Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret/Tome I/3/3

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Traduction par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret.
Furne, Libraire-éditeur (Tome I. — Ballades, etcp. 122-132).

CHANT TROISIÈME.

i.

Ai-je dit que mes membres étaient affaiblis par l’âge ? Ai-je dit que mon sang était glacé dans mes veines ; que le feu qui m’animait était éteint ; que mon pauvre cœur avait cessé de battre ? Ai-je dit que je ne pouvais plus chanter l’amour ? Ah ! comment ai-je pu être ingrat envers le Dieu qui inspira toujours le ménestrel et charma ses rêveries poétiques ? Comment ai-je pu prononcer le nom de l’amour sans renaître à l’enthousiasme ?

ii.

Pendant la paix l’amour rend harmonieux le chalumeau du berger ; pendant la guerre, il monte sur le coursier du vainqueur ; dans les salons, il attire les yeux par sa parure ; dans les hameaux, il danse sur le gazon : l’amour règne à la cour, dans les camps et dans les bois ; il gouverne les mortels sur la terre et les saints dans le ciel, car l’amour, c’est le ciel, et le ciel, c’est l’amour.

iii.

Telle était, je crois, la pensée de lord Cranstoun, tandis que, réfléchissant au tendre entretien qu’il venait d’avoir avec la belle de ses pensées, il traversait le vert taillis de Branksome. Tout à coup son page pousse un cri perçant, et à peine le baron avait-il eu le temps d’assurer son casque sur sa tête, qu’il vit un chevalier de haute taille qui descendait la montagne. Son coursier gris-pommelé était couvert de sueur ; son armure était souillée d’anciennes taches de sang ; il semblait lui-même aussi fatigué que s’il eût marché toute la nuit ; en effet c’était William Deloraine.

iv.

Mais ce chevalier oublia sa fatigue dès que les rayons du soleil firent briller à ses yeux la cigogne qui surmontait le casque du baron ; il mit la lance en arrêt. Quelques courtes menaces exprimèrent la haine des deux champions ; d’orgueilleuses provocations donnèrent bientôt le signal d’un cruel combat. Les coursiers mêmes semblaient savoir que leurs maîtres étaient ennemis mortels, et le feu sortait de leurs naseaux, quand les deux chevaliers tournèrent bride pour prendre du champ.

v.

Le baron poussa un soupir et récita une prière : la prière était pour son saint patron, le soupir pour sa dame. Son ennemi ne pria ni ne soupira, il n’appela à son aide ni saint ni dame ; mais, courbant la tête et tenant sa lance en arrêt, il pressa les flancs de son coursier ; la rencontre de ces deux fiers champions fut comme le choc de deux nuages qui recèlent la foudre.

vi.

Deloraine porta un coup terrible qui fit plier le baron sur la croupe de son cheval, et qui ébranla toutes les plumes de son panache. La lance du chevalier, cette lance si sûre et si fidèle, quoique du frêne le plus dur, se brisa en mille pièces ; mais celle de Cranstoun, plus heureuse, perça le bouclier de son adversaire, comme si c’eût été un tissu de soie, traversa sa cotte de mailles et tous ses vêtemens, et ne se rompit enfin qu’en faisant une profonde blessure. Toutefois le guerrier se maintenait sur ses arçons ; mais son coursier, renversé par la violence du choc, l’entraîna dans sa chute, et le cheval et le cavalier restèrent étendus sur la poussière. Le baron continuait sa route ; dans le trouble de ses idées, à peine savait-il qu’il laissait son ennemi grièvement blessé.

vii.

Mais bientôt il se retourne, et voit son adversaire insensible comme la terre sanglante sur laquelle il est étendu ; sir Henry ordonne à son page d’étancher sa blessure, de la bander soigneusement, et de reconduire Deloraine jusqu’à la porte du château de Branksome. Son noble cœur s’émeut de compassion pour le parent de celle qu’il aime : — Accomplis mes ordres sans délai, dit-il ; je ne puis moi-même m’arrêter, obligé de me dérober au trépas par une prompte fuite.

viii.

