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joli ami, le reconduisit dans sa cellule, assista à son coucher, et ils causèrent de si bonne amitié, qu’il était bien tard quand ils se quittèrent.

Chaque fois qu’on allait voir les voisines, Eléonor se trouvait mieux avec elles. La nièce faisait là, tant de tort à la jeunesse, qu’il ne s’appercevait plus de l’âge des tantes. Cet âge, cependant, lui causait un certain embarras ; il n’osait s’expliquer ; les dames, quoique fort gaies, fort prévenantes, avaient toujours un grand air de décence, une grande réserve dans leurs discours. Il n’avait pas plus de penchant pour l’une que pour l’autre, au fait, plus de besoin encore que de penchant ; point d’expérience, point assez d’usage pour lever de faux scrupules, et pas assez de passion pour en braver de véritables. Cependant, cette so-

  
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