voix s’appeler et se répondre ; des lumières vont et viennent, et percent l’obscurité ; les portes s’ouvrent, et bientôt la voiture de Malvina roule dans les cours. Mistriss Birton l’attendait dans le vestibule ; en la voyant, elle fit un geste de surprise ; mais, se remettant bientôt, elle lui dit avec beaucoup d’affabilité qu’un si long voyage, entrepris dans une pareille saison, demandait beaucoup de repos, et qu’elle allait se hâter de la conduire dans son appartement avant de lui présenter aucune des personnes qui habitaient le chateau. Malvina ne demandait pas mieux, et suivit aussitôt sa cousine dans la chambre qui lui était destinée.

Mistriss Birton ne voulut entrer dans aucune conversation avec elle ; après lui avoir fait prendre quelques alimens, elle la força de se coucher, en lui disant que, tout empressée qu’elle était de la connaître et de jouir de sa société, elle exigeait que sa belle cousine consacrât au repos les premiers jours de son arrivée. Elle appuya sur ce mot de belle, en fixant Malvina avec un regard inquiet ; celle-ci, absorbée par sa douleur ne s’en aperçut point, et ne pensa qu’à remercier mistriss Birton de la liberté qu’elle lui laissait, sentant bien que, dans ces premiers momens, le fardeau d’une conversation lui aurait paru pénible à soutenir. Aussitôt qu’elle eut couché la petite Fanny dans son berceau, et l’eut placée près d’elle, elle souhaita le bonsoir à mistriss Birton, qui la quitta : alors elle se mit dans son lit, où, soit à cause de la fatigue du voyage, ou des insomnies qu’agitaient depuis deux mois, elle ne tarda pas à s’endormir.


CHAPITRE II.

Portrait[1]

Infortunée Malvina ! enfin tu as cessé de souffrir ; enfin le repos apporte son baume sur ta profonde blessure, et quelques instans, du moins, tu vas oublier que tu es restée seule au monde : mais, durant ce moment de calme, je veux dire ce qu’était Malvina, je veux rendre, s’il est possible, quelques traits de cette femme charmante, dont les qualités, l’esprit et la figure formaient un ensemble qui n’a appartenu qu’à elle, et que la terre n’offrira pas deux fois. Mais ou trouver des couleurs pour la peindre ? Il en est de fraîches pour la beauté, de suaves pour les grâces, de brillantes pour l’esprit ; mais pour ce charme pénétrant qui savait tout enlacer, et faire aimer jusqu’à ses défauts, où en est-il ?

Ce n’est point en disant ce qu’était, mais ce qu’inspirait Malvina, qu’on pourrait la faire connaître ; ce ne sont point les éloges qui accompagnaient son nom, mais l’émotion avec laquelle on le prononçait, qu’il faudrait rendre. Tout être qui, admis dans son intérieur, avait pu la voir et l’écouter, éprouvait, en pensant à elle, un sentiment différent que pour toute autre personne, et dont il ignorait le nom ; car ce qui plaisait le plus en elle n’en avait point : avec beaucoup d’esprit, elle possédait quelque chose de mieux qui le faisait oublier ; et tandis que beaucoup de femmes s’enorgueillissent des louanges qu’on donne au leur, Malviua aurait beaucoup perdu si on avait pensé au sien.

Je ne prétends pas dire que Malvina fût sans défauts ; mais chez elle ils semblaient un attrait de plus : je n’en saurais donner d’autres raisons, que de dire qu’ils étaient ceux de Malvina, et qu’on ne la voulait pas mieux, parce qu’on ne la voulait pas autre. Ce n’était ni tel agrément, ni telle qualité qu’on remarquait en elle ; car, à l’exception de cette bonté qui suppose tant de vertus, et qui n’en parait pas une, rien ne semblait saillant dans son caractère, parce que tout était en harmonie.

Malvina possédait cette complaisance que la politesse copie et n’imite point : ce n’était ni par effort ni par calcul, qu’elle pliait son goût à celui des autres, mais parce que l’image du plaisir d’autrui lui arrivait toujours avant celle du sien.

Malvina obligeait un étranger comme on sert un ami ; mais en servant ses amis, elle trouvait pour eux quelque cllose de mieux encore : sans doute il faudrait avoir été cher à Malvina, il faudrait avoir été milady Shéridan elle-même, pour connaître dans toute son étendue ce qu’est le dévouement de l’amitié ; celle-là seule, à qui elle avait donné le nom d’amie, pouvait dire avoir été véritablement aimée, puisqu’elle avait inspiré ce sentiment inconnu de nos jours, qui donne sa fortune sans calcul, comme sa vie sans efforts.

Afin de finir le portrait de Malvina, je ne parlerai point de sa bienfaisance, car ce sujet serait inépuisable ; je n’aurais jamais assez dit le charme secret et doux qu’elle trouvait à être l’auteur de la prospérité d’autrui, ni comment un long usage de ce plaisir y rendait chaque jour son cœur plus sensible, au point de lui faire croire qu’elle perdait tout ce qu’elle ne donnait pas.

S’il est vrai que les vertus nous furent données par l’Être-Suprême comme une lumière pour le connaître, et un moyen de nous rapprocher de lui, qui, plus que Malvina, devait avoir cette confiance profonde de l’existence d’un Dieu, et cette piété sincère qui ne fait voir dans cette vie qu’un moyen d’en obtenir une plus heureuse ?

Quoique douée d’un cœur tendre et même passionné, Malvina n’avait jamais aimé que son amie. Habituée, dès son enfance, à ne vivre que pour elle, à ne jouir que de son amitié, elle ne se figurait pas qu’il existât d’autres biens. Sans doute une vive passion aurait pu l’arracher à cette erreur ; mais l’homme auquel on l’avait unie n’était pas propre à la lui inspirer, tant à cause de la disproportion des âges que du peu de rapport des caractères : aussi Malvina ne recueillit-elle d’autre fruit d’une union si désassortie, qu’une douceur à toute épreuve, et la conscience d’avoir rempli ses devoirs avec la plus austère rigidité. Elle avait fini même par gagner la confiance de son mari ; car si sa touchante beauté faisait naître des desirs, sa pudeur les enchaînait : timide, modeste, rougissant d’être remarquée, ses yeux, toujours baissés, lui laissaient ignorer qu’elle était l’objet de tous les regards ; et comme il n’y avait point de femme qu’elle n’effaçât par ses charmes, il n’en était point qu’elle ne surpassât davantage par ses vertus : tous la voyaient avec admiration, elle seule n’en savait rien.

