Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/21

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beau, se passa dans les larmes. Le jour suivant, quelqu’effort qu’elle fit sur elle-même, il lui fut impossible de distraire sa pensée de ce monde qu’elle venait d’abjurer.

Hélas ! malgré elle, au milieu des plus ferventes oraisons, des idées qu’elle n’avait jamais eues venaient assaillir son esprit. Cette maison, où elle était née ; cette maison, où la volupté enchaînait les plaisirs, se retraçait sous ses yeux. Son ame indocile, fuyant le cloître, errait de boudoir en boudoir. Tous ces propos folâtres, qu’inspirait une femme dans l’âge de plaire ; toutes ces galanteries, qu’on adressait à cette fille qui promettait de ressembler à sa mère, revinrent à sa mémoire. Accoutumée dès sa plus tendre enfance au ton libre d’une maison de plaisir, ils n’a-

  
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