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» peine. Mais il est, entre notre existence et la tienne, une si grande différence ! la durée de notre vie surpasse tellement la vôtre ! un seul de nos jours comprend un grand nombre de vos années, presque votre vie entière. Et pendant l’espace qui répond à votre nuit, et que remplit un sommeil nécessaire, votre vie s’écoule, et à notre réveil, l’objet de nos affections n’existe plus ou n’est plus lui-même. Ainsi pour nous le plaisir, le bonheur est un songe. Quoi, s’écria Eléonore, j’ai connu le bonheur, et c’est pour vivre désormais dans les regrets ! Je ne te verrai plus. — Hélas ! il n’est que trop vrai. Tu ne peux guère espérer de me revoir. Je suis forcé, contraint de retourner à mes occupations. Quelques heures sont peu pour moi, et

  
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