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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/195

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On lui demanda ses papiers ; il donna son portefeuille ; grâce à l’obscurité, on le lui rendit sans l’ouvrir ; ils fouillèrent dans les paniers et n’y trouvant que des bouteilles et du pain ; ils nous laissèrent aller après quelques questions que le chef fit à Maurice, sur l’état des choses dans le pays d’où il venoit. On dit, ma chère, que la peur donne des aîles, je te puis certifier, au moins, qu’elle donne des jambes ; car, toute fatiguée que j’étois, je fis deux lieues sans m’en appercevoir et sans vouloir remonter à cheval, où nous établîmes la nourrice. Un peu avant le jour, nous quittâmes la route, et le bois le plus voisin fut quelque temps notre asyle accoutumé ; il nous restoit près de deux lieues à faire ; et selon l’avis de notre guide, nous n’osions entrer