Lord Cranstoun partit à toute bride, et son nain obéit. Il ne trouvait pas un grand plaisir à faire le bien ; mais jamais il ne résistait aux ordres de son maître. En dépouillant le blessé de son armure, il découvrit le livre merveilleux. Surpris qu’un si fier chevalier marchât chargé de l’équipage d’un chapelain, il oublia la blessure du vaincu pour porter sur ce livre une main indiscrète.

ix.

Les agrafes de fer résistèrent long-temps à tous ses efforts ; car, dès qu’il avait réussi à en ouvrir une, elle se fermait pendant qu’il cherchait à ouvrir l’autre. Elles ne cédèrent à ses mains profanes que lorsqu’il eut frotté la couverture avec le sang figé du blessé. Alors le livre s’ouvrit, et le nain eut le temps d’y lire un secret magique : par sa vertu on pouvait prendre une belle dame pour un vaillant chevalier ; les toiles d’araignée tapissant les murailles d’un cachot pour de riches tentures ornant les murs d’un palais ; une coquille de noix pour une nacelle dorée ; une chaumière pour un château ; la jeune fille pour une vieille surannée ; le vieillard pour un jeune homme ; enfin donner à l’illusion l’apparence de la vérité.

x.

Il allait continuer de lire, quand il reçut un coup si violent qu’il en fut renversé à côté de Deloraine. Il se releva d’un air confus, balançant sa grosse tête qui n’avait aucune proportion avec son corps : — Vieillard des siècles, s’écria-t-il, tu frappes bien fort ! il ne prononça que ces mots, et n’osant plus tenter d’ouvrir le livre, qui s’était fermé de lui-même, il le cacha sous ses vêtemens. Les agrafes, quoique couvertes de sang chrétien, se réunirent plus étroitement que jamais. Si vous me demandez qui l’avait ainsi frappé, c’est ce qu’il me serait impossible de vous dire ; mais ce coup n’avait pas été porté par une main mortelle.

xi.

Le page exécuta enfin, quoiqu’à contre-cœur, les ordres de son maître ; et, ayant soulevé Deloraine privé de connaissance, il le mit sur un cheval, et le conduisit au château de Branksome, où il le fit entrer à la barbe de toutes les sentinelles, qui jurèrent qu’elles n’avaient vu arriver qu’une charrette chargée de foin. Il le mena dans la tour du roi David, jusqu’à la porte de l’appartement secret de la dame du château ; et, sans le talisman qui empêchait qu’elle ne pût s’ouvrir, il l’aurait déposé sur son lit. Toutes les fois qu’il employait la magie, c’était toujours avec malice. Il jeta le guerrier par terre, et le sang coula de nouveau de sa blessure.

xii.

Comme il repassait dans la cour, il y vit le fils de la châtelaine, qui était à jouer, et il résolut de l’emmener avec lui dans le bois ; car il faut dire, une fois pour toutes, qu’il se plaisait toujours à faire le mal, et qu’il ne faisait jamais le bien qu’à regret. L’enfant le prit pour un de ses camarades, et les sentinelles qui gardaient la porte n’y virent passer qu’un chien d’arrêt et un chien couchant.

xiii.

L’enfant et le nain traversèrent collines et vallons, et arrivèrent sur le bord d’une petite rivière qui coulait dans la forêt. Ses eaux courantes rompirent le charme, et le nain parut sous ses traits difformes. S’il avait osé se livrer à son penchant malfaisant, il aurait brisé les jambes du noble enfant, ou l’aurait étranglé de ses doigts longs et maigres : mais il craignait le pouvoir redoutable de sa mère, et le sien était limité. Il se borna donc à lancer sur lui un regard terrible ; et, traversant la rivière d’un seul saut, il disparut dans l’épaisseur du bois en poussant un grand éclat de rire, et en s’écriant :

— Perdu ! perdu ! perdu !

xiv.

