Aller au contenu

Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

littérature qui s’y rendoient, on m’avoit souvent fait remarquer un grand gros homme, figure rouge, moustaches imposantes, tout couvert de broderie, de galons, de bagues, de chaines de montres ; on lui décernoit la plus haute considération ; on ne l’appeloit que M. le Commandant ; plusieurs fois, il m’avoit honoré d’une attention particulière, et même d’une galanterie dont il ne tenoit qu’à moi d’être fière ; mais modeste, j’avois reçu tous ces honneurs avec la respectueuse réserve d’une compagne de simple gendarme ; on me vantoit sur-tout ses richesses et sa générosité ; ma petite vieille hôtesse ne tarissoit pas sur son éloge ; enfin, hier, elle me prit mystérieusement à part, et après un préambule sur la misère du temps, sur les dangers auxquels une