soupirait après l’instant de prononcer
ses vœux ; il était enfin venu. La
cloche l’appelle ; une joie pure brillait
dans ses yeux ; un doux frémissement
agitait tout son être. Belle
sous ce voile lugubre, elle semblait
un ange qui retournait au ciel.
Le cœur humain est un étrange
composé. Il désire avec fureur, sans
trop considérer l’objet de ses souhaits ;
après leur accomplissement,
seulement il examine, il juge, et
bien souvent se repent, mais trop
tard, de sa précipitation. Cette journée
si desirée, cette journée, passée
dans l’ivresse du bonheur, était à
peine écoulée ; Eléonore remerciait
le ciel des graces qu’il avait répandues
sur elle ; et déjà le regret se
glissait dans son ame, regret sourd,
qu’elle étouffait comme une tentation
du malin. La nuit d’un jour si