Sans doute ceux qui l’avaient aimée en silence durant son mariage, osèrent le lui dire lorsqu’elle fut libre ; mais son âme, fatiguée par une longue tyrannie, avait plus besoin de repos que d’agitation : elle ne voulait, ne désirait que l’amitié. Milady Sheridan était l’idole qu’elle déifiait : elle vola dans ses bras, et ne voulut plus d’autre plaisir : son amie était malheureuse, sa tendresse redoubla. Ah ! sans doute, qui n’a pas vu souffrir ce qu’il aime, ne sait point encore jusqu’où il peut aimer !

Ainsi Malvina, arrivée à vingt-quatre ans sans avoir connu l’amour, ne se croyait pas susceptible d’en éprouver ; mais, pour y avoir été étrangère, on n’y est pas inaccessible. Hélas ! pourquoi l’ignorait-elle !

Non-seulement elle croyait avoir la certitude que ce sentiment ne pouvait rien sur elle, mais elle y joignait la ferme résolution de le repousser. N’avait-elle pas promis de servir de mère à Fanny ? Ne devait-elle pas consacrer sa vie entière à remplir ce devoir ? et n’aurait-elle pas regardé comme un crime tout ce qui aurait pu l’en distraire ? Dans ces dispositions, rien ne pouvait lui convenir davantage que la retraite où elle se trouvait : aussi l’idée d’y vivre loin du monde, et de pouvoir s’y livrer entièrement à ses regrets et à son enfant, avait-elle répandu une sorte de douceur sur l’amertume de sa peine.


CHAPITRE III.

Une plus ample connaissance.


Il était fort tard le lendemain lorsque Malvina se leva. À peine avait-elle passé sa robe, qu’en s’approchant d’une des croisées de son appartement, elle fut frappée du superbe spectacle qui s’offrait à ses regards : les eaux bleuâtres et transparentes du lac s’étendaient au loin, et les vapeurs qui soulevaient de son sein ne permettaient pas d’apercevoir ses bornes. Sur un de ses côtés, les montagnes, couvertes d’une forêt de noirs sapins, dont les têtes robustes défiaient la fureur des tempêtes, entrecoupées de profonds ravins, du sein desquels de vastes et impétueux torrens se versaient à grand bruit, faisaient un contraste frappant avec le silence qui régnait sur les montagnes de l’autre rive ; celles-ci, encombrées d’énormes blocs de granit entassés les uns sur les autres, et sans aucun vestige de végétation, offraient à l’œil attristé l’image du chaos et de la destruction.

Tandis que Malvina considérait attentivement ce tableau, elle fut interrompue par une voix caressante qui s’informait d’elle avec intérêt ; elle se retourne, et aperçoit mistriss Birton dans le déshabillé le plus élégant, et qui, lui souriant, lui dit : « Ah ! ma belle cousine, ce ne sont point ici les aspects doux et fertiles de notre France ; c’est là seulement que se déploient tous les bienfaits de la nature : nous n’avons ici que ses rigueurs ; mais, en attendant que la belle saison vienne un peu égayer nos montagnes, j’ai eu soin de faire placer ici différens tableaux des meilleurs maîtres des écoles italienne et flamande. Croyez-moi, il vaut mieux regarder le beau ciel de France et d’Italie en peinture, que celui d’Écosse en réalité. Malvina leva la yeux, et aperçut en effet plusieurs jolis paysages disposés avec goût sur le papier vert qui ornait son cabinet. Touchée de cette attention, et l’attribuant au bon cœur de mistriss Birton, elle lui prit la main et lui dit : « Je suis bien reconnaissante, ma cousine, de tout ce que vous faites pour moi ; ces soins attentifs dont je suis l’objet, me disent tout ce que vous êtes : qui s’occupe ainsi d’une étrangère, doit faire le bonheur de tout ce qui l’entoure. — C’est du moins le but où j’aspire, lui répondit mistriss Birton, et c’est la principale raison qui m’a engagée à vivre dans cette solitude ; cette terre étant seigneuriale, et ayant un grand nombre de vassaux, je veille sur eux, je les soulage ; et comme ils voient en moi l’arbitre de leur destinée, je fais en sorte qu’ils y voient aussi la source de leur bonheur. » Malvina applaudit à ce discours, que mistriss Birton avait prononcé avec un peu d’emphase ; mais elle n’en fut point attendrie, et elle se reprocha intérieurement de n’être pas plus sensible au mérite de mistriss Birton. Peut-être qu’un observateur moins indulgent ou plus éclairé aurait pensé que quand la bonté se montre au lieu de se laisser voir, elle doit être honorèe encore, mais qu’elle ne peut plus toucher.

« Puisque vous m’avez permis, dit Malvina, de passer quelques jours sans descendre, je vais en profiter dès aujourd’hui et rester chez moi, loin du monde que j’ai quitté depuis long-temps…… Vous êtes libre, entièrement libre, ma cousine, interrompit mistriss Birton ; j’ai toujours su mettre mes amis si à leur aise chez moi, qu’ils croyaient être chez eux, et je ne ferai certainement pas d’exception pour vous. Au reste, je vous engage d’autant moins à m’accompagner dans le salon, que j’ai, pour quelques jours encore, une société qui ne vous conviendrait guère, des jeunes gens très-gais, très-bruyans… Mais quand nous serons en famille, vous nous reviendrez. »

Malvina fit une inclination, et sa cousine la quitta. Durant plusieurs jours elle la vit fort peu et ne s’en plaignit point. Le malheur avait beaucoup exalté sa dévotion habituelle, et cette disposition si naturelle aux âmes tendres lui faisait chérir la solitude avec passion : car on sait que la solitude est le séjour auguste que la religion s’est réservé dans tous les siècles ; que c’est là qu’elle communique ses inspirations, que coulent les larmes de contrition, et que les soupirs du cœur sont entendus des cieux.

