maman me dit : — vous savez sûrement chanter ?
ô ! que je me suis bien doutée que vous aviez
tous les talens, c’est ce que je répète toujours à
mes filles, il n’y a que cela pour être
aimable ; la jeunesse passe, et les talens
restent ; quand j’étois jeune, je ne
pensois pas assez tout cela ; j’étois
folle ; hé puis ! on m’a mariée que je
n’avois pas encore de raison ; votre
époux sait-il la musique aussi ? il doit
vous accompagner sûrement ? ah ! le
joli ménage, vous ne devez jamais
vous ennuyer ; — Maurice, à qui elle
s’adressoit, s’avança, et répondit avec
un soupir, ce vers de Voltaire :
Je ne suis qu’un soldat, et je n’ai que du zèle.
Ses yeux s’arrêtèrent sur moi, avec
une expression douloureuse ; je t’avoue,
ma chère, que je suis souvent embarrassée
et peinée avec cette bonne
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