Aller au contenu

Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce qui m’est cher, le tien aussi, tu peux bien le croire, vint un moment tirer quelques larmes de mes yeux secs ; mon ame s’ouvrit un instant à des pensées si douloureuses, qu’incapable d’en soutenir la force, je retombai dans un engourdissement qui ne laissoit de facultés qu’à mes jambes pour me porter, sans que j’eusse la peine de m’occuper de marcher.

Nous allions cependant, et nous étions déjà dans une prairie en dehors de la ville, lorsque je me sens saisie fortement par le bras ; on délia brusquement les liens qui m’attachoient à ma compagne, et l’on me dit, d’une voix que j’entends encore : «  Venez avec moi, et n’ayez pas peur » ; le retour fut sans doute plus prompt, je me trouvai dans une chambre, assise, ayant devant moi, sur une ta-