Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/34

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les habitans de l’air. Elle s’extasiait sur leur bonheur. « Il n’est pas si grand, répondit-il, que vous l’imaginez. Par-tout dans cet univers le mal accompagne le bien. Il nous faut des précautions infinies pour parvenir à jouir de la douce volupté, des embrassemens d’une mortelle. Une femme doit réunir tant d’avantages ! Il faut qu’elle soit intimement convaincue de notre existence, c’est même le principal. Elle doit posséder un cœur sensible et neuf, un corps vierge et brûlé de desirs, un esprit orné, cultivé ; enfin elle doit rassembler tous les charmes, tous les dons du corps et de l’esprit dont vous êtes douée, aimable créature. Rarement tant de perfections se rencontrent, ce n’est pas un malheur ; on chérit encore plus ce qu’on trouve avec