Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/76

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n’est rien moins qu’un songe. Je craignois que tu ne me crusses folle ; aujourd’hui, il me seroit permis de le devenir ; mon enfant, toi, qui, heureuse citadine, n’est pas, comme moi, exposée à toutes les chances de la vie des héroïnes de romans ; tu croiras difficilement mon aventure ; la connaissance du monde et des hommes s’acquiert sans doute dans les voyages, mais la leçon est quelquefois un peu chère ; d’abord, pour te rassurer d’avance, je suis vivante, je me porte bien, et j’en ai le droit. Tu sais que je t’ai parlé de notre hôtesse, et de ses filles ; de leur empressement à m’accueillir, à m’attirer chez elles ; j’y allois peu, parce que je préférois être seule ; mais je ne laissois pas d’être reconnoissante de leur prévenante bonté. Entr’autres amateurs de