Cependant la bonne miss Tomkins n’était pas contente de voir sa maîtresse toujours renfermée dans son appartement ; il lui semblait que la distraction pouvait être employée avec succès contre la douleur, et trouvait très-mauvais que mistriss Birton laissât pleurer sa cousine toute seule, tandis que la joie régnait dans le salon. Elle se hasarda un matin à en parler à Malvina, en lui apportant son déjeuner. « Est-ce que madame ne descendra pas aujourd’hui ? Tout le monde part demain ; et si j’osais dire mon avis, je crois que madame pourrait s’amuser là-bas. — Hé ! ma bonne Tomkins, vous savez bien que je ne suis pas disposée à m’amuser. Mais si madame voulait essayer seulement… d’ailleurs, on a tant de desirs de la voir ! — Mais je ne suis connue de personne ici. — Qu’est-ce que cela fait ? on a entendu parler de madame, et on est impatient de la connaître ; chacun me questionne : Pourquoi votre maîtresse ne paraît-elle pas ? est-ce qu’elle est malade ? pourquoi se cache-t-elle ? est-ce qu’elle est laide ?… Hal ha ! comme je leur ai répondu avec dédain qu’ils parcourraient en vain leurs trois royaumes avant d’y trouver une figure comme la vôtre, cela n’a fait que redoubler la curiosité. — Et vous croyez que, pour la satisfaire, je quitterai ma retraite tant qu’on m’y laissera en paix ? — Ma bonne, interrompit la petite Fanny, dites donc à maman qui était ce joli lord, celui qui avait le plus d’envie de la voir, qui m’a tant caressée et m’a donné tous ses bonbons. — C’est sir Edmond Seymour, répartit miss Tomkins, le neveu de mistriss Birton ; il est beau comme un ange, et puis si affable, si gracieux envers tout le monde ! Il est vrai qu’on dit que c’est un franc libertin ; mais, pour moi, je n’en sais rien, je ne me mêle point de tous les caquets des domestiques. — Et vous faites bien, ma chère Tomkins ; évitez, autant que vous le pourrez, ces sortes de conversations, si vous voulez vivre tranquille : ma cousine me paraît une excellente femme, et… — Quant à cela, madame, interrompit miss Tomkins, ce n’est pas ce que tout le monde dit ici, et on m’a déjà raconté des choses !… Mais Dieu me préserve de dire du mal de mon prochain, on le connaît toujours assez tôt. Je voudrais seulement que madame consentît à se distraire ; quand je la vois toujours pleurer, il me semble que je suis plus vieille de dix ans. — Ma bonne Tomkins, reprit doucement Malvina, laissez-moi le choix de mes distractions, je vous prie, et croyez que j’en trouve davantage dans ma solitude que dans le monde. » Miss Tomkins secoua la tête, comme n’étant pas convaincue de ce que sa maîtresse lui disait ; mais n’osant pas la presser davantage, elle sortit sans ajouter un mot.

Le surlendemain, mistriss Birton fit dire à sa cousine qu’elle l’attendait à déjeuner dans son appartement. Quoique cette invitation contrariât un peu Malviua, elle ne crut pas devoir s’y refuser, et descendit. Elle trouva mistriss Birton seule dans un salon où le déjeuner était préparé. « Enfin, ma chère Malvina, lui dit-elle en la voyant entrer, toute ma société est partie, et je peux jouir du plaisir de me trouver avec vous. — Je crains bien, ma cousine, reprit Malvina, d’être peu propre à vous en procurer, et je vous plaindrais si vous n’aviez d’autre société que moi. — Pourquoi donc, ma cousine ? vous me paraissez très-aimable. Au reste, je ne suis pas absolument seule dans mon château, et vous ferez connaissance, à dîner, avec ceux qui résident avec moi ; mais, pour cette matinée, je vous l’ai réservée toute entière. Malvina se sentit plus gênée que reconnaissante de cette attention : elle aurait voulu y répondre ; mais n’ayant presque rien à dire à sa cousine, elle ne fut frappée que de l’idée d’avoir une conversation de plusieurs heures à soutenir, et l’effroi qu’elle en conçut augmenta encore la difficulté qu’elle y trouvait.

Dans cette disposition, elle s’assit assez tristement auprès du feu devant une table servie avec profusion ; mistriss Birton ne la pressa point de manger avec affectation, mais lui fit remarquer avec soin ce qu’il y avait de plus délicat, et tâcha d’exciter son appétit ainsi que sa gaîté. Malvina la remerciait toujours, et cependant, fatiguée de tant d’attentions, elle aurait préféré le plus négligent oubli à ces prévenances officieuses qui ne laissent pas respirer un moment : car mistriss Birton avait beau vouloir se faire bonne, comme la nature ne l’y portait pas, ses soins manquaient toujours de cette cordialité qui met à son aise, et ses discours, de cet abandon qui s’insinue dans le cœur.

Le déjeuner étant fini, et la conversation épuisée, mistriss Birton proposa à sa cousine de parcourir l’intérieur du château, et la conduisit d’abord dans un joli salon de musique ; elle lui montra des orgues, des pianos, des harpes, enfin toutes les sortes d’instrumens possibles. De là elles passèrent dans une spacieuse bibliothèque, qui les conduisit à une vaste galerie de tableaux ; des poêles souterrains échauffaient ces pièces, et leurs différens tuyaux se réunissant auprès de l’appartement de mistriss Birton, elle avait fait construire au—dessus une petite serre chaude où elle cultivait, en toutes saisons, les arbrisseaux odorans que des climats plus doux ne voient naître que l’été ; par une ouverture ménagée avec art, la rose, l’oranger et l’héliotrope exhalaient leurs parfums aromatiques dans son boudoir. Cette petite pièce, peinte à fresque sur le mur, représentait un bocage de verdure, entremêlé de touffes de fleurs si bien imitées, que chacun, trompé par leurs couleurs et séduit par l’odorat, se croyait au milieu des champs : quelques glaces, dont les bordures étaient cachées par des feuillages découpés, égayaient encore ce séjour, et dans le fond une ottomane placée dans une alcôve, et cachée par un rideau de crêpe, présentait l’asile de la volupté.