Epouvanté, comme il devait l’être à son âge, de cette métamorphose, de la figure affreuse qui s’était offerte à ses yeux, et du cri sauvage qu’il venait d’entendre, le bel enfant semblait avoir pris racine dans les bois comme un jeune lis. Enfin il chercha à retrouver le chemin de Branksome, tremblant à chaque pas de voir paraître derrière un buisson le visage horrible qui l’avait effrayé. Il se mit donc en chemin, et marcha long-temps ; mais plus il s’avançait dans le bois, plus il s’égarait. Enfin il entendit les échos des montagnes répéter les aboiemens d’un chien.

xv.

Ecoutez ! écoutez ! le bruit des aboiemens s’approche de plus en plus. Un limier paraît dans le sentier ; son museau incliné semble chercher une piste, et son œil lance le feu. Dès qu’il aperçut l’enfant, il courut sur lui avec fureur. Vous auriez vu avec plaisir la contenance du brave enfant, digne fils de son noble père. Le visage rouge de colère et de crainte, il s’arrêta pour faire face au limier, et leva sa baguette. Il en frappa même si bien son ennemi, que celui-ci, n’osant avancer, fit halte à son tour, continuant à aboyer, et semblant guetter l’instant de s’élancer sur lui. Tout à coup un archer parut à travers le taillis ; et, voyant le limier en arrêt, il bandait son arc, et il allait faire partir la flèche, quand une voix forte s’écria : — Ne tire pas, Édouard, ne tire pas ! c’est un enfant.

xvi.

Celui qui venait de parler ainsi sortit du bois, arrêta le bras de son compagnon, et apaisa la fureur du chien. C’était un archer anglais du comté de Lancastre. Nul n’avait l’œil plus juste ni la main plus sûre pour abattre un daim à cinq cents pieds de distance. Des cheveux noirs, coupés très-court, entouraient son visage brûlé par le soleil ; la croix de saint George, emblème de la vieille Angleterre, était attachée à sa toque ; son cor était suspendu à son côté par un baudrier de peau de loup, et son couteau de chasse, brillant et bien affilé, avait tranché les jours de plus d’une bête fauve,

xvii.

Ses vêtemens, verts comme les feuilles de la forêt, lui descendaient à peine aux genoux et il portait à sa ceinture un carquois poli et plein de flèches acérées. Son bouclier avait à peine neuf pouces en tous sens. Il n’aurait pas regardé comme un homme celui qui aurait blessé son adversaire au-dessous du genou. Il tenait en main son arc détendu, et la courroie lui servait à mener son chien en lesse.

xviii.

Il ne voulait faire aucun mal au bel enfant, mais il le saisit d’un bras vigoureux pour qu’il ne pût ni s’enfuir ni se défendre, car en voyant la croix rouge il se débattait violemment. — Par saint George ! Édouard, s’écria l’archer, je crois que nous avons fait une bonne prise, car les traits et le courage de ce jeune captif annoncent qu’il est de haut lignage.

xix.

— Sans doute, je suis de haut lignage, puisque je suis le fils du brave Buccleuch ; et, si tu veux me priver de ma liberté, méchant Anglais, tu le paieras bien cher, car tu verras bientôt arriver Walter de Harden, le vaillant William Deloraine, et tous ceux qui portent le nom de Scott, depuis l’Esk jusqu’à la Tweed ; si tu ne me laisses aller, je te ferai pendre, malgré tes flèches et ton arc, et tu serviras de pâture aux corbeaux.

xx.

— Grand merci de ta bonne volonté, mon bel enfant ; mais je n’ai jamais aspiré à de si hautes destinées ; et, si tu es le Chef d’un tel clan, si tu es le fils d’un tel homme, et que tu arrives à l’âge de commander, nous pouvons nous tenir sur nos gardes, car je parie mon arc d’if contre une baguette de coudrier, que tu feras parler de toi sur les frontières. En attendant, tu voudras bien me suivre, car le brave lord Dacre sera charmé de te voir. Je crois que nous n’avons pas perdu notre temps en nous emparant du fils de ton père.

xxi.

