Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/132

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« Qu’est devenu, disait Eléonore, certain jeune homme que je voyais toujours ici ? — Des affaires l’ont obligé de s’éloigner. — Quelle froide réponse ! Voudrais-tu me cacher le chagrin que t’a fait ce départ. Tu as tort, ma bonne amie, si mon cœur, mon imagination s’enflamment au récit du bonheur de ceux que j’aime, mon ame trouve aussi mille douceurs à s’attendrir sur leurs maux, à partager leurs peines. — Je n’ai ni peines ni chagrin. — Comment, je croyais que tu l’aimais ? — Oui, je l’aimais ; mais je n’ai pas été très-affligée de son départ. — Il t’aimait bien lui. Oh, comme le bonheur qu’il éprouvait près de toi était visible ! Il avait beau faire, il lui était impossible de cacher à l’œil le moins clairvoyant que toi seule l’occupais toute

» entière.