Quoique Malvina eût été accoutumée à l’opulence dans sa patrie et chez milady Sheridan, jamais, néanmoins, l’image d’un luxe aussi recherché n’avait frappé ses regards : il lui eût paru inconvenable à Paris et à Londres ; qu’était-il donc dans le nord de l’Écosse ? Que de frais pour faire venir tous ces ornemens ? que d’ouvriers pour les mettre en œuvre ! que de soins pour les entretenir ! il n’aurait pas fallu la moitié autant de peine et de dépense pour fonder un hospice : dans un pays aussi sauvage il eût été un bienfait ; ce boudoir n’y semblait qu’un choquant contraste. Tandis que Malvina faisait toutes ces réflexions, mistriss Birton, comme si elle eût deviné sa pensée, lui dit : « Ma belle cousine, vous semblez surprise, je le vois, de trouver quelques commodités dans le fond de cette province, et peut-être me blâmez-vous d’avoir donné trop à mon goût à cet égard ; mais sachez, du moins, que je ne m’y suis livrée qu’après avoir fondé des établissemens utiles. J’ai dans une aile de mon château une école pour les enfans, une infirmerie pour les malades, et une forge où je distribue, gratis, aux pauvres habitans de ma terre, du fer et des outils pour gagner leur vie. — Ah ! oui, ma cousine, répondit Malvina attendrie, voilà qui rachète bien l’extrême élégance de vos appartemens ; il est permis de donner un peu à son penchant, quand on a commencé par faire du bien aux autres : mais, je vous en prie, allons voir ces honorables institutions ; ici on peut louer votre goût, sans doute, mais c’est là qu’on doit apprécier votre cœur. — Je voudrais fort vous obliger, reprit mistriss Birton ; mais, ayant fixé de n’aller que deux fois par mois visiter ces établissemens, je craindrais que ceux chargés d’y veiller ne s’autorisassent de mon exemple, si je manquais moi-même à l’ordre prescrit ; ainsi nous attendrons au jour marqué. — Comme il vous plaira, répliqua Malvina un peu surprise ; mais ne pourrais-je pas y aller seule ? — Non, ma chère, je ne veux pas me priver du plaisir de vous y conduire, et vous me désobligeriez si vous y alliez jamais sans moi.

Malvina n’insista pas, et, sans trouver précisément rien à blâmer dans le ton et les discours de mistriss Birton, elle sentit qu’il y avait là quelque chose qui ne lui plaisait pas ; car si son esprit était plus disposé que tout autre à l’indulgence, son cœur avait une pénétration rapide, qui lui faisait saisir dans l’instant les secrets motifs de ceux qui lui parlaient. Avant d’avoir réfléchi, avant même d’avoir pensé, l’impression était reçue : souvent il lui arrivait de se blâmer de ces mouvemens involontaires ; mais elle ne pouvait les vaincre : en vain, à force de raisonner, se persuadait elle de leur injustice, son cœur ne se rendait pas à ses raisons ; et s’il était facile de tromper son jugement, il ne l’était pas d’échapper à son instinct.

Comme elle se disposait à quitter sa cousine, celle-ci lui dit : « Ma chère Malvina, afin de vous faire oublier, s’il est possible, que vous n’êtes point ici chez vous, je voudrais que vous me disiez avec franchise si vous préférez manger dans votre appartement : on pourra trouver cela un peu singulier, mais n’importe ; je veux me prêter à tous vos goûts. Malvina fut tentée un instant d’accepter la proposition ; cependant en réfléchissant qu’elle serait obligée de donner quelques momens à sa cousine, elle trouva plus convenable de choisir l’heure des repas, elle lui dit « que, quoique l’excessive tristesse qui l’accablait lui fit craindre d’être une compagnie bien maussade, néanmoins, si sa cousine n’en était pas effrayée, elle descendrait dîner. — Pourvu que cela vous convienne, ma chère Malvina, pourvu que vous veniez de votre plein gré, soyez sûre de tout le plaisir que je trouverai à me réunir à vous ; d’ailleurs pourquoi redouterais-je votre tristesse ? la douleur d’autrui peut-elle m’être étrangère ? ah ! ne craignez pas d’exhaler la vôtre dans mon sein ; j’ai trop souffert moi-même, je connais trop les maux dont la sensibilité est la source, pour ne pas compatir aux vôtres. » Malvina le crut, et plaignit sa cousine des chagrins dont elle disait avoir été la victime ; mais elle sentit en même temps que ce n’était pas à mistriss Birton qu’elle aimerait à parler des siens.


CHAPITRE IV.

De nouvelles connaissances.