Pendant qu’on emmenait l’enfant loin du château de Branksome, il semblait toujours y être, car le nain y jouait son rôle ; et, sous les traits du jeune Buccleuch, il mettait tout le château en désordre. Il pinçait ses compagnons, les battait, les renversait par terre ; il en tua presque quelques-uns. Il déchira la robe de soie de dame Madeleine, et tandis que Sym Hall était près de la cheminée, il mit le feu à la mèche de son mousquet, et le blessa grièvement. On aurait peine à s’imaginer tous les méchans tours qu’il jouait dans le château, où l’on commençait à croire que le jeune baron était possédé.

xxii.

Sans doute que la noble dame aurait bientôt détruit le charme ; mais elle n’était alors occupée que des soins qu’exigeait la blessure de Deloraine : elle avait été bien surprise de le trouver étendu près du seuil de sa porte ; elle pensa d’abord que quelque esprit aérien avait mal traité le maraudeur, parce qu’au mépris des ordres qu’elle lui avait donnés il avait peut-être voulu lire dans le livre magique ; mais la lance rompue était encore dans sa blessure : elle reconnut que c’était la lance d’un ennemi.

xxiii.

Elle en retira le tronçon, arrêtant par un charme le sang qui coulait encore ; puis elle fit laver et bander la plaie, et laissa Deloraine sur la couche où elle l’avait fait placer ; mais elle avait pris le fragment de l’arme fatale, elle en essuya le sang, et le frotta d’un baume précieux. Tandis qu’elle s’occupait de cette opération, William Deloraine souffrait comme si l’on eût sondé sa blessure. Cependant la duchesse annonçait à ses femmes qu’il serait guéri dans un jour et une nuit. Elle n’épargna aucune peine, car elle prenait l’intérêt le plus vif à un ami si brave et si fidèle.

xxiv.

La journée se passa ainsi. Le soir arriva, et amena l’instant où l’on allait sonner le couvre-feu. L’air était doux, toute la nature était calme, le fleuve roulait paisiblement ses ondes, une rosée embaumée tombait du ciel, et la sentinelle, placée sur le haut de la tour, se félicitait de la beauté de la nuit. La belle Marguerite jouissait plus que personne de cette heure de paix et de silence. Seule, assise sur le haut d’une tour, elle pinçait son luth, chantait quelques airs tendres et dans les intervalles pensait au bosquet d’aubépine. Ses cheveux d’or étaient dégagés de tous liens ; sa joue de rose était appuyée sur sa main, et ses yeux bleus se tournaient du côté de l’ouest, car les amans aiment l’étoile qui brille vers l’occident.

xxv.

Est-ce cet astre qu’elle voit apparaître lentement sur le sommet du Penchryst, et qui, brillant à chaque instant de nouveaux feux, semble secouer sur la nuit sa chevelure rayonnante ? Est-ce l’étoile de l’occident qui répand cette rouge lumière ? Non ; c’est le signal embrasé de la guerre… À peine si Marguerite peut respirer ; elle ne reconnaît que trop cette flamme, brillant précurseur du trépas.

xxvi.

La sentinelle l’aperçoit en même temps ; son cor retentit au loin ; ces sons guerriers sont répétés par l’écho des rochers, des bois et des rivières ; ils jettent l’alarme dans la grande salle, et en font sortir tous les guerriers, qui se précipitent dans la cour. La cour fut à l’instant éclairée par cent torches, à la lueur desquelles on voyait briller confusément les casques et les panaches ; et les lances, se heurtant en désordre, semblaient des roseaux agités par le vent sur les bords d’un ruisseau.

xxvii.

