Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/100

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bonhomme Kercy ; sa fille, qui m’apperçut, se mit à courir de l’autre côté, en criant : Monsieur, Monsieur, la voilà ! c’est elle ; ah ! mon Dieu, je l’ai reconnue tout de suite. À l’instant, ma chère, je vis mon tendre père, je courus à lui, en traversant la haie ; là, il me prit dans ses bras ; là, je reçus les premiers embrassemens paternels ; tout mon être n’y pouvoit suffire ; je me sentois à peine ; mon cœur seul pouvoit encore me donner une nouvelle existence sur le sein de ma mère ; j’en prononçois le nom sur le visage de mon père, en même temps que mes embrassemens étouffoient sa voix et l’empêchoient de me répondre ; il me porta sur un banc, s’assit près de moi ; je penchai ma tête sur ses genoux ; il pleuroit, en s’écriant : mon enfant, ma Louise,