Depuis que Malvina avait perdu son amie, c’était la première fois qu’elle avait soutenu une si longue conversation : fatiguée de l’effort qu’elle venait de faire, elle se rendait avec précipitation dans sa chambre, lorsqu’en enfilant un corridor elle fut saluée par un homme d’environ trente ans, d’une figure noble, et dont les manières paraissaient respectueuses et polies : elle se contenta de lui faire une légère inclination, et passa son chemin sans s’arrêter. Il n’en fut pas de même de M. Prior ; quoiqu’il eût été le seul dans la maison qui n’eût éprouvé aucune curiosité de connaître madame de Sorey, il ne put la voir sans être frappé : en effet, comment eût-il été possible de l’envisager avec indifférence ? quel être sur la terre aurait pu rencontrer sans émotion ces yeux si vifs et si touchans, et les perdre de vue sans regret ? Quand Malvina fut passée, M. Prior se retourna pour la regarder encore : quand elle eut tourné dans la galerie qui conduisait à son appartement, il avança quelques pas, allongea le cou pour la voir plus long-temps, resta un moment immobile à sa place lorsqu’elle eut disparu, et puis continua sa route plus lentement, en rêvant à la charmante personne auprès de laquelle il allait vivre. M. Prior était d’une famille écossaise ; ses parens, chargés de beaucoup d’enfans, et sans fortune, lui avaient fait prendre l’état ecclésiastique, et il s’était conformé d’autant plus volontiers à leur volonté, qu’aimant passionnément l’étude et la littérature, il espérait pouvoir se livrer aisément à ses goûts dans son état : mais ce n’était pas le moyen d’y réussir. Dans celui-là, comme dans tout autre, les talens font moins que l’intrigue, et M. Prior, avec le cœur le plus droit, l’esprit le plus cultivé et les mœurs les plus pures, n’avait pu trouver une place qui lui donnât de quoi vivre : il était dans cette situation, lorsque le hasard lui procura la connaissance de mistriss Birton, dans un voyage qu’elle fit à Édimbourg : elle avait assez d’esprit pour apprécier celui de M. Prior ; et, flattée de retirer chez elle un homme d’une famille noble, elle lui offrit une place de chapelain dans son château, avec cent guinées d’appointemens. Séduit par l’air gracieux de mistriss Birton, et par l’espérance de consacrer tous ses momens à l’étude, dans les montagnes escarpées et sauvages de Bread Alben, il accepta avec enthousiasme l’offre qui lui était faite. Charmé de la position solitaire de son nouvel asile, son étonnement, en en voyant l’intérieur, surpassa beaucoup celui de Malvina, et l’élégante somptuosité de ce lieu lui fit naître des soupçons que l’expérience rectifia peut-être dans la suite. Mais quel que fût le jugement qu’il porta sur mistriss Birton, jamais il ne s’ouvrit sur ce sujet à personne ; ce secret était concentré dans son cœur ; peut-être appartiendra-t-il à la seule Malvina d’en recevoir la prompte confidence.

Lorsque Malvina descendit pour le dîner, elle trouva dans le salon, outre M. Prior, deux dames qu’elle ne connaissait pas, et qui, aussitôt qu’elle parut, la regardèrent avec une avide curiosité. Mistriss Birton se leva pour aller au-devant d’elle, et lui dit : Permettez, ma belle cousine, que je vous présente les amis de ma solitude, qui seront sans doute charmés de la nouvelle compagne qu’ils vont avoir. Voici d’abord M. Prior, chapelain de ma maison, et dont la noble naissance est le moindre mérite ; les fonctions qu’il remplit ici sont bien au-dessous de ses talons, et je dois rendre grâce à sa mauvaise fortune, qui l’a forcé de s’y réduire. Voici, continua-t-elle, en se retournant vers une vieille dame de cinquante ans, mistriss Melmor, ancienne amie de ma mère. Veuve d’un homme de qualité, et ruinée par un procès, elle est venue partager ma retraite avec sa fille que vous voyez avec elle. Cette jeune personne, quoique âgée à peine de dix-sept ans, a déjà de rares talens, et ses soins pourront vous être utiles pour la jeune orpheline que vous avez auprès de vous. — Malvina répondit avec douceur qu’elle serait charmée de jouir des talens de miss Melmor pour son propre compte, mais qu’elle serait bien fâchée d’employer un seul de ses momens à la tâche pénible d’enseigner un enfant ; qu’un pareil soin ne pouvait être pris que par une mère. — Mais, si je ne me trompe, madame, lui dit mistriss Melmor, cette jeune miss n’est pas votre fille ? — Non, madame, répondit Malvina en retenant ses larmes ; mais le malheur la rendue plus qu’une fille pour moi. — Ah ! j’entends : sa mère était votre amie, et vous l’avez adoptée à sa mort… — De grâce, n’interrogez pas ma cousine sur un article aussi délicat, interrompit mistriss Birton ; je n’ai pas osé moi-même lui en parler encore, je sais trop qu’il est des blessures que le temps seul peut guérir. — Mais il en est, ajouta Malvina, sur lesquelles le temps passe en vain ; il ne les guérit pas. — Ne désespérons de rien, ma chère, lui dit mistriss Birton en la baisant doucement sur le front, nous verrons un jour ce que pourra sur vous le zèle de ma sincère amitié. — Durant cette conversation, M. Prior n’avait point ouvert la bouche ni cesse de regarder Malvina. Ce visage abattu et décoloré lui paraissait ce qu’il avait vu de plus touchant au monde ; chaque mot qu’elle prononçait remuait vivement son cœur, et il s’étonnait que d’autres voix osassent se mêler aux doux sons de la sienne. En vain cherchait-il à se rappeler les plus intéressantes femmes qu’il avait connues ; aucune ne pouvait entrer en comparaison avec Malvina. Miss Melmor fut la première à s’apercevoir, ou, du moins, à remarquer sa préoccupation. Je me trompe fort, dit-elle, si la tristesse de madame de Sorcy n’a pas déjà gagné M. Prior, et s’il n’est-pas au moment de pleurer avec elle sur des malheurs qu’il ne connaît pas encore ; que sera-ce donc si elle les lui raconte ? — Et que pourrai-je apprendre que je ne sache déjà, s’écria vivement M. Prior ? l’accent, le maintien, la physionomie, ne sont-ils pas les plus éloquens interprètes de la douleur ? Ah ! si les infortunés n’avaient que des paroles pour la peindre, ils ne seraient jamais entendus. Malvina leva ses beaux yeux sur M. Prior avec un léger signe d’approbation : elle ne l’avait point remarqué encore ; en le regardant davantage, elle se sentit prévenue en sa faveur. Sa physionomie, quoique grave et austère, avait quelque chose d’extrêmement sensible qui ne pouvait pas échapper à l’œil de Malvina ; mais, pour y découvrir ce caractère, peut-être fallait-il y participer soi-même ; et, d’après cela, miss Melmor ne l’aurait jamais aperçu, quand bien même elle eût passé sa vie avec M. Prior.