Le sénéchal, dont la flamme des torches rougissait les cheveux blancs, se tenait au milieu de la troupe, donnant ses ordres d’un air imposant et d’un ton d’autorité. Le signal brille sur le mont Penchryst, et se répète sur les sommets du Priesthaughswire. — À cheval ! à cheval ! qu’on observe les mouvemens de l’ennemi ! À cheval pour Branksome. — Toi, Todrig, cours avertir le clan des Johnstones, qui furent toujours aussi fidèles que braves. Il est inutile d’envoyer à Liddesdale ; il suffira qu’on y voie les flammes des signaux ; les Elliots et les Armstrongs ne se feront pas attendre… Alton, pars sans délai, va prévenir le gouverneur des frontières… Gilbert, allume le feu qui doit avertir notre clan et nos amis.

xxviii.

La belle Marguerite, du haut de la tourelle, entendit le bruit des coursiers, des harnais, des armures et des armes, lorsque les cavaliers s’élancèrent sur la selle en mêlant leurs diverses acclamations ; les uns se dirigèrent vers le nord ; les autres vers le sud, ceux-ci vers l’est, ceux-là vers l’ouest, pour reconnaître l’ennemi, surveiller sa marche, et faire armer leurs vassaux et leurs alliés.

xxix.

Un page s’empressa de réveiller la flamme endormie des signaux ; une lueur rouge se répandit dans l’horizon, et une colonne de flammes s’éleva vers la voûte des cieux, semblable à une bannière sanglante agitée par les vents. Bientôt le même signal fut répété sur vingt montagnes ; car chaque poste était prêt, et la flamme de l’un servait d’avis pour l’autre. On les voyait s’allumer tour à tour comme ces astres qui se succèdent pendant la nuit. Ils brillèrent sur le rocher sourcilleux habité par l’aigle solitaire, et sur le monument pyramidal sous lequel reposent les cendres de vaillans Chefs. Dunedin[1] vit ces feux sur le Soltra et sur le Law[2] de Dumpender, et tout le Lothian entendit l’ordre donné par le régent de se préparer à marcher vers les frontières.

xxx.

Pendant toute la nuit le bruit des armes retentit dans les murs de Branksome, et la cloche du château frappa les airs des sons lents et solennels du tocsin. Les pierres massives et les barres de fer étaient apportées dans les tours et les donjons, pour faire pleuvoir la mort sur les ennemis ; les sentinelles répétaient sans cesse le mot d’ordre ; et les chiens, étonnés de ce bruit continuel, augmentaient le tumulte par leurs hurlemens.

xxxi.

Au milieu de tous ces embarras, la noble dame partageait les travaux de son vieux sénéchal, et parlait du danger en souriant. Elle enflammait le courage des jeunes chevaliers, et tenait conseil avec les guerriers plus âgés et plus prudens. On ne connaissait encore ni le nombre ni le projet des ennemis. Les uns disaient qu’ils étaient au nombre de dix mille ; les autres prétendaient que ce n’étaient que les dans de Leven ou de Tynedale qui venaient lever le black-mail ; Liddesdale, avec quelque peu d’aide, les repousserait aisément. Ce fut ainsi qu’on passa la nuit dans l’inquiétude, et l’on vit avec plaisir le lever de l’aurore.


Le ménestrel reprit haleine, et le cercle qui l’écoutait donna des éloges à ses chants. On regretta qu’à un âge si avancé, quand il aurait eu besoin de quelque appui, il eût à faire en ce monde un pèlerinage si pénible. N’avait-il pas d’amis, pas de fille chérie pour partager et adoucir ses travaux, pas de fils pour être le soutien de son père, et pour le guider dans les sentiers épineux de la vie ? Il en eut un, mais il n’existait plus. Il pencha la tête sur sa harpe ; sa main en parcourut tour à tour les cordes pour arrêter la larme qui voulait s’échapper de ses yeux, et la douleur paternelle se trahit par un prélude lent et solennel.

  1. Château d’Edimbourg. — Ed.
  2. Montagne de forme conique. — Ed.