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cœur ; elle était loin d’avoir reçu une éducation aussi brillante que sa belle amie. Elle n’avait aucun talent, peu d’instruction, mais elle possédait ce charme qui attire, qu’on ne peut presque pas définir, cet air de confiance, d’intérêt, d’abandon qui attache.

Eléonore prit Adèle en passion. Les deux amies ne pouvaient se quitter, se racontaient mutuellement leurs bons tours, leurs amours et leurs plaisirs. Ce dernier article amenait des détails précieux. On jouit une seconde fois du bonheur que l’on raconte ; on s’émeut, on s’anime de ressouvenir. Le feu qu’on rallume dans ses sens, passe dans ceux d’une amie tendre, attentive, une conversation si bien sentie devint très-attrayante ; aussi les deux belles en avaient ensemble de longues, de fréquentes.