Pendant le dîner elle interrogea plusieurs fois Malvina sur les divers amusemens de Londres. Je les ai peu connus, répondit celle-ci ; milady Sheridan n’allait jamais dans les lieux publics que par complaisance pour son mari ; il était rare qu’il l’exigeât, et je ne sortais jamais sans elle. — Ah ! bon Dieu, reprit miss Melmor, comment se peut-il qu’on fasse un si triste usage de sa liberté, et qu’on se prive des bals, des spectacles des fêtes, quand on est maîtresse d’en jouir ? J’avoue, pour moi, que je ne désire pas d’autres plaisirs… « Croyez, ma chère, interrompit mistriss Birton, qu’on s’en lasse bien vite : j’en ai joui avec excès dans ma jeunesse ; on m’a enivrée de tout ce que les triomphes de l’amour-propre ont de plus doux ; mais, revenue de ces chimères, dont j’ai bientôt connu le vide, j’ai quitté le monde avant qu’il m’eût quittée. En vain il a cherché à me rappeler dans son sein, j’ai résisté à toutes ses avances, pour me consacrer aux seules jouissances réelles, la bienfaisance et l’amitié ; et à présent que je ne suis plus ni jeune ni jolie, je me trouve bien de n’avoir pas donné toutes mes années au plaisir. » Mistriss Melmor se répandit en éloges sur la haute sagesse de son amie. Malvina les trouva si outrés, qu’ils lui ôtèrent l’envie d’en donner aucun. D’un autre côté, apercevant sur les lèvres de M. Prior un léger mouvement qui retenait un sourire, elle s’en étonna, car le discours de sa cousine lui avait paru fort sensé. Mais toutes ses idées furent bientôt écartées par les souvenirs douloureux qui la poursuivaient sans cesse, et avant la fin du repas elle demanda

et obtint la permission de se retirer. Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/51 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/52 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/53 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/54 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/55 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/56 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/57 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/58 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/59 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/60 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/61 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/62 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/63 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/64 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/65 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/66 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/67 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/68 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/69 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/70 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/71 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/72 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/73 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/74 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/75 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/76 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/77 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/78 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/79 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/80 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/81 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/82 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/83 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/84 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/85 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/86 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/87 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/88 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/89 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/90 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/91 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/92 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/93 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/94 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/95 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/96 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/97 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/98
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lui disait assez tout ce qu’elle trouvait d’extraordinaire dans cette mystérieuse défense. Peut-être mistriss Clare allait-elle ajouter un mot ; mais mistriss Birton, choquée de leur long à parte, ne lui en donna pas le temps, et prenant congé d’elle avec la plus froide politesse, elle pria Malvina de ne pas la faire attendre plus long-temps.


FIN DU TOME PREMIER


TABLE
DES CHAPITRES
CONTENUS DANS LE PREMIER VOLUME.



CHAP. XIII. Inquiétudes ; Retour, 
 page 187
CHAP. XIV. Intrigue éclaircie, 
 205
CHAP. XV. La veille d’un départ, 
 218
CHAP. XVI. Agitations ; Confidences ; Explications, 
 235
CHAP. XVII. Situation intérieure de chacun, 
 253
CHAP. XVIII. Nouvelle connaissance, 
 263
CHAP. XIX. Curiosité non satisfaite, 
 267


FIN DE LA TABLE DU PREMIER VOLUME.



IMPRIMERIE DE DEMONVILLE.


BIBLIOTHÈQUE


FRANÇAISE.


ŒUVRES


COMPLÈTES


DE Mme COTTIN.




TOME TROISÈME.




MALVINA.
II.



