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Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/15

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rais pas gardé le secret. — Peut-être. — Mon dieu, quel air mystérieux ! On dirait vraiment que vous avez eu communication avec quelqu’esprit aérien, avec votre air sage, vous croyez donc à toutes ces folies-là ? — Pourquoi pas. — Ne pourriez-vous pas, et la jeune cousine riait de tout son cœur, me procurer une apparition. Mon château est juste ce qu’il faut. Il y a mille ans au moins qu’il est construit ; il a de hautes tours qui tombent ; il en a à l’est, à l’ouest ; il y a des chats-huans, des chauve-souris, de grandes salles qui ne finissent pas, et où le vent sifle de manière à m’enlever quand j’ai le malheur d’y passer. Et vous, vous ne ressemblez pas trop mal à Nostradamus. Le pis-aller ce sera d’en mourir de peur ; mais au moins si j’en réchappe, je pourrai sans que personne le trouve mauvais, déguerpir de ce triste séjour. Au moins imitez-moi dans vos mystères.

Le taciturne antiquaire fit alors quelques explications, et peu-à-peu, s’échauffant sur son sujet, il s’empara de la con-