PARIS,
MÉNARD ET DESENNE, FILS.
~~~~~~~~
1824.



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MALVINA.


CHAPITRE XX.

Quelques scènes du monde.


Elles arrivèrent le lendemain au soir à Édimbourg, et, dès le matin suivant, mistriss Birton sortit pour des affaires, mitriss Fenwich pour des emplettes ; et Malvina, décidée, autant par goût que par raison, à vivre très-sédentaire, était descendue chercher quelques livres dans le parloir, lorsqu’à travers la porte elle entendit la voix de sir Edmond, qui s’informait à mistriss Tap depuis quand ces dames étaient arrivées, et si elles étaient visibles. « Ma maîtresse est sortie avec mistriss Fenwich, reprit la femme-de-chambre mais madame de Sorcy est à la maison, et si vous Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/6 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/7 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/8 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/9 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/10 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/11 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 3.djvu/12 Page:Cottin - 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FIN DU TOME TROISIÈME.

TABLE

DES CHAPITRES

CONTENUS DANS LE TROISIÈME VOLUME.




CHAPITRE XX. Quelques scènes du monde, 
 p. i
CHAP. XXI Un Bal, 
 26
CHAP. XXII. Explication interrompue, 
 44
CHAP. XXIII. Une Lettre, 
 56
CHAP. XXIV. Surprise, 
 66
CHAP. XXV. Un Combat, 
 81.
CHAP. XXVI. Un jour de bonheur, 
 91
CHAP. XXVII. Comme il faut compter sur le bonheur, 
 91
CHAp. XXVIII. Explication du chapitre précédent, 
 122
CHAp. XXIX. Rencontre imprévue, 
 135
CHAP. XXX. Orage des passions, 
 146
CHAP. XXXI. Attendrissement, 
 154
CHAP. XXXII. Route d’Édimbourg, 
 164
CHAP. XXXIII. Maladie, 
 173
Chap. XXXIV. Nouvelles alarmes, 
 pag. 186
Chap. XXXV. Tete-à-tôte nocturne, 
 199
Chap. XXXVI. Le neuvième jour, 
 212
Chap. XXXVII. De la joieaprèsia douleur, 
 224
Chap. XXXVIII. Accusation de magie, 
 237


FIN DE LA TABLE DU TROISIÈME VOLUME.


IMPRIMERIE DE DEMONVILLE.


BIBLIOTHÈQUE


FRANÇAISE.


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MALVINA.


CHAPITRE XXXIX.

Résolutions mutuelles.


Tandi qu’Edmond s’abandonnait à tant de violence, combien l’âme de Malvina. était autrement agitée ! Elle restait à Édimbourg, non-seulement pour avoir chaque jour des nouvelles d’Edmond, mais encore pour attendre l’instant favorable de le voir ou de lui écrire, sans risquer de compromettre sa santé par une émotion prématurée, et alors son projet était de lui donner une explication sur leur dernière rencontre, de lui rendre compte de la lettre de milord Shérîdan, de lui parler avec force du respect inviolable qu’elle devait aux dernières volontés d’une amie, et d’en appeler à sa Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/6 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/7 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/8 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/9 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/10 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/11 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/12 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/13 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/14 Page:Cottin - 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Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/83 il fallait se donner à Edmond ; elle le connaissait ombrageux, et elle rappela tout son courage pour qu’il ne vit en elle aucune incertitude qui pût lui faire craindre qu’elle se donnât à regret.



Illustration Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/87 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/88 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/89 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/90 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/91 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/92 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/93 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/94 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/95 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/96 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/97 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/98 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/99 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/100 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/101 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/102 Page:Cottin - 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toi, mon repentir de t’avoir oubliée, mes plus tendres bénédictions et mon dernier adieu ! Mon Edmond ! je te la lègue, tu veilleras sur son bonheur ; nous serons deux là-haut qui déposerons auprès de Dieu de tout le bien qu’elle recevra de toi… Mistriss Clare, que son éducation vous soit confiée : ce devait être l’emploi de ma vie ; il m’était bien doux ; je n’ai rien de plus précieux à vous laisser pour tout le bien que vous m’avez fait… Que M. Prior partage ce soin avec vous ; je le connais bien mal, si l’espoir de me remplacer après ma mort ne lui adoucit pas ma perte ; dites-lui que je meurs en l’aimant…… Et vous, mistriss Clare, apprenez surtout à Fanny à un jamais sacrifier le devoir à l’amour. Ô vous ! qui en remplissez un si sacré auprès d’une infortunée, qu’il vous sera facile de la guider dans la route de la vertu ! Ah ! Malvina ! qu’as-tu dit ? s’écria Edmond : que dans ce moment un pareil souvenir est un affreux reproche ! — « En est-ce un, mon Edmond ! pardonne à ta Malvina, elle ne veut point t’affliger : et que te reprocherais-je à toi, mon bien suprême ? à toi à qui j’ai dû la plus douce félicité que le monde peut offrir ? à toi qui, dans ce moment, m’entoure de ton amour, et dont les regrets me suivront dans la tombe ?… — Ô Malvina ! ne parle pas ainsi, tes doux accens me déchirent le cœur ; et, quand je te perds par ma faute, l’excès de ta haine même me serait un moindre supplice que l’expression de ton amour. Je l’ai méritée, continua-t-il dans un affreux désordre, n’est-ce pas ma lâche ingratitude qui a empoisonné tes jours ? n’est-ce pas moi qui te plonge au tombeau ? — Arrête, mon Edmond, arrête ! Oh ! sauve—moi l’image de ton désespoir ! Non, tu ne fus point coupable, puisque tu m’aimas toujours, et je ne suis point malheureuse, puisque je vécus aimée de toi, et que je meurs sans remords. Ô Edmond ! si tu savais combien mon âme est tranquille ! calme comme la nature au moment où le jour s’éteint…… Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/237 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/238 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/239

CHAPITRE LVII.

Deux malheureux pleurent ensemble.


Je tire le rideau sur les tristes scènes qui suivirent : il faut avoir perdu ce qu’on aime pour savoir ce qu’est cette douleur ; mais ce n’est pas assez pour la peindre, les moyens humains ne peuvent atteindre jusque là. Qu’est-ce donc quand il s’y joint celle plus vive, s’i1 est possible, de trouver en soi la cause de ce qu’on souffre, et d’être poursuivi nuit et jour par cette voix intérieure qui crie que nous avons nous-mêmes attiré notre malheur ? Cependant Edmond ne se regardait pas comme le seul auteur de cette funeste mort ; dans sa douleur forcenée, il en accusait la nature entière, il accablait d’imprécations les deux femmes dont l’odieux accord avait trompé Malvina, et, la première fois qu’on lui présenta Fanny, dans l’espérance que cette vue calmerait sa frénésie, il détourna ses yeux avec horreur, ses bras se roidirent pour la repousser, et il s’écria en frémissant, qu’on ôtât de devant lui celle dont la funeste influence avait entraîné sa femme au tombeau.

Cet infortuné était devenu l’objet de tous les soins, de toute la pitié de mistriss Clare : elle lui prodiguait ce que l’amitié a de plus tendre, ce que la commisération a de plus touchant ; elle ne le quittait pas, elle saisissait chaque occasion de rappeler ce qui pouvait adoucir sa peine, d’écarter ce qui pouvait l’aigrir, et de verser un baume consolateur sur sa blessure : elle ne voyait plus dans Edmond le séducteur de Louise, l’époux volage de Malvina, mais une créature désolée en proie au repentir, et trop malheureuse pour ne pas faire oublier qu’elle eût été coupable.

Cependant, comme un des principaux soins de mistriss Clare était de le rattacher à la vie et de le ramener à la raison par le souvenir des devoirs que Malvina lui avait laissé il remplir, ils ne furent point sans effet. Edmond sentant bien que de longtemps, peut-être, il ne lui serait possible de vivre auprès de Fanny, fut le premier à engager mistriss Clare à partir avec elle. « Allez, lui dit-il, éloignez-vous, ne prodiguez plus vos bontés à un malheureux qui : feu est pas digne et n’est plus en état de les sentir…… ne vous occupcz que de Fanny… Malvina Yordonna….. Pour moi, je ne puis pas voir cette enfant, non, je ne le puis pas, Malvina ne Pexigea point 3 si elle l’eût exigé, jen’um « ais pu lui obéir… Cependant, afin de veiller sur ce/dépôt que sa main me confia, je vous accompagnerai jusque chez vous… et puis je reviendrai ici seul… Et à ce mot ses traits s’altérèrent, et son regard ÿégara… Seul, dans cet asile, qui fut choisi par l’amour, que Malvina devait habiter avec moi, où elle m’a rendu heureux, et où je l“ai perdue, seul ici avec son tombeau, ma mémoire et mon amour. »

Mistriss Clare acquiesça promptement à la proposition d’Edmond, dans l’espoir, sans doute, de le retenir quelque temps éloigné du lieu funèbre dont il consentait à éloigner en faveur de Fanny : peut-être avait-elle compté parvenir à le distraire par le souvenir du caractère vif et léger qu’elle lui avait connu jadis ; mais sa supposition fut entièrement déçue : Edmond n’était plus le même, sa vivacité s’était éteinte dans les larmes, le profond repentir avait détruit sa légèreté, et désormais l’univers se bornait, pour lui, à l’étroite pierre qui couvrait les cendres de Malvina.

À peine eut-il conduit Fanny en sûreté chez mistriss Clare, que, sans prendre congé de personne, il revint sur ses pas, marcha toute la nuit, et arriva chez lui au petit our. Son premier mouvement le guide sur la tombe de sa femme ; il l’avait fait entourer dune balustrade élevée dont lui seul et mistriss Clare avaient une clef, afin qu’aucun pied profane ne vînt souiller cette terre sacrée. Cependant, en approchant, il entend du bruit dans cette enceinte… Il frissonne… il frémit ; ses artères battent Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/244 ce nom celui-ci se retourne avec effroi…… « Lui, lui ici ! s’écria-t-il, le destructeur de Malvina près de moi ! Ô mistriss Clare, vous m’avez trompé, vous m’aviez dit qu’il ne viendrait pas. — Tu as raison, reprit Edmond. avec un froid désespoir, tu as raison de me nommer le destructeur de Malvina ; j’ai parjuré mes sermens, et j’ai porté la mort au sein de cette femme céleste que ta main n’avait donnée… cependant elle m’a béni, elle m’a pardonné, mais puis-je me pardonner moi-même ?…… Non, non, continua-t-il en se précipitent sur la tombe, et cachant son visage contre la terre, je ne suis pas digne de voir le jour : toi, qui fus son ami, accable-moi de tes reproches, de tes malédictions, tu m’en diras toujours moins que mon propre cœur. » À la vue d’une si profonde douleur, M. Prior se sent ému de pitié ; il se repent de l’horreur qu’il vient de manifester, et élevant ses mains vers le ciel : « Ô Malvina ! pardonne, s’écrie-t-il, si j’ai maudit dans mon cœur l’homme que tu bénissais dans le tien ! c’est sur ta tombe que je rétracte la réprobation que j’avais appelée sur sa tête. Et toi, homme malheureux, puisque Malvina t’est encore si chère, puisque tu la pleures si amèrement, calme ton désespoir, vos nœuds ne sont pas rompus : un jour tu la retrouveras dans ces régions éthérées où elle t’attend, et vous goûterez, pendant l’éternité, les pures délices de cette union dont ma main vous avait enchaînés sur la terre. — Non, non, s’écria Edmond, tout espoir à venir est éteint dans mon cœur : le barbare qui a brisé cette fleur au matin de sa vie, qui a détruit les jours de bonheur que le ciel lui destinait sans doute, doit être à jamais rejeté loin d’elle, et ce n’est point à l’assassin que Dieu, réunira la victime. — Dieu n’a point mis de bornes à sa miséricorde, réplique. M. Prior, il a voulu que l’homme n’en désespérât jamais ; perdez-vous dans la pensée de cette bonté infinie, c’est le seul moyen de la comprendre. Je ne cherche point à vous consoler, mais à vous apprendre à courber la tête sous les décrets d’une Providence dont nous ne pouvons sonder la profondeur. À Dieu ne plaise que je veuille détruire votre douleur, c’est ce qui vous reste de plus estimable ; gardez-la toujours, mais ne vous en laissez point accabler, afin d’avoir la force de remplacer vos erreurs par des actions vertueuses qui vous rendent digue de l’ange qui vous aima. Bientôt l’éternité viendra, et ne laissera d’autre vestige de l’existence actuelle, sinon qu’elle est bonne à jamais pour le juste, et fâcheuse pour le méchant : mettez-vous en état de l’attendre sans crainte. — Ah ! quand je perds Malvina, que me fait mon sort, la vertu et l’univers entier ? Mon cœur est mort à toute consolation, je n’en puis, je n’en veux recevoir aucune ; mes pleurs, quand je peux en verser, sont le seul soulagement qui me reste ; mais, quelles que soient mes angoisses, je ne veux point mourir… non, pas encore ; les mânes irrités de Malvina demandent une plus longue expiation. — Je ne vous quitterait point, sir Edmond, Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/248 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/249 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/250 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/251 Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/252 sans cesse Malvina auprès de lui ; bientôt ce fut Malvina qui l’appela auprès d’elle : il la suivait dans le ciel, il l’y voyait heureuse, ne se plaignait plus, et, sûr de la rejoindre un jour, il attendit avec soumission l’instant où Dieu lui permit d’aller se réunir à la seule femme qu’il eût aimée sur la terre.


FIN DU TOME QUATRIÈME.


TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE QUATRIÈME VOLUME.


Chapitre XXXIX. Résolutions mutuelles, 
 1
Chap. XL. Le plus court est le plus heureux, 
 12
Chap. XLI. Histoire de Louise, 
 19
Chap. XLII. Continuation, 
 30
Chap. XLIII. Continuation, 
 53
Chap. XLIV. Décision importante, 
 63
Chap. XLV. Mariage, 
 81
Chap. XLVI. Bonheur conjugal, 
 92
Chap. XLVII. Danger du monde, 
 101
Chap. XLVIII. Essai sur la coquetterie, 
 113
Chap. XLIX.. Effets d’une faute, 
 122
Chap. L.. Nouvelle funeste, 
 136
Chap. LI.. Tromperie découverte et punie, 
 149
Chap. LII.. Objets douloureux, 
 169
Chap. LIII.. On retrouve mistriss Birton, 
 180


FIN DE LA TABLE DU CINQUIÈME VOLUME.
  1. Quelques personnes ont prétendu me faire un reproche de la longueur de ce portrait ; peut-être l’eussé-je abrégé de beaucoup, s’il n’eût été que l’ouvrage de mon imagination ; mais presque tous ses principaux traits étant pris dans un caractère qui m’est bien connu, je n’ai pu me résoudre à en sacrifier aucuns.